Inventaire gabéricois des pierres de granit pour bailles à buée
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Les premières eaux pouvaient resservir pour la tournée de lessive suivante, mais ce mélange de cendre servait ensuite d'engrais potassique appelé « <i>ar cloag</i> » et était très recherché par les maraîchers. | Les premières eaux pouvaient resservir pour la tournée de lessive suivante, mais ce mélange de cendre servait ensuite d'engrais potassique appelé « <i>ar cloag</i> » et était très recherché par les maraîchers. | ||
- | Sur Ergué-Gabéric les pierres les mieux conservées sont celles de Balanou et Pennervan, cette dernière ayant déjà repérée et documentée en 1973 par un journaliste du Télégramme et en 1994-95 par l'archéologue P.R. Giot <ref name="PR-Giot">{{PR-Giot}}</ref> et le docteur A. Kervarec. Elles présentent quatre rigoles perpendiculaires sous la forme d'une croix, et mesurent 93 cm (Balanou) à 1 m (Pennervan) de circonférence, 1 m 10 au bout du déversoir, et 20 cm d'épaisseur. | + | Sur Ergué-Gabéric les pierres les mieux conservées sont celles de Balanou et Pennervan, cette dernière ayant déjà repérée et documentée en 1973 par un journaliste du Télégramme et en 1994-95 par l'archéologue P.R. Giot <ref name="PR-Giot">{{PR-Giot}}</ref> et le docteur André Kervarec. Elles présentent quatre rigoles perpendiculaires sous la forme d'une croix, et mesurent 93 cm (Balanou) à 1 m (Pennervan) de circonférence, 1 m 10 au bout du déversoir, et 20 à 40 cm d'épaisseur. |
Madame Billon de Balanoù se souvient : « <i>Dans le temps on mettait les draps et les chemises dans une sorte de lessiveuse avec de la cendre et on faisait la grande lessive trois à quatre fois dans l'année. Le grand-père avait trois douzaines de chemises, et donc ça suffisait. La pierre était surélevée, et par l'écoulement on récupérait l'eau de lavage qui servait à faire plusieurs tournées.</i> » | Madame Billon de Balanoù se souvient : « <i>Dans le temps on mettait les draps et les chemises dans une sorte de lessiveuse avec de la cendre et on faisait la grande lessive trois à quatre fois dans l'année. Le grand-père avait trois douzaines de chemises, et donc ça suffisait. La pierre était surélevée, et par l'écoulement on récupérait l'eau de lavage qui servait à faire plusieurs tournées.</i> » |
Version du 20 novembre ~ miz du 2022 à 08:45
| Ces pierres de moins d'un mètre de circonférence avaient aux 19e et début 20e, et peut-être bien avant, un usage particulier : servir de support et de récupération d'eau pour les bailles à laver le linge.
On trouva ci-dessous quelques explications, témoignages et bien sûr les photographies de ces pierres signalées, les dernières inventoriées étant celles de Kerdilès, Kergoan et Balanoù (2018), Lezergué (2021) et Pennarun (2022). Toutes les informations et autres trouvailles éventuelles seront les bienvenues pour compléter cet inventaire patrimonial. Autres lectures : « Patrimoine rural et utilitaire » ¤ « GIOT Pierre-Roland - Machines à laver, pressoirs à cidre ou pierres gravées ? » ¤ « Une pierre insolite, Le Télégramme 1973 » ¤ « KERVAREC André - L'ancêtre de la machine à laver » ¤ |
Présentation
Les premières pierres à laver, différentes des maies de pressoir bien plus larges, ont été signalées dans les années 1970-90 dans les journaux locaux et magazines d'archéologie, et un mystère plane encore car le nombre de ces pierres trouvées sur le territoire gabéricois est important : à ce jour neuf ont été exhumées. Le principe de leur fonctionnement était le suivant :
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Les premières eaux pouvaient resservir pour la tournée de lessive suivante, mais ce mélange de cendre servait ensuite d'engrais potassique appelé « ar cloag » et était très recherché par les maraîchers. Sur Ergué-Gabéric les pierres les mieux conservées sont celles de Balanou et Pennervan, cette dernière ayant déjà repérée et documentée en 1973 par un journaliste du Télégramme et en 1994-95 par l'archéologue P.R. Giot Madame Billon de Balanoù se souvient : « Dans le temps on mettait les draps et les chemises dans une sorte de lessiveuse avec de la cendre et on faisait la grande lessive trois à quatre fois dans l'année. Le grand-père avait trois douzaines de chemises, et donc ça suffisait. La pierre était surélevée, et par l'écoulement on récupérait l'eau de lavage qui servait à faire plusieurs tournées. » Mais la buée ... tous les jours ... placées à l'intérieur, dans les arrière-cuisines (buanderies) ... Relevé des "baillots" et des "futs" ... |
Les pierres gabéricoises
Par ordre alphabétique de leurs lieux-dits de rattachement, voici les pierres repérées au cours de ses dernières années. Au-delà des années 2008-2022 où elles ont été photographiées, certaines ont été déplacées et ne sont plus visibles en 2022. Un appel est lancé à toutes indications de nouvelles pierres de buée dans le cadre d'une sorte d'enquête archéologique de notre patrimoine rural et utilitaire.
BALANOÙ Dans le jardin de Balanoù, pierre de 93cm x 20cm, déversoir de 17cm, rigole intérieure en croix.
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BOHARS Dans l'arrière-cour de Bohars, pierre de 1m x 20cm, quatre rigoles partant de l'arrière du socle vers le déversoir.
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KERDILÈS Dans un jardin d'agrément de Kerdilès, pierre de 1 m x 20 cm. déversoir de 15 cm, rigole intérieure en croix. Cette pierre était auparavant à gauche du chemin d'entrée de la ferme des Signour.
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KERGOAN Devant les bâtiments agricoles de Kergoan, pierre de 1 m 04 x 20 cm. déversoir ébréché, rigole intérieure en croix.
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GARSALEC Près d'un appentis de Garsalec et aujourd'hui disparue, pierre ébréchée, 8 rigoles en étoile et une circulaire extérieure. Cette pierre a été déplacée et peut être détruite car elle n'est plus visible en 2022.
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LEZERGUÉ Une pierre trouvée dans les ruines du manoir de Lezergué, et déplacée dans le hangar voisin.
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PENNARUN Une très belle pierre d'épaisseur conséquente et toujours placée en opposition opérationnelle dans l'arrière-cuisine avec évacuation des eaux usées à l'extérieur.
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PENNERVAN Dans le jardin de Pennervan, pierre de 1m x 20cm, déversoir de 10cm, rigole intérieure en croix.
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Pierre rustique et sans rigole intérieure centrale au pignon ouest de la maison de la ferme principale de Squividan exploitée dans les années 1980 par les Poher. Disparue en 2022.
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Les études de 1973, 1994 et 1995
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Annotations
- Chidouarn, sf, : bretonnisme francisé en chidourne, chaudron, grosse marmite, « kerc'hat dour g' ur chidouarn » (quérir de l'eau au chaudron), « lak ar chidourenn war an tan » (mets le chaudron sur le feu). Source : Favereau. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]
- Pierre-Roland Giot (1919-2002) est un préhistorien français, considéré comme le créateur de l'archéologie armoricaine moderne. [Ref.↑]
Thème de l'article : Richesses patrimoniales Date de création : Juin 2009 Dernière modification : 20.11.2022 Avancement : [Développé] |