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Le poste d'institutrice adjointe

Billet du 07.04.2018 - Une liasse de huit lettres conservées aux Archives Départementales du Finistère (1 T 84), datées de décembre 1924 à mars 1925. Merci à Pierrick Chuto de nous avoir gentiment signalé cet intéressant dossier.

Cette affaire se passe en pleine guerre des écoles, dans un contexte de « concurrence acharnée » entre le clan catholique qui soutient les écoles privées confessionnelles et le parti des républicains qui défend l'école laïque communale.

Les effectifs des deux classes de l'école de filles du bourg sont en constance diminution depuis 1918 : « Nombre d'élèves en 1922 : 30 - - - 1923 : 18 - - - 1924 : 22 ». C'est la raison pour laquelle la préfecture et l'académie envisagent la fermeture d'une classe.

Le républicains d'Ergué-Gabéric réagissent en organisant une pétition de protestation : « Il est possible que la municipalité, en majorité cléricale, donne à cette mesure un avis favorable, mais nous, républicains fermement laïques, nous avons l'honneur de protester de toute notre force contre cette suppression ».

Les arguments développés pour le maintien de la classe de l'institutrice adjointe sont :

Image:Right.gifImage:Space.jpg« La diminution des élèves à l'école des filles du bourg doit être attribuée tout d'abord à une négligence de la part de l'administration, qui en 1919, lors du départ de Mme Le Coroller, a attendu deux mois pour pourvoir le poste. »

Image:Right.gifImage:Space.jpg« Pendant ce laps de temps, plusieurs élèves ont naturellement quitté l'école publique pour aller à l'école libre, mais il est certain que petit à petit ces élèves reviendront. »

Image:Right.gifImage:Space.jpg« La diminution de l'effectif a ici, comme partout ailleurs, une autre cause, c'est le nombre peu élevé des naissances pendant les années de guerre. Cela n'est que momentané. »

Les pétitionnaires sont d'une part les conseillers municipaux minoritaires, à savoir Jean-Louis Le Roux de Lézouanac'h, Jacsques et Auguste Laurent et Jean-Louis Huitric, et d'autre les militants locaux du comité républicain (Troalen, Poupon, Louis Le Corre, Le Grand P., Balès Louis, Balès Jean, Kergorlay).

Du côté de la municipalité, la majorité autour du maire Louis Le Roux a voté pour la suppression, mais le résultat du vote est très

  Localisation en 1925 de l'Ecole Communale de Filles du bourg d'E.-G. :

serré, à savoir 7 voix pour et 5 voix contre. À noter que le chef de file républicain Jean-Louis Le Roux remportera les élections municipales suivantes en mai 1925.

En mars 1925, l'inspecteur d'académie, dans l'éventualité d"une inversion de la courbe de fréquentation, délivre sa conclusion : « À la rentrée nous aviserons. S'il y avait lieu, alors, de supprimer un emploi, il faudrait agir prudemment et commencer par le laisser vacant - en ajournant la suppression administrative. »

En 1927, lors d'une enquête sur le pensionnat de pupilles que la directrice de l'école de filles a pris en charge en plus de sa classe, deux classes sont toujours ouvertes, mais avec un effectif encore plus réduit : « 1ère classe : 8 élèves. 2e classe : 2 élèves. ». L'emploi de l'institutrice adjointe a été manifestement bien supprimé.

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « 1925 - Suppression du poste d'institutrice adjointe à l'école de filles du bourg »