1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady - GrandTerrier

1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady

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§ E.D.F.

Sommaire

Autres lectures : « Rétrospective des familles nobles gabéricoises » ¤ « Jean-François de La Marche (1729-1806), dernier évêque de Léon » ¤ 

1 Introduction

 

2 Transcription

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7 aug 1808. Déclaration à domaine congéable du lieu de Kerveadu en Ergué-Gabéric par Jean Le Dorze.

Par devant nous les notaires impériaux soussignés résidants séparement à Quimper commune et canton du même nom, département du finistère, a comparu Jean Le Dorse, cultivateur, demeurant au lieu de Kerveady en la comme d'Ergué-Gabéric, dit département du finistère, lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche demeurant à Quimper, une tenue au dit lieu de Kerveady nommée ar parquer dalae dont le mesurage et la description par tenans et aboutissans suivent.

Savoir.

La cour à frambois [1] ayant édifice levant et contenant sous fond un are trente deux centiares.

Au midi bout du levant de la cour une ruine de crêche ayant de long à deux longères [2] quatre mètres dix centimètres ou douze pieds [3] sept pouces, de franc à un pignon à son bout du levant trois mètres trente centimètres ou dix pieds [3] un pouce et de hauteur deux mètres ou six pieds [3] un pouce.

Au midi de la cour et au bout du couchant de la ruine cy dessus mentionnée une crêche nommée ar Craou izela construite de simple maconne [4] et couverte en paille ayant de long à deux longères [2] dix mètres quatre vingt quinze centimètres ou trente trois pieds [3] huit pouces, de franc à deux pignons trois mètres

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cinquante centimètres ou dix pieds [3] neuf pouces et de hauteur deux mètres quinze centimètres ou six pieds [3] sept pouces la ditte crêche ouvrant du midi d'une fendasse [5] en simple maçonne [4] sur le jardin et du nord d'une porte en taille et d'une fendasse [5] en simple maçonne [4] sur la cour.

Au midi de la crêche nommée ar Craou izela un courtil [6] nommé le jardin cerné de ses fossés fors en l'endroit de la ditte crêche, donnant du levant sur courtil [6] nommé liors an avalou douar dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du midi sur courtil [6] nommé liors bras dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du couchant sur chemin menant au dit courtil [6] nommé liors bras dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, lequel chemin se nomme Caron liors bras et du nord sur la crêche nommée Craou izela cy devant mentionnée, contient le dit courtil [6] sous fond deux ares vingt centiares et a sur ses édifices une souche chataigner.

Au nord nout du couchant de la cour une maison nommée an ty izela construite de simple maçonne [4] et couverte en paille ayant de long à deux longères [2] dix mètres quatre vingt centimètres ou trente trois pieds [3] trois pouces, de franc à deux pignons quatre mètres soixante centimètres ou quatorze pieds [3] deux pouces et de hauteur trois mètres ou neuf pieds [3] deux pouces, la ditte maison à une cheminée à son pignon levant dont manteau [7] en bois et corbeaux [8] en taille, elle ouvre du midi d'une porte et d'une fenêtre en

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taille sur la cour, ouvre du nord d'une porte en taille sur le courtil [6] à paille et a de plus une porte en taille à son pignon levant communiquant avec la maison nommée ty bihen cy après mentionnée.

Au pignon levant de la maison nommée an ty izela autre maison nommée an ty bihen construite de simple maçonne [4] et couverte en paille ayant de long à deux longères [2] six mètres ou dix huit pieds [3] six pouces, de franc à un pignon à son bout du levant quatre mètres soixante centimètres ou quatorze pieds [3] deux pouces et de hauteur trois mètres ou neuf pieds [3] deux pouces. La ditte maison a une cheminée à son dit pignon dont manteau [7] et corbeaux [8] en bois et elle ouvre du midi d'une porte et d'une fenêtre en taille sur la cour.

Au levant de la maison nommée ty bihen et au pignon d'icelle une crêche nommée an Craou bihen construite simple maçonne [4] et couverte en paille, ayant de long à deux longères [2] deux mètres cinquante centimètres ou sept pieds [3] huit pouces, de franc à un pignon à son bout du levant trois mètres dix centimètres ou neuf pieds [3] six pouces et de hauteur un mètre soixante centimètres ou quatre pieds [3] onze pouces, la ditte crêche ouvre du levant d'une fendasse [5] en simple maçonne [4] sur le courtil [6] à paille et du midi d'une porte aussi en simple maçonne [4] sur la cour.

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Au nord de la maison nommée ty izela, de celle nommée ty bihen et de la crêche nommée Craou bihen le courtil [6] à paille entourant l'aire et la maison nommée an ty glas, lequel courtil [6] est aussi cerné de ses fossés fors en l'endroit du courtil [6] nommé liors ar bod des dittes ty izela, ty bihen et craou bihen et fors en l'endroit, de la grange nommée ar bardy, le dit courtil [6] à paille donne du levant sur courtil [6] nommé liors ar bod cy après mentionné et champ nommé parc huela dépendant de la tebue de Monsieur Dodua, du midi sur courtil [6] nommé liors an avalou douar dépendant aussi de la tenue de Monsieur Dodua et sur la crêche nommée Craou bihen et les maisons ty bihen et ty izela, du couchant sur le placitre et la grange et du nord sur le dit placitre, contient le dit courtil [6] à paille sous fond trois ares et a sur ses édifices onze chênes et six chataigners.

Dans la partie du couchant bout du midi du courtil [6] à paille, le puits ayant neuf mètres quatre vingt six centimètres ou trente pieds cinq pouces de profondeur et de diamètre quatre vingt dix centimètres ou deux pieds [3] neuf pouces.

Sur la partie du couchant bout du nord du courtil [6] à paille une grange nommée ar bardy construite de simple maçonne [4] et couverte en paille de long à deux longères [2] sept mètres

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soixante dix centimètres ou vingt trois pieds [3] huit pouces, de franc à un pignon à son bout du nord deux mètres quatre vingt dix centimètres ou huit pieds [3] onze pouces et de hauteur deux mètres ou six pieds [3] un pouce, la ditte grangeouvrant du midi sur le courtil [6] à paille.

Au milieu du courtil [6] à paille l'aire à battre sous édifices contenant sous fond trois ares.

Au nord de l'aire une maison an ty glas construite en pierres de taille et couverte en ardoises ayant de long à deux longères [2] douze mètres vingt centimètres ou trente six pieds [3] onze pouces, de franc à deux pignons quatre mètres trente cinq centimètres ou treize pieds [3] quatre pouces et de hauteur cinq mètres ou quinze pieds [3] quatre pouces la ditte maison ouvre du midi de deux portes et deux fenêtres aussi en taille sur l'aire, à une cheminée à son pignon levant dont manteau [7] et corbeaux [8] en taille et a de plus un escalier également en taille à sa façade midi.

Au levant bout du nord du courtil [6] à paille un courtil [6] nommé liors ar hoet cerné de ses fossés fors de son bout au levant donne du levant sur courtil [6] nommé lios ar beren dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du midi sur champ nommé parc huela dépendant aussi de la tenue de Monsieur Dodua, du couchant sur le courtil [6] à paille et du nord sur partie du placitre et montagne nommée Méné bihen cy après mentionnée, contient le dit liors ar hoet sous fond treize ares ou vingt six centièmes de journal [9] et a sur ses édifices et fond sept chênes et vingt quatre chataigners.

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Au nord du courtil [6] nommé liors ar hoet une montagne nommée méné bihen ayant son fossé du nord en l'endroit du courtil [6] nommé liors mene bihen et en l'endroit de la montagne nommée méné bihen dépendants tous deux de la tenue de Monsieur Dodua, donne la ditte montagne du levant sur autre montagne nommée méné Ster, sur courtil [6] nommé liors ar Ster et montagne nommée Mené Reun cy après mentionnés, du midi sur courtil [6] nommé liors ar béren dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et sur le courtil [6] nommé liors ar hoet cy devant mentionné, du couchant sur le placitre et du nord sur courtil [6] nommé liors mené bihen et montagne nommée méné bihen dépendants de la tenue de Monsieur Dudua contient la ditte montagne sous fond soixante ares ou un journal vingt trois centièmes et sur fond et ses édifices quinze souches chêne et un chataigner.

Au levant de la montagne nommée Méné bihen un courtil [6] terre chaude [10] nommé liors ar Ster cerné de ses fossés, lequel courtil [6] donne du levant sur mémé Ster cy après mentionnée, du midi sur Méné Reun cy après mentionnée, du couchant sur Mené bihen cy devant mentionnée et du nord aussi sur partie de la dite méné bihen, contient le dit courtil [6] sous fond neuf ares trente six centièmes ou dix neuf centièmes de journal [9] et a sur ses édifices huit chataigner et huit chênes.

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Au levant du courtil [6] nommé liors ar Ster, une montagne nommée Méné Ster ayant son fossé en petite partie du couchant en l'endroit de mene bihen, donne la ditte montagne du levant sur champ nommé parc ar barnou cy après mentionné, du midi sur montagne nommée méné Reun cy après mentionnée, du couchant sur courtil [6] nommé liors ar Ster et sur montagne nommée méné bihen cy devant descubés et sur parc ar groes cy après et du nord sur champ aussi nommé parc ar groes mais dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et contient la ditte montagne sous fond quarante huit ares soixante et un centiares ou un journal [9].

Au couchant de Méné Ster un champ terre chaude [10] nommé parc ar groes cerné de ses fossés, lequel champ donne du levant sur la montagne nommée méné Ster cy devant mentionnée, du midi sur champ nommé parc ar leurguer cy après mentionnée Méné Kerveady dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et du nord sur champ nommé parc ar groes mais dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, contient le dit champ sous fond quatre vingt treize ares quatre vingt centiares ou un journal et quatre vingt douze centièmes de journal [9] et a sur ses

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3 Originaux


4 Annotations

  1. Framboy, fembroi, s.m. :débris végétaux pour fabriquer le fumier par le piétinement des bêtes ; la boue résultante était appelée le « framboy ». Le mot se disait au départ « fembroi » (latin fimarium, dérivé de fimum : fumier). Puis, par métathèse (déplace-ment du r), il est devenu « fremboi », puis « frembois ». Le lieu où se trouvait ce tas de fumier était généralement dénommé dans les actes la « cour à frambois » ou « pors à framboy ». [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  2. Longère, s.f. : mur principal d'une bâtisse. Ce terme n'avait la même signification qu'aujourd'hui, il désignait, non pas un bâtiment de forme très allongée, mais dans un bâtiment donné, le mur de façade et le mur arrière. On parlait donc de la longère de devant et de la longère de derrière. Quant à l'appentis, comme il s'appuyait contre la maison, il n'avait évidemment qu'une longère. Source : Jean Le Tallec, La vie paysanne en Bretagne sous l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6]
  3. Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808[Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 3,14 3,15 3,16 3,17 3,18 3,19 3,20 3,21]
  4. Maçonnage, s.m. : « en (simple) maçonnage » ou « simple maçonne », désigne un matériau de construction hétérogène, constitué seulement de schistes tout-venant, par opposition à la pierre de grain en granit, dite « pierre de taille » (Jean Le Tallec 1994), le terme « maçonné en brossage » désignant par contre les joints brossés autour des pierres taillés. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 4,8]
  5. Fendasse, s.f. , -asse, -ache : fente, ouverture crevasse. Source : Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2]
  6. Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 6,12 6,13 6,14 6,15 6,16 6,17 6,18 6,19 6,20 6,21 6,22 6,23 6,24 6,25 6,26 6,27 6,28 6,29 6,30 6,31 6,32]
  7. Manteau, s.m. : partie de la cheminée, et plus généralement la hotte et le chambranle, qui fait saillie dans la pièce au-dessus du foyer. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,0 7,1 7,2]
  8. Corbeau, s.m. : grosse pierre, pièce de bois ou de fer mise en saillie sur un mur et servant à supporter une poutre, une corniche ou un encorbellement. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2]
  9. Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1 9,2 9,3]
  10. Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Février 2012    Dernière modification : 14.02.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]