Germain Guéguen (1884-1947), boulanger d'Odet-Lestonan
Un article de GrandTerrier.
Version du 10 mars ~ meurzh 2012 à 11:30 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version actuelle (8 novembre ~ miz du 2012 à 07:49) (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) |
||
(19 intermediate revisions not shown.) | |||
Ligne 8: | Ligne 8: | ||
|width=60% valign=top| | |width=60% valign=top| | ||
<i>Un boulanger dont le commerce est associé à l'essor du village et quartier de Lestonan dans la période d'entre-guerres au siècle dernier.</i> | <i>Un boulanger dont le commerce est associé à l'essor du village et quartier de Lestonan dans la période d'entre-guerres au siècle dernier.</i> | ||
- | <center>__TOC__ | + | <center>__TOC__</center> |
- | {{Tpg|L'incendie de la boulangerie de Menez-Groas, L'Ouest-Eclair 1912}}{{Tpg|1912 - Nouveau bail de 9 ans pour la boulangerie de Menez-ar-Groas}}{{Tpg|Chronique de Ménez-Groaz par Laurent Huitric en 1998}}{{Tpg|Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Ode}}{{Tpg|Germain Guéguen (1884-1947), boulanger d'Odet-Lestonan}} | + | {{Tpg|L'incendie de la boulangerie de Menez-Groas, L'Ouest-Eclair 1912}}{{Tpg|1912 - Nouveau bail de 9 ans pour la boulangerie de Menez-ar-Groas}}{{Tpg|Chronique de Ménez-Groaz par Laurent Huitric en 1998}}{{Tpg|Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet}}{{Tpg|Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet}}{{Tpg|1918 - Procession de la Fête-Dieu au manoir d'Odet}}{{Tpg|Simon Guéguen (1886-1961), pâtissier, soldat chevalier de la Légion d'Honneur}} |
- | </center> | + | |
|width=25% valign=top| | |width=25% valign=top| | ||
[[Image:GermainGueguenCadre.jpg|right|150px|thumb|]] | [[Image:GermainGueguenCadre.jpg|right|150px|thumb|]] | ||
|}__NUMBERHEADINGS__ | |}__NUMBERHEADINGS__ | ||
- | ==Biographie== | + | ==Les origines familiales== |
{|width=870 | {|width=870 | ||
|width=48% {{jtfy}} valign=top| | |width=48% {{jtfy}} valign=top| | ||
- | Germain Guéguen est né le 3 décembre 1884 à Guilli-Vras, ses parents étant tous deux déclarés comme journaliers. En 1887-88 son père François est embauché à la papeterie d'Odet comme ouvrier et cocher. La famille y déménage dans un penn-ty situé à l'endroit où furent construits plus tards les garages de l'usine Bolloré. Germain enfant a l'occasion de jouer souvent avec René Bolloré, futur patron de l'affaire familiale, car, à un mois près, ils avaient le même âge. | + | Germain Guéguen est né le 3 décembre 1884 à Guilli-Vras, ses parents étant tous deux déclarés comme journaliers. En 1887-88 <ref>Les deux premiers enfants de François, à savoir Germain et Simon Marie, sont nés au village de Guilli-Vras en 1884 et 1886. Les trois suivants, René, Marie-Françoise et Jean-Marie, sont nés en 1888, 1990 et 1891 à Odet.</ref> son père François est embauché à la papeterie d'Odet comme ouvrier. La famille y déménage dans un penn-ty situé à l'endroit où seront construits plus tard les garages de l'usine Bolloré (après les Guéguen seront logés à Stang-Luzigou). Germain, enfant, a l'occasion de jouer souvent avec René Bolloré, futur patron de l'affaire familiale, car, à un mois près, ils ont le même âge. |
+ | |||
+ | [[Image:CadreFeteDieuOdet1918.jpg|left]]François Guéguen devient le cocher attitré des Bolloré. En 1918 il participe à la procession de la Fête Dieu organisée par René Bolloré père, et porte fièrement la grande croix. Lui qui a souffert de la famine dans sa propre enfance veut que ses enfants fassent un métier de la bouche : ainsi deux d'entre eux deviennent boulanger et un troisième pâtissier. | ||
+ | |||
+ | Germain part faire son apprentissage dans une boulangerie de Brest. En avril 1912, il signe le contrat de bail de la boulangerie de Lestonan qu'on désigne à l'époque sous le nom de Menez-Groas. Cette boulangerie a été récemment rebâtie car elle a été ravagée par un incendie en janvier. En mai il se marie avec Jeanne Rolland avec qui il a trois enfants. Il est veuf en janvier 1924. | ||
+ | |||
+ | [[Image:BoulangerieGueguen.JPG|thumb|400px|center|La boulangerie de Germain]] | ||
+ | <small><u>De gauche à droite</u> : Le commis de la boulangerie ; Joséphine Rolland, belle-sœur de Germain ; Germain Guéguen, le boulanger ; Jeanne Rolland, première épouse de Germain ; et dans les bras de sa mère François Guéguen, le fils aîné.</small> | ||
|width=4% {{jtfy}} valign=top| | |width=4% {{jtfy}} valign=top| | ||
|width=48% {{jtfy}} valign=top| | |width=48% {{jtfy}} valign=top| | ||
- | + | En avril 1925 Germain Guéguen se remarie avec sa cousine germaine qui porte aussi le patronyme Guéguen. Il aura deux enfants de ce second mariage. | |
+ | [[Image:CoupleGueguen.jpg|thumb|350px|center|Germain et Marie-Françoise en 1925]] | ||
|} | |} | ||
- | ==Livrer le pain== | + | ==Livreur de pain des papetiers== |
{|width=870 | {|width=870 | ||
|width=48% {{jtfy}} valign=top| | |width=48% {{jtfy}} valign=top| | ||
+ | Une des activités principales était la préparation et la livraison du pain au personnel de l'usine Bolloré. Jean, le dernier fils de Germain se souvient : « <i>Pour transporter les miches de pain une à deux fois par semaine, on utilisait une charrette à bras qui avait des grandes roues de charaban et un long caisson spécial. Dans ce dernier qui faisait environ 1 mètre 50 de long et 80 centimètres de hauteur et de profondeur, on pouvait charger facilement une trentaine de miches</i> ». | ||
+ | À l'aller en direction d'Odet, la descente était facile, mais au retour, même si la charrette à bras était vide, il fallait la tirer pour remonter la côte vers la boulangerie. Avec le pain, on y transportait aussi souvent un sac de son et des vieux pains que réclamaient les jardiniers attitrés de l'usine pour nourrir leurs poules. | ||
|width=4% {{jtfy}} valign=top| | |width=4% {{jtfy}} valign=top| | ||
|width=48% {{jtfy}} valign=top| | |width=48% {{jtfy}} valign=top| | ||
- | |} | + | Le pain était livré au dépôt de Ti Ru qui était un commerce fréquenté exclusivement par le personnel de l'usine Bolloré. Laurent Huitric de Menez-Groas se souvient très bien : « <i>Le commerce de Chan Ti Ru était situé à la sortie de l'usine même. On y trouvait de tout : pain, viande, charcuterie, bistrot, légumes, mercerie ... À la sortie du travail, beaucoup s'y arrêtaient et s'y approvisionnaient</i> ». |
- | + | ||
- | + | ||
+ | Le prix du pain entre la commerçante et le boulanger était fixé suivant la règle de « <i>treize à la douzaine</i> » : 13 pains livrés contre 12 payés, ce treizième constituant la commission de Chan Ti Ru. Quand les clients passaient prendre leur pain c'était noté sur un cahier, et le 8 de chaque mois, quand ils recevaient leur paye, ils venaient régler leur dette, généralement avec la récompense d'un « <i>coup de rouge ou de café</i> ». On appelait cette pratique le « <i>coup du 8</i> ». Laurent Huitric témoigne : « <i>Certains avaient des dettes dans plusieurs commerces, surtout dans des bistrots pour les hommes, et ils avaient leur "coup du 8" partout. Il arrivait parfois que la paye du 8 s'en trouvait bien amoindrie</i> ». | ||
+ | |} | ||
==Annotations== | ==Annotations== | ||
Ligne 43: | Ligne 52: | ||
| avancement=2 | | avancement=2 | ||
}} | }} | ||
- | [[Catégorie:Personnalités|GUEGUEN]] | + | [[Catégorie:Personnalités|GUEGUEN]][[Catégorie:Mémoires des Papetiers|3GUEGUEN]] |
Version actuelle
|
Un boulanger dont le commerce est associé à l'essor du village et quartier de Lestonan dans la période d'entre-guerres au siècle dernier.
« L'incendie de la boulangerie de Menez-Groas, L'Ouest-Eclair 1912 » ¤ « 1912 - Nouveau bail de 9 ans pour la boulangerie de Menez-ar-Groas » ¤ « Chronique de Ménez-Groaz par Laurent Huitric en 1998 » ¤ « Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet » ¤ « Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet » ¤ « 1918 - Procession de la Fête-Dieu au manoir d'Odet » ¤ « Simon Guéguen (1886-1961), pâtissier, soldat chevalier de la Légion d'Honneur » ¤ |
[modifier] 1 Les origines familiales
Germain Guéguen est né le 3 décembre 1884 à Guilli-Vras, ses parents étant tous deux déclarés comme journaliers. En 1887-88 Germain part faire son apprentissage dans une boulangerie de Brest. En avril 1912, il signe le contrat de bail de la boulangerie de Lestonan qu'on désigne à l'époque sous le nom de Menez-Groas. Cette boulangerie a été récemment rebâtie car elle a été ravagée par un incendie en janvier. En mai il se marie avec Jeanne Rolland avec qui il a trois enfants. Il est veuf en janvier 1924. De gauche à droite : Le commis de la boulangerie ; Joséphine Rolland, belle-sœur de Germain ; Germain Guéguen, le boulanger ; Jeanne Rolland, première épouse de Germain ; et dans les bras de sa mère François Guéguen, le fils aîné. |
En avril 1925 Germain Guéguen se remarie avec sa cousine germaine qui porte aussi le patronyme Guéguen. Il aura deux enfants de ce second mariage. |
[modifier] 2 Livreur de pain des papetiers
Une des activités principales était la préparation et la livraison du pain au personnel de l'usine Bolloré. Jean, le dernier fils de Germain se souvient : « Pour transporter les miches de pain une à deux fois par semaine, on utilisait une charrette à bras qui avait des grandes roues de charaban et un long caisson spécial. Dans ce dernier qui faisait environ 1 mètre 50 de long et 80 centimètres de hauteur et de profondeur, on pouvait charger facilement une trentaine de miches ». À l'aller en direction d'Odet, la descente était facile, mais au retour, même si la charrette à bras était vide, il fallait la tirer pour remonter la côte vers la boulangerie. Avec le pain, on y transportait aussi souvent un sac de son et des vieux pains que réclamaient les jardiniers attitrés de l'usine pour nourrir leurs poules. |
Le pain était livré au dépôt de Ti Ru qui était un commerce fréquenté exclusivement par le personnel de l'usine Bolloré. Laurent Huitric de Menez-Groas se souvient très bien : « Le commerce de Chan Ti Ru était situé à la sortie de l'usine même. On y trouvait de tout : pain, viande, charcuterie, bistrot, légumes, mercerie ... À la sortie du travail, beaucoup s'y arrêtaient et s'y approvisionnaient ». Le prix du pain entre la commerçante et le boulanger était fixé suivant la règle de « treize à la douzaine » : 13 pains livrés contre 12 payés, ce treizième constituant la commission de Chan Ti Ru. Quand les clients passaient prendre leur pain c'était noté sur un cahier, et le 8 de chaque mois, quand ils recevaient leur paye, ils venaient régler leur dette, généralement avec la récompense d'un « coup de rouge ou de café ». On appelait cette pratique le « coup du 8 ». Laurent Huitric témoigne : « Certains avaient des dettes dans plusieurs commerces, surtout dans des bistrots pour les hommes, et ils avaient leur "coup du 8" partout. Il arrivait parfois que la paye du 8 s'en trouvait bien amoindrie ». |
[modifier] 3 Annotations
- Les deux premiers enfants de François, à savoir Germain et Simon Marie, sont nés au village de Guilli-Vras en 1884 et 1886. Les trois suivants, René, Marie-Françoise et Jean-Marie, sont nés en 1888, 1990 et 1891 à Odet. [Ref.↑]
Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise Date de création : Mars 2012 Dernière modification : 8.11.2012 Avancement : [Développé] |