L'explication des mythes selon Déguignet, Dupuis et Voltaire - GrandTerrier

L'explication des mythes selon Déguignet, Dupuis et Voltaire

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Version du 26 mars ~ meurzh 2021 à 12:44

Image:DeguignetSmall.jpeg Réagissant contre l'ouvrage « Mythes, cultes et religions » d'Andrew Lang traduit par Léon Le Marillier, Jean-Marie Déguignet a produit trois cahiers intitulés "Explication des mythes" dans lesquels il présente sa vision de l'origine des religions dans la lignée du mythographe Charles-François Dupuis.

En 2004 Norbert Bernard, en charge du Centre de Recherches Déguignet, a retranscrit ces cahier de notes de Jean-Marie Déguignet.

Autres lectures : « Cahier de notes sur la "Vie de Jésus" d'Ernest Renan » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Jésus, fils aîné de Marie-Joachim » ¤ « Déguignet, le paysan bas-breton, était-il bouddhiste ? » ¤ 

Présentation

Andrew Lang ... 77 pages dactylographiées ....


 
Le texte de Déguignet a vraisemblablement été influencé par l'ouvrage de Charles-François Dupuis « Abrégé de l'origine de tous les cultes », dont l'édition de 1822 fut largement diffusée (cf texte sur Wikisource « Abrégé ).

Ainsi, on trouve chez Déguignet page 54 ce texte :

Les prêtres catholiques célèbrent la fête d’Aura Placida deux jours avant la fête de Bacchus sous le nom de sainte Aure et sainte Placide. La formule latine de souhaits perpetua felicitas donna naissance à deux saintes, Perpétue et Félicité.

à comparer à la page 272 de l'ouvrage de Dupuis :

Nous avons vu, dans notre explication du poème de Nonnus, que Bacchus épousa le zéphyr ou le vent doux, sous le nom de la nymphe Aura. Eh bien! deux jours avant la fête de Denis ou de Bacchus, on célèbre celle de sainte Aure et de sainte Placide. C'est ainsi que la formule des souhaits, perpetua felicitas, donna naissance à deux saintes, Perpétue et Félicité...

Par ailleurs, Jean-Marie Déguignet s'est inspiré d'un passage d'un ouvrage de Voltaire « Lettres chinoises, indiennes et tartares » (Lettre IX, page 44) [1] qui lui même avait repris les conclusions aujourd'hui contestées de l'archéologue anglais J. Z. Holwell. Déguignet a repris l'argumentaire et le lyrisme de l'écrivain et philosophe du 18e siècle. Cf étude « Déguignet, le paysan bas-breton, était-il bouddhiste ? » ¤ .


Transcriptions

Transcription de Norbert Bernard :

Texte complet : Déguignet - Mythes.pdf

  • Cahier n° 27 : il dit à ses invités qu’il donnerait ce coffre ...



Avant-propos de Norbert Bernard

Avertissement sur la présente édition

Le travail d’annotation de la présente édition a été beaucoup plus complexe que celui des précédents écrits de l’auteur que nous avons publiés. Les Mémoires d’un paysan bas-breton et surtout le texte intégral des mémoires, Histoire de ma vie, ont surtout demandé un travail de recherche historique pour se replacer dans le contexte du XIX e tant du point de vue des événements que des mentalités. La Vie de Jésus [2] fut également plus facile à appréhender car l’essentiel du travail s’effectuait par la comparaison du texte de la Bible et des textes écrits autour de la Bible.

Ici la recherche fut un peu plus complexe. Il eut fallu que nous disposions de l’ouvrage d’Andrew Lang [3] qui déclencha cette rédaction de la part de Jean-Marie Déguignet. Il apparaîtra en effet au lecteur que Déguignet suit semble-t-il pas à pas les propos de cet auteur, pour mieux les contredire, ce qui laisse supposer qu’il a tenté de consulter les mêmes sources.

La question des sources est en effet un problème majeur car plusieurs mythologie n’ont pas un corpus constitué « canoniquement » mais de nombreuses variantes. Nous ne savons pas toujours sur quelles sources s’est appuyé Jean-Marie Déguignet. Il s’agit parfois de sources de seconde main, telles que le Shasta-bad tel qu’il avait été rapporté par Voltaire [4].

Cette question des sources est aggravée par deux difficultés. Premièrement, le fait que nous ne sachions pas à quelle « bibliothèque » avait accès Jean-Marie Déguignet. D’autant que lui-même nous induit en erreur en prétendant dans ses mémoires n’avoir pu sérieusement fréquenter la bibliothèque municipale de Quimper [5]. Au contraire nos recherches ont prouvé que certains auteurs ouvrages qu’il cite ici (Paul Lucas et dom Thierry Ruinart) ou dans ses mémoires (Loizillon) y furent probablement consultés. Deuxièmement l’excellente mémoire de Déguignet n’interdit pas qu’il se remémore des passages lus bien des années avant qu’il écrivit.

Enfin un problème de compétences s’est posé dans ce travail qui nécessitait d’accumuler une formation en histoire, en théologie, en mythologie, en littérature, en langues (dont le grec et le latin). Nous fûmes donc parfois en défaut sur certains points.

La présente édition ne prétend pas être complète mais être un outil de travail que nous avons tenté au mieux de défricher le terrain afin que les chercheurs qui souhaiteront l’utiliser aient une compréhension globale du texte et des bases pour approfondir certains point. Dans la même optique nous avons tenu à conserver les « fautes » dans les citations en langues étrangères car nous ne sommes pas absolument certains de notre lecture - proposée, elle, en note - et nous restituons la graphie de l’auteur pour permettre de reprendre ces traductions.

 

Extraits

(page 2)

Ah ! C’est ici que nous allons avoir du bec'h [6] comme on dit en breton, c’est-à-dire de la rude besogne. J’ai dit dans mon précédent cahier que, ennuyé et écœuré par les comédies de nos gouvernants temporels et spirituels, j’allais traiter de la mythologie pour répondre aux auteurs de ce grand volume qu’on vient de me prêter.


(page 75)

J’admire ces messieurs « intellectuels » qui voudraient rassembler autour d’eux les « manuels » pour faire triompher la raison, la vérité et la justice. Je suis de cœur avec eux et je voudrais les aider dans cette tâche humanitaire.


(page 77)

Il faudrait que Thésée et Hercule viennent encore étrangler tous ces fauves et nettoyer leurs écuries.


(page 28)

Le livre [1] dont j’ai parlé plus haut, trouvé et traduit en partie par deux savants anglais, Sirs Holwel et Dow, il y a cent cinquante ans dans l’Inde ; là, il aurait trouvé un autre mythe des aryens, le plus beau sans doute qu’on ait jamais vu ou entendu.

Ce livre appelé Shastabad, écrit il y a plus de cinq mille ans dans la langue sacrée des vieux Brahmanes, le sanscrit, était la Bible, la Genèse des vieux aryens.


(page 29)

ces dogmes et ces cultes sont encore à peu près semblables chez les Bouddhistes et chez les Chrétiens actuels, sauf que les prêtres de Bouddha ont plus de charité et d’humanité que les fripons ministres du bandit galiléen.


(page 41)

Je trouve que ces sauvages ont parfaitement raison de respecter et d’adorer même ces arbres, ces rochers, ces sources, ces fontaines, ces animaux de toutes espèces sans lesquels ils savent bien qu’ils n’auraient pu vivre.

Ces animaux surtout qui ont été leurs nourriciers et leurs habilleurs de tout temps, qui contrairement à ces dieux sauvages, inventés par les sauvages tyrans, prêtres, charlatans, fripons, imposteurs pour persécuter et dévorer les hommes, fournissent à ceux-ci de nombreux agréments durant leur vie et à la mort, ils leur laissent leur sang et leur chair pour se nourrir et leurs peaux pour s’habiller.

Aussi les Aryens de l’Inde faisaient descendre leurs dieux, les bons, d’une vache, la meilleure de toutes les bêtes ; celle qui a rendu et rend toujours les plus grands services à l’humanité.


Documents originaux

Cahiers de Jean-Marie Déguignet

 

Livres de Charles-François Dupuis


Annnotations

  1. Déguignet, à la suite de l'anglais Holwell et du français Voltaire, défend une thèse de datation de textes pré-védiques de 5000 ans avant J.-C. alors que les textes bibliques auraient été compilées au 7e siècle avant notre ère. Il est aujourd'hui communément admis que les textes les plus anciens d'Inde sont les « Veda », et dateraient de 1500 ans environ avant J.-C. Cf. étude « Déguignet, le paysan bas-breton, était-il bouddhiste ? ». [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Jésus, fils aîné de Marie Joachim, dernier roi des juifs, sa vie, ses aventures et sa mort, coll. Les Cahiers d’Arkae, n° …, Arkae, 200… [Ref.↑]
  3. LANG (Andrew), LE MARILLIER (Léon) (trad.), DIRR (A.) (trad. avec la collab. de), Mythes, Cultes et Religions, Paris, F. Alcan, 1896, XXVIII-683 pages. [Ref.↑]
  4. VOLTAIRE, Lettres chinoises, indiennes et tartres, lettre IX, « Sur un livre des brachmane, le plus ancien qui soit au monde ». [Ref.↑]
  5. Mémoires d’un paysan bas-breton, p. 443 et Histoire de ma vie, p. 838-839 [Ref.↑]
  6. « Bec'h » : terme breton signifiant dur, difficile. Avoir du bec'h : avoir du labeur. [Ref.↑]




Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet

Date de création : Février 2009    Dernière modification : 26.03.2021    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]