Blog 25.09.2016 - GrandTerrier

Blog 25.09.2016

Un article de GrandTerrier.

Jump to: navigation, search
Image:Right.gif Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier

[modifier] Les burons de Basse-Bretagne

Billet du 25.09.2016 - « Il n'a ni maison, ni buron », expression populaire désignant une personne sans lieu certain pour y coucher ou y dormir.

Le terme de buron est plus connu sous l'acception de cabanes au toit de lauses dans lesquelles les chèvriers d'Auvergne ou de Cantal pouvaient s'abriter. La marquise de Sévigné avait aussi son buron, mais plus confortable, à savoir le château du Buron à Vigneux-de-Bretagne près de Nantes : « Je fus hier au Buron, j'en revins le soir. »

Pour en savoir plus sur l'existence de burons à Ergué-Gabéric, nous avons transcrit deux déclarations, datées de 1692 (« mil six cent nonante deux), de la part des ménagers des tenues du domaine congéable de Kerdudal, l'une exploitée par Noel Le Caugant, l'autre habitée par un dénommé Le Galand et par une veuve Déniel née Jannès.

Une particularité commune aux deux tenues est la mention des habitations secondaires sous l’appellation « buron » :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpg«Image:Spacer.jpgLa maison appellée Le buron qui a vingt et sept pieds de long, de hauteur sept, de franc douze, couverte de gleds, et construite de pierres de massonnage, fors la porte et une fenettre et l'ornemment des pignons de pierres de taille. »

Image:Right.gifImage:Spacer.jpg«Image:Spacer.jpgLe buron aussi couvert de gleds construit de simple massonnage fors la cheminée, la porte et la fenettres qui sont de pierres de, contenant de long trente deux pieds, de hauteur six et demy, douze pieds de franc avec un escalier en treine. »

Par rapport aux maisons principales, si on exclut la hauteur de la 2e qui est à 2 étages, les burons aux toits de chaume (« gleds ») ont des dimensions équivalentes : 9 à 10 mètres de façade (27 à 32 pieds), 2,2 mètres de haut et 4 mètres de profondeur. On est loin des petites cabanes, ou des abris en lause des chevriers auvergnats.

On trouve aussi d'autres burons dans les actes d'Ergué-Gabéric datés du 17e siècle, notamment à Kerellou. Plus près de Kerdudal, on peut aussi s'interroger sur les origines mystérieuses du lieu-dit « Ty-Bur ».

Faute d'explications historiques locales, Le lieu-dit évoque le nom ancien de la ville de Tivoli, et du fait que les cadastres anciens mentionnent le lieu également Kerjenny on raconte des histoires de muses anglaises.

Il est plus plausible que le terme « bur » provient de l'ancien mot français « buron ». Quand on sait que Kerdudal est prononcé Kerzul localement, on peut penser que Buron pouvait être abrégé en Bur. Le nom de Villa de Ty-Bur est cité dans les journaux de 1881, 1898 et 1920 lors des ventes de la propriété, avec également dans les annonces la mention de Kerjenny désignant le hameau, alors que Ty-bur est la ferme agricole.

 

On peut rappeler que les lieux ont aujourd'hui changé par le nouveau tracé de la route de Coray au 20e siècle et le déplacement du portail de la propriété plus au sud, alors qu'il était auparavant orienté le long de la grande route.

Pour revenir aux documents de Kerdudal en 1692, le propriétaire noble des tenues est René-Louis de La Marche de Kerfors, probablement celui qu'on connait sous le prénom de Louis-René et qui se maria en 1686 à Marie-Rose de Tréouret de Kerstrat. Leur fils prendra le titre de seigneur de Lezergué, mais en 1692 Lezergué est encore dans les mains des héritiers de son ancien seigneur Guy Autret, ce qui explique que dans le document relatif à la deuxième tenue, il est mentionné également Guy de Charmoy et Yves du Menez.

Dans un prochain billet, nous présenteront les plus anciens documents présentant le convenant de Kerdudal comme rattaché au domaine noble des Autret, seigneurs de Lezergué.

Image:Square.gifImage:Spacer.jpgEn savoir plus : « 1692 - Le domaine congéable de Kerdudal sous René-Louis de La Marche et Guy de Charmoy », « Explications toponymiques pour le lieu-dit Ti-Bur »