Il s'agit d'une pierre en forme de disque de plus d'un mètre de diamètre, et épaisse de 20 à 30 centimètres. À une dizaine de centimètres de son bord externe court une cannelure ou rigole assez profonde ; d'autres rigoles peuvent rayonner, divisant la dalle en quatre secteurs ou plus. Tout ce réseau se termine par un bec d'évacuation plus ou moins travaillé. Parfois, toute la partie interne à la cannelure circulaire est légèrement creusée. Cette dalle n'est en fait que la partie massive et non périssable de la « machine ». Elle constitue le fond pour la récupération des eaux de lessivage.
Dans la gorge circulaire venait s'adapter une « baille à buée », tirée d'une barrique défoncée, dont seules subsistaient les douves et les cercles. Sur la dalle, la baille était bien en place. Dans le foyer voisin brûlait un bon feu, sur lequel on faisait chauffer de l'eau. Un « drap à lessiver » garnissait entièrement le baillot dans lequel on disposait en couches successives les différents éléments à laver.
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Après une première couche de linges, draps, chemises, etc , on saupoudrait de « ludu tan » (cendres de bois gorgée de potasse), que l'on arrosait d'eau chaude. Puis on disposait une autre couche de linges. Et ainsi de suite jusqu'à la limite permise par la baille. Il restait à rabattre sur le tout les bords du « drap à lessiver », et à tasser au moyen d'une lourde pierre.
L'eau chaude versée sur le dessus était récupérée par le bec verseur de la dalle dans une auge ou un récipient , elle faisait plusieurs passages successifs dans le baillot. Peu à peu, l'eau et la cendre faisaient leur travail. L'eau sale était conservée : riche en potasse, elle constituait un engrais appelé « ar cloag », recherché des maraîchers. Après rinçage, on procédait au blanchiment des linges et draps, bien étalés au soleil sur l'herbe du placître.
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