Jérôme Salaun, agriculteur et mémoire de Kerzudal, Pont-Mein et Ste-Appoline - GrandTerrier

Jérôme Salaun, agriculteur et mémoire de Kerzudal, Pont-Mein et Ste-Appoline

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-<i>Dernier des Mohicans, né en 1931, il aime raconter sa vie d'agriculteur et le riche passé de son village de Kerzudal, avec beaucoup de douceur et de discrétion qui étonnent ses auditeurs.</i>+<i>Dernier des Mohicans de sa génération, né en 1931, il est toujours en activité et il adore raconter le riche passé de son village de Kerzu(da)l, avec beaucoup de douceur et de discrétion qui étonnent ses auditeurs.</i>
-Kerdudal est un petit hameau au sud-est de la commune d'Ergué-Gabéric, qu'il faut bien prononcer Ker<b>zul</b>, la finale dal étant "mangée". +Kerdudal est un petit hameau au sud-est de la commune d'Ergué-Gabéric, qu'il faut bien prononcer Ker<b>zul</b>, la syllabe intermédiaire « <i>da</i> » étant "mangée".
-Même Jean-Marie Déguignet ne dérogeait pas à cette orthographe : « <i>ce chemin passait par Stang a Leur, grand pays de lutins, par <u>Kerzudal</u>, Lézébel pour aboutir à la route de Coray à Quimper</i> ».+Même Jean-Marie Déguignet ne dérogeait pas à cette orthographe : « <i>ce chemin passait par Stang a Leur (Kerleur), grand pays de lutins, par <u>Kerzudal</u>, Lézébel pour aboutir à la route de Coray à Quimper</i> ».
-L'endroit précis de passage vers Lezebel, à savoir le pont sur le ruisseau Patra, est décrit dans le document d'expropriation des propriètaires de La Marche en 1809, après leur émigration forcée en Guadeloupe, à savoir par la « <i>garenne dite Goarem ar pontic donnant du midi sur Pont mein</i> », c'est-à-dire le pont de pierre que Jérôme Salaun connaît très bien.+L'endroit précis de passage vers Lezebel, à savoir le pont sur le ruisseau Patra, est décrit dans le document d'expropriation des propriétaires de La Marche en 1809, après leur émigration forcée en Guadeloupe, à savoir par la « <i>garenne dite Goarem ar pontic donnant du midi sur Pont mein</i> », c'est-à-dire le pont de pierre que Jérôme Salaun connaît très bien.
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-Jérôme est intarissable quand il s'agit d'évoquer "son manoir" : « <i>Voici le vieux manoir de Kerdudal tel qu'il était du temps des de La Marche. Sur le devant côté gauche (en regardant de face) il y avait un escalier extérieur de pierre de 13 marches, que j'ai démoli quand j'ai agrandi le manoir. Sur le linteau de la porte d'entrée, déjà ébréché quand mes grand-parents sont venus, il y a une inscription que j'aimerais bien déchiffrer. Peut-être que l'évêque de La Marche est né ici, et non pas à Lezergué <ref>Il n'est pas sûr que la famille de La Marche ait séjourné dans le manoir de Kerdudal. Ils en étaient propriétaires jusqu'à la Révolution (cf l'acte d'expropriation de 1809), mais c'était vraisemblablement des fermes tenues en domaine congéable. Précédemment la propriété était détenue par la famille Autret qui l'a légué aux de La Marche.</ref>.</i> »+Jérôme est intarissable quand il s'agit d'évoquer son manoir : « <i>Voici le vieux manoir de Kerdudal tel qu'il était du temps des de La Marche. Sur le devant côté gauche (en regardant de face) il y avait un escalier extérieur de pierre de 13 marches, que j'ai démoli quand j'ai agrandi le manoir. Sur le linteau de la porte d'entrée, déjà ébréché quand mes grand-parents sont venus, il y a une inscription que j'aimerais bien déchiffrer. Peut-être que l'évêque de La Marche est né ici, et non pas à Lezergué <ref>Il n'est pas sûr que la famille de La Marche ait séjourné dans le manoir de Kerdudal. Ils en étaient propriétaires jusqu'à la Révolution (cf l'acte d'expropriation de 1809), mais c'était vraisemblablement des fermes tenues en domaine congéable. Précédemment la propriété était détenue par la famille Autret qui l'a légué aux de La Marche.</ref>.</i> »
-Jérôme Salaun est né dans le petit pennty : maison toit surélevé en chaume, père 6 frères et sœurs, +Et il évoque la chapelle disparue de Sainte-Appoline : « <i>La chapelle qui était dans ma prairie au bord du ruisseau de Silvintin a été démolie avant la Révolution. Des pierres ont été utilisées pour rénover la maison voisine du village : une rosace, un bénitier et une grande pierre d'autel. Moi j'ai trouvé aussi une pierre d'angle dans la prairie. Au bas du champ il y avait une fontaine dont l'eau se jette encore aujourd'hui dans le ruisseau. Quand j'ai drainé le champ j'ai vu le conduit de pierre sur 7 mètres entre le ruisseau et la source, les pierres de la fontaine ont du être déplacées. Je peux vous montrer l'endroit.</i> »
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-gardé les hectares agricoles autorisés pour un retraité, loué une partie, une dizaine de vaches et génisses+Jérôme Salaun est né dans le petit pennty proche du manoir : « <i>La maison était plus haute, avec un toit en chaume. Mon père l'a rabaissé. On vivait avec mes parents et 6 frères et sœurs dans deux pièces au rez-de-chaussée, une cuisine et une chambre. J'ai fait construire dans les années 1970, et depuis que je suis en retraite j'ai gardé les 7-8 hectares agricoles autorisés, et une dizaine de vaches et génisses.</i> »
-chemin venant du Kerfres, au bord hangar avant, goarem ar pontic, pont-mein, attelage qui renverse, gamin ne sait pas freiner, maerl <ref>Sous sa forme exploitée, le maerl est un amas de débris d'algues calcaires souvent mélangé avec du sable et des débris coquilliers et traditionnellement utilisé dans l'agriculture bretonne car il constitue un très bon amendement pour sa richesse en magnésium, ainsi qu'en fer et en oligo-éléments.</ref>.+Les chemins autour de Kerdudal n'ont aucun secret pour lui : « <i>Le village de Kerdudal était traversé par un chemin qui venait de Quélennec et Kerleur et qui allait jusqu'à Penanros, Lezebel et Quimper. Un jour une charrette venait chez nous chargé de maerl <ref>Sous sa forme exploitée, le maerl est un amas de débris d'algues calcaires souvent mélangé avec du sable et des débris coquilliers et traditionnellement utilisé dans l'agriculture bretonne car il constitue un très bon amendement pour sa richesse en magnésium, ainsi qu'en fer et en oligo-éléments.</ref> a renversé dans la descente du Patra, côté Penanros, le gamin n'ayant pas réussi à freiner. Du côté de Kerdudal, à partir de Pont-Mein (pont de pierre sur le Patra), le chemin s'appelait "goarem ar pontic" (garenne du petit pont), faisait quelques virages pour remonter la pente, pour arriver près du hangar. Si aujourd'hui vous voulez voir l'endroit du pont, il faut prendre le chemin, longer le champ de blé noir, et descendre le petit chemin à pic.</i> »
- +
-fontaine, drainer, canal en pierre, rosace et bénitier chez le voisin, autel qui dépassait, pierre d'angle dans la prairie+
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Catégorie : Biographies
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
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Dernier des Mohicans de sa génération, né en 1931, il est toujours en activité et il adore raconter le riche passé de son village de Kerzu(da)l, avec beaucoup de douceur et de discrétion qui étonnent ses auditeurs.

Kerdudal est un petit hameau au sud-est de la commune d'Ergué-Gabéric, qu'il faut bien prononcer Kerzul, la syllabe intermédiaire « da » étant "mangée".

Même Jean-Marie Déguignet ne dérogeait pas à cette orthographe : « ce chemin passait par Stang a Leur (Kerleur), grand pays de lutins, par Kerzudal, Lézébel pour aboutir à la route de Coray à Quimper ».

L'endroit précis de passage vers Lezebel, à savoir le pont sur le ruisseau Patra, est décrit dans le document d'expropriation des propriétaires de La Marche en 1809, après leur émigration forcée en Guadeloupe, à savoir par la « garenne dite Goarem ar pontic donnant du midi sur Pont mein », c'est-à-dire le pont de pierre que Jérôme Salaun connaît très bien.

Autres lectures : « L'ancienne chapelle de Sainte-Appoline près de Sulvintin » ¤ « La statue de sainte Appolline de l'église paroissiale St-Guinal » ¤ « 1809 - Vente par expropriation des deux tenues de Kerdudal » ¤ 


1 Des souvenirs en vrac

Jérôme est intarissable quand il s'agit d'évoquer son manoir : « Voici le vieux manoir de Kerdudal tel qu'il était du temps des de La Marche. Sur le devant côté gauche (en regardant de face) il y avait un escalier extérieur de pierre de 13 marches, que j'ai démoli quand j'ai agrandi le manoir. Sur le linteau de la porte d'entrée, déjà ébréché quand mes grand-parents sont venus, il y a une inscription que j'aimerais bien déchiffrer. Peut-être que l'évêque de La Marche est né ici, et non pas à Lezergué [1]. »

Et il évoque la chapelle disparue de Sainte-Appoline : « La chapelle qui était dans ma prairie au bord du ruisseau de Silvintin a été démolie avant la Révolution. Des pierres ont été utilisées pour rénover la maison voisine du village : une rosace, un bénitier et une grande pierre d'autel. Moi j'ai trouvé aussi une pierre d'angle dans la prairie. Au bas du champ il y avait une fontaine dont l'eau se jette encore aujourd'hui dans le ruisseau. Quand j'ai drainé le champ j'ai vu le conduit de pierre sur 7 mètres entre le ruisseau et la source, les pierres de la fontaine ont du être déplacées. Je peux vous montrer l'endroit. »

 

Jérôme Salaun est né dans le petit pennty proche du manoir : « La maison était plus haute, avec un toit en chaume. Mon père l'a rabaissé. On vivait avec mes parents et 6 frères et sœurs dans deux pièces au rez-de-chaussée, une cuisine et une chambre. J'ai fait construire dans les années 1970, et depuis que je suis en retraite j'ai gardé les 7-8 hectares agricoles autorisés, et une dizaine de vaches et génisses. »

Les chemins autour de Kerdudal n'ont aucun secret pour lui : « Le village de Kerdudal était traversé par un chemin qui venait de Quélennec et Kerleur et qui allait jusqu'à Penanros, Lezebel et Quimper. Un jour une charrette venait chez nous chargé de maerl [2] a renversé dans la descente du Patra, côté Penanros, le gamin n'ayant pas réussi à freiner. Du côté de Kerdudal, à partir de Pont-Mein (pont de pierre sur le Patra), le chemin s'appelait "goarem ar pontic" (garenne du petit pont), faisait quelques virages pour remonter la pente, pour arriver près du hangar. Si aujourd'hui vous voulez voir l'endroit du pont, il faut prendre le chemin, longer le champ de blé noir, et descendre le petit chemin à pic. »

2 Galeries de photos



3 Annotations

  1. Il n'est pas sûr que la famille de La Marche ait séjourné dans le manoir de Kerdudal. Ils en étaient propriétaires jusqu'à la Révolution (cf l'acte d'expropriation de 1809), mais c'était vraisemblablement des fermes tenues en domaine congéable. Précédemment la propriété était détenue par la famille Autret qui l'a légué aux de La Marche. [Ref.↑]
  2. Sous sa forme exploitée, le maerl est un amas de débris d'algues calcaires souvent mélangé avec du sable et des débris coquilliers et traditionnellement utilisé dans l'agriculture bretonne car il constitue un très bon amendement pour sa richesse en magnésium, ainsi qu'en fer et en oligo-éléments. [Ref.↑]


Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois.

Date de création : décembre 2016    Dernière modification : 14.08.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]