Blog 14.07.2013 - GrandTerrier

Blog 14.07.2013

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[modifier] Un peintre italien à Kerdévot

« Che bella cosa e' na jurnata 'e sole, n'aria serena doppo na tempesta ! 'O sole mio, sta 'nfronte a te ! 'O sole, 'o sole mio », chanson napolitaine.

Marc Antoine Baldini, fils de Bartélémi Baldini et de Marie-Jeanne Simoni, est né en 1740 à Lucca, ville de Toscane, entre Bologne et Pise. Très tôt il fréquente les écoles de peinture de la ville et apprend le métier de doreur.

Comme l'explique Joseph Lozou dans son enquête sur le peintre publiée dans un article de « Lizher ar Poher » d'octobre 2004, il est obligé d’émigrer pour aller à l'étranger chercher de l’ouvrage, qu'il trouve facilement car les artistes Italiens sont fort appréciés.

Marc Antoine traverse l’Italie et toute la France pour arriver vers 1770, après un séjour dans le baillage de Thionville, dans une petite bourgade du centre Bretagne, Callac. Ces quatorze années de pérégrinations à travers le pays lui font atteindre la maîtrise dans sa nouvelle spécialité, peinture et dorure des statues des chapelles et églises.

Il travaille dans la région, où, comme il est indiqué sur son acte de mariage en 1776 : « depuis plusieurs années errant et exerçant son art sur les différentes paroisses du diocèse ». Son épouse est Anne-Louise-Mathurine Borny, fille de l'hotelier chez qui il loge à Callac à ses débuts.

Sous la Terreur, le 10 mars 1794, il obtint de la part de ma municipalité de Callac un certificat de civisme et d'hospitalité, une sorte de passeport européen : « A comparu Marc Antoine Baldini (né en la République de Luque, domicilié à Callac en cette municipalité âgé de cinquante deux ans, taille de cinq pieds, trois pouces et six lignes, cheveux, sourcils et barbe châtain commençant à griser, front haut, yeux gris, nez droit, bouche moyenne, une cicatrice à la lèvre supérieure côté droit, menton rond, visage ovale, le pouce de la main gauche amputé. Lequel déclare, qu’ayant quitté son pays natal, il y a habite depuis trente six ans le territoire français, où il a constamment vécu de son métier de peintre et des fruits de ses travaux ... Requérant être admis aux bienfaits de l’hospitalité ».

Le passage du peintre de mai à juillet 1776 à Ergué-Gabéric est mentionné dans les procès-verbaux du Corps politique de la paroisse. Il est payé pour ses prestations, à savoir la peinture faite sur une croix de mission et trois autels de la chapelle de Kerdévot.

La question : les autels visibles aujourd'hui à Kerdévot sont-ils de la main du peintre italien ?

En savoir plus : « Marc Antoine Baldini (1740-1818), peintre doreur italien à Kerdévot » et « LOHOU Joseph & GUEZENNEC Marie - Marc-Antoine Baldini peintre et doreur italien »

Billet du 14.07.2013