Acquittement suite aux coups mortels à Kerfréis, journaux locaux 1888 - GrandTerrier

Acquittement suite aux coups mortels à Kerfréis, journaux locaux 1888

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- Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun. - Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun.
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-Traduction : Palais de justice. Le 9 ont été jugées une douzaine d'affaires nouvelles : ... - La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille francs pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.+Traduction : Palais de justice. Le 9 ont été jugées une douzaine d'affaires nouvelles : ... - La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille écus pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.
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Voici le résumé d'acte d'accusation dont il est donné lecture par le greffier : Voici le résumé d'acte d'accusation dont il est donné lecture par le greffier :
-Le dimanche 13 novembre dernier au matin, le nommé Moysan, René, cultivateur au village de Kerfréis, en Ergué-Gabéric, alla trouver Marie-Jeanne Lozach, femme Feunteun, sa voisine et belle-soeur, +Le dimanche 13 novembre dernier au matin, le nommé Moysan, René, cultivateur au village de Kerfréis, en Ergué-Gabéric, alla trouver Marie-Jeanne Lozach, femme Feunteun, sa voisine et belle-sœur, pour lui demander des explications au sujet d'une rixe qui s'était élevé la veille au soir, entre leurs enfants. peu après, vers neuf heures et demie, il rentra à la maison en disant qu'il avait reçu de la femme Feunteun, dans la poitrine, un coup de balai qui l'avait fait tomber à terre. Il avait, en effet, les vêtements tout souillés de boue.
 + 
 +Il revint, vers dix heures et demie, devant la porte de la maison de la femme Feunteun et là une discussion s'engagea entre eux au même sujet.
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 +Emportée par la colère, la femme Feunteun alla saisir un râteau de la maison, en dirigea le bout du manche sur la poitrine de Moysan, l'en frappa et le repoussa.
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 +Moysan, qui avait reculé de quelques pas, leva la main et c'est à ce moment que la femme Feunteun le frappa à la tête avec le dos du râteau dont elle était armée. Le coup fut si violemment asséné que Moysan tomba immédiatement à terre, alors qu'il était dans cette position, la femme Feunteun lui porta encore trois ou quatre coups, notamment sur l'épaule gauche. Il se releva et lança contre elle deux pierres sans l'atteindre.
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 +Il rentra chez lui et se coucha aussitôt en se plaignant à son fils Laurent d'avoir la tête démolie et l'épaule cassée.
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 +Il renouvela la même plainte à son beau-père Laurent Feunteun et à sa femme lorsqu'ils rentrèrent à la maison dans l'après-midi, et raconta à cette dernière que c'était bien avec le dos du râteau et non avec le manche que la femme Feunteun l'avait frappé.
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 +À neuf heures ou dix heures du soir, Moysan se leva un instant et en se remettant au lit, fut pris du hoquet sans pouvoir à partir de ce moment articuler une parole. Il expira le 14, à quatre heures du matin.
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 +Le docteur Colle, qui a procédé à l'examen et à l'autopsie du cadavre, a constaté que Moysan avait été atteint à la partie latérale gauche du crane d'un coup porté par un instrument contondant, que ce coup avait déterminé un enfoncement partiel des os ayant divisé une artère, l’hémorragie avait comprimé le cerveau et déterminé la mort. Il a relevé, montré des traces de coups multiples portés avec un instrument contondant sur l'épaule gauche, la droite et le devant de la poitrine.
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 +Moysan était un honnête cultivateur, père de six enfants en bas âge.
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 +La femme Feunteun n'a pas d'antécédents judiciaires.
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 +L'accusée est assistée de Me de Chamaillard, avocat, son conseil.
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 +M. Le Bourdellès, substitut, a occupé le siège du Ministère public.
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 +- À la suite de l'audition des témoins, Me Lescour, avoué, au nom de la veuve Moysan et de ses enfants mineurs qui se portent parties civiles, lit des conclusions tendant à l'allocation d'une somme de 6000 francs.
 + 
 +Mr le Bail défend les intérêts de la partie civile.
 + 
 +Après de réquisitoire de M. Le Bourdellès et une brillande plaidoirie de Me de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun, le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un <i>verdict d'acquittement</i>.
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 +Le Cour renvoie à la fin de la session pour statuer sur la demande de la partie civile.
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Version du 15 août ~ eost 2020 à 09:16

Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.
Une affaire de coups mortels portés sur un homme par une femme devant la cour d'assises du Finistère : acquittement de l'inculpée Marie-Jeanne Lozac'h, femme Feunteun, mais paiement de dommages et intérêts à la veuve Moysan.

Voir les détails de l'enquête dans le dossier complet d'assises découvert et communiqué par Perrick Chuto [1].

Autres lectures : « 1887-1888 - Enquête, instruction et procès en assises pour un drame familial à Kerfreis » ¤ « Un sorcier - Moeurs bretonnes - Ce que vaut une fille, Gazette des Tribunaux 1838 » ¤ « Vols d'habits chez René Riou à Tréodet, journaux locaux 1890-93 » ¤ 

1 Présentation

 


2 Transcriptions

Courrier du Finistère du 28.04.1888 :

Lezvarn Kemper. D'an 9 eo bet barnet an daouzekved ha diveza afer : [...}

- Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun.


Traduction : Palais de justice. Le 9 ont été jugées une douzaine d'affaires nouvelles : ... - La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille écus pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.


Le Finistère du 04.04.1888 :

5e affaire. - La nommée Lozac'h, Marie-Jeanne, femme Feunteun, propriétaire-cultivatrice, demeurant à Kerfrèis, en Ergué-Gabéric, est accusée d'avoir :

Le 13 novembre 1887, en Ergué-Gabéric, volontairement porté des coups et fait des blessures au sieur René Moysan, lesquels coups portés et blessures faites sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée.


 

Union Agricole du 03.04.1888 :

Assises du Finistère. Audience du 31 janvier.

5e Affaire. Coups mortels. Marie-Jeanne Lozac'h, femme Feunteun, propriétaire-cultivatrice, demeurant au village de Kerfréis, en la commune d'Ergué-Gabéric, comparaît sous l'inculpation :

D'avoir, le 13 novembre 1887, à Ergué-Gabéric, volontairement porté des coups et fait des blessures au sieur René Moysan, lesquels coups portés et blessures faites sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée.

Voici le résumé d'acte d'accusation dont il est donné lecture par le greffier :

Le dimanche 13 novembre dernier au matin, le nommé Moysan, René, cultivateur au village de Kerfréis, en Ergué-Gabéric, alla trouver Marie-Jeanne Lozach, femme Feunteun, sa voisine et belle-sœur, pour lui demander des explications au sujet d'une rixe qui s'était élevé la veille au soir, entre leurs enfants. peu après, vers neuf heures et demie, il rentra à la maison en disant qu'il avait reçu de la femme Feunteun, dans la poitrine, un coup de balai qui l'avait fait tomber à terre. Il avait, en effet, les vêtements tout souillés de boue.

Il revint, vers dix heures et demie, devant la porte de la maison de la femme Feunteun et là une discussion s'engagea entre eux au même sujet.

Emportée par la colère, la femme Feunteun alla saisir un râteau de la maison, en dirigea le bout du manche sur la poitrine de Moysan, l'en frappa et le repoussa.

Moysan, qui avait reculé de quelques pas, leva la main et c'est à ce moment que la femme Feunteun le frappa à la tête avec le dos du râteau dont elle était armée. Le coup fut si violemment asséné que Moysan tomba immédiatement à terre, alors qu'il était dans cette position, la femme Feunteun lui porta encore trois ou quatre coups, notamment sur l'épaule gauche. Il se releva et lança contre elle deux pierres sans l'atteindre.

Il rentra chez lui et se coucha aussitôt en se plaignant à son fils Laurent d'avoir la tête démolie et l'épaule cassée.

Il renouvela la même plainte à son beau-père Laurent Feunteun et à sa femme lorsqu'ils rentrèrent à la maison dans l'après-midi, et raconta à cette dernière que c'était bien avec le dos du râteau et non avec le manche que la femme Feunteun l'avait frappé.

À neuf heures ou dix heures du soir, Moysan se leva un instant et en se remettant au lit, fut pris du hoquet sans pouvoir à partir de ce moment articuler une parole. Il expira le 14, à quatre heures du matin.

Le docteur Colle, qui a procédé à l'examen et à l'autopsie du cadavre, a constaté que Moysan avait été atteint à la partie latérale gauche du crane d'un coup porté par un instrument contondant, que ce coup avait déterminé un enfoncement partiel des os ayant divisé une artère, l’hémorragie avait comprimé le cerveau et déterminé la mort. Il a relevé, montré des traces de coups multiples portés avec un instrument contondant sur l'épaule gauche, la droite et le devant de la poitrine.

Moysan était un honnête cultivateur, père de six enfants en bas âge.

La femme Feunteun n'a pas d'antécédents judiciaires.

L'accusée est assistée de Me de Chamaillard, avocat, son conseil.

M. Le Bourdellès, substitut, a occupé le siège du Ministère public.

- À la suite de l'audition des témoins, Me Lescour, avoué, au nom de la veuve Moysan et de ses enfants mineurs qui se portent parties civiles, lit des conclusions tendant à l'allocation d'une somme de 6000 francs.

Mr le Bail défend les intérêts de la partie civile.

Après de réquisitoire de M. Le Bourdellès et une brillande plaidoirie de Me de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun, le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement.

Le Cour renvoie à la fin de la session pour statuer sur la demande de la partie civile.


3 Coupures


4 Annotations

  1. Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]


Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric

Date de création : Novembre 2013    Dernière modification : 15.08.2020    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]