KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts
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Page 356 il évoque le passage de la 6e division armée sur la route de Coray (p. 346), un évènement qui a marqué aussi plusieurs jeunes gabéricois : {{Tpg|Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff}} | Page 356 il évoque le passage de la 6e division armée sur la route de Coray (p. 346), un évènement qui a marqué aussi plusieurs jeunes gabéricois : {{Tpg|Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff}} | ||
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- | Trois jours plus tard <ref>Guillaume Kergourlay situe le passage des américains sur la route de Coray au 10 septembre, car trois jours plus tôt il y avait le bombardement de Tal-ar-Groaz et le pardon de la Saint-Gilles à Elliant.</ref>, nous fûmes attirés par le bruit sourd et continu d'une colonne de camions, roulant vers Coray et Gourin et passant par Kroaz-Menez-Brizh. une partie de l'armée Patton, conduite par le général Patch, qui après plusieurs semaines de combat venait de libérer Brest, partait rejoindre le front en Champagne. De dix heures du matin jusqu'à cinq de l'après-midi de l'après-midi, les véhicules, par centaines, à trente mètres l'un de l'autre, n'ont pas cessé de défiler : des GMC, des jeeps, avec leurs équipages casqués en tenue kaki, mâchant leur chewing-gum. Les GI étaient blancs et blacks mélangés et leur allure décontractée contrastaient bien étrangement avec la raideur germanique de leurs prédécesseurs teutons. Eux, faisant partie d'un interminable serpent, imbriqués dans une machine, roulaient sans pouvoir s'arrêter. Ils répondaient à nos saluts avec des sourires et des gestes, levant parfois un bras ou nous lançant des friandises, bonbons, cigarettes ou chewing-gum. <i>Hello ! Liberty ! Bravo ! Thank you !</i> C'est tout ce que nous savions crier. | + | Trois jours plus tard <ref>Guillaume Kergourlay situe le passage des américains sur la route de Coray au 10 septembre, car trois jours plus tôt il y avait le bombardement de Tal-ar-Groaz et le pardon de la Saint-Gilles à Elliant.</ref>, nous fûmes attirés par le bruit sourd et continu d'une colonne de camions, roulant vers Coray et Gourin et passant par Kroaz-Menez-Brizh. Une partie de l'armée Patton, conduite par le général Patch, qui après plusieurs semaines de combat venait de libérer Brest, partait rejoindre le front en Champagne. De dix heures du matin jusqu'à cinq de l'après-midi de l'après-midi, les véhicules, par centaines, à trente mètres l'un de l'autre, n'ont pas cessé de défiler : des GMC, des jeeps, avec leurs équipages casqués en tenue kaki, mâchant leur chewing-gum. Les GI étaient blancs et blacks mélangés et leur allure décontractée contrastaient bien étrangement avec la raideur germanique de leurs prédécesseurs teutons. Eux, faisant partie d'un interminable serpent, imbriqués dans une machine, roulaient sans pouvoir s'arrêter. Ils répondaient à nos saluts avec des sourires et des gestes, levant parfois un bras ou nous lançant des friandises, bonbons, cigarettes ou chewing-gum. <i>Hello ! Liberty ! Bravo ! Thank you !</i> C'est tout ce que nous savions crier. |
Auprès de la pompe à essence vide du maréchal-ferrant, à l'angle du carrefour, la première voiture du convoi avait déposé, le matin, un GI chargé d'indiquer la route aux suivants. C'était un beau gars de vingt ans, brun et hâlé, de type plutôt hispanique : il ne parlait pas le français. Comme il n'entendait pas davantage le breton, il réussit à nous faire tout de même comprendre, avant la fin de la journée, qu'on l'avait déposé là à cause de ses origines : ses parents étaient nés français mais ils ne parlaient que le basque. Cela nous rapprocha beaucoup : chez nous aussi nous avions des cousins devenus citoyens US, qui bien que de parents français parlaient uniquement breton, avec, bien sûr, le new-yorkais. | Auprès de la pompe à essence vide du maréchal-ferrant, à l'angle du carrefour, la première voiture du convoi avait déposé, le matin, un GI chargé d'indiquer la route aux suivants. C'était un beau gars de vingt ans, brun et hâlé, de type plutôt hispanique : il ne parlait pas le français. Comme il n'entendait pas davantage le breton, il réussit à nous faire tout de même comprendre, avant la fin de la journée, qu'on l'avait déposé là à cause de ses origines : ses parents étaient nés français mais ils ne parlaient que le basque. Cela nous rapprocha beaucoup : chez nous aussi nous avions des cousins devenus citoyens US, qui bien que de parents français parlaient uniquement breton, avec, bien sûr, le new-yorkais. |
Version du 14 juin ~ mezheven 2014 à 06:26
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Notice bibliographique
Autres extraits
Dans un registre plus politique, il nous rappelle page 376 l'existence des trostkistes de Lestonan :
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Page 356 il évoque le passage de la 6e division armée sur la route de Coray (p. 346), un évènement qui a marqué aussi plusieurs jeunes gabéricois : « Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff » ¤
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Annotations
- Guillaume Kergourlay situe le passage des américains sur la route de Coray au 10 septembre, car trois jours plus tôt il y avait le bombardement de Tal-ar-Groaz et le pardon de la Saint-Gilles à Elliant. [Ref.↑]
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Date de création : novembre 2006 Dernière modification : 14.06.2014 Avancement : [Fignolé] |