Kerveil, Kerveilh - GrandTerrier

Kerveil, Kerveilh

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T O P O N Y M I E
Microtoponymie :
[Cadastre de 1834]
Cartes anciennes :
[Cartographie]
Index/résumé  :
[Tous toponymes]

Forme française Kerveil
Forme bretonne Kerveilh
Signification "village du moulin"
Décomposition Ker pour "lieu habité, village" et le terme Meilh, "moulin"
Relevés 1426, 1587, 1621, 1677, 1685, 1790
Localisation 47° 59' 48.22" N 3° 57' 58.14" W (lat. 47.996728, long. -3.96615)

     

1 Localisation du lieu-dit

1.1 Aujourd'hui sur Google

lat="47.996728"|lon="-3.96615"|selector="no"|type="terrain"|width="835"|zoom=13|height="300"|scale="yes"|47.996728, -3.96615, Kerveil, Kerveilh en Ergué-Gabéric }}
lat="47.996728"|lon="-3.96615"|selector="no"|type="satellite"|width="835"|zoom=15|height="300"|scale="yes"|47.996728, -3.96615, Kerveil, Kerveilh en Ergué-Gabéric }}

1.2 Vue d'avion en 1948

2 Explications toponymiques

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Kerveilh

Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Kermelin 1426 R.N.B.  
Keranmelin 1587 A.D.F. A 155
Kervelin 1621 A.D.F. A 85
Keranveille 1677 A.D.F. A 38
Keranveill 1685 A.C.E-G. B.M.S.
Kerveille 1790 A.D.F. 10 L 168, recensement
Kerveil 1946 I.N.S.E.E. Nomenclature
Kerveil 1962 A.C.E-G. Cadastre

Kêr-Veilh est bien le village du moulin. Il est probable qu'il est fait référence ici au dénommé Veil Goz en la commune d'Elliant et situé sur un affluent d'un ruisseau important d'Ergué-Gabéric. Ar Veih gozh était le moulin du manoir de Botbodern. À noter que moulin se dit toujours Melin ou Milin dans une parie de la Bretagne bretonnante, par contre, en Cornouaille, c'est meilh qui est utilisé. Meilh est un nom féminen en breton, d'où la mutation M/V après l'article Ker-ar-Veilh.

Pour le lieu-dit, Bernez Rouz avance l'explication suivant dans son mémoire en breton (et son résumé en français publié en 1980) :

4 - ANVIOU GANT KER
a) AN ANV KER

30% eus an anvioù-lec'h studiet ganeomp a ao dezho anvioù gant KER. E 1834 eo 40% eus an atantoù a zo gant an anv KER. En o zouez m'eus nikun a hañval bezañ gant ar ster "castrum" : kastell kreñv pe kêr vogeriet a gaved gwechall gozh e-barzh Caermarthen e Bro Gembre pe Ker Ahez e Breizh.

Aet eo da get ar ster-se tro an Xvet kantved ha diwar neuze ez eus bet krouet kêrioù pe atantoù dezho un ti hepken da zigentañ, emichañs. Gant kresk ar boblañs en XIIvet kantved ze eus deuet ur bern eus an anvioù-se. Ha roet zo bet dezho anv an ozhac'h evit o disheñvalaat. Setu perak emañ al lodenn vrasañ anezho savet gant KER + anv den. Un nebeudig a zalc'h d'un anv all Ker ar Penn Sal da skouer, ha nebeutoc'h c'hoazh a zo gant KER + anv gwan Kernevez, Kervihan ...

d) KER + ANVIOU ALL

-- Kerveil  Image:Kerveil-phonétique.jpg (Kerveilh), 1685 : Ker an veill, 1677 : Ker an veille

N'eus stêr ebet e-kichen. Hag ur veilh-avel e vije ? Un anv-den ?

KERVEILH : Le village de Le Meih ou village du moulin ?

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"


Kêr "lieu habité" et, par dérivation sémantique, "village" et "ville", connaît à partir du XIe siècle une expansion rapide et durable puisque son utilisation en toponymie se chiffrerait à plus de dix-huit mille noms, dont la moitié pour le seul Finistère. A l'origine le terme kêr avait l'acception de "endroit clos, agglomération enclose", sens conservé par le gallois caer "forteresse". La plupart des villages d'Armorique étaient défendus par un fossé et un talus de terre mais, dans un contexte économique favorable et une paix relative qui suivra l'arrêt des invasions normandes, le sens de ce terme évoluera en "lieu habité et cultivé". Il perdra donc le sens primitif du latin castrum pour adopter celui de villa et s'appliquera à des groupes de maisons rurales. Plutôt rares dans les chartes du Cartulaire de Redon (on n'en dénombre que treize), les toponymes en Ker- se font plus nombreux dans les autres cartulaires.

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les bâtiments agricoles et autres lieux de travail"


Melin "moulin" procède du vieux breton molin emprunté au latin molina ; il a pour correspondant le gallois melin et le cornique melyn. Ce terme est noté : - melin en Pays vannetais et en zone romanisée [...], - milin en Léon et Trégor [...], - meil en basse Cornouaille [...], noté aussi meilh là où les corrections orthographiques se sont faites [...], -mel ou mil par amuïssement en centre Cornouaille [...].

Il peut aussi se noter melin dans ces régions, ... ou même melen [...]
On le relève sous forme diminutive dans Milinic [...], et sous forme plurielle dans Milinou [...]
Le "moulin à vent" se dit Milin-Avel [...]

Employé en position proclitique, ce terme se montre associé à : - un terme descriptif [...], - un élément du paysage [...], - un nom de personne [...], - un qualificatif [...]

Comme second élément, il s'associe à trente-quatre autres termes dont kêr à trente-sept reprises, traoñ à vingt et une, kozh antéposé à dix, krec'h et porzh à sept, etc.

Le terme melin et ses variantes dialectales apparaissent à quelques deux cents reprises dans la toponymie bretonne, auxquelles il faudrait ajouter les nombreux noms de lieux en Moulin et ceux composés avec un autre nom de lieu. Certaines paroisses comptaient jusqu'à une vingtaine de moulins sur leur territoire ; tout ceci dénonce l'importance du moulin dans la vie paroissiale de nos ancêtres.