1908 - Un scandale clérical à Ergué-Gabéric dévoilé par le commissaire Judic
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- | Même à cette époque, on traitait très sérieusement les affaires et les écarts sexuels d'un prêtre, frère des écoles chrétiennes de surcroit, avec un(e) mineur(e). | + | Même à cette époque, on traitait très sérieusement les affaires et les écarts sexuels d'un religieux, frère des écoles chrétiennes de surcroit, avec un(e) mineur(e). |
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Présentée brièvement sur le site des Archives Départementales de Quimper, cette pièce <ref name="Chuto">{{Chuto}}</ref> extraite des comptes rendus d’enquête du commissaire Judic est un véritable morceau d'anthologie. | Présentée brièvement sur le site des Archives Départementales de Quimper, cette pièce <ref name="Chuto">{{Chuto}}</ref> extraite des comptes rendus d’enquête du commissaire Judic est un véritable morceau d'anthologie. | ||
- | On y découvre les détails d'une affaire de mœurs qui, s'il ne s'agissait pas d'un prêtre, n'aurait peut-être pas constitué un délit d'outrage public: « <i>Ils se couchèrent l'un près de l'autre dans un champ. Le bon Frère dégrafa le corsage de la jeune fille, lui retira son corset pour être plus à l'aise et se mit en devoir de l'embrasser. Ce qui se passa ensuite, on le devine.</i> » | + | On y découvre les détails d'une affaire de mœurs qui, s'il ne s'agissait pas d'un religieux, n'aurait peut-être pas constitué un délit d'outrage public: « <i>Ils se couchèrent l'un près de l'autre dans un champ. Le bon Frère dégrafa le corsage de la jeune fille, lui retira son corset pour être plus à l'aise et se mit en devoir de l'embrasser. Ce qui se passa ensuite, on le devine.</i> » |
- | Ecoles Chrétiennes ... | + | Les frères des écoles chrétiennes ou lasalliens formaient un institut religieux laïc de vie consacrée, de droit pontifical, fondé à Reims en 1680 par saint Jean-Baptiste de La Salle, et voué à l'enseignement et à la formation des jeunes, en particulier des plus défavorisés. Bien qu'ayant formulé les vœux traditionnels de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, les Frères n'avaient pas le statut de prêtres, mais portaient une soutane noire non boutonnée avec un large rabat blanc, et ils étaient familièrement surnommés les « <i>Frères quatre bras</i> » à cause de leur grand manteau à manches flottantes. |
Déni d'un des trois vicaires ... | Déni d'un des trois vicaires ... | ||
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près de l'autre dans un champ. Le bon Frère dégrafa le corsage de la jeune fille, lui retira son corset pour être plus à l'aise et se mit en devoir de l'embrasser. Ce qui se passa ensuite, on le devine. | près de l'autre dans un champ. Le bon Frère dégrafa le corsage de la jeune fille, lui retira son corset pour être plus à l'aise et se mit en devoir de l'embrasser. Ce qui se passa ensuite, on le devine. | ||
Malheureusement pour les deux amoureux, cette scène, qui dura fort longtemps, a eu un témoin caché derrière un talus, le nommé Yaouang, charron et débitant de boissons sur la route d'Ergué-Gabéric. Celui-ci eut le temps d'aller chercher dans un champ voisin un autre témoin. Tous les deux, après s'être rendu compte de ce qui se passait, sautèrent par dessus le talus et mirent en fuite les deux amoureux. | Malheureusement pour les deux amoureux, cette scène, qui dura fort longtemps, a eu un témoin caché derrière un talus, le nommé Yaouang, charron et débitant de boissons sur la route d'Ergué-Gabéric. Celui-ci eut le temps d'aller chercher dans un champ voisin un autre témoin. Tous les deux, après s'être rendu compte de ce qui se passait, sautèrent par dessus le talus et mirent en fuite les deux amoureux. | ||
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Comme pièces à conviction, ils cachèrent et emportèrent le chapeau et le parapluie du Frère, le chapeau, le corset, le tour de cou et le parapluie de la jeune fille. | Comme pièces à conviction, ils cachèrent et emportèrent le chapeau et le parapluie du Frère, le chapeau, le corset, le tour de cou et le parapluie de la jeune fille. | ||
Un vicaire d'Ergué-Gabéric, saisi de l'affaire, alla trouver les témoins, leur dit qu'il s'agissait certainement d'un civil déguisé en Frère, et finit par obtenir qu'on lui rendi le chapeau de ce dernier. | Un vicaire d'Ergué-Gabéric, saisi de l'affaire, alla trouver les témoins, leur dit qu'il s'agissait certainement d'un civil déguisé en Frère, et finit par obtenir qu'on lui rendi le chapeau de ce dernier. | ||
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Version du 29 novembre ~ miz du 2014 à 10:15
| L'enquête du commissaire quimpérois Pierre Judic [1] sur une scène bucolique et scandaleuse qui se passa dans un champ d'Ergué-Gabéric et qui défraya les conversations.
Même à cette époque, on traitait très sérieusement les affaires et les écarts sexuels d'un religieux, frère des écoles chrétiennes de surcroit, avec un(e) mineur(e). | |||||||
Autres lectures : « Judic aux Archives Municipales de Quimper » ¤ « Résistance contre l'inventaire des biens religieux à Ergué-Gabéric, journaux divers 1906 » ¤ « La gwerz de l'Inventaire des biens de l'Eglise en 1906 à Ergué-Gabéric » ¤ « 1907 - Rapport de police sur la campagne d'un crocheteur socialiste » ¤ « 1791 - Requete municipale contre une prostituée » ¤ « Jean-Marie Déguignet et le sexe » ¤ |
1 Présentation
Présentée brièvement sur le site des Archives Départementales de Quimper, cette pièce On y découvre les détails d'une affaire de mœurs qui, s'il ne s'agissait pas d'un religieux, n'aurait peut-être pas constitué un délit d'outrage public: « Ils se couchèrent l'un près de l'autre dans un champ. Le bon Frère dégrafa le corsage de la jeune fille, lui retira son corset pour être plus à l'aise et se mit en devoir de l'embrasser. Ce qui se passa ensuite, on le devine. » Les frères des écoles chrétiennes ou lasalliens formaient un institut religieux laïc de vie consacrée, de droit pontifical, fondé à Reims en 1680 par saint Jean-Baptiste de La Salle, et voué à l'enseignement et à la formation des jeunes, en particulier des plus défavorisés. Bien qu'ayant formulé les vœux traditionnels de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, les Frères n'avaient pas le statut de prêtres, mais portaient une soutane noire non boutonnée avec un large rabat blanc, et ils étaient familièrement surnommés les « Frères quatre bras » à cause de leur grand manteau à manches flottantes. Déni d'un des trois vicaires ... |
Le commissaire Judic était une véritable personnalité, connue de tous les quimpérois de cette période 1906-1922, comme le montre les nombreuses coupures de presse locale relatant ses enquêtes. Il est de toutes les affaires en région cornouaillaise, accompagne les forces de l'ordre lors des opérations d'inventaire des biens de l'Église, interroge tous les accusées et témoins ; il parle même couramment la langue bretonne, ce qui lui était bien utile pour comprendre les dessous des faits divers.
Contrairement aux deux autres affaires cléricales concernant les abbés Thomas |
2 Transcription
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3 Originaux
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Lieu de conservation : Archives Municipales de Quimper. Série / cote : 1 I QUI 50 Droit d'image : Protégé. Usage : Accès privé et restreint aux abonnés inscrits Accès : Connexion obligatoire sur un compte nominatif d'adhérent GrandTerrier. |
4 Annotations
- Né en 1862, après avoir été commissaire des chemins de fer à Dieppe, le commissaire Pierre Judic accepte en 1904 un poste de commissaire de 3e classe à Concarneau, avant d'être muté en 1906 à Quimper, est nommée à Maubeuge en 1911, puis Saint-Brieuc, et revient à Quimper de 1913 à 1922. Avant son entrée dans la police, le fin limier était instituteur public et répétiteur de lycée. À ses début à Quimper il est très sollicité lors des inventaires des bien de l'église. Hormis les enquêtes pour vols et de délinquances ordinaires, il intervient sur quelques affaires de mœurs impliquant des ecclésiastiques. Le maire de Quimper, Théodore Le Hars, le présente comme « un agent très instruit, très actif, et très dévoué ». Il parle également le breton, avantage appréciable dans une ville qui est encore dans ses couches populaires largement bretonnante. [Ref.↑]
- Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
- L'abbé Thomas, chanoine du chapitre cathédral, aumônier du lycée de La Tour d'Auvergne, âgé de 64 ans est arrêté pour « excitation » de mineurs à la débauche. Les faits avaient lieu dans la sacristie du lycée où le prêtre attirait par une porte dérobée « des jeunes gens de la classe ouvrière » : Image:ReveilFinistère-04041908-Affaire de l'abbé Thomas.jpg. [Ref.↑ 3,0 3,1]
- L'abbé Bulot, lui aussi ancien aumônier du lycée, se livrait sur des mineurs aux mêmes pratiques criminelles que l'abbé Thomas. Se sachant surveillé par la police et à la veille d'être convoqué pour interrogatoire, le prêtre préféra mettre fin à ses jours. [Ref.↑ 4,0 4,1]
- « jeter la soutane aux orties », exp. : renoncer, abandonner par inconstance au départ, signifiait abandonner scandaleusement l'état monacal, puis par extension, abandonner l'état ecclésiastique , par extension encore abandonner par inconstance (source : dictionnaire en ligne Reverso). [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Novembre 2014 Dernière modification : 29.11.2014 Avancement : [Développé] |