Kerhuel, Keruhel - GrandTerrier

Kerhuel, Keruhel

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Forme française Kerhuel
Forme bretonne Keruhel
Signification "lieu situé sur une hauteur"
Décomposition Ker pour "lieu habité, village" et Uhel "haut, élevé"
Relevés 1539, 1636, 1679, 1790, 1834
Référentiel : « Cartographie, cartes anciennes » ¤  « Index des toponymes » « Étude de Bernez Rouz sur les noms de lieux d'Ergué-Gabéric » ¤ « Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes » ¤ 

[modifier] 1 Géolocalisation du village

Coordonnées géographiques : 48° 1' 6.99" N 4° 1' 1.37" W (lat. 48.018607, long. -4.017048)

Cartographie du lieu-dit : « Géo.Kerhuel »

[modifier] 2 Explications toponymiques

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Kerhuel (Keruhel)

Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Keruhel 1539 A.D.L-A. B 2012
Keruel 1636 A.D.F. A 36
Kerhuel 1679 A.D.F. A 38
Kerhuel 1790 A.D.F. 10 L 168, recensement
Kerhuel 1834 A.C.E-G. Ancien cadastre
Kerhuel 2002 I.G.N. Carte 0618 O

Tout bretonnant reconnaîtra Ker + Uhel et traduira "le village du haut". Effectivement Ker Uhel est situé sur la petite colline à droite de la route qui mène à Lestonan. En principe on écrit uhel, même si la prononciation locale avec un fort accent sur la première syllabe nous incite à écrite huel.


Pour le lieu-dit, Bernez Rouz donne l'explication suivante dans son mémoire en breton de 1977 (et dans l'opuscule en français de 1980) :

4 - ANVIOU GANT KER
a) AN ANV KER

30% eus an anvioù-lec'h studiet ganeomp a ao dezho anvioù gant KER. E 1834 eo 40% eus an atantoù a zo gant an anv KER. En o zouez m'eus nikun a hañval bezañ gant ar ster "castrum" : kastell kreñv pe kêr vogeriet a gaved gwechall gozh e-barzh Caermarthen e Bro Gembre pe Ker Ahez e Breizh.

Aet eo da get ar ster-se tro an Xvet kantved ha diwar neuze ez eus bet krouet kêrioù pe atantoù dezho un ti hepken da zigentañ, emichañs. Gant kresk ar boblañs en XIIvet kantved ze eus deuet ur bern eus an anvioù-se. Ha roet zo bet dezho anv an ozhac'h evit o disheñvalaat. Setu perak emañ al lodenn vrasañ anezho savet gant KER + anv den. Un nebeudig a zalc'h d'un anv all Ker ar Penn Sal da skouer, ha nebeutoc'h c'hoazh a zo gant KER + anv gwan Kernevez, Kervihan ...

k) KER + ANV - GWAN -- Kerhuel  Image:Kerhuel-phonétique.jpg (Ker Uhel), 1679 : Kerhuel
Gant an diouer a stummoù koshoc'h ez eo diaes gouzout hag un anv-den e vije petramant : kêr war an uhel.

Dans le bulletin de la commission d'Histoire en 1981, il résume ainsi :
KERUHEL : Le village du dénommé Uhel ou Huel.


PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"


Kêr "lieu habité" et, par dérivation sémantique, "village" et "ville", connaît à partir du XIe siècle une expansion rapide et durable puisque son utilisation en toponymie se chiffrerait à plus de dix-huit mille noms, dont la moitié pour le seul Finistère. A l'origine le terme kêr avait l'acception de "endroit clos, agglomération enclose", sens conservé par le gallois caer "forteresse". La plupart des villages d'Armorique étaient défendus par un fossé et un talus de terre mais, dans un contexte économique favorable et une paix relative qui suivra l'arrêt des invasions normandes, le sens de ce terme évoluera en "lieu habité et cultivé". Il perdra donc le sens primitif du latin castrum pour adopter celui de villa et s'appliquera à des groupes de maisons rurales. Plutôt rares dans les chartes du Cartulaire de Redon (on n'en dénombre que treize), les toponymes en Ker- se font plus nombreux dans les autres cartulaires.

A propos du terme "Uhel", Albert Deshayes donne page 553 son explication :

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Des qualificatifs"


Uhel, "haut", issu du vieux breton uchel et identique au gallois uchel, se montre d'un emploi fort fréquent en toponymie, puisqu'on le relève à plus de deux cents reprises, y compris son superlatif uhellañ en composition avec trente-trois termes d'une part, et douze de l'autre. Il est principalement associé à kêr dans les très nombreux Kerhuel ou ses variantes dialectales et Kerhuella ou Kerhuellan du Trègor costarmoricain. Couramment noté huel, on le note également graphié : uhel, uel, ihuel, yhuel, y-Huel, ruel, rihuel, hyhuel, vel, hué.