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Le 15e gothique et renaissant de Kerdévot

Billet du 05.05.2018 - « Il y a une douzaine d'années vous fîtes l'acquisition à la commune de Scrignac de la chapelle en ruines de Coatquéau, que vous avez depuis magnifiquement restaurée à Scaër. Accepteriez-vous de me revendre le petit cimetière de Coatquéau avec les débris de la chapelle et de la fontaine sacrée qui s'y trouvent encore ? », abbé Jean-Marie Perrot, 3 octobre 1932.

Tout au long du 15e siècle plusieurs chantiers successifs ont été menés pour finaliser l’élévation de la chapelle de Kerdévot. Roger Barrié, conservateur général honoraire du patrimoine, a étudié les différents éléments d’architecture de l’édifice  : « La chapelle fut commencée par le mur du chevet raidi, à l'extérieur, par six contreforts droits, et, à l'intérieur par deux murs de refend que terminent deux groupes de trois colonnes dans le chœur. Les premières colonnes du chœur sont encore dans la tradition du gothique de la première moitié du XVe siècle qui souligne clairement la fonction des supports autour d'un noyau central. »

Pour la datation il propose : « L'analyse du chœur de Kerdévot laisse apparaître la progression de la construction. Tout d'abord, à partir de 1470 environ, mise en place des colonnes au revers du chevet ; puis élévation des colonnettes pour donner plus d'élan au volume du chœur. La nef et l'ensemble du massif occidental restent en projet, et l'aménagement intérieur, notamment le recouvrement par une charpente et la pose des vitraux du chœur dont l'un d'eux porte la date de 1489. »

On peut donc dire que l’élévation du cœur, du chevet et de la maitresse-vitre de Kerdévot est contemporaine au chantier voisin de la cathédrale de Quimper. Pour Roger Barrié, il est probable que la nef, c’est-à-dire la partie occidentale, et la finalisation de la couverture ont été exécutées qu’après l’an 1500.

Une autre hypothèse est proposée par Philippe Bonnet, professeur associé à l’université de Bretagne-Sud et conservateur en chef du patrimoine : « Tout en observant que les premières colonnes du chœur sont encore dans la tradition du gothique de la première moitié du 15e

 
Dans la biographie de l'abbé Perrot, il est rappelé que l'affaire de 1925 a été connue du grand public par un article et photo du journal parisien de « L'Illus-tration ». Nous avons retrouvé cet encart, mais aussi les chroniques de l'Ouest-Eclair très vindicatives au niveau régional.

L'article d'Ouest-Eclair daté du 27 avril, au titre accrocheur « Comment on met à l'encan un calvaire », dénonce les faits en affichant une certaine lassitude : « Jusqu'au dernier moment on espéra que l'achat ne serait pas opéré. Il fallut bien se rendre compte du fait accompli. La population s'intéressa assez peu à cet événement, on n'en saisit pas la gravité ».

L'action du curé de Scrignac qui avait proposé de remonter le calvaire devant l'église paroissiale fut sans effets : « M. Grall, curé de Scrignac, s'est en vain élevé du haut de la chaire contre la mise à l'encan d'un monument respectable aux yeux de tous, datant du 16e siècle ».

Après une première mise à prix de 6.000 francs, le dernier enchérisseur pour 10.900 francs sera M. Le Rumeur, ancien agent-voyeur, qui représentait M. René Bolloré, propriétaire des papeteries d'Odet en Ergué-Gabéric et de Cascadec en Scaër.

L'article de L'Illustration reprend le même titre que celui de l'Ouest-Eclair, « Un calvaire à l'encan », à savoir mis aux enchères, et publie aussi la photo des ruines derrière la base du calvaire.

La défense du patrimoine antique est le sujet principal : « Notre-Dame de Coatquéau était, jadis, un lieu de grande vénération. De l'ancienne église, qui se dressait, fort belle sous le dôme imposant de très vieux arbres, il ne reste plus les ruines d'une chapelle et une croix monumentale en granit de Kersanton. »

Image:Square.gif En savoir plus : « Le 15e siècle gothique et renaissant de la chapelle de Kerdévot », « DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot », « [BARRIÉ Roger - La construction de la chapelle de Kerdévot au XVème siècle]] », « BONNET Philippe - Historique et description de la chapelle de Kerdévot »