Blog 28.02.2016 - GrandTerrier

Blog 28.02.2016

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[modifier] Piles papetières de Paris-Düren

Billet du 28.02.2016 - Merci aux arrière-petites filles du « vieux loup de papeterie » de nous avoir communiqué une photo familiale et des lettres manuscrites de leur aïeul pour la perpétuation de son souvenir et la mémoire papetière d'Odet et de Cascadec.

Une première lettre dactylographiée adressée à Michel Abadie, propriétaire d'une manufacture à papier dans l'Orne est signée « Yves Charuel, ingénieur en chef », lequel demande à son concurrent comment il utilise son appareil "Presto" de Schopper.

« Afin de bien suivre vos fabrications » : les papiers et pates à papier Abadie pouvaient faire l'objet de commandes de la part des établissements Bolloré, mais le dynanomètre de Schopper pouvant mesurer jusqu'à 15 kg de force était prévu pour mesurer la solidité et qualité des papiers produits à Odet et Cascadec. Cet appareil commandé en 1913-14 était toujours utilisé à Odet en 1949.

Les cinq autres lettres sont de la main de Jean-Pierre Rolland, contremaitre et chef de fabrication, adressées de Paris ou de Düren à son patron René Bolloré, pour le tenir au courant des constats faits au cours de ses visites techniques.

Les premières lettres du « grand hôtel de la Gare du Quai d'Orsay à Paris » relatent la visite de la papeterie Durtal Maine-et-Loire. Les lettres suivantes sont écrites de l'« Hotel Dürener Hof », une ville réputée pour ses nombreuses usines à papier.

 

Les lettres photocopiées, et donc avec quelques mots manquants, illustrent très bien :

  • la maitrise technique du papetier autodidacte : aucun résultat de mesure, de vitesse, de qualité des pâtes produites par les piles à cylindres ne lui échappe.
  • son sens des formules dont certaines inspirées par sa langue bretonne maternelle : « il m'était impossible de demander aucune explication à aucun ouvrier en dehors de lui » : joli bretonnisme avec multiples négations ...
  • sa relation proche avec la famille Bolloré : « Nous avons diné hier au soir chez Monsieur Léon. Je suis très contant de l'avoir vu. Je l'ai trouvé très bien, un peu maigri mais très bonne mine.  » : il s'agit de Léon Bolloré, frère du précédent René, oncle du patron en fonction depuis 1904.
  • son implication dans les décisions de fabrication : « Monsieur Banirg nous promène, à droite à gauche, mais ça nous avance à rien. Il doit écrire et télégraphier à Monsieur pour essayer d'avoir la commande de la machine. », la mise en garde est motivée par des trucages dans les démonstrations de préparation de la pâte.

En savoir plus : « 1913 - Visites techniques de machines à papier en France et Allemagne »


1. Marie Joséphine ROLLAND, dite "Jeff"
2. Pierrot ÉOUZAN, surveillant, le marié
3. Marie "Reine" ROLLAND, la mariée
4. Yvonne ROLLAND, épouse RIVOAL
5. Marie Jeanne ROLLAND, ép. GUÉGUEN.
6. Jean-Pierre ROLLAND, contremaitre, père de la mariée.
7. Marie-Anne PÉTON, mère de la mariée.
8. Pierre-marie ÉOUZAN, marin de commerce, père du marié.
9. Anne Marie HAMON, mère du marié.
10. Lisette JACOB, fille de Marie-Anne

Au 1er rang, on peut admirer le costume glazig et les longs favoris de Jean-Pierre Rolland, le contremaitre qualifié par le patron René Bolloré de « vieux loup de papeterie ». La mariée et ses sœurs portent la coiffe de Scaër alors que, plus jeunes sur une autre photo, elles avaient la "borledenn" d'Odet. La mariée qui n'a que 19 ans en 1906 est déclarée dans le recensement de la population de Scaër comme « compteuse papetière » à l'usine de Cascadec où travaillait son père.

En savoir plus : « 1912 - Mariage de Pierrot Eouzan et Reine Rolland d'Odet »