Les légendes du Stangala par Louis Le Guennec, Dépèche & Quimper-Cornouaille 1929-34
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- | Les trois légendes principales sont celles du saut de sant Alar, de la fontaine miraculeuse et du griffon. | + | Les trois légendes préférées de Louis Le Guennec sont celles du saut de saint Alar poursuivi par des mécréants, de la fontaine à l'eau transformée en vin et du jeune homme vainqueur héroïque du griffon. |
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+ | Ces 3 histoires : contes et légendes du grand-Ergué ... | ||
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+ | La fontaine : en fait Creac'h Ergué. | ||
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+ | La version longue de l'histoire du griffon ... | ||
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+ | [[Image:CLGE03.jpg|400px|center|thumb|Le saut de sant Alar, croquis de Laurent Quevilly]] | ||
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En amont de la ville, le site du Stangala vaut bien aussi d'être connu, visité, admiré, en dépit des difficultés d'accès qui, aux yeux de beaucoup de personnes, en font une sorte de domaine interdit, de paradis dont on rêve en se résignant à n'y jamais mettre le pied. À une époque où les gens, gâtés par d'extrêmes facilités de transport, ont perdu l'habitude des longues marches si saines et si réconfortantes, au point de jeter les hauts cris dès qu'on leur propose d'arpenter une douzaine de kilomètres, la visite du Stangala est considérée comme une sorte de prouesse sportive, demeure le privilège de quelques intrépides <i>pedestrians</i>, amoureux de la nature vierge, pêcheurs à la ligne, ramasseurs de moules perlières, tranquilles promeneurs qui s'y réfugient, loin des routes cimentées de goudron et de leurs relents d'essence brûlée. | En amont de la ville, le site du Stangala vaut bien aussi d'être connu, visité, admiré, en dépit des difficultés d'accès qui, aux yeux de beaucoup de personnes, en font une sorte de domaine interdit, de paradis dont on rêve en se résignant à n'y jamais mettre le pied. À une époque où les gens, gâtés par d'extrêmes facilités de transport, ont perdu l'habitude des longues marches si saines et si réconfortantes, au point de jeter les hauts cris dès qu'on leur propose d'arpenter une douzaine de kilomètres, la visite du Stangala est considérée comme une sorte de prouesse sportive, demeure le privilège de quelques intrépides <i>pedestrians</i>, amoureux de la nature vierge, pêcheurs à la ligne, ramasseurs de moules perlières, tranquilles promeneurs qui s'y réfugient, loin des routes cimentées de goudron et de leurs relents d'essence brûlée. | ||
- | <spoiler id="992" text="Qu'est-ce que le Stangala ? ...">Qu'est-ce que le Stangala ?</spoiler> | + | <spoiler id="992" text="Qu'est-ce que le Stangala ? ...">Qu'est-ce que le Stangala ? - Tout simplement le plus curieux, le plus extraordinaire de tous les paysages « terriens » de la Basse-Cornouaille. L'Odet, échappé des monts de Laz, a d'abord roulé ses ondes fraîches à travers de mollens ondulations de coteaux, des terroirs bocagers, de longues prairies. Puis, à trois lieues de Quimper, brusquement, il se taille un fossé étroit et profond et vient décrire, autour de l'altière falaise du Griffonnez, un surprenant « virage en épingles à cheveux » creusant ainsi, au milieu des riants terroirs d'Ergué-Gabéric et de Kerfeunteun, un ravin sauvage et sinueux encadré de taillis, de rochers, de landes mélancoliques. |
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+ | De la terrasse naturelle du Griffonez, le coup d’œil est d'une ampleur, d'une beauté saisissantes. À cent mètres au-dessous de vous, parmi les blocs, l'eau rapide précipite sa course en bouillonnant. La vallée sinue entre des versants abruptes, d'âpres mamelons, des collines que les saisons revêtent tour à tour d'un rutilant manteau d'or fleuri ou d'une toison fauve nuancée des tons bronzés, rougis ou cuivrés les plus somptueux. Au loin émergent les flèches de la cathédrale, et tout à l'entour, l'agreste Cornouaille du Sud développe les courbes lentes de ses horizons qui se reculent en plans successifs, de plus en plus vaporeux, jusqu'au ras du ciel, festonné d'une frise de montagnettes bleues comme la mer. | ||
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+ | Ce n'est là qu'une sommaire vision d'ensemble. Mais que de détails, de coins charmants et pittoresques dans ce vallon qui, de Tréouzon au moulin de Penhoat, mesure plus de trois kilomètres et se divise, pour les gens avertis, en Grand et en Petit-Stangala ! La pointe vertigineuse de Griffonez domine le premier de son échine taillée en coutre de charrue, tout hérissée de buis et de houx arborescents, d'où l'on dégringole, par le plus imprévu des sentiers casse-cou, au moulin du Poul, qui tombe en ruines, près de sa passerelle modernisée. | ||
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+ | Le Petit-Stangala, d'aspect moins farouche, a pour attraits principaux sa « Roche du Corbeau » et son « Rocher du Chasseur », blocs gigantesques demeurés en suspens sur l'abime, ses sentiers courant sous l'abri des feuillages ou en bordures de la rivière, dans la rumeur berceuse de l'eau murmurante et du frisson des feuilles au passage du vent. Le poète Adolphe Paban préférait ce décor aux lignes adoucies et l'a chanté fort joliment dans ses <i>Roses de Kerné</i>. Quoi qu'il en soit, l'un et l'autre Stangala ont leurs charmes, et le mieux est encore de tout apprécier, de tout admirer en bloc, après avoir cheminé dans un enchantement presque continuel, d'amont en aval ou d'aval en amont, au gré des chemins et de sa fantaisie. | ||
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Bien entendu - nous ne sommes pas pour rien en Bretagne - la légende a plongé ses racines séculaires dans les interstices de ces rochers, au flanc de ces solitaires collines. | Bien entendu - nous ne sommes pas pour rien en Bretagne - la légende a plongé ses racines séculaires dans les interstices de ces rochers, au flanc de ces solitaires collines. | ||
Version du 27 octobre ~ here 2017 à 22:27
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Les textes du mémorialiste Louis Le Guennec Autres lectures : « DEGUIGNET François-Marie et LE GUENNEC Louis - Contes et légendes du Grand-Ergué » ¤ « OGÈS Louis - Les mémoires d'un paysan bas-breton en 5 épisodes » ¤ « OGÈS Louis - Contes et Légendes populaires recueillis par F.-M. Déguignet » ¤ « Fontaine de saint Alar à Creac'h Ergué » ¤ « OGÈS Louis - Contes et Légendes populaires recueillis par F.-M. Déguignet » ¤ « DOUGUET Jean-François - Le Stangala » ¤ « Sant Alar (5e siècle) » ¤ « Stangala » ¤ « Balade du chanoine Abgrall au Stangala * » ¤ « Le site naturel protégé du Stangala » ¤ « Découverte de la grotte des curés dite "Toul ar veleien" à la pointe de Beg-a-grip » ¤ |
1 Présentation
Les trois légendes préférées de Louis Le Guennec sont celles du saut de saint Alar poursuivi par des mécréants, de la fontaine à l'eau transformée en vin et du jeune homme vainqueur héroïque du griffon. Ces 3 histoires : contes et légendes du grand-Ergué ... La fontaine : en fait Creac'h Ergué. La version longue de l'histoire du griffon ... |
2 Transcriptions
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Trois légendes, juillet-août 1934
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Version longue du griffon, août 1929
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3 Références
Différentes éditions | |||||
4 Annotations
- Louis Le Guennec (1878-1935), originaire de Morlaix, a été bibliothécaire de la ville de Quimper. Il a accumulé une très riche documentation sur le Finistère et de multiples croquis réalisés lors de ses balades d'archéologue et de mémorialiste. Dès 1902, il adhère à la Société archéologique du Finistère ; il écrivit de nombreux articles pour le bulletin de cette société, ainsi que de nombreux comptes-rendus dans le journal La Dépêche de Brest. [Ref.↑]
- La Dépêche de Brest est lancée le 18 novembre 1886 avec des moyens très limités et succède à l’Union Républicaine du Finistère créée 10 ans plus tôt. Quotidien, il sera même biquotidien durant des périodes d’actualité forte, comme lors de la première guerre mondiale, avec une édition du matin et une édition du soir. Installé rue Jean Macé à Brest (à l’époque rue de la rampe), à l’emplacement des locaux actuels du Télégramme, La Dépêche de Brest poursuivit son évolution jusqu’au 17 août 1944. Ce jour là, en application de la nouvelle réglementation de la Libération, les biens de la Dépêche furent mis sous séquestre. L’ensemble du matériel est alors loué au Télégramme, nouveau titre autorisé par le Comité régional de l’information. [Ref.↑]
- L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]
- Les sous-titres en bleu correspondent aux noms des trois légendes qui ont été publiées en 1984 dans le recueil « Contes et légendes du Grand-Ergué ». [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : Octobre 2017 Dernière modification : 27.10.2017 Avancement : [Développé] |