Vols d'habits chez René Riou à Tréodet, journaux locaux 1890-93
Un article de GrandTerrier.
| Un fait divers répétitif en avril 1890 et septembre 1893 : un voleur dérobe des chemises d'homme et des effets féminins au domicile de René Riou à Tréodet.
Autres lectures : « Jean Riou, maire (1795-1797) » ¤ « René Riou, adjoint-maire (1882-1906) » ¤ « Hervé Le Roux, maire (1882-1906) » ¤ « Les élections municipales annulées par le Conseil d'Etat, journaux finistériens 1893 » ¤ « Les chants de Marjan Mao, collectage de Dastum en 1979 » ¤ |
1 Présentation
Le premier entrefilet d'avril 1890 est écrit en langue bretonne dans le journal « Le Courrier du Finistère » [1] et relate les faits : « Enn noz euz an dek d'an unnek euz ar miz-man eue bet laret pervarzek roched euz a c'hanj Renan Riou » (Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, il a été volé quatorze chemises d'homme dans la grange de René Riou).
Ces chemises d'hommes, dont la valeur est estimée à 40 francs, appartiennent pour 8 d'entre elles au cultivateur et adjoint-maire, et les 6 autres aux domestiques de la ferme de Tréodet. Le terme "Roched", au pluriel "Rochedoù", désignant les chemises fait penser à la chanson « Ar gemenerez hag ar baron » (la couturière et le baron) de Marjan Mao : « Rochedoù lien fin, rochedoù lien tanv A zo brodet war an daouarn, war an daouarn, war an daouarn A zo brodet war an daouarn, gwriet gant neud arc’hant. » (Chemises en toile fine, des chemins en toile rare, Qui ont été brodées à la main, cousues de fil d'argent). |
Mais, du fait qu'il a plu cette nuit-là, le voleur en "boutou-koad" Le deuxième vol a lieu en septembre 1893, et cette fois ce sont des effets féminins qui sont volées à Tréodet : « deux jupes, un corset et un gilet, le tout en drap noir et d'une valeur de cent francs environ ». René déclenche une enquête et un couple de chiffonniers, tout d'abord soupçonné, est blanchi. Ces derniers « qui gagnent péniblement leur vie en faisant des corvées pour les bouchers et en ramassant des chiffons et des os » seront interrogés par la police à la sortie du « fourneau économique », lequel est une soupe populaire et service de restauration pour indigents créé en 1887 dans la ville de Quimper, rue des Douves. L'agriculteur de Tréodet, en tant que premier adjoint de la commune d'Ergué-Gabéric, partage avec le maire Hervé Le Roux la tête d'une mairie pendant le plus long mandat municipal entre 1882 et 1906 avec une étiquette de conservateur. Lors de l'annonce du mariage en 1905 de sa fille Josèphe Anne Marie il est qualifié d'« honorable adjoint au maire d'Ergué-Gabéric », et plus de 500 personnes seront invitées au repas de noces à Kerfeunteun. |
2 Ttranscriptions
Courrier du Finistère du 26.04.1890 :
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Courrier du Finistère du 15.09.1893 :
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3 Coupures
Courrier du Finistère, Union Agricole, Action Libérale | |||||
4 Annotations
- Le « Courrier du Finistère » est créé en janvier 1880 à Brest par un imprimeur Brestois, Jean-François Halégouët qui était celui de la Société anonyme de « l'Océan » qui éditait à Brest depuis 1848 le journal du même nom, et par Hippolyte Chavanon, rédacteur en chef commun des deux publications. Le but des deux organes est de concourir au rétablissement de la monarchie. Le Courrier du Finistère est, de 1880 à 1944, un journal hebdomadaire d'informations générales de la droite légitimiste alliée à l'Église catholique romaine jusqu'au ralliement de celle-ci à la République. Il est resté ensuite le principal organe de presse catholique du département, en ayant atteint un tirage remarquable de 30 000 exemplaires en 1926. Rédigé principalement en français, il fait une place remarquable à la langue bretonne, qui est, alors, pour certains ruraux, la seule langue lisible, grâce à l'enseignement du catéchisme. Ayant continué de paraître pendant l'Occupation allemande (1940-1944), Le Courrier du Finistère fait l'objet d'une interdiction de parution. Pour lui faire suite, le diocèse de Quimper a suscité la création d'un hebdomadaire au contenu unique, mais sous deux titres, le Courrier du Léon et le Progrès de Cornouaille. [Ref.↑]
- Boutoukoad, botoù-koad, pl. : littéralement « chaussures de bois » selon la définition française. Le mot boutoù a été traduit localement en « sabots » alors que le terme « chaussures ou souliers » s’imposait. L’hypothèse de la traduction maladroite paraît d’autant plus évidente qu’il ne viendrait à personne l’idée de traduire boutoù-ler par « sabots de cuir » (Hervé Lossec). [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : Novembre 2013 Dernière modification : 7.07.2020 Avancement : [Fignolé] |