Blog 23.10.2011 - GrandTerrier

Blog 23.10.2011

Un article de GrandTerrier.

Jump to: navigation, search
Image:Right.gif Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier

[modifier] Extinction de la mendicité

« Cette bonne femme était une mendiante professionnelle; elle se chargeait de m’apprendre l'état. Elle indiqua à ma mère comment il fallait confectionner ma besace ... » Jean-Marie Déguignet, Mémoires d'un paysan bas-breton, 1844.

Pour compléter les propos de Déguignet, on trouvera ici un premier document daté de 1847 qui recense nominativement les 29 mendiants « adultes » de la commune, avec mention de l'âge, état marital, invalidité, et enfants éventuels de moins de 12 ans :

  • Une forte majorité de femmes, à savoir presque 70%, et parmi elles la moitié sont veuves.
  • De nombreux enfants de moins de 12 ans et de parents mendiants : 37 contre seulement 29 indigents considérés comme adultes.
  • La moitié des adultes sont incapables de travailler, la plupart en raison « d'infirmités qui les rendent impropres à toutes espèces de travaux ».

Et que penser de l'indigente n° 26 Marie-Louise Lebatt qui n'a que 14 ans ?

  • elle « mendie pour nourrir ses frères et sœurs dont elle est le seul soutien ».
  • elle est dans « la nécessité... de pourvoir à tous les besoins de quatre frères et sœurs en très bas âge ».

À Ergué-Gabéric, le nombre d'indigents était-il inférieur ou supérieur aux chiffres constatés en Basse-Bretagne au 19e siècle ?

Image:Right.gif En savoir plus : « 1847 - Etat nominatif des mendiants gabéricois »

Une deuxième série de documents, également inédits, illustrent la lutte menée de 1858 à 1864 contre la mendicité et la façon dont le maire a exécuté « l'œuvre si éminemment chrétienne et civilisatrice  » du préfet du Finistère, le baron Charles Richard.

Les indigents de la commune étaient recensés annuellement : d'une part les enfants de moins de 12 ans (au nombre de 40 en 1858 et 47 en 1860), et d'autre part les adultes (40 en 1858 et 53 en 1860).

Comment les mesures, essentiellement d'aumône et d'accueil des enfants chez des bienfaiteurs, ont réduit localement la pratique de la mendicité ? En 1862, passant à une étape dite de « répression », le préfet demanda même au maire de prendre un arrêté d'interdiction de la mendicité, ce bien avant Quimper et les autres communes voisines.

Image:Right.gif En savoir plus : « 1858-1864 - Actions municipales pour l'extinction de la mendicité »

Billet du 23.10.2011