Yves Benoît, qu'on appelait Yvon, est né le 20.01.1921 à Landudal. Avant la déclaration de la guerre il est embauché comme commis de ferme par la famille Le Bihan, agriculteurs à Kervoreden en Ergué-Gabéric.
Résistant, il est membre des Corps Francs F.F.I. de Bretagne en 1944 où sont également ses amis gabéricois François Balès et Jean-Louis Binos. Comme eux il participe aux combats de libération de la presqu'île de Crozon. Le 3 septembre 1944 il est en poste à Telgruc-sur-Mer avec son bataillon F.F.I.. Et là il trouve la mort avec une vingtaine de résistants français, une cinquantaine de militaires américains, et 70 civils.
Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand écrivent dans leur ouvrage "Le Finistère dans la guerre 1939-1945" publié en 1980 : « Le 3 septembre, c’est la douloureuse « méprise » de Telgruc.
On peut y voir la conséquence d’une avance trop rapide sans
doute, mais aussi d’une carence, sinon d’une lenteur, d’une
mauvaise coordination chez les Américains dans la transmission ou
l’exploitation du renseignement. ».
Dans un livret de 132 pages publié par l'association culturelle EOST de Telgruc-sur-Mer, Jean-Pierre Qué-méner a rassemblé des archives et des témoignages. Le dessin en couverture est un tableau de Jacques Armengol de la 17th Calvalry offert en 1994 à la mairie de Telgruc.
Depuis le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, le pays se libère du joug de l'occupant allemand. Des combats par les forces alliées et des résultants ont lieu partout en Bretagne, notamment sur la presqu'île de Crozon. Alors qu'à Telgruc les allemands se sont retiré et le territoire terrestre est occupé par les forces américaines et françaises, en matinée du 3 septembre, l'aviation américaine lance de nombreuses bombes qui anéantissent le bourg du village et les postes de combats et d'observation des soldats US et des résistants F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) : « 108 morts, tant américains que F.F.I. et civils »
Le commandement US a prétexté une bombe qui se serait malencontreusement décrochée d'un avion chasseur, et présenté ses excuses aux soldats français (cf. le texte de la lettre officielle dans l'article).
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| En fait c'est bien une erreur d'appréciation et une précipitation. Le journal de bord des F.F.I. précise bien la tragique méprise au-delà du 1er bombardement de 9h30 : « Les équipes de secours commençaient déjà à sortir les blessés des décombres, tout en jalonnant le village et les alentours de draps blancs et orange. Les Américains ont envoyé également des fumées orange. Le village était plein d'ambulances dont la croix rouge était facilement reconnaissable. Une seconde vague de forteresses bombardant à haute altitude, mais avec précision, et des mosquitos mitraillant en rase-mottes, achevèrent la destruction du village, transformant ainsi une méprise en catastrophe. ».
Ces faits et interprétations sont des pièces nécessaires pour honorer aujourd'hui la mémoire des victimes des Corps Francs F.F.I., et en particulier d'Yvon Benoît jeune résistant gabéricois de 23 ans, mort sous les bombes :
« Benoît Yves, appelé Yvon, né le 20.01.1921 à Landudal, travaillait pendant la guerre comme commis de ferme chez la famille Le Bihan à Kervoreden en Ergué-Gabéric. Ensuite il participa aux combats de la presqu'île de Crozon avec les F.F.I. et fut tué à Telgruc .
« Dix de ses camarades de combats seront inhumés à Quimper après une émouvante cérémonie à la cathédrale. »
« Un des compagnons de combat d'Yves Benoît dans les troupes F.F.I., Jean-Louis Binos, né le 30 avril 1920 à Ergué-Gabéric, y fut également grièvement blessé et décédera de ses blessures le 27 mai 1945. »
Les obsèques d'Yvon Benoît seront célébrées au cimetière d'Ergué-Gabéric le mercredi 6 septembre 1944 par l'abbé Gustave Guéguen (en blanc ci-dessous) :
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