Découvertes archéologiques sur le site de Parc-al-lann, Le Télégramme et INRAP 2016 - GrandTerrier

Découvertes archéologiques sur le site de Parc-al-lann, Le Télégramme et INRAP 2016

Un article de GrandTerrier.

Jump to: navigation, search
Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.

Du mésolithique [1] au Moyen-Âge, c'est ainsi que les archéologues présentent ce site occupé pendant onze mille ans.

Les correspondant et journalistes sont Benoit Bondet de La Bernardie, Delphine Tanguy et Cathy Tymen et les 12 archéologues de l'INRAP [2] sur place sont dirigés par Michel-Alain Baillieu et Yvan Pailler.

Autres lectures : « Zone broyée et faille sud-armoricaine du Jet il y a plus de 300 millions d'années » ¤ « VILLARD Jean-François - Vestiges et paysage rural antique de Squividan » ¤ « LE ROUX Charles-Tanguy - Le tumulus de l'Age du Bronze de Saint-André » ¤ « Vestiges d'habitat gallo-romain à Tréodet, Le Télégramme 2008 » ¤ « LE BIHAN Jean-Paul & VILLARD Jean-François - Archéologie de Quimper, tome 2 » ¤ « PICQUENARD Charles-Armand - L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet » ¤ Site de l'INRAP

1 Présentation

Benoit Bondet, l'infatigable correspondant du Télégramme pour la commune d'Ergué-Gabéric, avait eu le nez creux quand, en février 2015 et en mai dernier, il titrait ses articles sur le site archéologique de Parc-al-lan : « La préhistoire est dans le pré », « Des débuts de fouilles prometteuses ». À l'époque il écrivait à la lumière des premiers résultats des diagnostics archéologiques, et, depuis plus de deux mois, les fouilles officielles de l'INRAP [2] ont montré un nombre encore plus important de découvertes surprenantes.

On connaissait l'endroit comme un endroit de terre d'argile très prisée par les potiers du 18e siècle, mais là nous sommes transportés aux temps plus reculés des cueilleurs-chasseurs qui occupaient les lieux au 9e millénaire avant JC, et un peu plus tard les éleveurs du néolithique entre 2200 et 800 avant notre ère, enfin au haut Moyen Âge, entre le 7e et le 11e siècle) on y dénote un cimetière, et étonnamment aucune trace d'occupation gallo-romaine.

Les fouilles ont permis de déterrer entre autres deux cimetières de 9 tombes du Bronze et 34 fosses médiévales, des vases funéraires et des gobelets, des galets de silex débités et des points de flèche, un poignard de l'age de bronze, des foyers à pierres chauffées ...

 

Sur la base d'interviews et de visite du site, les journalistes du Télégramme ont publié un article documenté début juillet, des photos des recherches en cours, et une vidéo explicative avec interview du responsable des fouilles : « Pour les chasseurs-cueilleurs on est dans un endroit le long d'un talweg [3], une zone où il y avait de la visibilité où ils pouvaient s'installer, et une zone giboyeuse, pas très loin des silex de la baie d'Audierne. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette implantation. Toujours est-il que c'est frappant d'avoir autant de périodes représentées sur ce site. »

Sur la page principale du site Internet de l'INRAP [2], les fouilles de Parc-al-lan sont aussi à l'honneur, avec les premiers résultats, et des photos légendées et des vues aériennes.

Le rapport final de ces fouilles sera publié vraisemblablement en 2018. Mais un premier rendez-vous est fixé, lors des journées du Patrimoine 2016, pour la conférence d'Yvan Pailler de l'INRAP [2] qui présentera au public leurs premières découvertes (dimanche 18 septembre à 15H au musée départemental breton de Quimper).

2 Reportage de l'INRAP

Article INRAP [2] :

Date de publication : 12 juillet 2016
Dernière modification : 02 août 2016

Au lieu-dit Parc al Lann à Ergué-Gabéric, les archéologues de l’INRAP [2] mènent une fouille préventive sur 6 hectares, en amont d’un projet d’aménagement par Quimper communauté. Le site occupe une situation privilégiée avec une vue à 180 degrés sur un fond de vallée et les hommes s’y sont naturellement installé depuis des millénaires. Prescrite par le service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne) suite à un diagnostic en 2015, la fouille en cours a d’ores et déjà livré d’importantes découvertes, de la Préhistoire au Moyen Âge.

Son objectif est de recenser et prélever un maximum d’informations concernant les vestiges mis au jour, afin de comprendre les différentes occupations qui se sont succédé sur le site. Une fois la fouille achevée, en août, les études des spécialistes se poursuivront en laboratoire. Les premiers résultats seront présentés au public dans le cadre d’une conférence à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine en septembre.

§ Une halte pour les derniers chasseurs-cueilleurs ...

§ Des éleveurs du Néolithique ...

§ Une occupation importante aux âges des Métaux ...

§ Deux nécropoles à 3 000 ans d’intervalle ...

 

Nombreuses autres photos sur le Site de l'INRAP [2]


3 Coupures du Télégramme

Fouille. Du Mésolithique [1] au Moyen Âge


Publié le 08 juillet 2016
Rédacteur: Delphine Tanguy

Sur le site de Parc al Lann à Ergué-Gabéric, où Bolloré prévoit d'étendre son activité, une fouille archéologique préventive a mis au jour des vestiges du Mésolithique [1] au Moyen Âge. Une succession d'occupations sur un site à la situation privilégiée.

« Le site a été occupé pendant 11.000 ans. Ce qui frappe c'est son aspect topographique avec deux talwegs [3] et le fait d'avoir autant de périodes représentées sur le même site », commente Yvan Pailler, responsable de l'opération de fouille, qui souligne la situation privilégiée du site avec une vue à 180 degrés sur la vallée. Prescrite par le service régional de l'archéologie (Drac Bretagne) suite à un diagnostic en 2015, la fouille mobilise une dizaine d'archéologues de l'Inrap [2] depuis début mai. « À l'ouest du site, on a un ou plusieurs campements de chasseurs-cueilleurs, installés là dès le IXe millénaire avant Jésus-Christ. Ils taillaient de petites lamelles de silex, provenant de la baie d'Audierne, pour en faire des armatures de flèche. On a aussi des traces de foyers avec, autour des tapis, de petites noisettes calcinées », poursuit l'archéologue. Une datation au Carbone 14 devrait permettre de corroborer cette première trace d'occupation du site datant du premier Mésolithique [1]. Après quelques millénaires d'abandon, vers 4.000 av. J.-C., le site a été investi, au Néolithique, par des agriculteurs-éleveurs. Les vestiges d'une maison rectangulaire, de 17 m de long sur 6,4 m de large, ont ainsi été mis au jour. Certains trous de poteaux mesurent jusqu'à un mètre de diamètre et autant en profondeur. Des fragments de polissoir, de meule, de pics et de vaisselle ont également été trouvés.

Vestiges de l'Âge de bronze : les plus significatifs

La troisième occupation date de l'Âge de bronze (entre 2200 et 800 avant notre ère) et a livré les vestiges les plus significatifs. Au centre du chantier de fouille étendu à six hectares, plusieurs concentrations de trous de poteaux ont été repérées, laissant à penser qu'il s'agit de traces d'habitations. Un réseau de fossés, délimitant les parcelles, quadrille le site qui présente aussi des vestiges de ce qui pourrait correspondre à des ateliers. À proximité, des objets liés à des activités domestiques et artisanales ont été découverts dans des fosses, notamment plusieurs pots en céramique, dont deux vases de stockage ainsi qu'un fusaïole en forme de disque indiquant la présence d'une activité de tissage. Un modeste dépôt de deux haches à douille du premier Âge de fer, « la paléo monnaie », a également été mis au jour.

Deux cimetières à 3.000 ans d'intervalle

Par ailleurs, deux nécropoles, qui se sont succédé à 3.000 ans d'intervalle, ont également été inventoriées. Neuf tombes composent la première petite nécropole de l'Âge de bronze (entre 1900 et 1700 avant notre ère). Et, fait assez remarquable pour cette période, deux d'entre elles contenaient un petit vase en céramique et une troisième un vase biconique à trois anses, un poignard en bronze à rivets et un silex taillé. Le site sera réoccupé au Haut Moyen Âge comme cimetière. Trente-quatre tombes vides ont ainsi été dénombrées sur une partie de l'espace funéraire qui doit s'étendre à l'est, sur un terrain hors de l'emprise de la fouille, et devait comporter jusqu'à 300 tombes. Elles sont vides de mobilier et de restes osseux, en raison de l'acidité des sols qui ne permet pas leur conservation. L'objectif de cette fouille, financée à hauteur de 587.000 € HT par Quimper Communauté, qui a acquis le terrain en vue d'un projet d'urbanisme à vocation économique, est de recenser et de prélever un maximum d'informations. Elles seront analysées et étudiées ensuite en laboratoire et devraient faire l'objet de publications. La fouille devrait s'achever fin août ou début septembre et les premiers résultats seront présentés au public dans le cadre d'une conférence lors des Journées européennes du patrimoine mi-septembre.

  Park-al-Lann. Des débuts de fouilles prometteuses


Publié le 21 mai 2016
Correspondant : Benoit Bondet de La Bernardie

Depuis deux semaines et jusqu'à la fin août, une campagne de fouilles archéologiques est en cours sur (et sous) les seize hectares de terrains situés autour de Park-al-Lann. Un chantier qui se révèle d'ores et déjà prometteur. Situés en continuité de l'usine de batterie Blue-Solutions de Pen-Carn, ces seize hectares de belle terre agricole ont été acquis par Quimper Communauté en vue de les céder au groupe Bolloré, qui envisage d'y poursuivre son développement. Ainsi, en fonction du succès de sa batterie et de ses différentes déclinaisons, le groupe pourrait décider, par exemple, d'y étendre son unité de production de batteries ou celle de montage des Bluetram et Bluebus, voire d'y installer une unité de recyclage de ses batteries en fin de vie.

Un chantier de grande ampleur

Quoi qu'il en soit, avant toute urbanisation, ces terrains ont fait l'objet, en février 2015, d'un diagnostic archéologique préventif par sondage qui a permis de découvrir assez de traces de nos lointains, voire très lointains ancêtres, pour que la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) prescrive une campagne de quatre mois de fouilles.

Ainsi, depuis près de quinze jours, cinq tractopelles dégagent délicatement la couche de terre végétale pour arriver au substrat minéral, tandis qu'une équipe de six archéologues de l'Inrap (Institut national de recherche archéologique préventive) repère les différents signes et vestiges d'activités humaines : anciens talus, foyers, tessons de céramique, trous de poteau, sépultures, pierres taillées, etc.

Il n'a pas fallu longtemps aux archéologues pour faire de belles découvertes.

Un vaste bâtiment du néolithique ?

Ainsi, jeudi, trois d'entre eux creusaient délicatement entre des pierres de soutènement, qui pourraient être les vestiges d'un vaste bâtiment datant du néolithique (environ 4600 à 2000 avant J.-C.), époque préhistorique où l'homme avait appris à cultiver la terre mais n'avait pas encore découvert les métaux et taillait la pierre pour fabriquer ses outils. Du charbon de bois ayant été trouvé, une analyse en laboratoire permettra une datation de l'édifice. Enthousiastes, les archéologues ne doutent pas que leur immense terrain de jeu leur réserve encore de belles surprises.


Park-ar-Lann. La préhistoire est dans le pré


Publié le 12 février 2015
Correspondant : Benoit Bondet de La Bernardie

Depuis trois semaines, seize hectares de terrains, situés autour du hameau de Park-ar-Lann, font l'objet d'un diagnostic archéologique préventif. De nombreux vestiges d'époques diverses, dont les plus vieux remontent au néolithique, ont été découverts. Afin d'accompagner et faciliter le développement du groupe Bolloré, la municipalité avait placé en 2007 le hameau de Park-ar-Lann et les 23 hectares de terrains agricoles qui l'entourent, dans une « Zone d'aménagement différé » (Zad). Cette opération a pour intérêt de bloquer durant quatorze ans le prix des terrains et de donner à la commune le droit de préempter leur vente. En 2009, ce droit de préemption avait été transféré à l'Établissement public foncier (EPF) de Bretagne qui, depuis lors, a acquis ces terrains. Les perspectives de développement des activités du groupe Bolloré étant extrêmement positives, l'EPF a donc prescrit un diagnostic archéologique préventif, opération requise car ces terrains sont inscrits sur la carte du périmètre des sites archéologiques.

Fouilles archéologiques à venir ?

Réalisant des tranchées de 3 m de large creusées tous les 20 m sur toute la longueur des champs, un bulldozer racle la couche de terre végétale pour arriver au substrat minéral. Derrière l'engin, deux archéologues de l'Inrap (Institut national de recherche archéologique préventive) observent le sol à la recherche de traces laissées par l'activité humaine tout au long des siècles. Ils réalisent un relevé précis du site qu'ils joindront au rapport remis ensuite à la Drac (Direction régionale des affaires culturelles). Cette dernière décidera s'il y a lieu ou non de prescrire des études complémentaires, voire des fouilles proprement dites. Ce qui paraît très probable au vu des vestiges découverts.

De la protohistoire au néolithique

À ce jour, les deux tiers des terrains ont été sondés et les archéologues ont d'ores et déjà noté de très nombreuses traces laissées par nos lointains, voire très lointains ancêtres. En effet, sous réserve d'études plus exhaustives, les archéologues ont mis au jour des vestiges d'habitats du XVe siècle, mais aussi de la protohistoire (époque gauloise ou antérieure) et même du néolithique, comme le montre la découverte de petites meules à grains.

4 Vidéo-interview du Télégramme

Le reportage de Cathy Tymen du Télégramme avec la collaboration de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) en charge de la campagne de fouilles archéologiques sur six hectares à Parc ar Lann à Ergué-Gabéric est disponible sur Dailymotion : « ergue-gaberic-29-fouilles-archeologiques-a-parc-ar-lann_news »

 

Transcription. Yvan Pailler, ingénieur à l'Inrap : « Le site a été occupé pendant 11.000 ans, jusqu'à qu'il nous soit abandonné là, et il va continuer à être occupé. Mais avec des gros trous dans cette occupation, ce n'est pas une occupation linéaire depuis le mésolithique [1], depuis les chasseurs-cueilleurs, jusqu'aux potiers du 18e. Il y a plein de trous, des trous parfois de un à deux millénaires. § Mais ce qui frappe au premier abord ...


5 Vidéo de Quimper-Communauté

On apprend entre autres dans cette vidéo que Quimper-Communauté finance les fouilles à hauteur de 500.000 euros. Et Hervé Herry, le maire d'Ergué-Gabéric, exprime sa surprise et sa fierté : « Des chasseurs-cueilleurs sont donc passés par ici 9000 ans avant JC, mais ce n'était que le début d'une occupation humaine qui s'est poursuivie de façon irrégulière jusqu'aux ateliers de potiers du 18e siècle. Hervé Herry : il y a eu plusieurs populations différentes au cours des siècles qui ont vécu ici. Ce qui est assez extraordinaire.  »

 

Yvan Paillet de l'INRAP détaille la découverte d'une grande maison datant de -4000 avant JC : « C'est un grand bâtiment qui fait à peu près 17 m de long pour 6-7 m de large, un bâtiment rectangulaire, avec une extension côté sud. C'est une grande maison habitée par plusieurs personnes. Jusqu'à présent en Basse Bretagne on avait énormément de monuments funéraires, mais on n'avait pas les habitations de ces gens-là. Maintenant on peut faire le lien entre funéraire et habitat, plus tous ces menhirs qui s'échelonnent dans la campagne bretonne.  »


6 Autres photographies

Photos prises fin septembre 2016, lors d'un jour de repos des archéologues, en guise de suppléments aux photos des articles et reportages ci-dessus.

 

Aucun vestige n'est laissé sur place, mais le nombre de spots encore numérotés et l'amplitude du lieu plat bien dégagé par les engins de chantier donne une idée de l'importance du site.


7 Annotations

  1. Le Mésolithique (du grec μέσος / mesos, « moyen » et Λίθος / lithos, « pierre », littéralement « âge moyen de la pierre ») est la période chronologiquement et culturellement intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique (entre environ 10 000 et 5 000 ans av. J.-C. en Europe). Les groupes humains de cette période perpétuent un mode de subsistance basé sur la chasse et la cueillette sous un climat tempéré. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
  2. INRAP : Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, mis en place le 1er février 2002, et composé d'agents experts contractuels de droit public. [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7]
  3. Talweg, s.m. : mot allemand signifiant "chemin de la vallée". Les géographes définissent le talweg comme la "ligne joignant les plus bas points des sections transversales successives d'une vallée". Source : http://www.mathcurve.com[Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3]


Thème de l'article : Reportage sur Ergué-Gabéric

Date de création : Août 2016    Dernière modification : 13.11.2017    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]