1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon pour la retraite des conscrits - GrandTerrier

1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon pour la retraite des conscrits

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 22 décembre ~ kerzu 2010 à 14:05 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 25 janvier ~ genver 2014 à 08:17 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)
m (a renommé 1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon accusateur en 1904 - Dénonciation par le préfet d'un sermon pour la retraite des conscrits)
Différence suivante →

Version du 25 janvier ~ genver 2014 à 08:17

Catégorie : Archives    
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.

Sommaire


Où le vicaire François Nicolas [1] s'emporte et dans son sermon accuse un dénommé Balès d'avoir déconseillé aux jeunes conscrits de suivre une retraite religieuse organisée pour eux.

Autres lectures : « 1906 - Inventaire au Bourg et à Kerdévot par la gendarmerie » ¤ « La gwerz de l'Inventaire des biens de l'Eglise en 1906 à Ergué-Gabéric » ¤ « 1902 - Témoignage de JM Déguignet sur la fermeture de l'école ND de Kerdévot » ¤ « LE GOFF Jean-Paul Yves - La séparation de l'Église et de l'État dans le Finistère » ¤ « François Nicolas, vicaire (1900-1905) » ¤ 

Goulc'hen Kervella dans « Kan al labour ur vuhez a vicherouzez Mari Jan Mao »

1 Introduction

Lettre du préfet [2] à l'évêque [3] datée du 9 novembre 1904 et conservée aux Archives Départementale sous la cote 1 V 135, et citée dans le livre « La séparation de l'Église et de l'État dans le Finistère » de Jean-Paul Yves Le Goff (page 86). Cette affaire fut l'objet de plusieurs échanges entre l'évêque et le préfet, de plaintes et pétitions signées des opposants et des partisans du vicaire, et même de plusieurs procès-verbaux de témoignages enregistrés en bonne et due forme.

La première lettre du préfet est une représentation symbolique du climat qui régnait en ces années troublées par l'introduction de la loi de séparation des Églises et de l'État. Le préfet rapporte à l'évêque la violence des propos du vicaire pendant son sermon en pleine messe. Ce dernier invective un paroissien qui avait sans doute une conviction proche des Républicains qui voulaient limiter les pouvoirs de l'Église. On imagine l'émotion que cela a provoqué aussi bien auprès des paroissiens proches des autorités religieuses et favorables au concordat de 1801 que du côté des défenseurs d'une France républicaine et laïque.

 

Les propos cités du vicaire sont virulents : « Défiez-vous de lui et n'écoutez pas ses conseils. Il veut empêcher les jeunes gens d'assister à la retraite ; de même qu'il détourne les familles d'envoyer les enfants aux écoles chrétiennes. (...) Cet homme est un damné. Prions pour lui ».

Les autres évènements qui ont marqué cette période à Ergué-Gabéric sont les suivants :

2 Transcription

J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur M. Nicolas [1], vicaire à Ergué-Gabéric. Le dimanche 16 octobre, ce M. Nicolas aurait désigné un paroissien à la vindicte générale pour avoir voulu dissuader les jeunes conscrits d'Ergué-Gabéric de suivre une retraite prêchée par l'abbé Nicolas. L'abbé Nicolas [1] se serait écrié : « Cet homme est aujourd'hui ici parmi nous ».

 

Cette phrase fut répétée deux ou trois fois avec un geste indicateur. « Défiez-vous de lui et n'écoutez pas ses conseils. Il veut empêcher les jeunes gens d'assister à la retraite ; de même qu'il détourne les familles d'envoyer les enfants aux écoles chrétiennes. C'est un malfaiteur et je n'ai pas besoin de le nommer ; je n'en ai d'ailleurs pas le droit » (...)

En prononçant les mots qui précèdent, le vicaire indiquait du doigt M. Balès [4] qui se trouvait en face de lui (...). « Oui, c'est un mauvais homme et je lui dirai à lui-même, si je le rencontrais sur un chemin. Cet homme est un damné. Prions pour lui ».

3 Document

Original à relever aux Archives Départementale de Brest (AD 1 V 135).

4 Annotations

  1. François Nicolas est vicaire d'Ergué-Gabéric de 1900 à 1905. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
  2. Henri Collignon était au Ministère de l'Intérieur et des cultes quand, en 1899, il fut nommé Préfet du Finistère du 1er novembre 1899 jusqu'en juillet 1906. Il dut quitter cette fonction en juin 1906, sous l'effet d'une sanction portée par Clémenceau à la suite des troubles sociaux survenus à Brest. A 58 ans, en 1914, il s'est porté volontaire pour la guerre et est tué au front en mars 1915. C'est lui qui a engagé les travaux de construction de la nouvelle Préfecture, boulevard Dupleix. Quand il était à Quimper la vie publique était alors sous l'emprise d'un cléricalisme étroit et remuant. Resté proche du peuple, recherchant la société des paysans et des pêcheurs, Henri Collignon en vaillant républicain, il a œuvré auprès du clergé breton pour essayer de les convaincre d'accepter les changements. Nonobstant tous les obstacles, toutes les difficultés, il finit par s'imposer et devint populaire. [Ref.↑]
  3. François Virgile Dubillard (né le 16 février 1845 à Soye, mort le 1er décembre 1914 à Chambéry) fut un homme d'Église de la période de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il fut ordonné prêtre à Besançon en 1869, évêque de Quimper en 1900 (nommé en décembre 1899, et sur place en mars 1900), puis archevêque de Chambéry en 1907. Il fut nommé cardinal par le pape Pie X en 1911 ; trop malade, il ne participa pas au conclave de 1914. [Ref.↑]
  4. Le dénommé Balès est vraisemblablement Louis Balès de St-André qui, en 1892, était candidat républicain aux élections municipales de 1892. Cf « Hervé Le Roux, maire (1882-1906) ». [Ref.↑]


Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens

Date de création : Octobre 2010    Dernière modification : 25.01.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]