Ancien manoir de Kerelan - GrandTerrier

Ancien manoir de Kerelan

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Catégorie : Atlas
Encyclopédie : GrandTerrier

Statut de l'article :
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Sommaire

[modifier] 1 Présentation

[modifier] 1.1 Situation geographique

Géolocalisation = latitude 47.996671, longitude -4.0658



Le village de Kerelan est situé à l'extême ouest de la commune, en bordure de l'Odet d'une part et de la route de Quimper à Coray d'autre part. De l'autre côté de l'Odet est la commune de Cuzon (qui dépendra de Kerfeunteun après 1792).

A noter que si Kerelan fait bien partie de la commune d'Ergué-Gabéric depuis 1792, avant cette date Kerelan, tout comme Le Cleuyou faisait partie de la paroisse "éclatée" de Lanniron (réunie à la paroisse du Saint-Esprit) comme l'atteste la carte ci-dessous de Jean-Paul Péron, et l'extrait de l'Histoire de Quimper de Jean Kerhervé => Paroisses rurales de Quimper sous l'Ancien Régime.

[modifier] 1.2 Origine du nom

Précis toponymique
Kerelan

[...suite...]

Signification : "Village du dénommé Hélan"

Décomposition : Ker pour "lieu habité, village" et Hael, patronyme (du vieux breton hael "noble, généreux").

Le nom du lieu se compose de :

  • KER : hameau, village
  • ELAN, Hélan, Haelan : ancien patronyme, attesté en 1489 sous la forme KERHELAN.

[modifier] 1.3 Description

Façade de l'ancien manoir Actuellement il ne subsiste qu’un seul bâtiment de l’ensemble représenté sur le cadastre de 1835 .La désignation par Manoir de Kerelan était assez courante sur les actes officiels.

[modifier] 2 Particularités

[modifier] 2.1 Linteaux

Les linteaux en accolade des fenêtres du manoir permettent d’imaginer l’aspect des lieux dans le passé.









Détails des linteaux en accolade

[modifier] 2.2 Ancien lit de l'Odet

Vue de l’ancien lit :Partie rougeâtre .

[modifier] 2.3 Moulin, chapelle et gibet

Mur de chapelle ou de moulin ?

De nombreuses particularités apparaissent sur le cadastre de 1835 avec les désignations suivantes :

  • Foennec ar veil : sur trois parcelles, le pré du moulin, cela peut paraître étonnant de ce coté de l’Odet en face du moulin de Saint-Denis mais sur le document 3, Aveu de Kerelan à l’Évêque du 17éme siècle, la désignation : Parc ar veill apparaît aussi pour le même endroit du site avec mention d’un moulin à eau existant (parcelles marquées d’une croix sur la page suivante).Ce dernier aurait pu être alimenté par le ruisseau qui passait aussi à Kerfres et Crec’h-Congar en amont. Les traces d’un possible bief apparaissent encore si l’on se place en hauteur du coté de Cuzon. Est-ce que les parcelles 702 et 702 bis ne seraient pas les traces de ce bief ?
  • Foennec an escop : le pré de l’Évêque à la place de Foennec ar chapel en 1835 .

De la même façon, on relève pour les emplacements suivants des dénominations identiques à celles de 1835 :

  • Parc ar forn : le champ du four.
  • An braziguel : le beau ,l’excellent.
  • Mesodet : le champ ouvert prés de l’Odet.
  • Parc an Justizou (justicou): le champ de justice. C’est l’endroit où était placé le gibet de l’Évêque en bordure de route de Quimper-Corentin à Coray ceci afin que le bon peuple en soit impressionné ,les pendus y séjournant parfois très longtemps !
  • Foennec ar vern : le pré blanc au lieu de Foennec ar velus en 1835.
  • Parc an leur : le champ de l’aire.

[modifier] 2.4 Ponts et Gués

Il est possible d’en dénombrer trois dans la zone Kerelan/Pont-Patra :

  • En face de Pont-Patra et à la limite de Pont-Odet actuellement , un chemin existait encore dans les années « soixante » . A Kerfeunteun une route descend de la chapelle de Cuzon dans sa direction .Les vieux documents indiquent que le pont était déjà ruiné au 17éme siècle (voir document suivant).
  • Pour la traversée de l’Odet il fallait emprunter un autre passage :celui en aval dont la trace de l’accès est toujours visible. Il s’agit peur-être d’un gué, aucune traces de grosse pierres ne subsistent contrairement au précédent .
  • Il semble aussi que le pont-de Saint-Denis existait avant 1835 mais n’est pas mentionné sur l’aveu précité.

A partir de documents anciens essayons de situer l’emplacement de ce pont qui existait encore en 1636. Il est décrit en ruines. Il donnait l’accès à Quimper.

[modifier] 3 Documents d'archives

A la recherche des anciens ponts et gués de Kerelan à Kerrous (les textes anciens ont été recueillis par Norbert Bernard).

En guise d'introduction deux textes généraux du chanoine Abgrall et de René Sanquer :

« II s'est créé une légende prétendant que, au moyen-âge et même au XVe siècle et au XVIIe il n'y avait chez nous nul chemin entretenu, nulle voie carrossable, et que ce n'était partout que bourbiers et fondrières. Et cependant si l'on considère les magnifiques matériaux qui sont entrés dans la construction de nos églises, clochers, chapelles, châteaux et manoirs, on se dit que ces pierres si volumineuses n'ont pas été transportées à bras, ni à dos de cheval, mais sur de bons chariots qui exigeaient de solides chaussées pour circuler. De plus, l'histoire de nos vieux saints retrace leurs voyages et leurs pérégrinations, indiquant leurs itinéraires qui correspondent au tracé de vieilles voies qui ont eu leurs périodes de lustre et de prospérité. Les récits des guerres et des luttes aux différents siècles, les rapports de ville à ville laissent supposer des moyens de communication et de transport qui étaient loin d'être à l'état embryonnaire. Toute cette étude demanderait à être faite en détail et exigerait de grandes recherches. »
  • ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), « Quelques bornes routières du temps du duc d'Aiguillon », dans Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, t. XLlu, 1916, p. 292.
« Entre l'Empire romain et l'époque moderne toutes les hypothèses sont possibles. On sait que sous le règne de Louis XIV on construisait encore des routes très proches des voies romaines par leurs structures et leurs dimensions. »
  • SANQUER (René), « Chroniques d'Archéologie Antique et Médiévale (années 1974 et 1975) », dans Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1975, t. cm, p. 72, à propos de la « voie romaine » passant à proximité de la route de Quimper à Coray, au lieu-dit Ty-Nevez-Kerveguen, en Ergué-Gabéric.

[modifier] 3.1 Itinéraire en 1636 de Dubuisson-Aubenay

« Estant à quart de lieue prez, de Kimper, elle [l'Odet] reçoit une autre rivière [le Jet], (...) passant le long de la gentilhommière des Cleuziou [Cluyou] et sous le petit pont de pierre, dit du mesme nom de Cleuziou (...). Elle [Le Jet] sourt au bois taillis et buisson de Treenna [Tréarma] (...), et viens aus moulins et prairies de Treenna, où en tout temps elle est guayable, mais en hiver elle ne l'est plus, jusques à son confluent dans l'Odef.

Odet, peu au dessus dudit confluent, a un pont de pierre, à présent rompu et dit Pont Au-det, au dessus d'un guay ou passage, dit Tréaudet, par lequel pont rendait le chemin de Kimper à Keraes. Ce chemin allant contre la rive droite d'Audet, à ceste heure, de Kimper jusqu'au Pont Au-det, est abandonné, à cause de la rupture du pont, et dit on qu'il estait plein de trous et fors mauvais. On va, à présent, contre la rive gauche d'Audet, passer Zet [le Jet] au pont de Cleuziou, et on ne passe plus Audet ; ains, passé Zet, on rapproche, à la porté du pistolet la rive gauche d'Audet, et incontinent et vis à vis du Pont d'Audet, on retrouve l'ancien chemin, lequel est ault élevé, dossé, droit, en quelques lieux pierroté, avec beaucoups de marques de voye romaine. Il entre dans les clos et parcs de hayes qui, ont gaigné sur luy, (...}. »

  • DUBUISSON-AUBENAY, Itinéraire en Bretagne en 1636, p. 110.
S’agit t-il de la route qui existe encore et passe à Cuzon et Kerourvois ou d’une autre au niveau de Tréodet  ?

«  Odet, peu au dessus dudit confluent, a un pont de pierre, à présent rompu et dit Pont Au-det, au dessus d'un guay ou passage, dit Tréaudet, par lequel pont rendait le chemin de Kimper à Keraes. Ce chemin allant contre la rive droite d'Audet, à ceste heure, de Kimper jusqu'au Pont Au-det, est abandonné, à cause de la rupture du pont, et dit on qu'il estait plein de trous et fors mauvais.  »

C’est le point A sur l’extrait de cadastre de 1835 .le pont est déjà déclaré en ruines et impraticable. Un examen des lieux permet de constater la présence de quelques grosses pierres ayant pu entrer dans sa construction .Le terme « au dessus  » d’un gué ou passage dit Tréodet nous indique que le pont surplombé le gué ou que celui-ci était très proche .

« On va, à présent, contre la rive gauche d'Audet, passer Zet [le Jet] au pont de Cleuziou, et on ne passe plus Audet ; ains, passé Zet, on rapproche, à la porté du pistolet la rive gauche d'Audet, et incontinent et vis à vis du Pont d'Audet, on retrouve l'ancien chemin, lequel est ault élevé, dossé, droit, en quelques lieux pierroté, avec beaucoups de marques de voye romaine. Il entre dans les clos et parcs de hayes qui, ont gaigné sur luy, (...}.  »

En considérant que l’on vient de « Kimper » , le nouveau chemin décrit impose de longer l’Odet jusqu’au Jet et de le traverser au niveau du Cleuyou. On se retrouve alors coté Ergué-Gabéric , il faut alors se diriger par Squividan et Quelennec vers le chemin « Hent Karaes » en empruntant un chemin qui effectivement est abrupte au départ ! Ce chemin serait donc une ancienne voie Romaine sans doute beaucoup plus ancienne puisque c’est un route de crête.

L’ancien chemin qui permettait d’arriver directement à Pont-Odet par Cuzon existe toujours. Il est dans l’état décrit. Il part de la chapelle de Cuzon et descend de manière assez abrupte jusqu’à l’emplacement de l’ancien pont où il fallait prendre le chemin qui longe l’Odet à mi-pente avec pour point de départ, la garenne de Cuzon (ci-contre).

Le pont du moulin de Saint-Denis n’est pas mentionné, il n’existait pas encore sans doute pas en 1636 car il se trouve entre le Cleuyou et Pont-Odet ? (voir portions de cadastre de 1835)

[modifier] 3.2 Un aveu avec champs et chemin en 1644

Aveu de Kerellan à l'évêque fourni par Mathieu Seznec et François Guillou en 1644. Transcription de Norbert Bernard : Chemins du Ve au XVIIe siècle à Ergué-Gabéric, page 91.

Un parc nomé Parc Poullic, cerné de fossé, contenant quatre journeaux de terre froide, donnant, d'un costé, sur le chemin qui mesne de Pontodet à Corray, d'aultre costé, sur parc nomé Parc Kerguelen.

Item, aultre parc nomé Parc Nevez, aussi cerné de fossés, contenant trois journeaux de terre chaude, donnant, d'un costé, sur la pré nomé Foennec an Nescope, d'aultre costé, sur ledict chemin qui mesne dudict Pont Odet à Coray.

Plus aultre parc nomé An Brasiguel, aussi cerné de fossé, contenant un journal de terre chaude, donnant, d'un endroict, sur chemin qui mesne dudict Pontodet audict Kerhellan et, d'aultre endroict, sur un parc nomé Parc an Poulfancq.

Item, aultre parc nomé Parc an Forn, cerné de fossé, contenant quatre journeaux de terre chaude, donnant, d'un costé, sur le chemin qui mesne de Quimpercorantîn à Coray et, d'aultre endroict, sur le pourpris dudict villaige.

Item, aultre parc appellé Parc an Leur, cerné de fossé, contenant troys journeaux de terre chaude, donnant, d'un costé, sur le chemin qui conduict de Languon à Coray, d'aultre costé, sur l'aire dudict villaige.

Item, urne pré nomé Foennec ar Vern, contennant troys journées à faucheurs, donnant, d'un endroict, sur la pré nomé Foennec An Escop, d'aultre endroict, sur un parc nomé Parc an Leur.

Aultre pré nomé Prat ar Veill et un moullin à eau y estant, contenant deux journées de faucheur, sittué sur le chemin quy conduict de Quimpercorantîn à Coray et sur la rivière nome Sterodet.

Item, aultre parc nomé Mesodet, cerné de fossé, contenant un journal de terre froide, donnant, d'un costé, sur Parc an Veil et, d'aultre costé, sur parc nomé Parc Pontodet et chemin quy conduict de Quimpercorantîn à Coray et sur la rivière.

Item, aultre parc nomé Parc an Justizou "[1]" contenant un joumeau de terre froide, donnant, d'un boult, sur ledict chemin quy mesne dudict Quimpercorantin à Coray et, d'aultre boult, sur ladicte rivière d'Odet.

[modifier] 3.3 Cadastre Napoléonien de 1834

Quelles sont les parcelles du cadastre de 1834 qui étaient mentionnées dans l'aveu de Kerelan de 1644 ?

« (...) Un parc nome Parc Poullic, cerné de fossé, contenant quatre journeaux de terre froide, donnant, d'un costé, sur le chemin qui mesne de Pontodet à Corray, d'aultre costé, sur parc nome Parc Kerguelen. »

Les parcelles 815 et 816 « Park poulligou moan et pella  » peuvent correspondre à cette description car elles sont situées au bord du chemin qui va de Pont-Odet à la route de Coray .

« Item, aultre parc nome Parc Nevez, aussi cerné de fossés, contenant trois joumeavx de terre chaude, donnant, d'un costé, sur la pré nome Foennec an Nescope, d'aultre costé, sur ledict chemin qui mesne dudict Pont Odet à Coray. »

La parcelle 728 Park nevez bras peut correspondre par sa situation mais la parcelle Foennec an Escop n’est pas mentionnée, par contre il existe une parcelle 741 proche et nommée Foennec ar manac’h .De l’Évêque au moine ?

« Plus aultre parc nome An Brasiguel, aussi cerné de fossés, contenant un journal de terre chaude, donnant, d'un endroict, sur chemin qui mesne dudict Pontodet audict Kerhellan et, d'aultre endroict, sur un parc nome Parc an Poulfancq. ».

La parcelle 818 nommée Ar Vrausiguel correspond à An Brasiguel par le toponyme et la situation, le champ Park ar poulfanq (le trou d’eau boueuse) est devenu parcelle 817 Park poulligou bras (le grand champ aux trous d’eau).

« Item, aultre parc nome Parc an Forn, cerné de fossé, contenant quatre journeaux de terre chaude, donnant, d'un costé, sur le chemin qui mesne de Quimpercorantîn à Coray et,d'aultre endroict, sur le pourpris dudict villaige. la parcelle 824 « Park ar forn » . « Item, aultre parc appelle Parc an Leur, cerné de fossé, contenant troys journeaux de terre chaude, donnant, d'un costé, sur le chemin qui conduict de Languon à Coray, d'aultre costé, sur l'aire dudict villaige. »

Quel est ce lieu appelé « Languon » ?

La parcelle 720 « Park al leur quer » ou 714 « Park leur stanc Denes »?

« Item, urne pré nome Foennec ar Vern, contennant troys journées à faucheurs, donnant, d'un endroict, sur la pré nome Foennec An Escop, d'aultre endroict, sur un parc nome Parc an Leur. »

Aucune parcelle de ce nom, une parcelle 697 « Foennec ar chapel » (une ruine de la chapelle existe au moulin de Saint-Denis) à coté de la parcelle 698 « Foennec ar velus »?.

« Aultre pré nome Prat ar Veill et un moullin à eau y estant, contenant deux journées de faucheur, sittué sur le chemin quy conduict de Quimpercorantîn à Coray et sur la rivière nome Sterodet. »

Une premiére information : un moulin à eau existe à cet endroit en 1636 ! Les parcelles 713 et 712, 712 bis se nomment Foennec ar veil. Elles correspondraient à un moulin de Kerelan .

En 1835 il n’y a plus aucune trace de ce moulin. Une question se pose : quel ruisseau ou rivière faisait tourner ce moulin ?

Le ruisseau qui borde la parcelle 703 en faisant un angle droit bizarre (détourné ?) et les parcelles 702 et 702 bis nommées « Park moan » ne seraient que des emplacements d’un l’ancien chemin.

L’Odet qui ne coulait pas dans le même lit qu’actuellement en bordant « Park MezOdet » et « Foennec ar veil » comme il est dit dans le texte de 1636 ? Un ancien lit de l’Odet apparaissait avant la construction de la voie express au niveau de Tréodet. Le niveau de la rive dans la zone de l’ancien pont disparu semble résulter d’un remblaiement ayant comme but de repousser l’Odet dans son lit actuel mention de "parc ar velus" sur le terrain le remblai est trés visble .Les tirets bleus sur la carte indiquent le probable ancien lit.

Les parcelles 696, 697, 698, 699, 700 et 701 sont des propriétés qui dépendent de Kerfeunteun dont elles ont pu être séparées par un changement du cours de la rivière.

« Item, aultre parc nome Mesodet, cerné de fossé, contenant un journal de terre froide, donnant, d'un costé, sur Parc ar Veil et, d'aultre costé, sur parc nome Parc Pontodet et chemin quy conduict de Quimpercorantîn à Coray et sur la rivière.

La parcelle 711 « Park mezaudet » : le champ ouvert sur l’Odet ou proche de l’Odet, est située conformément à la situation décrite mais elle ne borde pas la riviére à moins que celle-ci n’ai occupé un cours autre à cette époque comme dit précédemment . Des zones qui restent marécageuses en direction de Pont-Odet peuvent le laisser envisager .

« Item, aultre parc nome Parc an Justizou [fol. I, v°] contenant un joumeau de terre froide, donnant, d'un boult, sur ledict chemin quy mesne dudict Quimpercorantin à Coray et, d'aultre boult, sur ladicte rivière d'Odet. (...) »

Les parcelles 833 et 834 sont situées comme décrit. Elles étaient le site des gibets de l’Évêque, lieu d’exhibition des condamnés par la justice de ce dernier. Une autre remarque peut-être faite : il n’y a pas de talus en 1834, alors qu'en 1644 toutes les parcelles sont dites entourées de fossés.

On constate donc quelques différences entre le cadastre de 1834 et les aveux du 17e siècle :

  • Foennec ar veil : sur trois parcelles, le pré du moulin, cela peut paraître étonnant de ce coté de l’Odet en face du moulin de Saint-Denis mais dans l'aveu de Kerelan à l’Évêque en 1644, la désignation : Parc ar veill apparaît aussi pour le même endroit du site avec mention d’un moulin à eau existant (parcelles marquées d’une croix sur la page suivante).Ce dernier aurait pu être alimenté par le ruisseau qui passait aussi à Kerfres et Crec’h-Congar en amont. Les traces d’un possible bief apparaissent encore si l’on se place en hauteur du coté de Cuzon. Est-ce que les parcelles 702 et 702 bis ne seraient pas les traces de ce bief ?
  • Foennec an escop : le pré de l’Évêque à la place de Foennec ar chapel en 1835 .

De la même façon, on relève pour les emplacements suivants des dénominations identiques à celles de 1835 :

  • Parc ar forn : le champ du four.
  • An braziguel : le beau, l’excellent.
  • Mesodet : le champ ouvert prés de l’Odet.
  • Parc an Justizou (justicou): le champ de justice. C’est l’endroit où était placé le gibet de l’Évêque en bordure de route de Quimper-Corentin à Coray ceci afin que le bon peuple en soit impressionné, les pendus y séjournant parfois très longtemps !
  • Foennec ar vern : le pré blanc au lieu de Foennec ar velus en 1835.
  • Parc an leur : le champ de l’aire.

[modifier] 3.4 Les propriétaires de 1835

Remarque : Dans le cadastre de 1835 beaucoup de parcelles ont conservés leurs désignations de 1636 .

Les propriétaires de KERELAN en 1835
Noms,Prénoms PROFESSIONS ET DEMEURES des Propriétaires NUMEROS du PLAN CANTONS ou LIEUX-DITS NOMS des PARCELLES TRADUCTION DES NOMS DE PARCELLES NATURE des PROPRIETES Hect, Ares Cent,
    Kerelan            
Kergourlay Yves 698   foennec ar pont le pré du pont pré 0 21 0
  711   parc mez odet le champ ouvert de l'Odet tlab 1 25 20
  712   foennec ar veil le pré du moulin pâture 0 41 90
  712bis   "" "" pâture 0 5 50
  713   "" "" "" 0 77 90
  714   parc leur stanc denes le champ de l'aire de la vallée Denes tlab 1 49 40
  715   liors corn al leur le courtil au coin de l'aire tlab 0 7 80
  716   liors plous   courtil 0 7 0
  717       maison      
  717       sol div et dep 0 22 90
  717bis       maison      
  717bis       sol div et dep 0 1 0
  718   jardin ar guenan le jardin aux abeilles courtil 0 9 10
  719   verger nevez le nouveau verger tlab 0 15 50
  720   parc al leur quer le champ de l'aire du hameau tlab 1 40 90
  721   foennec vras le grand pré pré 2 50 10
  722   parc nevez bian le nouveau petit champ tlab 0 65 0
  723   "" "" tlab 0 9 80
  724   liors gueot le courtil à herbe pré 0 29 90
  725   foennec creis le pré au milieu pré 1 40 0
  726   foennec huella le pré du haut pré 1 17 0
  727   garont le chemin pâture 0 5 60
  805   stanc caouet pella le bas de la vallée en cage (forme) tlab 1 50 40
  806   stanc caouet tosta le plus éloigné de la vallée en cage tlab 1 21 20
  813   parc poulligou pella le champ du bas aux trous d'eau tlab 0 85 70
  815   parc poulligou moan le champ étroit aux trous d'eau tlab 0 88 50
  816   parc poulligou creis le champ aux trous d'eau au milieu tlab 0 99 0
  817   parc poulligou bras le grand champ aux trous d'eau tlab 1 94 30
  818   ar vrausiguel le beau tlab 1 0 40
  819   liors tric'horn le courtil triangulaire tlab 0 16 70
  820   parc ar forn bian le petit champ du four tplanté 1 10 90
  821   liors bras le grand courtil courtil 0 22 10
  822       maison      
  822       sol div et dep 0 0 98
  823   jardin   courtil 0 2 90
  824   parc forn bras le grand champ du four tlab 1 83 90
  824bis   "" "" taillis 0 19 20
  825   barrigou les sommets tlab 0 99 50
  829   coat bras le grand bois taillis 0 62 50
  830   roz vian le petit coteau lande 0 28 20
  831   "" "" taillis 0 22 30
  832   liors ar c'hoat le courtil du bois tlab 0 17 0
  833   justicou (ancien site du gibet) lande 0 41 30
  834   "" "" tlab 0 61 50
  835   roz vras le grand coteau lande 1 21 20
  836   liors ar roz le courtil du coteau tlab 0 9 70
                 
          TOTAL 15.73 173 200
Kergourlay Jérôme à Squividan 704   foennec pont Odet le pré de pont Odet pré 1 23 20
  705   parc ar cleac'h le champ de Cleac'h tlab 0 85 10
  707   parc pont Odet le champ de pont Odet tlab 0 90 40
  708   foennec le pré pré 1 6 60
  709       maison      
  709       sol et dep 0 0 70
  710   parc bras le grand champ tlab 2 30 20
          TOTAL 6.362 236.2 220
Kergourlay fils 740   foennec vian patra le petit pré de patra pré 0 24 10
                 
          TOTAL 0.241 24.1 10
                 
Total famille Kergourlay Total propriété = 22.333  
Laurent René à Squividan 702   parc moan le champ étroit tlab 0 32 10
  702bis   "" "" pré 0 16 90
  703   foennec pont Odet le pré de pont Odet pré 2 24 10
  706   parc pont Odet le champ de pont Odet tlab 0 81 60
                 
          TOTAL 3.53 153 170
                 
le Doaré Jean 728   parc nevez bras le nouveau grand champ tlab 2 6 10
                 
                 
          TOTAL      
          Maisons= 4    
Total hectares propriété de Kerelan Total propriété = 27.863  
(le fichier Excel de travail)
(le fichier Excel de travail)

[modifier] 3.5 Généalogie de la famille Kergourlay

Les Kergourlay de Squividan/Kerelan

[modifier] 4 Habitants du village

[modifier] 4.1 Tableau récapitulatif

HABITANTS de KERELAN
Dates Nb enfants Noms Prénoms Noms Prénoms Union Professions Observations
1715 1 COROLLEUR Germain BRIANT Marie     Cuzon
/1789 le hameau ne fait pas partie de la commune
1806-1807 2 GUENNO Corentin le CORRE Marie Catherine An13 Cultivateur Corentin + 1807
1809-1815 5 KERGOURLAY Yves le CORRE Marie catherine 1808 Cultivateur  
1813 1 CORLER Allain BRIAND Marguerite   Cultivateur  
1818 1(4) LAURANT Jean PEZRON Marie Jeanne 1807 Cultivateur Kerellan
1819 1(4) MICHELET Yves DANNIELOU Marie Catherine 1815 Journalier  
1829-1834 2 KERGOURLAY Yves Corentin PHILIPPE Marie Jeanne 1828 Cultivateur  
1841-1848 4 MARCHAND Yves FORLAY Agathe   Cultivateur  
1848 1 CORNIC François FORLAY Anne Marie 1848 Cultivateur  
1850-1852 2 COURTAY Yves LAURENT Véronique    
1855 1(5) FORLAY Pascal GELARD Marie Jeanne   Cultivateur  
1857 1(9) PETILLON René Jean JAOUEN Marie Anne 1843 Cultivateur de Salleverte
1867 1 OLGATI Gaspard TOSIO Catherine   Propriétaire Manoir de Kerelan
1862 1 VELIN Alain ROIGNANT Jeanne Marie   Journalier  
1863-1875 7 DOUGUET Corentin CORNIC Marie Catherine 1860 Cultivateur Kerelan
1864 1 DOUGUET François Marie CORNIC Jeanne Marie   Cultivateur  
1870 1 LOZACHMEUR Pierre JACQ Marie Josephe   Cultivateur  
1877 1 MEVELLEC René CORE Marie Anne   Cultivateur  
(le fichier Excel de travail)
(le fichier Excel de travail)

[modifier] 4.2 17e-19e siècles

Le relevé des naissances de Ergué-Gabéric n’indique qu’une naissance à Kerelan en 1679, celle de François le Gall fils de François et Jeanne Choaller. Il faut ensuite attendre 1807 pour en voir d’autres, cette partie de la commune étant dépendante de Lanniron (paroisse à l'époque éclatée en 3 parties incrustées dans Ergué-Armel).

En 1835, le propriétaire exploitant le plus connu est Yves-Corentin Kergourlay, époux de Marie Jeanne Philippe et petit-fils de Jêrome de Squividan. Vous allez dire : «encore un Kergourlay !». En effet, et toujours de la même famille, le propriétaire de Lezebel étant un oncle !

[modifier] 4.3 20e siècle

En 1981, Youenn Quillec décrivait Kérélan et ses habitants du début de siècle comme suit :

C'est M. Silguy qui était propriétaire de la ferme de Kérélan du temps où Trolez était locataire. Ensuite Dorval, le marchand de chevaux, l'a achetée. La garenne de Kérélan faisait un plus grand virage que maintenant. Elle passait au milieu de la ferme (à droite quand on descendait) et des bâtiments annexes.

[modifier] 5 ANNEXES

[modifier] 5.1 Documents généraux sur les moulins

1-Le moulin est indissociable de l'agriculture. Sa construction dépasse les possibilités financières et techniques du seul paysan, sauf dans le cas de certains moulins à roue horizontale qui sont le fait de petites communautés. Châtelains et seigneurs, disposant des possibilités économiques et politiques, en ont profité, se sont réservé le monopole de la construction et surtout de l'exploitation de ces outils indispensables à l'alimentation. Ils ont instauré les « banalités », taxe payée pour l'utilisation du moulin.

La fonction première du moulin, et qui demeure la plus importante pendant tout le Moyen Âge, est de moudre les céréales, mais il y en a bien d'autres. On moud du malt et du houblon dans les pays à bière. On broie l'oeillette, le chènevis, etc., pour l'huile ; des plantes tinctoriales comme la garance, et à partir du XIVe s. le pastel ; on écrase l'écorce pour produire le tan indispensable à l'industrie du cuir, sans compter les usages plus proprement industriels. On a placé les moulins sur les bords de rivières, sur des canaux de dérivation. Avec le contrôle de l'énergie hydraulique, à partir du XIe s. on assiste à une dispersion des activités de transformation agricole puis industrielle sur l'ensemble du territoire rural, et c'est l'éclosion de l'artisan rural puis, peu après, du paysan travaillant une partie du temps dans l'artisanat local. Cela change beaucoup de choses dans un système économico-social. Cela aussi a contribué à donner une tonalité générale à l'organisation des campagnes, à l'aménagement du territoire. C'est au cours du Moyen Âge que se mettent en place les lignes de force d'une répartition des tâches, des fonctions, des espaces entre ville et campagne qui ont façonné les paysages jusqu'au XIXe s.

2-Un moulin à eau ce n'est pas compliqué me diriez-vous ! Un bâtiment, une rivière et une grande roue en bois, voilà comme on l'imagine.

Les moulins à eau, comme leur nom l'indique, utilisent la force de l'eau, mais il a fallu d'abord la domestiquer. On a aménagé les cours d'eaux (barrages, dérivations, étangs) puis, prévu les systèmes de réglage (vannes motrices) et l'évacuation en cas de crue (vannes de décharges). Tout ceci nécessitait une surveillance et un entretien régulier.

Si l'énergie utilisée par ces moulins est renouvelable elle devait ,contrairement au vent, être partagée. Un "règlement d'eau" déterminait le niveau légal des eaux aux barrages afin d'éviter les désaccords entre usagers. Mais des conflits ont été à l'origine de nombreux procès !

La force motrice d'un moulin à eau dépend de la quantité d'eau qui y arrive et de la hauteur de chute. Ces deux critères déterminent donc le type de roue utilisée. Pour un débit correct on a une roue à palette comme à Pont Aven. Pour de faibles débits, on utilise des roues à augets ou roue à poids d'eau. L'eau remplit des récipients fixés à la jante de la roue. Cette technique qui utilise le principe du levier, nécessite des roues de grands diamètres. Toutes ces roues ont un axe horizontal.

Il existe pourtant, dans le Finistère, un autre type de roue moins connue, la roue à cuillère ou pirouette utilisée pour les petits ruisseaux de faible débit. C'est une roue horizontale dont l'axe est vertical. Ancêtre de la turbine, elle reçoit dans ses cuillères un jet d'eau provenant d'un bief ou d'un étang.

Dans le Finistère la marée s'insinue dans les vallées parfois sur des kilomètres et dans le mouvement continu, du flux et du reflux, nos anciens ont vu la possibilité d'une puissante énergie. En construisant une digue pour retenir l'eau et en la libérant à chaque basse mer, lis ont forcé le flot à entraîner une roue. Ainsi est né le moulin à marée.

[modifier] 5.2 Annotations

  1. Parcelle « Parc an Justizou » réputée héberger les fourches patibulaires épiscopales : « 1614-1640 - Aveu de l'évêque de Quimper pour les fourches patibulaires de Kerelan ». [Ref.↑]


Thème de l'article : Monographie d'un lieu-dit de la commune d'Ergué-Gabéric

Date de création : mai 2006    Dernière modification : 26.04.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]