Transcription de Norbert Bernard :
Texte complet : Déguignet - Mythes.pdf
- Cahier n° 27 : il dit à ses invités qu’il donnerait ce coffre ...
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Avant-propos de Norbert Bernard
Avertissement sur la présente édition
Le travail d’annotation de la présente édition a été beaucoup plus complexe que celui des
précédents écrits de l’auteur que nous avons publiés. Les Mémoires d’un paysan bas-breton et surtout
le texte intégral des mémoires, Histoire de ma vie, ont surtout demandé un travail de recherche
historique pour se replacer dans le contexte du XIX
e tant du point de vue des événements que des
mentalités. La Vie de Jésus [2] fut également plus facile à appréhender car l’essentiel du travail
s’effectuait par la comparaison du texte de la Bible et des textes écrits autour de la Bible.
Ici la recherche fut un peu plus complexe. Il eut fallu que nous disposions de l’ouvrage
d’Andrew Lang [3] qui déclencha cette rédaction de la part de Jean-Marie Déguignet. Il apparaîtra en
effet au lecteur que Déguignet suit semble-t-il pas à pas les propos de cet auteur, pour mieux les
contredire, ce qui laisse supposer qu’il a tenté de consulter les mêmes sources.
La question des sources est en effet un problème majeur car plusieurs mythologie n’ont pas un
corpus constitué « canoniquement » mais de nombreuses variantes. Nous ne savons pas toujours
sur quelles sources s’est appuyé Jean-Marie Déguignet. Il s’agit parfois de sources de seconde
main, telles que le Shasta-bad tel qu’il avait été rapporté par Voltaire [4] .
Cette question des sources est aggravée par deux difficultés. Premièrement, le fait que nous ne
sachions pas à quelle « bibliothèque » avait accès Jean-Marie Déguignet. D’autant que lui-même
nous induit en erreur en prétendant dans ses mémoires n’avoir pu sérieusement fréquenter la
bibliothèque municipale de Quimper [5] . Au contraire nos recherches ont prouvé que certains
auteurs ouvrages qu’il cite ici (Paul Lucas et dom Thierry Ruinart) ou dans ses mémoires
(Loizillon) y furent probablement consultés. Deuxièmement l’excellente mémoire de Déguignet
n’interdit pas qu’il se remémore des passages lus bien des années avant qu’il écrivit.
Enfin un problème de compétences s’est posé dans ce travail qui nécessitait d’accumuler une
formation en histoire, en théologie, en mythologie, en littérature, en langues (dont le grec et le
latin). Nous fûmes donc parfois en défaut sur certains points.
La présente édition ne prétend pas être complète mais être un outil de travail que nous avons
tenté au mieux de défricher le terrain afin que les chercheurs qui souhaiteront l’utiliser aient une
compréhension globale du texte et des bases pour approfondir certains point. Dans la même
optique nous avons tenu à conserver les « fautes » dans les citations en langues étrangères car
nous ne sommes pas absolument certains de notre lecture - proposée, elle, en note - et nous
restituons la graphie de l’auteur pour permettre de reprendre ces traductions.
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Extraits
(page 2)
Ah ! C’est ici que nous allons avoir du bec'h [6] comme on dit en breton, c’est-à-dire de la
rude besogne. J’ai dit dans mon précédent cahier que, ennuyé et écœuré par les comédies de nos
gouvernants temporels et spirituels, j’allais traiter de la mythologie pour répondre aux auteurs de
ce grand volume qu’on vient de me prêter.
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(page 75)
J’admire ces messieurs « intellectuels » qui voudraient rassembler autour d’eux les « manuels »
pour faire triompher la raison, la vérité et la justice. Je suis de cœur avec eux et je voudrais les
aider dans cette tâche humanitaire.
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(page 77)
Il faudrait que Thésée et Hercule viennent encore étrangler tous ces fauves et nettoyer
leurs écuries.
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(page 28)
Le livre [1] dont j’ai parlé plus haut, trouvé et traduit en partie par deux savants anglais, Sirs Holwel et Dow, il y a cent cinquante ans dans l’Inde ; là, il aurait trouvé un autre mythe des aryens, le plus beau sans doute qu’on ait jamais vu ou entendu.
Ce livre appelé Shastabad, écrit il y a plus de cinq mille ans dans la langue sacrée des vieux Brahmanes, le sanscrit, était la Bible, la Genèse des vieux aryens.
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(page 29)
ces dogmes et ces cultes sont encore à peu près semblables chez les Bouddhistes et chez les Chrétiens actuels, sauf que les prêtres de Bouddha ont plus de charité et d’humanité que les fripons ministres du bandit galiléen.
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(page 41)
Je trouve que ces sauvages ont parfaitement raison de respecter et d’adorer même ces arbres, ces rochers, ces sources, ces fontaines, ces animaux de toutes espèces sans lesquels ils savent bien qu’ils n’auraient pu vivre.
Ces animaux surtout qui ont été leurs nourriciers et leurs habilleurs de tout temps, qui contrairement à ces dieux sauvages, inventés par les sauvages tyrans, prêtres, charlatans, fripons, imposteurs pour persécuter et dévorer les hommes, fournissent à ceux-ci de nombreux agréments durant leur vie et à la mort, ils leur laissent leur sang et leur chair pour se nourrir et leurs peaux pour s’habiller.
Aussi les Aryens de l’Inde faisaient descendre leurs dieux, les bons, d’une vache, la meilleure de toutes les bêtes ; celle qui a rendu et rend toujours les plus grands services à l’humanité.
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