Hervé Balès et le grand taxi populaire du casse du STO en 1944 - GrandTerrier

Hervé Balès et le grand taxi populaire du casse du STO en 1944

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Une incertitude demeurait sur la marque du véhicule, le doute est désormais levé par le travail du fils d'Hervé Balès qui a retrouvé dans les papiers familiaux des photos du véhicule. Ce n'est pas une Renault, c'est bien une Citroën, et il s'agit d'une Rosalie et non d'une C4, car les chevrons de la marque y occupent toute la surface de la calandre. Une incertitude demeurait sur la marque du véhicule, le doute est désormais levé par le travail du fils d'Hervé Balès qui a retrouvé dans les papiers familiaux des photos du véhicule. Ce n'est pas une Renault, c'est bien une Citroën, et il s'agit d'une Rosalie et non d'une C4, car les chevrons de la marque y occupent toute la surface de la calandre.
-La suite des aventures du taxi est racontée par Catherine Balès, née Le Dé et épouse d'Hervé, car ce dernier était absent aux moments des faits : capturé pendant la guerre dans la poche de Dunkerque, il était prisonnier dans un stalag en Autriche.+La suite des aventures du taxi est racontée par Catherine Balès, née Le Dé et épouse d'Hervé, car ce dernier était absent au moment des faits : capturé pendant la guerre dans la poche de Dunkerque, il était prisonnier dans un stalag en Autriche.
« <i>J'ai été interrogée à domicile par deux officiers de la Gestapo: "Votre voiture nous a fait des cochonneries à la préfecture"! J'ai démenti : "Oh non Monsieur, ce n'est pas possible!". Et on a visité le garage où la voiture était entreposée près du magasin. Le garage était en contrebas du commerce, la porte du garage n'était jamais fermée, et la pente du terrain permettait en plus de laisser rouler la voiture, passer devant le café Heydon (actuellement la "capitale"), puis démarrer "en prise" juste avant le cimetière et direction Quimper! Ainsi il était parfaitement plausible de n'avoir rien entendu. « <i>J'ai été interrogée à domicile par deux officiers de la Gestapo: "Votre voiture nous a fait des cochonneries à la préfecture"! J'ai démenti : "Oh non Monsieur, ce n'est pas possible!". Et on a visité le garage où la voiture était entreposée près du magasin. Le garage était en contrebas du commerce, la porte du garage n'était jamais fermée, et la pente du terrain permettait en plus de laisser rouler la voiture, passer devant le café Heydon (actuellement la "capitale"), puis démarrer "en prise" juste avant le cimetière et direction Quimper! Ainsi il était parfaitement plausible de n'avoir rien entendu.

Version du 17 mai ~ mae 2012 à 19:34

Catégorie : Mémoires  
Site : GrandTerrier

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Le véritable héros du casse du STO [1] du 14 janvier 1944 à Quimper, étaient-ce les résistants qui organisèrent ce coup d'éclat ou alors le taxi qui servit à transporter les 40.000 dossiers jusqu'au four à pain du bourg d'Ergué-Gabéric ?

La réponse est sans doute dans la formulation de la question ...


Sommaire

Autres lectures : « Le grand taxi populaire du casse du STO en 1944 » ¤ « Les premières voitures gabéricoises » ¤ « François Balès (1921-1944), résistant » ¤ « JACQ Angèle - Ils n'avaient que leurs mains » ¤ « Le coup du STO raconté par Jean Le Corre » ¤ « LE BRIS Jean et Grégoire Jany - Le fichier du STO » ¤ 


1 Histoire du taxi

Hervé Balès né en 1901, l'un des frères du boulanger du bourg d'Ergué-Gabéric, était chauffeur de taxi. Il commença par exercer son métier à Nantes avant de venir s'établir dans sa commune natale. Après un premier véhicule, il fit l'acquisition en 1937-38 d'une Citroën Rosalie qui deviendra célèbre pour sa participation au casse du STO. Ce fait de résistance a été évoqué par les survivants ou des témoins indirects, la compilation la plus importante étant celle effectué par Jean Le Bris et Jany Grégoire : « Le fichier du STO » ¤ 

Tous les témoins racontent le rôle du taxi pour le transport des 40.000 dossiers du STO jusqu'au four où ils furent brulés, privant les occupants de leurs fiches pour organiser des assignations forcées de travailleurs en Allemagne.

Une incertitude demeurait sur la marque du véhicule, le doute est désormais levé par le travail du fils d'Hervé Balès qui a retrouvé dans les papiers familiaux des photos du véhicule. Ce n'est pas une Renault, c'est bien une Citroën, et il s'agit d'une Rosalie et non d'une C4, car les chevrons de la marque y occupent toute la surface de la calandre.

La suite des aventures du taxi est racontée par Catherine Balès, née Le Dé et épouse d'Hervé, car ce dernier était absent au moment des faits : capturé pendant la guerre dans la poche de Dunkerque, il était prisonnier dans un stalag en Autriche.

« J'ai été interrogée à domicile par deux officiers de la Gestapo: "Votre voiture nous a fait des cochonneries à la préfecture"! J'ai démenti : "Oh non Monsieur, ce n'est pas possible!". Et on a visité le garage où la voiture était entreposée près du magasin. Le garage était en contrebas du commerce, la porte du garage n'était jamais fermée, et la pente du terrain permettait en plus de laisser rouler la voiture, passer devant le café Heydon (actuellement la "capitale"), puis démarrer "en prise" juste avant le cimetière et direction Quimper! Ainsi il était parfaitement plausible de n'avoir rien entendu.

Mais la voiture a été confisquée tout de même. Je leur ai rendu "naïvement" une visite une semaine après pour récupérer "mon outil de travail" car je devais me rendre à Quimper pour la mairie assez régulièrement.

 
Citroën Rosalie d'Hervé Balès
Citroën Rosalie d'Hervé Balès

Ayant un mari prisonnier, deux enfants en bas age, je n'avais pas le profil d'une "terroriste" et je n'ai pas été inquiétée par la suite.

Au départ précipité de l'occupant, les résistants (le FFI) s'est servi du véhicule, et un "olibrius" qui portait un sabre, ne connaissant pas grand chose à la conduite, a bouzillé la voiture en rentrant en marche arrière dans le mur du cimetière du bourg. Le châssis a été complètement faussé.

Je me suis rendu dans les mois suivants dans les locaux d'une administration militaire, installée à Lanniron, auprès de laquelle j'ai obtenu la réparation de "la voiture qui avait fait le casse du fichier du STO". J'ai du aller en expédition à Paris, quai de javel chez Citroën, avec les papiers nécessaires pour obtenir un châssis neuf ».

À son retour de captivité en juin 45 Hervé Balès a repris sa voiture pour faire le taxi. Il était très sollicité pour les trajets du bourg d'Ergué à Quimper. Avec ses 7 places régulières et les places complémentaires pour les enfants c'était un véritable mini-bus. Il a été opérationnel comme taxi jusqu'en 1952, date à laquelle il a été vendu à un poissonnier qui l'a utilisé pour ses livraisons.

2 Galerie-photo

La première est prise dans la descente près du bourg et du manoir de Pennarun. On y voit Catherine Balès, née Le Dé, avec dans ses bras son fils Paul né en sept 37. La photo est donc de fin 1938, ou tout début 39.

La deuxième photo ci-contre, datée de 1949, est prise devant l'église et le commerce de Chiquet-Balès du bourg d'Ergué-Gabéric. La petite fille est Michèle Balès née en mai 48.

La troisième date de 1952 et montre encore Catherine Balès et son fils Paul sur le seuil du commerce ouvert tout récemment à « l'Eau-blanche », en Ergué-Armel, là ou se trouve aujourd'hui le grand rond-point circulaire près de la voix de chemin de fer.

 


3 Annotations

  1. Le Service du travail obligatoire (STO) fut, durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la réquisition et le transfert contre leur gré vers l'Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français, afin de participer à l'effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées dans des camps de travailleurs situés sur le sol allemand. À la fin de l'année 1942 ils étaient seulement 240 000. Les autorités Allemandes et Françaises organisèrent alors un recensement général des travailleurs Français et tentèrent d'imposer à tous les inactifs de trouver un emploi. Dans chaque ville importante, un service administratif du STO, dépendant d'une Feldkommandantur, était chargé de gérer les dossiers et de la désignation des « déportés du travail ». [Ref.↑]


Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois.

Date de création : Mai 2012    Dernière modification : 17.05.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]