1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon pour la retraite des conscrits
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Le vicaire Nicolas a, comme il est d'usage, prêché et il s'est exprimé à peu près en ces termes : | Le vicaire Nicolas a, comme il est d'usage, prêché et il s'est exprimé à peu près en ces termes : | ||
+ | « <i>J'engage les jeunes conscrits à aller à la retraite qui va avoir lieu la semaine prochaine, ainsi que je vous l'ai déjà annoncé dimanche dernier à la grand'messe. | ||
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+ | Lorsque je parlais de cela, il y avait un homme qui avait l'air de sourire et il sourit chaque fois que je vais faire mon sermon, cet homme cherche à détourner les jeunes soldats. | ||
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+ | Je le vois cet homme, il est là dans la chapelle, il est là devant moi, je l'ai devant les yeux, il est là ! Je le déteste, c'est un mauvais homme, un malfaiteur, un damné. Prions pour lui, afin qu'il se convertisse</i> ». | ||
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+ | Puis le vicaire, qui était dans une très grande colère, se retira oubliant de dire les dernières prières de la messe. | ||
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+ | Bien que le vicaire Nicolas ne m'ait pas désigné par mon nom, tout le monde a compris que c'était moi qu'il voulait indiquer car lorsqu'il disait « <i>je l'ai devant les yeux, il est là !</i> », il me montrait de son doigt pointé dans ma direction. D'ailleurs | ||
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Version du 25 janvier ~ genver 2014 à 22:58
[1] s'emporte et, dans son sermon, accuse un dénommé Balès d'avoir déconseillé aux jeunes conscrits de la commune de suivre une retraite religieuse organisée pour eux.
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1 Introduction
Lettre du préfet La première lettre du préfet est une représentation symbolique du climat qui régnait en ces années troublées par l'introduction de la loi de séparation des Églises et de l'État. Le préfet rapporte à l'évêque la violence des propos du vicaire pendant son sermon en pleine messe. Ce dernier invective un paroissien qui avait sans doute une conviction proche des Républicains qui voulaient limiter les pouvoirs de l'Église. On imagine l'émotion que cela a provoqué aussi bien auprès des paroissiens proches des autorités religieuses et favorables au concordat de 1801 que du côté des défenseurs d'une France républicaine et laïque. |
Les propos cités du vicaire sont virulents : « Défiez-vous de lui et n'écoutez pas ses conseils. Il veut empêcher les jeunes gens d'assister à la retraite ; de même qu'il détourne les familles d'envoyer les enfants aux écoles chrétiennes. (...) Cet homme est un damné. Prions pour lui ». |
2 Notes et pétition, transcriptions
3 Première enquête, transcriptions
3.1 Rapport du commissaire
3.2 Déclaration du sieur Balès
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3.3 Déclaration du sieur Leroux3.4 Déclaration des sieurs Thomas et Istin3.5 Déclaration du sieur Le Meur3.6 Lettre du Préfet du 9 novembre |
4 Deuxième enquête, transcriptions
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4.1 Lettre du préfet du 26.11
4.2 Réponse de l'Evêque du 02.01
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5 Documents
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Notes et déclaration/pétition | |||||
Première enquête | |||||
Deuxième enquête | |||||
6 Annotations
- François Nicolas est vicaire d'Ergué-Gabéric de 1900 à 1905. [Ref.↑]
- Henri Collignon était au Ministère de l'Intérieur et des cultes quand, en 1899, il fut nommé Préfet du Finistère du 1er novembre 1899 jusqu'en juillet 1906. Il dut quitter cette fonction en juin 1906, sous l'effet d'une sanction portée par Clémenceau à la suite des troubles sociaux survenus à Brest. A 58 ans, en 1914, il s'est porté volontaire pour la guerre et est tué au front en mars 1915. C'est lui qui a engagé les travaux de construction de la nouvelle Préfecture, boulevard Dupleix. Quand il était à Quimper la vie publique était alors sous l'emprise d'un cléricalisme étroit et remuant. Resté proche du peuple, recherchant la société des paysans et des pêcheurs, Henri Collignon en vaillant républicain, il a œuvré auprès du clergé breton pour essayer de les convaincre d'accepter les changements. Nonobstant tous les obstacles, toutes les difficultés, il finit par s'imposer et devint populaire. [Ref.↑]
- François Virgile Dubillard (né le 16 février 1845 à Soye, mort le 1er décembre 1914 à Chambéry) fut un homme d'Église de la période de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il fut ordonné prêtre à Besançon en 1869, évêque de Quimper en 1900 (nommé en décembre 1899, et sur place en mars 1900), puis archevêque de Chambéry en 1907. Il fut nommé cardinal par le pape Pie X en 1911 ; trop malade, il ne participa pas au conclave de 1914. [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Octobre 2010 Dernière modification : 25.01.2014 Avancement : [Développé] |