Blog 29.04.2023
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Dévotion, dons et miracle
29.04.2023 - Un journal paroissial de la période 1862 à 1870 conservé aux Archives Diocésaines (2P51/1) et rédigé par le recteur Guillaume Jézéquel.
Le journal démarre par l'année de l'installation du recteur desservant et énumère entre autres toutes les acquisitions d'objets de culte pendant son ministère pour s'achever en 1870, soit 8 ans avant son départ de la paroisse. Ces objets religieux sont : une croix de procession et de pardon, des ornements noir et blanc pour les enterrements, une bannière de procession, un ciboire
[1]
, un pavillon de ciboire[2]
,, une conapée[3]
, une vierge et son piédestal, un harmonium à Kerdévot, un autel neuf à St-Guénolé ...Les prix des achats et des travaux sont consciencieusement notés, ainsi que tous les noms des donateurs et des donatrices. Notamment pour le réfection de lambris et des peintures de l'église du bourg en 1869-70 : « Les paroissiens voyant que les réparations leur plaisaient ont voulu contribuer à les payer. »
On constate d'ailleurs que les femmes sont plus nombreuses et généreuses que les hommes. Parmi les noms cités dans les 4 longues listes de bienfaiteurs on notera :
•L'implication de l'usine papetière d'Odet : Mademoiselle Le Marié, fille du fondateur et religieuse, donne en 1864 et 1869, Le Marié et Bolloré s'associent en 1869 pour un don important, Mme Bolloré René en 1864, la belle famille de Pontois associée à Le Marié, et 4 autres familles dites « du moulin à papier ».
•Le nom du recteur Jézéquel et du vicaire Emily apparaissent aussi comme donateurs individuels.
•Le maire Joseph Le Roux de Lezouanac'h donne aussi, ainsi que Jean-Marie Nédélec, figure de Lezergué, et le futur maire Hervé Le Roux du Mélennec.
Mais l'évènement le plus marquant pour le recteur est la lettre envoyée à l'Evêché en 1867 pour demander une officialisation de miracle au Grand pardon de Kerdévot en 1849 : la guérison subite et extraordinaire d'une fillette muette depuis 4 ans.
Le déroulé de l'histoire est le suivant :
•Marie-Anne Jaouen, une fillette d'un village d'Edern restée muette suite à une maladie pendant 4 ans, vient à cheval avec ses parents au pardon de Kerdévot.
•Le père fait la promesse d'offrir à la chapelle le prix de vente du cheval si sa fille y retrouve la parole.
•Au second son des Vêpres, le père, voyant que sa fille ne recouvre pas la parole, lui dit qu'il était temps de partir, et alors l'enfant répond alors qu'ils étaient encore dans les temps.
•Le recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric, monte en chaire après vêpres et raconte ce qui vient de se passer, et sa guérison est confirmée dans les mois et années qui suivent.
•18 ans après, le vicaire de Briec fait son enquête et prend sa plume pour signaler le miracle. Mais a priori Marie-Anne Jaouen n'a pas été béatifiée pour autant !
Si l'on en croit également l'ancien cantique de Kerdévot, rédigé en breton en 1712, les bienfaits de Notre-Dame de Kerdévot ont été nombreux, notamment de ramener à la vie les noyés ou les morts à la guerre, de guérir les malades de tous les maux, de retrouver les objets volés, d'assister juridiquement, d'aider les mères, de bien sûr de redonner la parole aux muets : « Dre ho craç, Guerc'hes santel, en deus bet or prezec » (strophe 39, "Par votre grâce, Vierge Sainte, elle a retrouvé l'élocution").
En savoir plus : « Journal paroissial du recteur Guillaume Jézéquel, 1862-1870 », « 1849 - Une guérison subite et extraordinaire au grand pardon de Kerdévot »