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Keristin

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Forme française Keristin
Forme bretonne Keristin
Signification "village du dénommé Gestin, le juste, saint éponyme de Plestin-les-Grèves"
Décomposition Kêr pour "lieu habité, village" et le patronyme Gestin dérivé du latin Justinus, Justus, "juste ; intègre", et saint gallois et breton du 6e siècle
Relevés 1426, 1503, 1536, 1540, 1678, 1682, 1790
Référentiel : « Cartographie, cartes anciennes » ¤  « Index des toponymes » « Étude de Bernez Rouz sur les noms de lieux d'Ergué-Gabéric » ¤ « Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes » ¤ 

[modifier] 1 Géolocalisation du village

Coordonnées géographiques : 47° 59' 41.19" N 3° 59' 36.86" W (lat. 47.994775, long. -3.993573)

Cartographie du lieu-dit : « Géo.Keristin »

[modifier] 2 Explications toponymiques

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Keristin (Keristin)

Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Kerjestin 1426 R.N.B.  
Kergestin 1503 A.D.F. A 85
Kerestin 1536 R.N.B.  
Keryestin 1540 A.D.L-A. B 2011
Kergestin 1678 A.C.E-G. B.M.S.
Keristin 1682 A.C.E-G. B.M.S.
Kergestin 1790 A.D.F. 10 L 168, recensement
Keristin 2000 I.G.N. Carte 0618 O

Les formes anciennes nous donnent aussi la clé de ce nom : Kêr + Gestin. Gestin est le nom d'un saint breton devenu patronyme. Il a donné son nom à la commune de Plestin.

Il est intéressant de voir comment la forme primitive Gestin s'est transformée en yestin, puis estin, puis istin. Par comparaison, nous avons le cas d'Elliant qui a suivi la même évolution : Elgent, puis Elyent, puis Elien.


Pour le lieu-dit, Bernez Rouz donne l'explication suivante dans son mémoire en breton de 1977 (et dans l'opuscule en français de 1980) :

4 - ANVIOU GANT KER
a) AN ANV KER

30% eus an anvioù-lec'h studiet ganeomp a ao dezho anvioù gant KER. E 1834 eo 40% eus an atantoù a zo gant an anv KER. En o zouez m'eus nikun a hañval bezañ gant ar ster "castrum" : kastell kreñv pe kêr vogeriet a gaved gwechall gozh e-barzh Caermarthen e Bro Gembre pe Ker Ahez e Breizh.

Aet eo da get ar ster-se tro an Xvet kantved ha diwar neuze ez eus bet krouet kêrioù pe atantoù dezho un ti hepken da zigentañ, emichañs. Gant kresk ar boblañs en XIIvet kantved ze eus deuet ur bern eus an anvioù-se. Ha roet zo bet dezho anv an ozhac'h evit o disheñvalaat. Setu perak emañ al lodenn vrasañ anezho savet gant KER + anv den. Un nebeudig a zalc'h d'un anv all Ker ar Penn Sal da skouer, ha nebeutoc'h c'hoazh a zo gant KER + anv gwan Kernevez, Kervihan ...

b) KER + ANV DEN

-- Keristin Image:Keristin-phonétique.jpg (Keristin), 1540 : Keryestin, 1678 : Kergestin, 1682 : Keristin

JESTIN eo an anv-den kevredet gant KER. An embroadur G Y I eo an hini a gaver e-barzh ELGENT ELYENT ELIANT.

Dans le bulletin de la commission d'Histoire en 1981, il résume ainsi :
KERISTIN : Le village de Gestin. Il écrit écrit Kergestin en 1678, Keryestin en 1540.

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"


Kêr "lieu habité" et, par dérivation sémantique, "village" et "ville", connaît à partir du XIe siècle une expansion rapide et durable puisque son utilisation en toponymie se chiffrerait à plus de dix-huit mille noms, dont la moitié pour le seul Finistère. A l'origine le terme kêr avait l'acception de "endroit clos, agglomération enclose", sens conservé par le gallois caer "forteresse". La plupart des villages d'Armorique étaient défendus par un fossé et un talus de terre mais, dans un contexte économique favorable et une paix relative qui suivra l'arrêt des invasions normandes, le sens de ce terme évoluera en "lieu habité et cultivé". Il perdra donc le sens primitif du latin castrum pour adopter celui de villa et s'appliquera à des groupes de maisons rurales. Plutôt rares dans les chartes du Cartulaire de Redon (on n'en dénombre que treize), les toponymes en Ker- se font plus nombreux dans les autres cartulaires.

A propos du patronyme "Gestin", Albert Deshayes donne son explication en page 529 de son dictionnaire des noms de lieux bretons :

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Des noms de baptême grecs ou latins"


Istin procède du latin Justinus par le vieux breton Iostin, attesté en 868. Ce nom jouit d'une fréquence certaine en toponymie, puisqu'on le relève à plus de quarante reprises, y compris ses variantes Gestin et Jestin. Il se montre associé à : bod "demeure" [...], bois [...], kenkis "plessix" [...], kêr "lieu habité" [...], koad "bois" [...], lann "lieu sacré" [...], maes "champ ouvert" [...], mare [...], porte [...], prad "pré" [...], roche [...], ru "rue" [...], run "tertre" [...], trev "trève" [...], ville [...].


Dans son dictionnaire des prénoms celtiques et bretons Albert Deshayes écrit :

Yestin

Évolution du vieux breton Iostin, emprunté au latin Justinus, dérivé de Justus, "juste ; intègre", dont procède le français Justin. Gallois : Iestyn.

Ce saint du VIe siècle est contemporain du Gallois Dewi. D'origine insulaire, il aurait installé son ermitage non loin de la Lieue de Grève, près de Pestin-les-Grèves (22). Parti en pèlerinage à Rome, il trouve sa cellule occupée à son retour par Eflamm. Suite à un accord, il lui abandonne le lieu pour s'installer ailleurs. Iestyn serait le fils de Geraint, roi ou prince de Domnonée, et le descendant de Constantin.

Il est l'éponyme de Plestin-les-Grèves (22). Une statue, aujourd'hui dans l'église paroissiale, l'y représente en vêtements sacerdotaux. Une fontaine, jadis miraculeuse, guérissait de la fièvre ceux qui la vidaient à trois reprises. Au pays de Galles, il est figuré en ermite, portant un bourdon à tête de chien dans la main droite.