1776 - Escroquerie du franc-maçon Jean-Corentin Bréhier, une affaire sous Louis XVI
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- | |width=55% valign=top {{jtfy}}|__NUMBERHEADINGS____NOTOC__<i>Une affaire qui fit beaucoup de bruit à l'époque : un franc-maçon accusé d'escroquerie, un évêque de Cornouaille <ref name="ConendeSaintLuc">{{PR-ConendeSaintLuc}}</ref> qui dénonce une association tendant « au déisme et au libertinage », deux loges locales qui se battent pour obtenir la protection du Grand Orient, un tribunal au président franc-maçon qui s'insurge comme l'évêque, une escalade auprès des instances nationales du clergé d'une part et du ministre garde des sceaux d'autre part.</i> | + | |width=55% valign=top {{jtfy}}|__NUMBERHEADINGS____NOTOC__<i>Une affaire qui fit beaucoup de bruit à l'époque : un franc-maçon accusé d'escroquerie, un évêque de Cornouaille <ref name="ConendeSaintLuc">{{PR-ConendeSaintLuc}}</ref> qui dénonce une association tendant « au déisme et au libertinage », deux loges locales qui se battent pour obtenir la protection du Grand Orient, un tribunal-présidial local sous la coupe franc-maçonne s'insurgeant comme l'évêque, une escalade auprès des instances nationales du clergé d'une part et du ministre garde des sceaux et même du Roi d'autre part.</i> |
- | Cet affaire a été évoquée par la grande enquête de Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron sur les francs-maçons de Quimper, parue dans les bulletins 2010 et 2011 de la Société Archéologique du Finistère, et par un article « <i>Une affaire maçonnique sous Louis XVI</i> » de Pierre Chevallier dans la Revue d'histoire moderne et contemporaine de septembre 1955. | + | Cette affaire a été évoquée par la grande enquête de Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron sur les francs-maçons de Quimper, parue dans les bulletins 2010 et 2011 de la Société Archéologique du Finistère, et par un article « <i>Une affaire maçonnique sous Louis XVI</i> » de Pierre Chevallier dans la Revue d'histoire moderne et contemporaine de septembre 1955. |
La collecte des documents des Archives Nationales et de la Bibliothèque Nationales de France (cf. transcriptions ci-dessus) est l'occasion de comprendre les rôles respectifs des acteurs francs-maçons impliqués de la famille Bréhier, dont François-Salomon qui fut maire de la commune d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812. | La collecte des documents des Archives Nationales et de la Bibliothèque Nationales de France (cf. transcriptions ci-dessus) est l'occasion de comprendre les rôles respectifs des acteurs francs-maçons impliqués de la famille Bréhier, dont François-Salomon qui fut maire de la commune d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812. | ||
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[[Image:SceauHeureuseMaconne.jpg|right|200px]]<center><small>Sceau officiel de la Loge « L'heureuse maçonne à l'orient de Quimper »</small></center> | [[Image:SceauHeureuseMaconne.jpg|right|200px]]<center><small>Sceau officiel de la Loge « L'heureuse maçonne à l'orient de Quimper »</small></center> | ||
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- | Autres lectures : {{Tpg|LE GALL Bruno & PÉRON Jean-Paul - La franc-maçonnerie à Quimper}}[http://grandterrier.net/wiki/images/4/45/AffaireMaconniquePierreChevallier.pdf Article de Pierre Chevallier] <b>¤</b> {{Tpg|François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon}}{{Tpg|Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen}}{{Tpg|Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle}} | + | Autres lectures : {{Tpg|LE GALL Bruno & PÉRON Jean-Paul - La franc-maçonnerie à Quimper}}[http://grandterrier.net/wiki/images/4/45/AffaireMaconniquePierreChevallier.pdf Une affaire maçonnique sous Louis XVI par Pierre Chevallier] <b>¤</b> {{Tpg|François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon}}{{Tpg|Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen}}{{Tpg|Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle}} |
==Présentation== | ==Présentation== | ||
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Aux archives départementales d'Ile-et-Vilaine et du Finistère, les compte-rendus du Présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper et du Parlement de Bretagne mentionnent bien qu'un frère Bréhier de la loge « <i>L'heureuse maçonne</i> » de Quimper est accusé d'escroquerie liée à son activité de franc-maçon, mais ne précisent ni son prénom, ni son état-civil. | Aux archives départementales d'Ile-et-Vilaine et du Finistère, les compte-rendus du Présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper et du Parlement de Bretagne mentionnent bien qu'un frère Bréhier de la loge « <i>L'heureuse maçonne</i> » de Quimper est accusé d'escroquerie liée à son activité de franc-maçon, mais ne précisent ni son prénom, ni son état-civil. | ||
- | Il en est de même pour les documents conservés aux Archives Nationales et au département des Manuscrits à la BnF, mais en y regardant de plus près on croit pouvoir identifier qui a fait quoi. | + | Il en est de même pour les documents conservés aux Archives Nationales et au département des Manuscrits de la BnF, mais en y regardant de plus près on croit pouvoir identifier qui a fait quoi. |
C'est bien de la loge « <i>L'heureuse maçonne</i> » de Quimper que le scandale a éclaté : « <i>un membre de cette même loge vient d'abuser de la maçonnerie pour faire de fausses lettres de change qu'il tiroit sur le Grand Orient au profit de paysans grossiers et crédules qui lui donnoient une somme modique pour en obtenir une plus considérable dans un tems limité</i> » | C'est bien de la loge « <i>L'heureuse maçonne</i> » de Quimper que le scandale a éclaté : « <i>un membre de cette même loge vient d'abuser de la maçonnerie pour faire de fausses lettres de change qu'il tiroit sur le Grand Orient au profit de paysans grossiers et crédules qui lui donnoient une somme modique pour en obtenir une plus considérable dans un tems limité</i> » | ||
- | Cette affaire n'échappe pas à l'évêque Toussaint Conen de Saint-Luc <ref name="ConendeSaintLuc">{{PR-ConendeSaintLuc}}</ref> qui, lors de deux missions ou prédications <ref name="Mission">{{K-Mission}}</ref>, l'une en langue bretonne, l'autre en française, organisées le 6 juin 1776 dans la cathédrale de Quimper, dénonce les déviances d'une « <i>certaine association qui contre l'intention, sans doute, de ceux qui s'y sont enrôlés, ne tend à rien moins qu'à conduire au déisme et au libertinage</i> ». | + | [[Image:Mgr Toussaint Conen de Saint-Luc.jpg|left|150px]]Cette affaire n'échappe pas à l'évêque Toussaint Conen de Saint-Luc <ref name="ConendeSaintLuc">{{PR-ConendeSaintLuc}}</ref> qui, lors de deux missions ou prédications <ref name="Mission">{{K-Mission}}</ref>, l'une en langue bretonne, l'autre en française, organisées le 6 juin 1776 dans la cathédrale de Quimper, dénonce les déviances d'une « <i>certaine association qui contre l'intention, sans doute, de ceux qui s'y sont enrôlés, ne tend à rien moins qu'à conduire au déisme et au libertinage</i> ». |
Et il précise les agissements d'un « <i>particulier franc maçon qui a effectivement surpris la douce foi des hommes simples en leur faisant payer des sommes considérables pour les aggréger à la franc maçonnerie, quoique nous ne l'ayons désigné en aucune manière, ne le connaissant pas même de nom et quoique le procureur du Roy eut pleine connoissance des manœuvres de ce jeune homme, qu'il eut vu les billets qu'il avoit donné et qu'il eut cherché à le faire évader.</i> » | Et il précise les agissements d'un « <i>particulier franc maçon qui a effectivement surpris la douce foi des hommes simples en leur faisant payer des sommes considérables pour les aggréger à la franc maçonnerie, quoique nous ne l'ayons désigné en aucune manière, ne le connaissant pas même de nom et quoique le procureur du Roy eut pleine connoissance des manœuvres de ce jeune homme, qu'il eut vu les billets qu'il avoit donné et qu'il eut cherché à le faire évader.</i> » | ||
- | Identification de Jean-Corentin, « <i>jeune homme</i> » comme précise l'évêque, à savoir 29 ans à l'époque ... | + | Il n'y qu'un seul Bréhier identifié à la loge de l'Heureuse Maçonne : en 1774 Jean-Corentin, maitre en chirurgie, apparaît dans les tableaux des membres avec la fonction de « <i>thuileur</i> » <ref name="Tuileur">{{K-Tuileur}}</ref>, et le titre de « <i>souverain prince de rose croix</i> », né à Quimper le 20 juillet 1747. C'est bien un « <i>jeune homme</i> » comme précise l'évêque, à savoir 29 ans à l'époque, qui a utilisé son rang de garant du secret de la loge pour soutirer de l'argent à des tiers crédules. |
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+ | Le procureur du Roi et le tribunal présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper vont demander qu'une procédure criminelle soit ouverte, mais cela sous forme d'un procès à charge contre l'évêque accusé d'avoir profité d'un fait divers pour lancer publiquement une violente opprobre morale contre l'intégralité des francs-maçons de la ville. Il faut dire que « <i>plusieurs (d'entre eux) sont les principaux membres du présidial</i> ». | ||
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+ | En fait, depuis 1774 et même avant, Quimper connait une lutte implacable entre deux loges concurrentes : L'Heureuse Maçonne et la Parfaite Union. Avant l'affaire Bréhier, d'autres malversations sont constatées au sein de l'Heureuse Maçonne : « <i>dernièrement un de leurs membres venoit de commettre un vol avec effraction, on instruit actuellement sa procédure en crime, heureusement il a pris la fuite</i> ». Mais l'affaire Bréhier va accélérer les choses, et fin 1776 la loge de L'heureuse maçonne est interdite par les instances du Grand-Orient qui par contre officialisent la constitution de la Parfaite Union. | ||
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<center><small>Sceaux de la Loge « La parfaite union », version simplifiée à droite</small></center> | <center><small>Sceaux de la Loge « La parfaite union », version simplifiée à droite</small></center> | ||
+ | L’évêque est dans un premier temps muté à l'évêché de Saint Flour. Puis, après moultes réclamations, la procédure contre lui est arrêtée et il est rétabli et confirmé comme évêque de Quimper où il décédera en 1790. Mais en 1776 il a droit de la part du secrétaire de la Maison du Roi à une remontrance royale : « <i>Sa Majesté a également jugé qu'en usant d'un peu plus de ménagement, votre zèle n'en eût peut-être que mieux atteint le but que vous vous proposiez sans sous exposer aux suittes désagréables que vous venez d'éprouver.</i> » | ||
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+ | A partir de 1773 on trouve des Bréhier dans les tableaux des membres de la loge « La Parfaite Union », mais ceux-ci ne peuvent pas avoir des liens avec celui qui, depuis la loge concurrente, a entaché la réputation maçonne. Cela exclut donc Jean-Corentin, son père Gilles et ses autres frères. En effet la haine est telle que le correspondant de la Parfaite Union parle de « <i>fripon</i> » et de « <i>membres perdus, banqueroutiers et autre qui se trouve aujourd'huy sous le coup de la procédure criminelle et qui ne sauroit éviter une peine effective et diffamante</i> ». | ||
- | Le procureur du Roi et le tribunal présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper vont demander qu'une procédure criminelle soit ouverte, mais cela sous forme d'un procès à charge contre l'évêque accusé d'avoir profité d'un fait d'hiver pour lancer publiquement une violente opprobre morale contre l'intégralité des francs-maçons de la ville. Il faut dire que « <i>plusieurs (d'entre eux) sont les principaux membres du présidial </i> ». | + | En fait le premier Bréhier qui apparaît dans la Parfaite Union est Claude, frère cadet de Gilles et également négociant. Il est qualifié de « <i>jeune</i> », tient d'abord la fonction de « <i>terrible</i> » (officier "expert"), et dès 1779 est « <i>revêtu de tous les grades</i> ». En 1780 il est dénommé « <i>Bréhier père</i> » car ses fils sont aussi devenus membres de la loge, et assurera au cours des années les rôles de premier surveillant, correspondant et trésorier jusqu'à l'année de sa mort en 1785. |
- | En fait, depuis 1774 et même avant, Quimper connait une lutte implacable entre deux loges concurrentes : L'Heureuse Maçonne et la Parfaite Union. Avant l'affaire Bréhier, il y eut d'autre malversations constatées au sein de l'Heureuse Maçonne : « <i>dernièrement un de leurs membres venoit de commettre un vol avec effraction, on instruit actuellement sa procédure en crime, heureusement il a pris la fuite</i> ». Mais l'affaire Bréhier va accélérer les choses, et fin 1776 la loge de L'heureuse maçonne est interdite par les instances du Grand-Orient qui par contre officialise la constitution de la Parfaite Union. | + | Le fils aîné de Claude, Jean Élie, négociant de Quimper, est qualifié dès 1779 de « <i>Bréhier fils</i> », avec le titre de « <i>maitre bleu</i> » et une fonction de vice orateur. L'année suivante il est dit « <i>Bréhier fils ainé</i> » et obtient le titre de « <i>maitre parfait</i> », puis « <i>élu des quinze</i> » et « <i>élu des 9</i> », et la fonction de secrétaire ; en 1789 il est « <i>vivant noblement</i> » et « <i>chevalier d'Orient</i> ». |
- | L'évèque St-Flour, puis rétabli ... | + | Le deuxième fils Bréhier, Jean Julien, apparait en 1781 comme « <i>fils cadet</i> » en tant que « <i>maitre bleu</i> », puis « <i>élu des 15 ou des 9</i> ». En 1787, le Julien Bréhier <ref>Le vannetais Julien Bréhier apparaissant dans la liste des membres peu assidus ne peut pas être le fils de Gilles, car ce fils là est décédé en 1774. Quant à l'Auguste Bréhier domicilié à Montauban, membre également peu assidu en 1789, nous ne l'avons pas identifié.</ref> vivant à Vannes est peut-être ce fils cadet. Et enfin le second cadet, François-Salomon, exerçant la profession procureur du présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> et futur maire d'Ergué-Gabéric, est membre de la Parfaite Union en 1786 et 1787 avec le titre de « <i>maitre bleu</i> ». |
- | Adhésions des autres Bréhier francs-maçons de « <i>La Parfaite Union</i> »... | + | Tableau généalogique des Bréhier francs-maçons : |
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Du 19 juin 1776, Mgr | Du 19 juin 1776, Mgr | ||
- | Nous avons reçû avec la lettre que vous nous avés fait l'honneur de nous écrire le procès verbal qui y étoit joint. Nous avons écrit avant de faire aucune démarche pour prévenir les entreprises des juges de Quimper devoir nous concerter avec Mgr le cardinal de la Roche-Aymon. Il a été aussu vivement frappé que nous de la persécution qu'on vous fait éprouver et il a bien voulu se joindre à nous pour étouffer le mal dans son origine. Il a du voir lundi M le Garde des sceaux qui luy aura sans doute communiqué les mesures qu'il a déjà prises pour se faire rendre compte de la conduite des officiers du Présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper. Il a bien voulu ne nous les pas laisser ignorer. Nous avons vû avec plaisir qu'il avoit prévenu les demandes que nous aurions pu luy faire à cet égard. Nous avons tout lieu d'espérer que vous aurés une entière satisfaction de la façon plus qu'indécente dont on s'est conduit vis-à-vis de vous. | + | Nous avons reçû avec la lettre que vous nous avés fait l'honneur de nous écrire le procès verbal qui y étoit joint. Nous avons écrit avant de faire aucune démarche pour prévenir les entreprises des juges de Quimper devoir nous concerter avec Mgr le cardinal de la Roche-Aymon. Il a été aussy vivement frappé que nous de la persécution qu'on vous fait éprouver et il a bien voulu se joindre à nous pour étouffer le mal dans son origine. Il a du voir lundi M le Garde des sceaux qui luy aura sans doute communiqué les mesures qu'il a déjà prises pour se faire rendre compte de la conduite des officiers du Présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper. Il a bien voulu ne nous les pas laisser ignorer. Nous avons vû avec plaisir qu'il avoit prévenu les demandes que nous aurions pu luy faire à cet égard. Nous avons tout lieu d'espérer que vous aurés une entière satisfaction de la façon plus qu'indécente dont on s'est conduit vis-à-vis de vous. |
Soyés bien persuadé, Mgr, que nous nous employerons dans la suite avec autant d'ardeur que de zèle et que nous n'avons rien de plus à cœur que de vous prouver le respect avec lequel nous avons l'honneur d'être. | Soyés bien persuadé, Mgr, que nous nous employerons dans la suite avec autant d'ardeur que de zèle et que nous n'avons rien de plus à cœur que de vous prouver le respect avec lequel nous avons l'honneur d'être. | ||
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Je reçois une lettre de M. le Garde des sceaux qui me mande qu'il a rendu compte au Roy des lettres que j'ai eu l'honneur de lui écrire, ce qu'en conséquence et sans doute d'après les sollicitations que je sais que vous avés voulu joindre aux miennes, Sa Majesté a fait ordonner aux juges de Quimper de se rendre à la suite du conseil. | Je reçois une lettre de M. le Garde des sceaux qui me mande qu'il a rendu compte au Roy des lettres que j'ai eu l'honneur de lui écrire, ce qu'en conséquence et sans doute d'après les sollicitations que je sais que vous avés voulu joindre aux miennes, Sa Majesté a fait ordonner aux juges de Quimper de se rendre à la suite du conseil. | ||
- | <spoiler id="994" text="J'écris ce jour à M. le Garde des sceaux ...">J'écris ce jour à M. le Garde des sceaux pour le remercier ... | + | <spoiler id="994" text="J'écris ce jour à M. le Garde des sceaux ...">J'écris ce jour à M. le Garde des sceaux pour le remercier, ainsi qu'à Son Éminence Mgr le Cardinal et à M. Amelot ministre de la province, et j'ajoute à mes remerciements la prière d'épargner ou du moins d'abréger la punition de M. le lieutenant criminelle de M. le procureur du Roy, dont un voyage et un séjour de Nanci dérangent les affaires. Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien joindre une prière aux miennes, afin d'obtenir leur pardon. Si M. le garde des sceaux veut bien sollicité aussitôt que j'ai eu connaissance de cette mortification, je crois être sur quelle acte de clémence, surtout s'ils scavent que j'en ai été le solliciteur, sera plus efficace qu'une punition pour les ramener aux principes, les convaincre de la pureté de ceux qui m'animent et leur apprendre pour toujours le respect qu'ils doivent au caractère et au ministère des Évêques. Cet acte de vérité peut s'allier avec un ordre que je crois nécessaire, ou un arrêt du Conseil qui ordonne la suppression au greffe des minutes de la procédure commencée, la radiation de tout ce qui peut me concerner sur les registres du présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref>, ... qui deffende pareille entreprise à l'avenir et ordonne ordonne la suppression d'une consultation trop ouvertement calomnieuse, quoique signé de douze avocats, et trop peu fondée sur les dépositions concertée des témoins pour faire aucune impression sur les esprits et mériter que j'y réponde quoique je sois en état de le faire d'une manière victorieuse. Le clergé ne souffrira pas qu'un Evêque [p.2] soit traité d'odieux dénonciateur, de calomnieux déclamateurs, de destructeur des libertés de l'Eglise Gallicane, dans un écrit inspiré par la passion et l'humeur. Je ne demande encore une fois ni punition, ni vengeance, mais je ne puis être insensible à une fletrissure que je ne mérite pas et qui rejaillit sur le corps auguste dont j'ai l'honneur d'être membre. |
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+ | J'ai eu l'honneur de vous mander, Messieurs, que mon attachement aux règles canoniques m'avoit déterminé à prier le Roy de recevoir mes remerciements de ma nomination à l'Evêché de St Flour et que je préferois le siège de Quimper malgré sa pauvreté, et que j'étais décidé à y mourir. Le cours de la visite générale de mon diocèse, que je fais actuellement et qui ne finira qu'au 25 août me met journellement à portée de reconnoitre que ces orages n'ont eu d'autres effets que d'augmenter l'estime, le respect, l'attachement et la considération de tous les ordres des citoyens, mais surtout de mon clergé. J'ose vous prier en conséquence, Messieurs, de vouloir bien presser l'expédition de l'arrêt du Conseil que je sollicite depuis longtems à l'effet d'obtenir la permission de faire un emprunt sur mon Évêché pour en faire les réparations et de ne pas négliger les autres affaires que j'ai eu l'honneur de vous recommander et pour lesquelles j'ai envoyé des mémoires à M. Vulpian. | ||
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+ | Je vous prie, Messieurs, de lui demander son avis au sujet d'une affaire pour laquelle un de mes recteurs poussé par l'association contre laquelle j'ai parlé, vient de me faire assigner au présidial pour restitution des droits censeaux payés par lui en 1774 et 1775 sans aucune contradiction et touchés par mon secrétaire en cours de visites, suivant l'usage pratique par ce même recteur pendant quatorze ans qu'il a été secrétaire de mon précédesseur, et sur les mémoires et les notes qu'il m'a remis lui-même. Dois-je me deffendre au présidial ? Dois-je laisser défaut ? Je demande [p.3] à M. le garde des Sceaux une évocation au présidial de Rennes. Mon prédécesseur l'avoit obtenue au présidial de Nantes, et cet arrêt d'évocation peu honnorable aux magistrats de Quimper ne procure que trop que l'espoir du moment présent étoit dans ce tems le même. | ||
+ | |||
+ | J'attends, Messieurs, tant de services de votre zèle, et de votre amour connu pour la religion. Soyés je vous prie persuadés que la reconnaissance que j'en conserverai sera toujours inséparable du très respectueux attachement avec lequel je suis, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur. + F.Sj, Evêque de Quimper. | ||
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Messieurs, | Messieurs, | ||
- | Je me fais un plaisir et un devoir de vous annoncer que le Roi a bien voulu recevoir les raisons qui m'ont porté à ne point accepter l'évêché de St Flour. Sa majesté m'offre encore un nouveau motif de reconnoissance en me déchargeant de la pension de 3000 livres imposée sur mon siège et en la transférant sur celui de St-Flour. <spoiler id="995" text="Ce témoignage de bonté et de protection ...">Ce témoignage de bonté et de protection ne me permet pas de douter de la justice ... | + | Je me fais un plaisir et un devoir de vous annoncer que le Roi a bien voulu recevoir les raisons qui m'ont porté à ne point accepter l'évêché de St Flour. Sa majesté m'offre encore un nouveau motif de reconnoissance en me déchargeant de la pension de 3000 livres imposée sur mon siège et en la transférant sur celui de St-Flour. <spoiler id="995" text="Ce témoignage de bonté et de protection ...">Ce témoignage de bonté et de protection ne me permet pas de douter de la justice que Sa Majesté a bien voulu rendre à une conduite et je n'oublierai jamais, Messieurs, que c'est ç vos bons offices que je dois particulièrement, les ordres que le Roy a donné pour arrêter la procédure dans laquelle on vouloit me compromettre. J'ai l'honneur de vous adresser copie de la réponse de M. le Garde des sceaux au Parlement de Bretagne et les nouvelles remontrances qu'elle a occasionnées. Je ne fais aucune réflexion sur ces remontrances. Je crois y avoir répondu suffisamment dans le mémoire que j'ai eu l'honneur de vous faire passer le 4 du présent. J'abandonne, Messieurs, à votre prudence et à votre zèle les demandes qu'il conviendroit peut-être de faire encore relativement aux nouvelles remontrances. J'ai l'honneur d'écrire par ce [p.2] courrier à M. le garde des Sceaux pour le remercier de la protection qu'il a bien voulu m'accorder dans toute cette affaire et pour lui renouveler une demande afin d'obtenir une évocation en première instance au présidial de Rennes pour toutes les affaires qui regarderont le temporel de mon évêché. Je vous supplie, Messieurs, de vous joindre à moi à cet effet. Le succès de vos premières démarches me répond du succès de celles que vous voudrés bien faire encore. |
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+ | Permettés moi de vous rappeller, Messieurs, la prière que j'ai eu l'honneur de vous faire au sujet des procès qu'un de mes recteurs m'a intenté tant au parlement qu'au présidial pour me forcer à lui restituer les droits censeaux que j'ai perçu comme tous mes prédécesseurs. Le parlement touche à sa fin et il faut absolument que je me présente avant les vacations? J'attends impatiemment que vous me traciés un plan de défenses que je puisse suivre. Je n'ai dans ce pays aucune ressource sur ces sortes de matières. Il est cependant intéressant que cette affaire soit bien conduite puisqu'elle m'est commune avec plusieurs autres Évêques de la province qui percoivent les mêmes droits que moi et qu'on ne manquera pas d'attaquer si le parlement rend un arrêt de règlement. [p.3] La seconde affaire ... | ||
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+ | Votre très humble et très obéissant serviteur, +Tsj, evêque de Quimper | ||
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+ | Un de mes recteurs vient de me remettre une lettre par laquelle le Mr Delliam, le même qui m'attaque pour les droits censeaux, l'invitoit à se joindre à lui contre les opérations de mon bureau diocésain. Cette lettre prouve de plus en plus combien l'esprit de cabale possède ces ... Il seroit bien à désirer qu'il fut possible de l'éloigner. | ||
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Mo,. t:.f:. et t:. R:. f:. f:. f.: f:. | Mo,. t:.f:. et t:. R:. f:. f:. f.: f:. | ||
- | Nous nous empressons de répondre à la faveur de votre planche à tracer, nous sommes bien sensibles aux égards que vous voulez bien avoir pour notre loge ; votre première ne nous ait pas parvenue, mais nous en devinons le contenu par ce que vous ne dîtes de la loge L'heureuse maçonne ; elle ne mérite aucunement votre attention, elle est composée de membres perdus, banqueroutiers et autres que je trouve aujourd'huy sous le coup de la procédure criminelle et qui ne sauroit éviter une peine effective et diffamante. Le t:. R:. f:. ... actuellement notre député au G.: Or:. aura la bonté de vous faire part de ce que nous lui avons marqué à ce sujet. Veuillez bien M:. t:. R:. f:. recevoir nos remerciements sincères pour les soins que vous vous êtes donné pour cette affaire. | + | Nous nous empressons de répondre à la faveur de votre planche à tracer, nous sommes bien sensibles aux égards que vous voulez bien avoir pour notre loge ; votre première ne nous ait pas parvenue, mais nous en devinons le contenu par ce que vous ne dîtes de la loge L'heureuse maçonne ; elle ne mérite aucunement votre attention, elle est composée de membres perdus, banqueroutiers et autre qui se trouve aujourd'huy sous le coup de la procédure criminelle et qui ne sauroit éviter une peine effective et diffamante. Le t:. R:. f:. ... actuellement notre député au G.: Or:. aura la bonté de vous faire part de ce que nous lui avons marqué à ce sujet. Veuillez bien M:. t:. R:. f:. recevoir nos remerciements sincères pour les soins que vous vous êtes donné pour cette affaire. |
Croyez que rien ne nous flattera davantage que de coopérer avec vous à l'édification d'un nouveau temple à la gloire de l'art royal, nous sommes à seize lieues du Port Louis, néanmoins nous irons avec plaisir installer la loge du Régiment de Condé, si vous jugez à propos de nous envoyer les pouvoirs. | Croyez que rien ne nous flattera davantage que de coopérer avec vous à l'édification d'un nouveau temple à la gloire de l'art royal, nous sommes à seize lieues du Port Louis, néanmoins nous irons avec plaisir installer la loge du Régiment de Condé, si vous jugez à propos de nous envoyer les pouvoirs. | ||
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1786 | 1786 | ||
* Bréhier cadet, négociant, élu des 15, à Quimper | * Bréhier cadet, négociant, élu des 15, à Quimper | ||
- | * Bréhier ainé, négocient, élu des 9, à Quimper | + | * Bréhier ainé, négociant, élu des 9, à Quimper |
* Bréhier 2e cadet, procureur au présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref>, maitre bleu, à Quimper | * Bréhier 2e cadet, procureur au présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref>, maitre bleu, à Quimper | ||
Ligne 326: | Ligne 346: | ||
1789 | 1789 | ||
- | * Brehier ainé, vivant noblement, ch<sup>er</sup> d'O:. | + | * Brehier ainé, vivant noblement, chevalier d'Orient. |
* Auguste Bréhier, négociant, apprenti f., à Montauban en Query (page 3 : pas domicilié à Quimper, ne suit pas les travaux assidument à raison de son éloignement) | * Auguste Bréhier, négociant, apprenti f., à Montauban en Query (page 3 : pas domicilié à Quimper, ne suit pas les travaux assidument à raison de son éloignement) | ||
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| Une affaire qui fit beaucoup de bruit à l'époque : un franc-maçon accusé d'escroquerie, un évêque de Cornouaille [1] qui dénonce une association tendant « au déisme et au libertinage », deux loges locales qui se battent pour obtenir la protection du Grand Orient, un tribunal-présidial local sous la coupe franc-maçonne s'insurgeant comme l'évêque, une escalade auprès des instances nationales du clergé d'une part et du ministre garde des sceaux et même du Roi d'autre part.
Cette affaire a été évoquée par la grande enquête de Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron sur les francs-maçons de Quimper, parue dans les bulletins 2010 et 2011 de la Société Archéologique du Finistère, et par un article « Une affaire maçonnique sous Louis XVI » de Pierre Chevallier dans la Revue d'histoire moderne et contemporaine de septembre 1955. La collecte des documents des Archives Nationales et de la Bibliothèque Nationales de France (cf. transcriptions ci-dessus) est l'occasion de comprendre les rôles respectifs des acteurs francs-maçons impliqués de la famille Bréhier, dont François-Salomon qui fut maire de la commune d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812. |
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Autres lectures : « LE GALL Bruno & PÉRON Jean-Paul - La franc-maçonnerie à Quimper » ¤ Une affaire maçonnique sous Louis XVI par Pierre Chevallier ¤ « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon » ¤ « Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen » ¤ « Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤
[modifier] 1 Présentation
Aux archives départementales d'Ile-et-Vilaine et du Finistère, les compte-rendus du Présidial Il en est de même pour les documents conservés aux Archives Nationales et au département des Manuscrits de la BnF, mais en y regardant de plus près on croit pouvoir identifier qui a fait quoi. C'est bien de la loge « L'heureuse maçonne » de Quimper que le scandale a éclaté : « un membre de cette même loge vient d'abuser de la maçonnerie pour faire de fausses lettres de change qu'il tiroit sur le Grand Orient au profit de paysans grossiers et crédules qui lui donnoient une somme modique pour en obtenir une plus considérable dans un tems limité » Cette affaire n'échappe pas à l'évêque Toussaint Conen de Saint-Luc[1] qui, lors de deux missions ou prédications [3] , l'une en langue bretonne, l'autre en française, organisées le 6 juin 1776 dans la cathédrale de Quimper, dénonce les déviances d'une « certaine association qui contre l'intention, sans doute, de ceux qui s'y sont enrôlés, ne tend à rien moins qu'à conduire au déisme et au libertinage ».
Et il précise les agissements d'un « particulier franc maçon qui a effectivement surpris la douce foi des hommes simples en leur faisant payer des sommes considérables pour les aggréger à la franc maçonnerie, quoique nous ne l'ayons désigné en aucune manière, ne le connaissant pas même de nom et quoique le procureur du Roy eut pleine connoissance des manœuvres de ce jeune homme, qu'il eut vu les billets qu'il avoit donné et qu'il eut cherché à le faire évader. » Il n'y qu'un seul Bréhier identifié à la loge de l'Heureuse Maçonne : en 1774 Jean-Corentin, maitre en chirurgie, apparaît dans les tableaux des membres avec la fonction de « thuileur » Le procureur du Roi et le tribunal présidial En fait, depuis 1774 et même avant, Quimper connait une lutte implacable entre deux loges concurrentes : L'Heureuse Maçonne et la Parfaite Union. Avant l'affaire Bréhier, d'autres malversations sont constatées au sein de l'Heureuse Maçonne : « dernièrement un de leurs membres venoit de commettre un vol avec effraction, on instruit actuellement sa procédure en crime, heureusement il a pris la fuite ». Mais l'affaire Bréhier va accélérer les choses, et fin 1776 la loge de L'heureuse maçonne est interdite par les instances du Grand-Orient qui par contre officialisent la constitution de la Parfaite Union. |
L’évêque est dans un premier temps muté à l'évêché de Saint Flour. Puis, après moultes réclamations, la procédure contre lui est arrêtée et il est rétabli et confirmé comme évêque de Quimper où il décédera en 1790. Mais en 1776 il a droit de la part du secrétaire de la Maison du Roi à une remontrance royale : « Sa Majesté a également jugé qu'en usant d'un peu plus de ménagement, votre zèle n'en eût peut-être que mieux atteint le but que vous vous proposiez sans sous exposer aux suittes désagréables que vous venez d'éprouver. » A partir de 1773 on trouve des Bréhier dans les tableaux des membres de la loge « La Parfaite Union », mais ceux-ci ne peuvent pas avoir des liens avec celui qui, depuis la loge concurrente, a entaché la réputation maçonne. Cela exclut donc Jean-Corentin, son père Gilles et ses autres frères. En effet la haine est telle que le correspondant de la Parfaite Union parle de « fripon » et de « membres perdus, banqueroutiers et autre qui se trouve aujourd'huy sous le coup de la procédure criminelle et qui ne sauroit éviter une peine effective et diffamante ». En fait le premier Bréhier qui apparaît dans la Parfaite Union est Claude, frère cadet de Gilles et également négociant. Il est qualifié de « jeune », tient d'abord la fonction de « terrible » (officier "expert"), et dès 1779 est « revêtu de tous les grades ». En 1780 il est dénommé « Bréhier père » car ses fils sont aussi devenus membres de la loge, et assurera au cours des années les rôles de premier surveillant, correspondant et trésorier jusqu'à l'année de sa mort en 1785. Le fils aîné de Claude, Jean Élie, négociant de Quimper, est qualifié dès 1779 de « Bréhier fils », avec le titre de « maitre bleu » et une fonction de vice orateur. L'année suivante il est dit « Bréhier fils ainé » et obtient le titre de « maitre parfait », puis « élu des quinze » et « élu des 9 », et la fonction de secrétaire ; en 1789 il est « vivant noblement » et « chevalier d'Orient ». Le deuxième fils Bréhier, Jean Julien, apparait en 1781 comme « fils cadet » en tant que « maitre bleu », puis « élu des 15 ou des 9 ». En 1787, le Julien Bréhier Tableau généalogique des Bréhier francs-maçons : BRÉHIER Jean (~1694-1749) x PICHON Magdelaine └> BRÉHIER Gilles (1716-1795) x VINCENT Jeanne (~1723-1785) ├> BRÉHIER Jean Corentin (1747-?), médecin, *LHM └> BRÉHIER Claude (1729-1785), négociant, *LPU x VINCENT Julienne (1729-1800) ├> BRÉHIER Jean Élie (1756-?), négociant, *LPU ├> BRÉHIER Jean Julien Marie (1757-?), négoc., *LPU └> BRÉHIER François Salomon (1760-1845), avoué, *LPU Légende : *LPE : loge L'Heureuse Maçon, *LPU : loge La Parfaite Union |
[modifier] 2 Transcriptions
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Lettre de l'évêque du 12 juin 1776
Mémoire de l'évêque du 12 juin 1776
Réponse des agents généraux du clergé le 19 juin 1776
Réponse du secrétaire de la Maison du Roi le 21 juin 1776
Lettre de l'évêque du 20 juillet 1776
Lettre de l'évêque du 18 août 1776
Lettre de la loge « La Parfaite Union » du 24 juin 1776
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« L'heureuse maçonne » au député du 25 mars 1774
Lettre du député de Grand Orient du 25 mai 1774
Lettre du 15 juillet 1774
Lettre de « La parfaite union » du 26 janvier 1776
Extraits des tableaux de la loge « L'heureuse maçonne »
Extraits des tableaux de la loge « La parfaite union »
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[modifier] 3 Documents d'archives
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Documents G/8/647 | |||||
Registre G/8/2614 | |||||
Registre O/1/472 | |||||
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Lettres FM/2/360 | |||||
Tableaux FM/2/360 | |||||
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Lettres FM/2/361 | |||||
Tableaux 1773 FM/2/361 | |||||
§ Tableaux 1775 à 1789 FM/2/361 ...
[modifier] 4 Annotations
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- Toussaint Conen de Saint-Luc (1734-1790) est un évêque breton né à Rennes et décédé à Quimper. Nommé abbé de l'abbaye de Langonnet en 1767, il devient le dernier évêque de Cornouaille de 1773 à 1790. Prélat zélé, ultramontain, il s'oppose aux loges maçonniques de Quimper, " La Parfaite Union" et l'"Heureuse Maçonne", et dénonce en chaire les 8 et 9 juin 1776 « ces gens sans mœurs, sans scrupule ». [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14]
- Mission, s.f. : suite de prédications pour l'instruction des fidèles et la conversion des pécheurs (TLFi). Les missionnaires bretons les plus connus sont Dom Michel Le Nobletz (1577-1652) et Julien Maunoir (1606-1683) ; de nombreux prédicateurs ont organisé dans les campagnes bretonnes jusqu'au 20e siècle, comme les pères Jean-Louis Rozec, René-Marie de la Chevasnerie. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Tuileur, s.m. : franc-maçon chargé de tuiler une loge, c'est-à-dire constater si un candidat franc-maçon l’est vraiment, et donc de défendre l’accès à la loge aux non-initiés (fr.wiktionary.org). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2]
- Le vannetais Julien Bréhier apparaissant dans la liste des membres peu assidus ne peut pas être le fils de Gilles, car ce fils là est décédé en 1774. Quant à l'Auguste Bréhier domicilié à Montauban, membre également peu assidu en 1789, nous ne l'avons pas identifié. [Ref.↑]
- Pierre Marie Mermet est lié à l'histoire d'Ergué-Gabéric car son demi-frère Vincent et son neveu Guillaume Le Guay détiendront le manoir du Cleuyou. [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Décembre 2012 Dernière modification : 10.01.2018 Avancement : [Développé] |