Inventaire gabéricois des pierres de granit pour bailles à buée - GrandTerrier

Inventaire gabéricois des pierres de granit pour bailles à buée

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Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

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§ E.D.F.
Ces pierres de moins d'un mètre de circonférence avaient aux 19e et début 20e, et peut-être bien avant, un usage particulier : servir de support et de récupération d'eau pour les bailles à laver le linge.

On trouva ci-dessous quelques explications, témoignages et bien sûr les photographies de ces pierres signalées, la dernière étant celle de Balanoù. En cours d'été 2018, on organise une course aux trésors pour en trouver d'autres, cachées ou oubliées à proximité d'anciennes exploitations agricoles.

Autres lectures : « Patrimoine rural et utilitaire » ¤ « GIOT Pierre-Roland - Machines à laver, pressoirs à cidre ou pierres gravées ? » ¤ « Une pierre insolite, Le Télégramme 1973 » ¤ « KERAVEC André - Lessiveuses d'autrefois » ¤ 

1 Présentation

Les premières pierres à laver ont été signalées dans les années 1970-90 dans les journaux locaux et magazines d'archéologie, et un mystère plane encore car le nombre de ces pierres trouvées sur le territoire gabéricois est important : à ce jour six ont été exhumées à Pennervan, Squividan, Bohars, Garsalec, Balanoù et Kerdilès [1].

Les principes de leur fonctionnement étaient les suivants :

  • sur la pierre circulaire rainuré on plaçait une ancienne barrique sans fond dans laquelle on mettait le linge.
  • sur un foyer à côté on faisait bouillir de l'eau dans des grandes chidournes [2].
  • on versait l'eau sur les couches de linge qu'on saupoudrait de cendre de bois (« ludu tan » en breton), gorgée de potasse.
  • avec un bâton on mélangeait énergiquement le linge.
  • l'eau sale s'écoulait lentement sur la pierre et les rigoles l'amenaient sur l'avancée en dessous de laquelle on mettait un seau.
 

Les premières eaux pouvaient resservir pour la tournée de lessive suivante, mais ce mélange de cendre servait ensuite d'engrais potassique appelé « ar cloag » et était très recherché par les maraîchers.

Sur Ergué-Gabéric les pierres les mieux conservées sont celles de Balanou et Pennervan, cette dernière ayant déjà repérée et documentée en 1973 par un journaliste du Télégramme et en 1994-95 par l'archéologue P.R. Giot [3] et le docteur A. Keravec. Elles présentent quatre rigoles perpendiculaires sous la forme d'une croix, et mesurent 93 cm (Balanou) à 1 m (Pennervan) de circonférence, 1 m 10 au bout du déversoir, et 20 cm d'épaisseur.

Madame Billon de Balanoù se souvient : « Dans le temps on mettait les draps et les chemises dans une sorte de lessiveuse et on faisait la grande lessive trois à quatre fois dans l'année. Le grand-père avait trois douzaines de chemises, et donc ça suffisait. La pierre était surélevée, et on récupérait l'eau de lavage par l'écoulement en avancée. Cette eau servait à faire plusieurs tournées. »

2 Iconographie


3 Annotations

  1. La pierre à laver de Kerdilès n'a pas été photographiée à ce jour. [Ref.↑]
  2. Chidouarn, sf, : bretonnisme francisé en chidourne, chaudron, grosse marmite, « kerc'hat dour g' ur chidouarn » (quérir de l'eau au chaudron), « lak ar chidourenn war an tan » (mets le chaudron sur le feu). Source : Favereau. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]
  3. Pierre-Roland Giot (1919-2002) est un préhistorien français, considéré comme le créateur de l'archéologie armoricaine moderne. [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses patrimoniales

Date de création : Juin 2009    Dernière modification : 21.06.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]