1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon pour la retraite des conscrits - GrandTerrier

1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon pour la retraite des conscrits

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§ E.D.F.
Où le vicaire François Nicolas [1] s'emporte et, dans son sermon, accuse un dénommé Balès d'avoir déconseillé aux jeunes conscrits de la commune de suivre une retraite religieuse organisée pour eux.



Autres lectures : « 1906 - Inventaire au Bourg et à Kerdévot par la gendarmerie » ¤ « La gwerz de l'Inventaire des biens de l'Eglise en 1906 à Ergué-Gabéric » ¤ « 1902 - Témoignage de JM Déguignet sur la fermeture de l'école ND de Kerdévot » ¤ « LE GOFF Jean-Paul Yves - La séparation de l'Église et de l'État dans le Finistère » ¤ « François Nicolas, vicaire (1900-1905) » ¤ « 1931 - Retraite religieuse de jeunes gens à l'école ND de Kerdévot » ¤ 

Goulc'hen Kervella dans « Kan al labour ur vuhez a vicherouzez Mari Jan Mao »

[modifier] 1 Introduction

Le sermon de l’abbé Nicolas commence par ces mots : « J'ai déjà fait cet appel aux jeunes gens qui doivent aller au service, et je les prie d'y venir le plus nombreux possible. Cette retraite leur fera grand bien. On vous a montré, pères et mères de famille, les dangers qui attendent nos enfants à la caserne pour l'âme et pour le corps ... ».

Ce début ne semble pas extraordinaire, sauf qu’il s’attaque à l’un de ses parois-siens, qui, parait-il, n’était pas favorable à cette retraite religieuse et qu’il l’avait fait savoir. L’étincelle qui déclencha les passions.

Au départ il y avait une lettre du préfet [2] à l'évêque [3] datée du 9 novembre 1904 et conservée aux Archives Départementale sous la cote 1 V 135, et citée dans le livre « La séparation de l'Église et de l'État dans le Finistère » de Jean-Paul Yves Le Goff (page 86).

Cette affaire fit en fait l'objet de plusieurs échanges entre l'évêque et le préfet, de plaintes et pétitions signées des opposants et des partisans du vicaire, et même de plusieurs procès-verbaux de témoignages enregistrés par un commissaire spécial de police.

Il s'agit là d'une représentation symbolique du climat qui régnait en ces années troublées par l'introduction de la loi de séparation des Églises et de l'État. Le préfet rapporte à l'évêque la violence des propos du vicaire pendant son sermon en pleine messe. Ce dernier invective un paroissien qui avait sans doute une conviction proche des Républicains qui voulaient limiter les pouvoirs de l'Église. On imagine l'émotion que cela a provoqué aussi bien auprès des paroissiens proches des autorités religieuses et favorables au concordat de 1801 que du côté des défenseurs d'une France républicaine et laïque.

Le dossier conservé contient des pièces à charge et à décharge : le préfet, après réception de la plainte, fait procéder à une enquête par un commissaire, notamment le plaignant Balès et des témoins voisins (Le Roux, Thomas, Istin), il en fait un résumé et adresse une lettre motivée à l'évêque, celui-ci répond par la défense de son vicaire et une protestation signée de paroissiens de St-André (sans doute obtenue sous la menace de fermeture de la chapelle).

 

Le préfet fait ensuite procéder à une nouvelle enquête pendant laquelle les pro-républicains mettent en évidence les contradictions de la défense, le préfet renvoie sa demande de déplacement du vicaire, et l'évêque répond négativement en évoquant une possibilité de procédure pénale.

Ce qui est poignant et convaincant dans les déclarations des plaignants est la spontanéité et répétition des propos. De plus l'homme insulté est un Républicain « pratiquant », Louis Balès, en charge de la conservation et entretien de la petite chapelle de St-André, et qui « en sonne les cloche ». Jean Thomas, jeune charron de la Croix-St-André, précise même : « j'aurais été à la place de M. Balès je ne crois pas que j'aurais eu sa patience ».

Le sermon inquisiteur du vicaire a été délivré en breton, comme cela est relevé par le commissaire : « Dans ses sermons comme au catéchisme il fait exclusivement usage du langage breton ». Un qualificatif breton est même donné dans une déclaration : « C'est un malfaiteur (eun den fall) ». Pour se faire une idée, l’Évêque demande une traduction en bonne et due forme : « Abordons maintenant la partie incriminée de l'allocation ... La voici telle qu'elle a été traduite devant moi sur le manuscrit original. ».

Les propos du vicaire cités par les plaignants sont virulents : « Défiez-vous de lui et n'écoutez pas ses conseils. Il veut empêcher les jeunes gens d'assister à la retraite ; de même qu'il détourne les familles d'envoyer les enfants aux écoles chrétiennes. (...) Cet homme est un damné. Prions pour lui ».

Le commissaire va même jusqu'à évoquer des affaires de mœurs à son égard, c'est-à-dire son attirance pour les femmes et les jeunes filles. Si l'évêque refuse de prononcer une sanction ou un « déplacement » sur une autre paroisse, il sera nommé aumônier des Bretons du Havre en cours d'année 1905.


[modifier] 2 Première enquête, transcriptions

[modifier] 2.1 Rapport du commissaire

Diffamation commise et injures proférés au cours d'un sermon. Affaire M. Nicolas, vicaire à Ergué-Gabéric

Quimper, le sept novembre 1904. Rapport.

En transmettant à M. le Préfet l'enquête ci-jointe, j'ai l'honneur de faire connaitre que le sieur Nicolas, vicaire à Ergué-Gabéric, est considéré comme absolument militant, irréductible et intolérant. Il s'est toujours montré violent et grossier à l'égard des républicains, même des républicains pratiquants.

Dans ses sermons comme au catéchisme il fait exclusivement usage du langage breton et pendant la période électorale municipale il s'est souvent départi publiquement de la neutralité qui convenait à son caractère ! C'est ainsi qu'à la grand'messe, il aurait indiqué aux assistants qu'ils étaient seuls responsables de la situation actuelle et que si nous avions un gouvernement républicain qui chassait les sœurs, ce n'était que le résultat de leurs votes inintelligents.

On dit aussi le sieur Nicolas de très mauvaise moralité. Il aurait fréquemment des rendez-vous dans un bois voisin de son domicile avec la fille d'un maçon de la commune ; il rechercherait et ... les femmes, le soir !

D'ailleurs il y a lieu de rappeler que cet ecclésiastique aurait été déplacé de Plogastel, où il exerçait précédemment, à la suite d'une affaire de mœurs.

Le commissaire spécial Rouquier

[modifier] 2.2 Déclaration du sieur Balès

L'an mil neuf cent quatre, le sept novembre à deux heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Agissant en vertu et pour l'exécution des instructions de M. le Préfet relativement à la plainte verbale partie par le sieur Balès contre le vicaire Nicolas d'Ergué-Gabéric.

Nous sommes transporté en la dite commune au lieu-dit St André, où étant nous avons entendu

Le sieur Balès, Louis, âgé de 42 ans, propriétaire à St André, commune d'Ergué-Gabéric. Lequel a dit :

Le 16 octobre dernier à la messe de 7 heures du matin à la chapelle St André, je me trouvais assistant à l'office, à peu près au milieu de la nef.

Le vicaire Nicolas a, comme il est d'usage, prêché et il s'est exprimé à peu près en ces termes :

« J'engage les jeunes conscrits à aller à la retraite qui va avoir lieu la semaine prochaine, ainsi que je vous l'ai déjà annoncé dimanche dernier à la grand'messe.

Lorsque je parlais de cela, il y avait un homme qui avait l'air de sourire et il sourit chaque fois que je vais faire mon sermon, cet homme cherche à détourner les jeunes soldats.

Je le vois cet homme, il est là dans la chapelle, il est là devant moi, je l'ai devant les yeux, il est là ! Je le déteste, c'est un mauvais homme, un malfaiteur, un damné. Prions pour lui, afin qu'il se convertisse ».

Puis le vicaire, qui était dans une très grande colère, se retira oubliant de dire les dernières prières de la messe.

Bien que le vicaire Nicolas ne m'ait pas désigné par mon nom, tout le monde a compris que c'était moi qu'il voulait indiquer car lorsqu'il disait « je l'ai devant les yeux, il est là ! », il me montrait de son doigt pointé dans ma direction. D'ailleurs afin que personne ne puisse s'y tromper, il a même indiqué ma situation de famille en disant « Cet homme n'a jamais été soldat, il n'a pas d'enfants qui puissent l'être, il n'en aura jamais ».

Ces faits constituent une diffamation, des injures qui sont punissables par les tribunaux, mais si l'évêque déplace ce prêtre, je me déclarerais satisfait et n'intenterais pas d'action - autrement je l'appellerai devant les tribunaux.

Je compte obtenir la satisfaction que je réclame avant la fin du mois, afin de ne pas laisser prescrire le délit. Je n'attendrai pas au-delà.

Lecture persiste et signe. Balès Louis. Le commissaire spécial, Rouquier.


Ce même entendu. Nous avons ensuite entendu par procès verbaux séparés : n° 2 Le sieur Leroux ; n°3 Les sieurs Thomas et Istin ; n°4 Le sieur Le Meur.

Le commissaire spécial, Rouquier.

Conclusions. Et vu ce qui précède avons clos la présente enquête que nous transmettons à M. le Préfet avec une liste de témoins dép... par le plaignant et annexée au présent. Le commissaire spécial, Rouquier.

[modifier] 2.3 Déclaration du sieur Leroux

L'an mil neuf cent quatre, le sept novembre à trois heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Continuant notre information avons entendu le sieur Leroux, Pierre, âgé de 42 ans, propriétaire à Kernaon, commune d'Ergué-Gabéric. Lequel a déclaré :

J'assistais à la basse messe à la chapelle de St-André le 16 octobre dernier et tous les assistants ont été outrés de l'attitude du vicaire M. Nicolas et des injures qu'il a adressées à M. Balès. Il a dit :

« J'engage les jeunes soldats à assister à la retraite qu'on organise pour la semaine prochaine et ainsi que je l'ai déjà fait à la grand messe dimanche dernier. Lorsque je parlais de cela il y avait un homme qui souriait et qui sourit toujours chaque fois que je parle. Cet homme est dans la chapelle, je le vois, il est ici présent devant mes yeux.

Cet homme n'a jamais été soldat, il n'a même pas d'enfant pour l'être et il n'en aura jamais. C'est un mauvais homme et un damné. Prions pour lui pour qu'il change ».

 

J'avais cru tout d'abord que ces paroles outrageantes s'adressaient à moi car le vicaire ne m'aime pas et parce que son doigt était dirigé de mon côté, qu'il semblait me désigner mais, lorsqu'il a donné les détails sur la situation de famille, j'ai compris qu'il s'agissait de Balès qui, d'ailleurs, était mon voisin, tout à côté de moi, et c'était lui que le vicaire montrait du doigt.

Personne ne s'y est trompé et tous les assistants ont compris que le vicaire désignait Balès.

Lecture persiste et signe. P Le Roux. Le commissaire spécial, Rouquier.

[modifier] 2.4 Déclaration des sieurs Thomas et Istin

L'an mil neuf cent quatre, le sept novembre à quatre heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Continuant notre information avons entendu le sieur Thomas, Jean-Marie, 24 ans, charron, demeurant à la Croix St André. Lequel a dit :

J'étais à la basse messe à la chapelle St André le 16 octobre et, dans son sermon, le vicaire M. Nicolas a dit :

« J'invite les jeunes gens à aller à la retraite comme je les ai déjà engagés dimanche dernier à la grand'messe.

Quand je parlais il y avait un homme qui souriait. Cet homme est dans la chapelle, il est là devant mes yeux, je le vois.

Cet homme n'a jamais été soldat, il n'a pas d'enfant pour l'être et il n'en aura jamais.

C'est un mauvais homme, si je le rencontre un jour sur ma route, je le traiterai (sic), c'est un damné, prions pour lui pour qu'il change  ».

Toutes les personnes présentes ont compris que le vicaire voulait désigner M. Balès, quand il disait : « il est dans la chapelle, je le vois », il dirigeait le doigt de son côté et le désignait. Enfin il a précisé en donnant les renseignements sur la situation de famille de M. Balès et sur sa position militaire car M. Balès a été réformé.

Tout le monde a considéré l'attitude du vicaire comme très injurieuse et j'aurais été à la place de M. Balès je ne crois pas que j'aurais eu sa patience.

Après lecture, le sieur Thomas a persisté dans sa déclaration. Que le sieur Istin, Jean Louis, âgé de 22 ans, charron, demeurant à la Croix St André, a confirmée.

Et tous deux ont signé avec nous. Thomas Jean. Istin. Le commissaire spécial, Rouquier.

[modifier] 2.5 Déclaration du sieur Le Meur

L'an mil neuf cent quatre, le sept novembre à quatre heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Continuant notre information avons entendu le sieur Le Meur, Jean, âgé de 59 ans, fermier à Kerrousel, commune d'Ergué-Gabérc. Lequel a dit :

Le 9 octobre j'étais à la grand messe à côté de M. Balès et je puis affirmer qu'il n'a pas souri lorsque le vicaire M. Nicolas a engagé les jeunes soldats à aller à la retraite.

M. Balès s'est toujours montré très respectueux à l'église et l'injure que le vicaire lui a faite à la chapelle ne peut avoir et n'a qu'une raison politique.

Après lecture a persisté mais a déclaré ne savoir signer. Le commissaire spécial, Rouquier.

[modifier] 2.6 Lettre du Préfet du 9 novembre

Quimper le 9 novembre 1904. Monsieur l'Evêque.

J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur M. Nicolas, vicaire à Ergué-Gabéric.

Le dimanche 16 octobre, une messe était dite à la chapelle de St-André en Ergué-Gabéric par cet ecclésiastique. À la fin de cette cérémonie, il prononça une allocution spécialement adressée aux conscrits de la classe 1903 qu'il engagea vivement à suivre la retraite qui devait avoir lieu à Quimper à leur intention. Puis il ajouta, en élevant la voix : « J'au déjà fait cet appel aux jeunes gens, dimanche dernier, à la grand'messe de l'église paroissiale. Il y avait là un homme que j'ai vu sourire, comme pour se moquer de mes paroles. Cet homme est aujourd'hui ici parmi nous ».

Cette phrasez fut répétée deux ou trois fois avec un geste indicateur. « Défiez-vous de lui et n'écoutez pas ses conseils : il veut empêcher les jeunes gens d'assister à la retraite, de même qu'il détourne les familles d'envoyer les enfants aux écoles chrétiennes. C'est un malfaiteur et je n'ai pas besoin de le nommer ; je n'en ai d'ailleurs pas le droit. Mais vous le connaissez bien : il n'a jamais fait de service militaire et il n'a pas d'enfants qui en feront. Il n'en a ni n'en aura jamais ». En prononçant les mots qui précèdent, le vicaire indiquait du doigt M. Balès qui se trouvait en face de lui. M. Balès, en effet, n'a que trois filles et il a été déclaré impropre au service. « Oui, c'est un mauvais homme, et je le lui dirai à lui-même si je le rencontrais sur un chemin. Cet homme est un damné ; prions pour qu'il se convertisse ».

Sur ces mots, M. Nicolas descendit de l'autel, dans un état visible de colère, en oubliant de faire, non seulement la prière annoncée, mais les prières usuelles qui suivent la messe.

L'enquête à laquelle j'ai fait procéder atteste ces faits. Aucun des assistants ne s'est, d'ailleurs, mépris sur la personne ... que cet ecclésiastique désignait si clairement.

Je ne doute pas, monsieur l’Évêque, qu'après un examen sérieux de cette affaire, vous n'arriviez à penser comme moi que M. Nicolas n'est plus en situation d'exercer son ministère à Ergué-Gabéric.


[modifier] 3 Deuxième enquête, transcriptions

[modifier] 3.1 Déclaration Balès du 18.11

L'an mil neuf cent quatre, le dix huit novembre à trois heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Reprenant notre information par suite des nouvelles instructions de Monsieur le Préfet relatives à la plainte du sieur Balès contre le vicaire Nicolzas d'Ergué-Gabéric. Nous sommes à nouveau transporté en cette commune au lieu-dit St André, où étant

Nous avons entendu le sieur Balès, qualifié d'autre part, et lui ayant donné connaissance des dires du vicaire Nicolas, lui ayant en outre communiqué la liste des témoins confirmant ces dires, il nous a déclaré ce qui suit :

M. Nicolas reconnait d'une façon générale avoir prononcé les paroles que j'ai rapportées dans ma déclaration du sept courant.

Il omet cependant de dire qu'il a employé à mon égard l'expression de « mauvais homme », « damné » et cependant il l'a bien employé, tous mes témoins l'ont confirmé.

Le point important c'est que le vicaire prétend que, lorsqu'il prononça son sermon, il ne savait pas qu'il parlait n'ayant pas reconnu l'homme qui avait souri et haussé les épaules à l'office de l'église paroissiale du dimanche précédent.

Or, cela est tout à fait faux.

Je n'ai d'abord jamais eu une tenue déplacée aux offices, mais si le vicaire s'était mépris il n'aurait pas pu ne pas me reconnaitre car il me connait très particulièrement puisque c'est moi qui m'occupe de l'entretien de la chapelle, qui en sonne les cloches etc ...

D'autre part, les dires mêmes du vicaire sont un aveu car il reconnait avoir dit « Je pourrais lui dire, si je le rencontrais etc ». Or pour dire quelque chose à ce quelqu'un s'il le rencontrait, il fallait qu'il le connût ! Donc dans son esprit une personne avait commis l'acte qu'il reprochait et c'était pour lui une personne déterminée !

Il a donné sur moi-même et sur ma famille des renseignements établissant qu'il entendait me désigner et qui le laissaient aucun doute à cet égard dans l'esprit des assistants, cela résulte également de ses aveux. Et enfin il m'a montré au doigt ainsi que les témoins l'ont établie.

Vous me communiquez une liste de témoins qui ont signé une déclaration en faveur du vicaire Nicolas. Je dois vous faire connaitre que ces témoins ont été trompés ; on leur a dit pour les faire signer ou les faire consentir à laisser partir leur nom sur la liste que s'ils n'appuyaient pas cette déclaration « on allait supprimer le vicaire et les offices de St André, qu'ils seraient obligés de se rendre à Ergué Gabéric pour entendre la messe ».

C'était pour eux un grand dérangement et c'est dans la crainte de voir fermer la chapelle de St André qu'ils ont signé ou laisser figurer leurs noms sur la dite déclaration.

Sur cette liste je vois figurer des gens que je n'ai pas aperçu à la chapelle. Pour les Le Corre, les Quelven, je vous fais remarquer que les fermes de ces deux familles auraient été complètement abandonnées car sur la liste figure toute la famille, tous les domestiques, tout le monde de la maison. Cela est inadmissible.

Lecture persiste et signe. Balès Louis. Le commissaire spécial Rouquier.


Par procès verbaux II et III, nous avons entendu les sieurs Leroux et Istin.

Conclusions. Et avons clos la présente ... que nous transmettons à M. le Préfet avec le dossier communiqué. Le commissaire spécial Rouquier.

[modifier] 3.2 Déclaration Leroux du 18.11

L'an mil neuf cent quatre, le dix huit novembre à trois heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Continuant notre information avons à nouveau entendu le sieur Leroux, qualifié d'autre part et qui, sur interpellation, a dit, après avoir eu connaissance des dires du vicaire Nicolas :

Je ferai remarquer que je suis à peu près d'accord avec le vicaire au sujet des paroles qu'il a prononcées ; je conçois très bien qu'il n'ait pas pu répéter qu'il avait dit que M. Balès était un mauvais homme, un damné, mais j'affirme qu'il a employé cette expression et ses demi aveux indiquent bien que ma première déclaration est l'expression très exacte de la vérité.

M. Nicolas a affirmé qu'au moment où il parlait à la chapelle St André, il ne savait pas quel était l'individu qui le dimanche précédent avait eu cette tenue dans l'église paroissiale ? Cette assertion n'est pas vraie car dans les paroles qu'il cite lui-même et qu'il dit avoir prononcées il s'exprime ainsi : « Cet homme évidemment n'a pas été soldat, n'a pas eu et n'aura probablement pas d'enfants militaires ». Donc, pour exposer si exactement la situation de famille de l'homme dont il voulait parler, il fallait qu'il le connût et qu'il sût bien que c'était Balès.

Dans ses paroles mêmes, il dit encore : « Je pourrais lui dire si je le rencontrais etc ». Or pour qu'il puisse lui parler s'il le rencontrait il fallait qu'il le connût !

Enfin M. Nicolas dit aussi qu'il a vu sourire un homme et hausser les épaules, or il connaissait bien Balès puisque c'est lui qui s'occupe de la conservation de la chapelle !

Il ressort très nettement de ce qui précède que M. Nicolas ne dit pas la vérité et ce point étant établi, "preuves en mains", on ne peut hésiter entre ses déclarations inexactes et la mienne.

Je me résume donc en confirmant ma déclaration et en affirmant à nouveau ces points :

  • Que M. Nicolas a bien employé l'expression "Mauvais homme, damné".
  • Qu'il a montré au doigt et bien désigné Balès qu'il savait parfaitement vouloir désigner.

Lecture persiste et signe. P. Le Roux. Le commissaire spécial, Rouquier.

 

[modifier] 3.3 Déclaration Istin du 18.11

L'an mil neuf cent quatre, le dix huit novembre à quatre heures du soir. Nous, Emile Rouquier, commissaire spécial de Police sur les Chemins de Fer d'Orléans en résidence à Quimper département du Finistère Officier de Police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Continuant notre information avons à nouveau entendu le sieur Istin, qualifié d'autre part, auquel nous avons donné connaissance des dires du sieur Nicolas, il a déclaré :

Je ne puis que confirmer ma première déclaration et j'affirme que M. Nicolas a bien entendu désigner Balès et qu'il l'a en outre montré du doigt.

D'ailleurs dans ses explications il me donne tout à fait raison. Il reconnait qu'il entendait bien désigner Balès puisqu'il donnait sur sa situation familiale des renseignements précis de façon à ce que tout le monde ne pût se tromper au sujet de celui qu'il voulait désigner.

Et en ajoutant qu'il a dit « Je pourrais lui dire si je le rencontrais etc », il avoue qu'il le connaissait.

En résumé M. Nicolas a bien indiqué dans son sermon qu'il parlait de Balès car il l'a montré au doigt, désigné en donnant des détails précis sur sa situation de famille.

En outre il a bien employé à l'égard de M. Balès l'expression de "damné".

Je pense qu'il n'y a pas à hésiter entre les dires de M. Nicolas qui par eux-mêmes établissent son mensonge et mes déclarations qui sont l'expression de la vérité et que tous les témoins confirmeront.

Lecture persiste et signe. Istin. Le commissaire spécial Rouquier.

[modifier] 3.4 Lettre du préfet du 26.11

Quimper, le 26 novembre 1904

Monsieur l'Evêque,

À la date du 9 novembre courant, j'ai eu l'honneur d'appeler votre attention sur l'attitude de M. Nicolas, vicaire à Ergué-Gabéric.

À la suite de cette communication, vous avez bien voulu m'adresser la déclaration ci-jointe en faveur de cet ecclésiastique.

L'enquête complémentaire à laquelle j'ai fait procéder immédiatement a confirmé les faits que je vous avais signalés à la charge de l'abbé Nicolas.

Elle a, en outre, établi que des témoins ont signé la déclaration dont il s'agit parce qu'on leur a laissé entendre que « s'ils n'appuyaient pas cette déclaration les offices de St-André seraient supprimés et qu'ils seraient obligés, par suite, de se rendre au bourg pour entendre la messe ».

Je ne puis, dans ces conditions, que maintenir les conclusions de mon rapport du 9 courant demandant le déplacement de cet ecclésiastique.

Veuillez agréer, Monsieur l'Evêque, l'assurance de ma haute considération.

[modifier] 3.5 Note n° 1

Ergué-Gabéric. Plainte contre le vicaire Nicolas, fait nouveau, affirmé par le plaignant :

À la messe de 7h du matin qui a eu lieu à Ergué-Gabéric le sieur Balès se trouvait au bas de l'église, mêlé à la foule des assistants. Il fut aperçu par le vicaire Nicolas qui, muni d'une chaise, fit le tour de l'église et vint se placer derrière lui sans qu'il s'en aperçût.

Plusieurs témoins affirment que le vicaire est monté sur sa chaise, faisant de la tête des gestes pour indiquer Balès, avec une intention évidente de moquerie, à ses voisins. Un témoin serait même prêt à déclarer qu'il a vu le vicaire tirer la langue à l'adresse de Balès.

Cette attitude d'un prêtre en pleine église ne semble-t-elle pas impossible à laisser passer sans une sanction ?

[modifier] 3.6 Note n° 2

(papier à entête "Chambre des députés")

Le dimanche, 16 octobre, une messe était dite à la chapelle de St-André en Ergué-Gabéric, par un vicaire de cette paroisse, M. Nicolas.

À la fin de la messe, le vicaire prononça une allocution spécialement adressée aux conscrits de la classe 1903, qu'il engagea vivement à suivre la retraire qui allait avoir lieu à Quimper à leur intention. Puis il ajouta, en élevant la voix :

« J'ai déjà fait cet appel aux jeunes gens dimanche dernier, à la grand'messe de l'église paroissiale. Il y avait là un homme que j'ai vu sourire, comme pour se moquer de ses paroles. Cet homme est aujourd'hui ici, parmi nous (cette phrase fut répétée deux ou trois fois, avec un geste indicateur). Défiez-vous de lui et n'écoutez pas ses conseils ; il veut empêcher les jeunes gens d'assister à la retraite. De même qu'il détourne les familles d'envoyer leurs enfants aux écoles chrétiennes. C'est un malfaiteur (eun den fall), et je n'ai pas besoin de le nommer, je n'en ai d'ailleurs pas le droit. Mais vous le connaissez bien : il n'a jamais fait le service militaire et il n'a pas d'enfants qui en feront ; il n'en a ni n'en aura jamais ! » (En prononçant les mots qui précèdent, le vicaire indiquait du doigt Balès, qui se trouvait en face de lui. Balès, en effet, n'a que trois filles et il a été déclaré impropre au service), « Oui, c'est un mauvais homme, et je le lui dirais à lui-même si je le rencontrais sur un chemin. Cet homme est un damné ; prions pour qu'il se convertisse ».

Sur ces mots, le vicaire descendit de l'autel, dans un état visible de colère, en oubliant de faire, non seulement la prière annoncée, mais les prières usuelles qui suivent la messe.

S'il y a enquête, de nombreux témoins attesteront la réalité de ces faits. Aucun des assistants ne s'est d'ailleurs mépris sur la personnalité que le vicaire désignait si clairement.

[modifier] 4 Réponses de l'évêque, transcriptions

[modifier] 4.1 Lettre de l'Evêque du 17.11

Quimper, le 17 novembre 1904. Monsieur le Préfet.

À la date du 9 novembre vous m'avez fait parvenir une plainte contre M. Nicolas, vicaire à Ergué-Gabéric et vous me demandez de déplacer cet ecclésiastique, dont le ministère ne serait plus possible dans la paroisse.

Permettez-moi tout d'abord, Monsieur le Préfet de vous faire remarquer que les accusateurs de M. Nicolas se sont tout d'abord adressés au Réveil du Finistère, ce qui suffit à faire connaitre leurs sentiments et les garanties de sincérité que peuvent offrir leurs renseignements. J'ajoute que dans la liste des plaignants, on fait figurer deux hommes qui ont donné et leurs noms et leurs signatures, mais qui n'assistaient point à la cérémonie et ne peuvent être invoqués comme témoins.

Abordons maintenant la partie incriminée de l'allocation ... La voici telle qu'elle a été traduite devant moi sur le manuscrit original.

« J'ai déjà fait cet appel aux jeunes gens qui doivent aller au service, et je les prie d'y venir (à la retraite) le plus nombreux possible. Cette retraite leur fera grand bien. Dimanche dernier on vous a montré, pères et mères de famille, les dangers qui attendent nos enfants à la caserne pour l'âme et pour le corps. Une chose, en s. et f., a fait dimanche dernier beaucoup de peine à plusieurs, c'était de voir un homme remarquant la tristesse des pères et des mères des conscrits, sourire et hausser les épaules pendant le sermon. Cet homme évidemment n'a pas été soldat, n'a pas eu et n'aura pas probablement d'enfants militaires, autrement il n'aurait pas agi de cette façon. Je pourrais lui dire si je le rencontrais qu'il a montré dans cette circonstance en même temps que peu de foi, peu de cœur. Pour ces sortes de gens, nous n'avons qu'une chose à faire, c'est d'avoir pitié d'eux et de prier pour eux ».

Monsieur Nicolas m'affirme qu'au moment où il parlait à la chapelle St André, il ne savait pas quel était l'individu qui le dimanche précédent avait eu cette tenue dans l'église paroissiale du Bourg, et qu'en conséquence dans l'allocation de St André il n'avait ni pu ni voulu désigner personne, ni à plus forte raison montrer du doigt le sieur Balès.

D'ailleurs le texte même des paroles de M. Nicolas écarte et le geste et cette intention. Vous y remarquez en outre, Monsieur le Préfet que les signataires de la plainte ont singulièrement exagéré la portée de ces mêmes paroles, en y ajoutant ce qui n'y trouve pas : Un homme que j'ai vu sourire ... Défiez-vous de lui ... C'est un malfaiteur ... Je n'ai pas besoin de le nommer, vous le connaissez tous ... C'est un mauvais homme ... C'est un damné.

Vu les paroles retranchées et toute appréciation personnelle mise de côté, je ne trouve rien de répréhensible dans l'allocation de M. Nicolas.

On ajoute, il est vrai, qu'en descendant de chaire il était dans un état visible de colère et qu'il a omis les prières d'usage après la messe. Or M. Nicolas l'affirme et les assistants avec lui : toutes les prières d'usage ont été récitées, pas une n'a été omise. Tous ces renseignements sont confirmées par les 34 témoins dont vous trouverez ci-joint la protestation et les signatures.

Dans ces conditions, Monsieur le Préfet vous me trouverez pas mauvais, qu'à moins de nouvelle révélation ou de nouvelles preuves de culpabilité, je maintienne à son poste M. l'abbé Nicolas.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma haute considération. + François Virgile, évêque de Quimper et de Léon.

 

[modifier] 4.2 Déclaration à décharge

République française, préfecture du Finistère

Nous soussignés, présents au sermon de M. Nicolas à la chapelle de St-André, le 17 octobre 1904, protestons contre la dénonciation du sieur Balès, et certifions 1. - que M. Nicolas n'a désigné personnellement aucun homme ; 2. - qu'il n'a point dit que l'homme dont il s'agissait fur présent à la chapelle ; 4. - qu'il a achevé sa messe avec les prières d'usage.

Hervé Le Corre, à Créac'h-Ergué ; Hervé Yaouanc ; Hervé Le Corre, fils ; Marie Louise Laurent ; Marié Hélou ; Marie-Jeanne Le Corre ; Jean Jourdren ; Jeanne Marie Jourdren ; Jeanne Le Grand ; M.A. Quelven ; Josephe Losach ; Jean Couliou ne sachant pas signé ; Jean Le Roy ; Hervé Narvor ; Etienne Lennon ; François Nédélec ; Marie, Louise Le Roux ; Jeanne Sancéau ; Guyader Guillaume ; Catherine Pétillon ; Perrine Bourbigou ; Nicolas Daoudal ; Marie, René Le Gall ; Catherine Le Meur ; Jan Even ; Jérôme Le Meur ; Even Marie, Anné ; Jacq, Pierre Josephe Nédélec ; Le Moigne, Hervé ; Marie-Jeanne Taridec ; Le Bihan, Alain ; Barré, Louis ; M. J. Barré ; M. J. Berré ; Marie Catherine Le Grand ; Marie Jeanne Donard ; Joséphine Laurent ; Jean-Marie Le Meur ; Bacon, Joseph ; Corentine Bacon ; Bacon, F. ; Quéré, Jean, Pierre ; Troalen, Pierre ; Troalen, René ; Constans, Henri ; Quelven, Jérôme ; Perrine Quelven ; Marie Le Meur ; Guillou, Jean ; Hémidy, Pierre ; Le Moigne, J.L.

Pour copie conforme, le Conseiller de Préfecture délégué

[modifier] 4.3 Réponse de l’Évêque du 02.01

Quimper le 2 janvier 1904(5)

Monsieur le Préfet

Par votre lettre du 26 novembre vous m'avez demandé de vouloir bien vous faire connaitre la suite que j'ai du devoir donner à votre communication du 7 novembre dernier relative à M. Nicolas, vicaire à Ergué-Gabéric.

À la date du 15 novembre j'ai eu l'honneur, Monsieur le Préfet, de vous transmettre intégralement la partie incriminée du discours de M. Nicolas et le témoignage de 34 assistants déclarant qu'ils n'ont pas entendu les paroles injurieuses qu'on lui prête, ni rien remarqué dans un geste quiait pu désigner le sieur Balès à l'attention publique. Si celui-ci s'est désigné lui-même la faute n'en saurait être à M. Nicolas.

Depuis je n'ai reçu aucun témoignage qui ait pu en quoique ce soit infirmer ces dépositions. On m'a même répété que plusieurs d'entre les témoins de M. Balès n'assistaient pas à l'office. Dans tous les cas, personne ne m'a fait connaitre ni le nom, ni la qualité de ces Messieurs, et il m'a été impossible de faire aucun contrôle.

Je ne puis admettre non plus que la menace de la suppression des offices à St André ait pu avoir une influence sérieuse sur es 34 témoins à décharge, car chacun sait que cette suppression ne dépend ni du vicaire, ni du recteur, mais de l'Evêque.

Du reste, Monsieur le Préfet, il s'agit ici qu'une question de droit commun - si donc le sieur Balès a pour lui des témoins sérieux et dignes de foi, il y a un moyen bien simple de terminer l'affaire. Qu'il cite M. Nicolas en sotiée correctionnelle (devant les ...); l'affaire sera ... contradictoirement et je saurais à quoi m'en tenir.

Mais les choses restant en l'état, je ne puis ni ne dois en conscience prendre aucune décision et provisoirement je maintiens M. Nicolas à son poste.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma haute considération.

+ François Virgile. Eveque de Quimper et de Léon

[modifier] 5 Documents

[modifier] 6 Annotations

  1. François Nicolas est vicaire d'Ergué-Gabéric de 1900 à 1905. [Ref.↑]
  2. Henri Collignon était au Ministère de l'Intérieur et des cultes quand, en 1899, il fut nommé Préfet du Finistère du 1er novembre 1899 jusqu'en juillet 1906. Il dut quitter cette fonction en juin 1906, sous l'effet d'une sanction portée par Clémenceau à la suite des troubles sociaux survenus à Brest. A 58 ans, en 1914, il s'est porté volontaire pour la guerre et est tué au front en mars 1915. C'est lui qui a engagé les travaux de construction de la nouvelle Préfecture, boulevard Dupleix. Quand il était à Quimper la vie publique était alors sous l'emprise d'un cléricalisme étroit et remuant. Resté proche du peuple, recherchant la société des paysans et des pêcheurs, Henri Collignon en vaillant républicain, il a œuvré auprès du clergé breton pour essayer de les convaincre d'accepter les changements. Nonobstant tous les obstacles, toutes les difficultés, il finit par s'imposer et devint populaire. [Ref.↑]
  3. François Virgile Dubillard (né le 16 février 1845 à Soye, mort le 1er décembre 1914 à Chambéry) fut un homme d'Église de la période de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il fut ordonné prêtre à Besançon en 1869, évêque de Quimper en 1900 (nommé en décembre 1899, et sur place en mars 1900), puis archevêque de Chambéry en 1907. Il fut nommé cardinal par le pape Pie X en 1911 ; trop malade, il ne participa pas au conclave de 1914. [Ref.↑]


Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens

Date de création : Octobre 2010    Dernière modification : 29.03.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]