Découvertes archéologiques sur le site de Parc-al-lann, Le Télégramme et INRAP 2016
Un article de GrandTerrier.
Version du 5 août ~ eost 2016 à 12:21 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version actuelle (13 novembre ~ miz du 2017 à 12:45) (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) |
||
(24 intermediate revisions not shown.) | |||
Ligne 1: | Ligne 1: | ||
{|with=870 | {|with=870 | ||
|width=20% valign=top|{{Coupures}} | |width=20% valign=top|{{Coupures}} | ||
- | |width=50% valign=top|<center>__NOTOC__</center> | + | |width=45% valign=top {{jtfy}}|<center>__NOTOC__</center> |
- | <i>... mésolithique <ref name="Mésolithique">Le Mésolithique (du grec μέσος / mesos, « moyen » et Λίθος / lithos, « pierre », littéralement « âge moyen de la pierre ») est la période chronologiquement et culturellement intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique (entre environ 10 000 et 5 000 ans av. J.-C. en Europe). Les groupes humains de cette période perpétuent un mode de subsistance basé sur la chasse et la cueillette sous un climat tempéré proche de l'actuel1.</ref> et médiéval... </i> | + | <i>Du mésolithique <ref name="Mésolithique">Le Mésolithique (du grec μέσος / mesos, « moyen » et Λίθος / lithos, « pierre », littéralement « âge moyen de la pierre ») est la période chronologiquement et culturellement intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique (entre environ 10 000 et 5 000 ans av. J.-C. en Europe). Les groupes humains de cette période perpétuent un mode de subsistance basé sur la chasse et la cueillette sous un climat tempéré.</ref> au Moyen-Âge, c'est ainsi que les archéologues présentent ce site occupé pendant onze mille ans.</i> |
- | Correspondant/rédacteur : Benoit Bondet de La Bernardie et Delphine Tanguy. | + | Les correspondant et journalistes sont Benoit Bondet de La Bernardie, Delphine Tanguy et Cathy Tymen et les 12 archéologues de l'INRAP <ref name=INRAP>INRAP : Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, mis en place le 1er février 2002, et composé d'agents experts contractuels de droit public.</ref> sur place sont dirigés par Michel-Alain Baillieu et Yvan Pailler. |
- | |width=30% valign=top|[[Image:LogoTelegramme.jpg|center|320px]] | + | |width=35% valign=top|[[Image:LogoTelegramme.jpg|center|290px]] |
|}__NUMBERHEADINGS__ | |}__NUMBERHEADINGS__ | ||
- | Autres lectures : {{Tpg|La faille sud-armoricaine du Jet il y a 300 millions d'années}}{{Tpg|VILLARD Jean-François - Vestiges et paysage rural antique de Squividan}}{{Tpg|LE ROUX Charles-Tanguy - Le tumulus de l'Age du Bronze de Saint-André}}{{Tpg|Vestiges d'habitat gallo-romain à Tréodet, Le Télégramme 2008}}{{Tpg|LE BIHAN Jean-Paul & VILLARD Jean-François - Archéologie de Quimper, tome 2}}{{Tpg|PICQUENARD Charles-Armand - L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet}} | + | Autres lectures : {{Tpg|Zone broyée et faille sud-armoricaine du Jet il y a plus de 300 millions d'années}}{{Tpg|VILLARD Jean-François - Vestiges et paysage rural antique de Squividan}}{{Tpg|LE ROUX Charles-Tanguy - Le tumulus de l'Age du Bronze de Saint-André}}{{Tpg|Vestiges d'habitat gallo-romain à Tréodet, Le Télégramme 2008}}{{Tpg|LE BIHAN Jean-Paul & VILLARD Jean-François - Archéologie de Quimper, tome 2}}{{Tpg|PICQUENARD Charles-Armand - L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet}}[http://www.inrap.fr/du-mesolithique-au-moyen-age-decouvertes-archeologiques-sur-le-site-de-parc-al-11550 Site de l'INRAP] |
==Présentation== | ==Présentation== | ||
{|width=870 | {|width=870 | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
- | Benoit Bondet, l'infatigable correspondant de la commune d'Ergué-Gabéric, avait eu le nez creux quand, en février 2015 et en mai dernier, il titrait ses articles sur le site archélogique de Parc-al-lan : « <i>La préhistoire est dans le pré</i> », « <i>Des débuts de fouilles prometteuses</i> ». À l'époque il écrivait à la lumière des premiers résultats des diagnostics archéologiques | + | Benoit Bondet, l'infatigable correspondant du Télégramme pour la commune d'Ergué-Gabéric, avait eu le nez creux quand, en février 2015 et en mai dernier, il titrait ses articles sur le site archéologique de Parc-al-lan : « <i>La préhistoire est dans le pré</i> », « <i>Des débuts de fouilles prometteuses</i> ». À l'époque il écrivait à la lumière des premiers résultats des diagnostics archéologiques, et, depuis plus de deux mois, les fouilles officielles de l'INRAP <ref name=INRAP>-</ref> ont montré un nombre encore plus important de découvertes surprenantes. |
+ | |||
+ | On connaissait l'endroit comme un endroit de terre d'argile très prisée par les potiers du 18e siècle, mais là nous sommes transportés aux temps plus reculés des cueilleurs-chasseurs qui occupaient les lieux au 9e millénaire avant JC, et un peu plus tard les éleveurs du néolithique entre 2200 et 800 avant notre ère, enfin au haut Moyen Âge, entre le 7e et le 11e siècle) on y dénote un cimetière, et étonnamment aucune trace d'occupation gallo-romaine. | ||
+ | |||
+ | Les fouilles ont permis de déterrer entre autres deux cimetières de 9 tombes du Bronze et 34 fosses médiévales, des vases funéraires et des gobelets, des galets de silex débités et des points de flèche, un poignard de l'age de bronze, des foyers à pierres chauffées ... | ||
|width=4% valign=top {{jtfy}}| | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | Sur la base d'interviews et de visite du site, les journalistes du Télégramme ont publié un article documenté début juillet, des photos des recherches en cours, et une vidéo explicative avec interview du responsable des fouilles : « <i>Pour les chasseurs-cueilleurs on est dans un endroit le long d'un talweg <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref>, une zone où il y avait de la visibilité où ils pouvaient s'installer, et une zone giboyeuse, pas très loin des silex de la baie d'Audierne. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette implantation. Toujours est-il que c'est frappant d'avoir autant de périodes représentées sur ce site.</i> » | ||
+ | |||
+ | Sur la page principale du site Internet de l'INRAP <ref name=INRAP>-</ref>, les fouilles de Parc-al-lan sont aussi à l'honneur, avec les premiers résultats, et des photos légendées et des vues aériennes. | ||
+ | |||
+ | Le rapport final de ces fouilles sera publié vraisemblablement en 2018. Mais un premier rendez-vous est fixé, lors des journées du Patrimoine 2016, pour la conférence d'Yvan Pailler de l'INRAP <ref name=INRAP>-</ref> qui présentera au public leurs premières découvertes (<u>dimanche 18 septembre à 15H au musée départemental breton de Quimper</u>). | ||
|} | |} | ||
+ | ==Reportage de l'INRAP== | ||
+ | [[Image:ParcallanINRAP.jpg|center|850px]] | ||
+ | {|width=870 | ||
+ | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | Article INRAP <ref name=INRAP>-</ref> : | ||
+ | {{Citation}} | ||
+ | Date de publication : 12 juillet 2016 | ||
+ | <br>Dernière modification : 02 août 2016 | ||
+ | |||
+ | Au lieu-dit Parc al Lann à Ergué-Gabéric, les archéologues de l’INRAP <ref name=INRAP>-</ref> mènent une fouille préventive sur 6 hectares, en amont d’un projet d’aménagement par Quimper communauté. Le site occupe une situation privilégiée avec une vue à 180 degrés sur un fond de vallée et les hommes s’y sont naturellement installé depuis des millénaires. Prescrite par le service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne) suite à un diagnostic en 2015, la fouille en cours a d’ores et déjà livré d’importantes découvertes, de la Préhistoire au Moyen Âge. | ||
+ | |||
+ | Son objectif est de recenser et prélever un maximum d’informations concernant les vestiges mis au jour, afin de comprendre les différentes occupations qui se sont succédé sur le site. Une fois la fouille achevée, en août, les études des spécialistes se poursuivront en laboratoire. Les premiers résultats seront présentés au public dans le cadre d’une conférence à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine en septembre. | ||
+ | |||
+ | <spoiler text="Une halte pour les derniers chasseurs-cueilleurs ...">La première trace d’occupation du site est attribuable au premier Mésolithique | ||
+ | (IXe-VIIIe millénaires avant notre ère) et correspond sans doute à des haltes de | ||
+ | chasse établies le long d’un vallon. Les vestiges, fugaces, sont des objets en pierre | ||
+ | liés au débitage du silex pour la fabrication d’outils : d’étroites lamelles, des | ||
+ | nucléus (galets de silex débités), ainsi que quelques restes de taille (éclats, cassons, | ||
+ | etc). Plusieurs galets allongés, dont certains présentent des traces de percussion, | ||
+ | proviennent, comme le silex, de la baie d’Audierne, à plus de 30 kms à vol | ||
+ | d’oiseau. Une petite pointe de flèche (microlithe) a également été découverte.</spoiler> | ||
+ | <spoiler text="Des éleveurs du Néolithique ...">Après quelques millénaires d’abandon, le site est investi au Néolithique par une | ||
+ | communauté d’agriculteurs et d’éleveurs. Les vestiges d’un bâtiment rectangulaire, | ||
+ | mesurant près de 17 m de long sur 6,4 m de large, correspondent à huit | ||
+ | trous, destinés à supporter les poteaux de son ossature. Certains trous de poteau | ||
+ | mesurent jusqu’à un mètre de diamètre pour autant de profondeur. À proximité, | ||
+ | deux autres pourraient correspondre à un appentis s’appuyant sur le bâtiment | ||
+ | principal. L’étude du mobilier céramique et lithique découvert dans le comblement | ||
+ | des poteaux, ainsi que des datations C14 sur charbons de bois, permettront de caler | ||
+ | avec plus de précision la période d’utilisation du bâtiment.</spoiler> | ||
+ | <spoiler text="Une occupation importante aux âges des Métaux ...">Les vestiges les plus significatifs datent de l’âge du Bronze (entre 2200 et 800 | ||
+ | avant notre ère). Au centre des fouilles, plusieurs concentrations de trous de | ||
+ | poteaux ont été repérées. Même si aucun plan de bâtiment n’a encore été identifié, | ||
+ | en raison de la difficile lecture du terrain dans cette zone, il s’agit probablement | ||
+ | des vestiges de plusieurs habitations. Un réseau de fossés, délimitant des parcelles, | ||
+ | quadrille le site. Il se caractérise par un tracé sinueux et complexe que l’on suit sur | ||
+ | des centaines de mètres avec parfois des interruptions ménageant des entrées dans | ||
+ | les enclos. Deux grands fossés parallèles, avec un profil en V, sont particulièrement | ||
+ | remarquables. Distants de 9 m, leur tracé s’étend sur plusieurs dizaines de mètres | ||
+ | avant de se poursuivre hors de l’emprise de la fouille. | ||
+ | |||
+ | Les études ultérieures permettront de mieux comprendre l’évolution | ||
+ | chronologique, difficile à apprécier à l’heure actuelle, de ce réseau de fossés entre | ||
+ | l’âge du Bronze et l’âge du Fer. | ||
+ | |||
+ | Autres vestiges de la Protohistoire, deux petits bâtiments de plan quadrangulaire | ||
+ | pourraient correspondre à des ateliers. À proximité, les archéologues ont découvert | ||
+ | dans des fosses des objets liés à des activités domestiques (plusieurs pots en | ||
+ | céramiques dont deux vases de stockage) et artisanales : des objets pour le tissage | ||
+ | (une fusaïole discoïde et un peson en céramique) et un outil de métallurgiste en | ||
+ | pierre. Un modeste dépôt de deux haches à douille du premier âge du Fer a | ||
+ | également été mis au jour.</spoiler> | ||
+ | <spoiler text="Deux nécropoles à 3 000 ans d’intervalle ...">Neuf tombes composent une petite nécropole de l’âge du Bronze (entre 1900 et | ||
+ | 1700 avant notre ère). Elles mesurent en moyenne 3 m de long, sauf une, | ||
+ | réservée à un enfant. Le défunt y était inhumé dans un cercueil en bois puis la fosse | ||
+ | était signalée par un petit monticule de terre. Fait assez remarquable pour cette | ||
+ | période, trois tombes contenaient du mobilier : deux ont livré un petit vase en | ||
+ | céramique. Dans la dernière, le viatique se compose d’un vase biconique à trois | ||
+ | anses, d’un poignard en bronze à rivets et d’un silex taillé. Cette nécropole est à | ||
+ | mettre en relation avec les maisons de l’âge du Bronze ; selon toute vraisemblance, | ||
+ | il pourrait s’agir du cimetière destiné aux familles ayant vécu sur le site à cette | ||
+ | période. | ||
+ | |||
+ | Au haut Moyen Âge (entre le VIIIe et le XIe siècle), le site est réoccupé comme | ||
+ | cimetière. Une trentaine de tombes en fosse correspond sans doute à la limite | ||
+ | occidentale d’un espace funéraire qui doit s’étendre à l’est, hors de l’emprise de | ||
+ | fouille. Toutes orientées est-ouest, les sépultures, de diverses tailles, ne présentent | ||
+ | aucun aménagement. Elles sont vides de mobilier ou de restes osseux.</spoiler> | ||
+ | {{FinCitation}} | ||
+ | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | <gallery caption="Quelques photos" perrow=3> | ||
+ | Image:PAL-Inrap-14.jpg|Vue aérienne du site | ||
+ | Image:PAL-Inrap-1.jpg|Cimetière médiéval et fossés protohist. | ||
+ | Image:PAL-Inrap-2.jpg|Coupe d'un silo protohistorique | ||
+ | Image:PAL-Inrap-3.jpg|Gobelet du bronze ancien | ||
+ | Image:PAL-Inrap-9.jpg|Poignard à quatre rivets | ||
+ | Image:PAL-Inrap-15.jpg|Foyer à pierres chauffées | ||
+ | </gallery> | ||
+ | |||
+ | Nombreuses autres photos sur le [http://www.inrap.fr/du-mesolithique-au-moyen-age-decouvertes-archeologiques-sur-le-site-de-parc-al-11550 Site de l'INRAP] <ref name=INRAP>-</ref> | ||
+ | |} | ||
+ | |||
- | ==Coupures de presse== | + | ==Coupures du Télégramme== |
{|width=870 | {|width=870 | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}|<big>Fouille. Du Mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref> au Moyen Âge</big> | |width=48% valign=top {{jtfy}}|<big>Fouille. Du Mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref> au Moyen Âge</big> | ||
Ligne 27: | Ligne 119: | ||
Sur le site de Parc al Lann à Ergué-Gabéric, où Bolloré prévoit d'étendre son activité, une fouille archéologique préventive a mis au jour des vestiges du Mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref> au Moyen Âge. Une succession d'occupations sur un site à la situation privilégiée. | Sur le site de Parc al Lann à Ergué-Gabéric, où Bolloré prévoit d'étendre son activité, une fouille archéologique préventive a mis au jour des vestiges du Mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref> au Moyen Âge. Une succession d'occupations sur un site à la situation privilégiée. | ||
- | « <i>Le site a été occupé pendant 11.000 ans. Ce qui frappe c'est son aspect topographique avec deux talwegs <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref> et le fait d'avoir autant de périodes représentées sur le même site</i> », commente Yvan Pailler, responsable de l'opération de fouille, qui souligne la situation privilégiée du site avec une vue à 180 degrés sur la vallée. Prescrite par le service régional de l'archéologie (Drac Bretagne) suite à un diagnostic en 2015, la fouille mobilise une dizaine d'archéologues de l'Inrap depuis début mai. « <i>À l'ouest du site, on a un ou plusieurs campements de chasseurs-cueilleurs, installés là dès le IXe millénaire avant Jésus-Christ. Ils taillaient de petites lamelles de silex, provenant de la baie d'Audierne, pour en faire des armatures de flèche. On a aussi des traces de foyers avec, autour des tapis, de petites noisettes calcinées</i> », poursuit l'archéologue. Une datation au Carbone 14 devrait permettre de corroborer cette première trace d'occupation du site datant du premier Mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref>. Après quelques millénaires d'abandon, vers 4.000 av. J.-C., le site a été investi, au Néolithique, par des agriculteurs-éleveurs. Les vestiges d'une maison rectangulaire, de 17 m de long sur 6,4 m de large, ont ainsi été mis au jour. Certains trous de poteaux mesurent jusqu'à un mètre de diamètre et autant en profondeur. Des fragments de polissoir, de meule, de pics et de vaisselle ont également été trouvés. | + | « <i>Le site a été occupé pendant 11.000 ans. Ce qui frappe c'est son aspect topographique avec deux talwegs <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref> et le fait d'avoir autant de périodes représentées sur le même site</i> », commente Yvan Pailler, responsable de l'opération de fouille, qui souligne la situation privilégiée du site avec une vue à 180 degrés sur la vallée. Prescrite par le service régional de l'archéologie (Drac Bretagne) suite à un diagnostic en 2015, la fouille mobilise une dizaine d'archéologues de l'Inrap <ref name=INRAP>-</ref> depuis début mai. « <i>À l'ouest du site, on a un ou plusieurs campements de chasseurs-cueilleurs, installés là dès le IXe millénaire avant Jésus-Christ. Ils taillaient de petites lamelles de silex, provenant de la baie d'Audierne, pour en faire des armatures de flèche. On a aussi des traces de foyers avec, autour des tapis, de petites noisettes calcinées</i> », poursuit l'archéologue. Une datation au Carbone 14 devrait permettre de corroborer cette première trace d'occupation du site datant du premier Mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref>. Après quelques millénaires d'abandon, vers 4.000 av. J.-C., le site a été investi, au Néolithique, par des agriculteurs-éleveurs. Les vestiges d'une maison rectangulaire, de 17 m de long sur 6,4 m de large, ont ainsi été mis au jour. Certains trous de poteaux mesurent jusqu'à un mètre de diamètre et autant en profondeur. Des fragments de polissoir, de meule, de pics et de vaisselle ont également été trouvés. |
<b>Vestiges de l'Âge de bronze : les plus significatifs</b> | <b>Vestiges de l'Âge de bronze : les plus significatifs</b> | ||
Ligne 85: | Ligne 177: | ||
|} | |} | ||
- | ==Vidéo et interview== | + | ==Vidéo-interview du Télégramme== |
{|width=870 | {|width=870 | ||
Ligne 93: | Ligne 185: | ||
|width=4% valign=top {{jtfy}}| | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
- | Transcription. Yvan Pailler, ingénieur à l'Inrap : « <i>Le site a été occupé pendant 11.000 ans, jusqu'à qu'il nous soit abandonné là, et il va continuer à être occupé. Mais avec des gros trous dans cette occupation, ce n'est pas une occupation linéaire depuis le mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref>, depuis les chasseurs-cueilleurs, jusqu'aux potiers du 18e. Il y a plein de trous, des trous parfois de un à deux millénaires. </i> <spoiler text="Mais ce qui frappe au premier abord ..."><i>Mais ce qui frappe au premier abord quand on arrive sur le site c'est son aspect topographique. Quand on se retrouve face à une vallée super marquée, sur un promontoire, avec de part et d'autre, deux talwegs <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref> très marqués également. Et je pense que, pour des raisons très différentes, très vraisemblablement c'est pour cela que les hommes se sont installés à cet endroit-là. La présence d'argile pour les potiers a du jouer, peut-être pour les périodes proto-historiques. Pour les chasseurs-cueilleurs on est dans un endroit le long d'un talweg <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref>, une zone où il y avait de la visibilité où ils pouvaient s'installer, et une zone giboyeuse, pas très loin des quotasilexs de la baie d'Audierne. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette implantation. Toujours est-il que c'est frappant d'avoir autant de périodes représentées sur ce site.</i> » | + | Transcription. Yvan Pailler, ingénieur à l'Inrap : « <i>Le site a été occupé pendant 11.000 ans, jusqu'à qu'il nous soit abandonné là, et il va continuer à être occupé. Mais avec des gros trous dans cette occupation, ce n'est pas une occupation linéaire depuis le mésolithique <ref name="Mésolithique">-</ref>, depuis les chasseurs-cueilleurs, jusqu'aux potiers du 18e. Il y a plein de trous, des trous parfois de un à deux millénaires. </i> <spoiler text="Mais ce qui frappe au premier abord ..."><i>Mais ce qui frappe au premier abord quand on arrive sur le site c'est son aspect topographique. Quand on se retrouve face à une vallée super marquée, sur un promontoire, avec de part et d'autre, deux talwegs <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref> très marqués également. Et je pense que, pour des raisons très différentes, très vraisemblablement c'est pour cela que les hommes se sont installés à cet endroit-là. La présence d'argile pour les potiers a du jouer, peut-être pour les périodes proto-historiques. Pour les chasseurs-cueilleurs on est dans un endroit le long d'un talweg <ref name=Talweg>{{K-Talweg}}</ref>, une zone où il y avait de la visibilité où ils pouvaient s'installer, et une zone giboyeuse, pas très loin des silex de la baie d'Audierne. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette implantation. Toujours est-il que c'est frappant d'avoir autant de périodes représentées sur ce site.</i> » |
</spoiler> | </spoiler> | ||
|} | |} | ||
- | <center><addhtml> | + | <center><addhtml id="one"> |
<video width="720" height="405" controls poster="http://www.grandterrier.net/wiki/files/VideoTelegrammeParcallan2016.jpg"> | <video width="720" height="405" controls poster="http://www.grandterrier.net/wiki/files/VideoTelegrammeParcallan2016.jpg"> | ||
<source src="http://www.grandterrier.net/wiki/files/FouillesParcallan2016.mp4" type="video/mp4"> | <source src="http://www.grandterrier.net/wiki/files/FouillesParcallan2016.mp4" type="video/mp4"> | ||
Ligne 103: | Ligne 195: | ||
</addhtml></center> | </addhtml></center> | ||
- | ==Galerie photo== | + | |
+ | ==Vidéo de Quimper-Communauté== | ||
+ | |||
+ | {|width=870 | ||
+ | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | On apprend entre autres dans cette vidéo que Quimper-Communauté finance les fouilles à hauteur de 500.000 euros. Et Hervé Herry, le maire d'Ergué-Gabéric, exprime sa surprise et sa fierté : « <i>Des chasseurs-cueilleurs sont donc passés par ici 9000 ans avant JC, mais ce n'était que le début d'une occupation humaine qui s'est poursuivie de façon irrégulière jusqu'aux ateliers de potiers du 18e siècle. Hervé Herry : il y a eu plusieurs populations différentes au cours des siècles qui ont vécu ici. Ce qui est assez extraordinaire. </i> » | ||
+ | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
+ | Yvan Paillet de l'INRAP détaille la découverte d'une grande maison datant de -4000 avant JC : « <i>C'est un grand bâtiment qui fait à peu près 17 m de long pour 6-7 m de large, un bâtiment rectangulaire, avec une extension côté sud. C'est une grande maison habitée par plusieurs personnes. Jusqu'à présent en Basse Bretagne on avait énormément de monuments funéraires, mais on n'avait pas les habitations de ces gens-là. Maintenant on peut faire le lien entre funéraire et habitat, plus tous ces menhirs qui s'échelonnent dans la campagne bretonne. </i> » | ||
+ | |} | ||
+ | <center><addhtml id="two"> | ||
+ | <video width="720" height="405" controls poster="http://www.grandterrier.net/wiki/files/ParcallanQC.jpg"> | ||
+ | <source src="http://www.grandterrier.net/wiki/files/ParcalLanCommQuimper.mp4" type="video/mp4"> | ||
+ | Your browser does not support the video tag or the file format of this video. | ||
+ | </video> | ||
+ | </addhtml></center> | ||
+ | |||
+ | |||
+ | ==Autres photographies== | ||
{|width=870 | {|width=870 | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
- | Photos prises fin septembre 2016, lors d'un jour de repos des archéologues (cf. aussi les photos accompagnant les articles ci-dessus). | + | Photos prises fin septembre 2016, lors d'un jour de repos des archéologues, en guise de suppléments aux photos des articles et reportages ci-dessus. |
|width=4% valign=top {{jtfy}}| | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
Ligne 132: | Ligne 242: | ||
Image:Parcallan2016-18.jpg | Image:Parcallan2016-18.jpg | ||
</gallery> | </gallery> | ||
+ | |||
==Annotations== | ==Annotations== | ||
Ligne 141: | Ligne 252: | ||
| avancement=3 | | avancement=3 | ||
}} | }} | ||
- | [[Category:Reportages|X2016{{PAGENAME}}]][[Catégorie:Patrimoine|ARCHE0{{PAGENAME}}]][[Category:Bondet de La Bernardie|L2016{{PAGENAME}}]] | + | [[Category:Reportages|X2016{{PAGENAME}}]][[Catégorie:Patrimoine|ARCHE0{{PAGENAME}}]][[Category:Bondet de La Bernardie|L2016{{PAGENAME}}]][[Catégorie:Documents|10{{PAGENAME}}]] |
Version actuelle
| Du mésolithique Les correspondant et journalistes sont Benoit Bondet de La Bernardie, Delphine Tanguy et Cathy Tymen et les 12 archéologues de l'INRAP |
Autres lectures : « Zone broyée et faille sud-armoricaine du Jet il y a plus de 300 millions d'années » ¤ « VILLARD Jean-François - Vestiges et paysage rural antique de Squividan » ¤ « LE ROUX Charles-Tanguy - Le tumulus de l'Age du Bronze de Saint-André » ¤ « Vestiges d'habitat gallo-romain à Tréodet, Le Télégramme 2008 » ¤ « LE BIHAN Jean-Paul & VILLARD Jean-François - Archéologie de Quimper, tome 2 » ¤ « PICQUENARD Charles-Armand - L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet » ¤ Site de l'INRAP
1 Présentation
Benoit Bondet, l'infatigable correspondant du Télégramme pour la commune d'Ergué-Gabéric, avait eu le nez creux quand, en février 2015 et en mai dernier, il titrait ses articles sur le site archéologique de Parc-al-lan : « La préhistoire est dans le pré », « Des débuts de fouilles prometteuses ». À l'époque il écrivait à la lumière des premiers résultats des diagnostics archéologiques, et, depuis plus de deux mois, les fouilles officielles de l'INRAP On connaissait l'endroit comme un endroit de terre d'argile très prisée par les potiers du 18e siècle, mais là nous sommes transportés aux temps plus reculés des cueilleurs-chasseurs qui occupaient les lieux au 9e millénaire avant JC, et un peu plus tard les éleveurs du néolithique entre 2200 et 800 avant notre ère, enfin au haut Moyen Âge, entre le 7e et le 11e siècle) on y dénote un cimetière, et étonnamment aucune trace d'occupation gallo-romaine. Les fouilles ont permis de déterrer entre autres deux cimetières de 9 tombes du Bronze et 34 fosses médiévales, des vases funéraires et des gobelets, des galets de silex débités et des points de flèche, un poignard de l'age de bronze, des foyers à pierres chauffées ... |
Sur la base d'interviews et de visite du site, les journalistes du Télégramme ont publié un article documenté début juillet, des photos des recherches en cours, et une vidéo explicative avec interview du responsable des fouilles : « Pour les chasseurs-cueilleurs on est dans un endroit le long d'un talweg Sur la page principale du site Internet de l'INRAP Le rapport final de ces fouilles sera publié vraisemblablement en 2018. Mais un premier rendez-vous est fixé, lors des journées du Patrimoine 2016, pour la conférence d'Yvan Pailler de l'INRAP |
2 Reportage de l'INRAP
Article INRAP
|
Nombreuses autres photos sur le Site de l'INRAP |
3 Coupures du Télégramme
Fouille. Du Mésolithique [1] au Moyen Âge
| Park-al-Lann. Des débuts de fouilles prometteuses
|
4 Vidéo-interview du Télégramme
Le reportage de Cathy Tymen du Télégramme avec la collaboration de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) en charge de la campagne de fouilles archéologiques sur six hectares à Parc ar Lann à Ergué-Gabéric est disponible sur Dailymotion : « ergue-gaberic-29-fouilles-archeologiques-a-parc-ar-lann_news » |
Transcription. Yvan Pailler, ingénieur à l'Inrap : « Le site a été occupé pendant 11.000 ans, jusqu'à qu'il nous soit abandonné là, et il va continuer à être occupé. Mais avec des gros trous dans cette occupation, ce n'est pas une occupation linéaire depuis le mésolithique |
5 Vidéo de Quimper-Communauté
On apprend entre autres dans cette vidéo que Quimper-Communauté finance les fouilles à hauteur de 500.000 euros. Et Hervé Herry, le maire d'Ergué-Gabéric, exprime sa surprise et sa fierté : « Des chasseurs-cueilleurs sont donc passés par ici 9000 ans avant JC, mais ce n'était que le début d'une occupation humaine qui s'est poursuivie de façon irrégulière jusqu'aux ateliers de potiers du 18e siècle. Hervé Herry : il y a eu plusieurs populations différentes au cours des siècles qui ont vécu ici. Ce qui est assez extraordinaire. » |
Yvan Paillet de l'INRAP détaille la découverte d'une grande maison datant de -4000 avant JC : « C'est un grand bâtiment qui fait à peu près 17 m de long pour 6-7 m de large, un bâtiment rectangulaire, avec une extension côté sud. C'est une grande maison habitée par plusieurs personnes. Jusqu'à présent en Basse Bretagne on avait énormément de monuments funéraires, mais on n'avait pas les habitations de ces gens-là. Maintenant on peut faire le lien entre funéraire et habitat, plus tous ces menhirs qui s'échelonnent dans la campagne bretonne. » |
6 Autres photographies
Photos prises fin septembre 2016, lors d'un jour de repos des archéologues, en guise de suppléments aux photos des articles et reportages ci-dessus. |
Aucun vestige n'est laissé sur place, mais le nombre de spots encore numérotés et l'amplitude du lieu plat bien dégagé par les engins de chantier donne une idée de l'importance du site. |
Paysage lunaire | |||||
7 Annotations
- Le Mésolithique (du grec μέσος / mesos, « moyen » et Λίθος / lithos, « pierre », littéralement « âge moyen de la pierre ») est la période chronologiquement et culturellement intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique (entre environ 10 000 et 5 000 ans av. J.-C. en Europe). Les groupes humains de cette période perpétuent un mode de subsistance basé sur la chasse et la cueillette sous un climat tempéré. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
- INRAP : Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, mis en place le 1er février 2002, et composé d'agents experts contractuels de droit public. [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7]
- Talweg, s.m. : mot allemand signifiant "chemin de la vallée". Les géographes définissent le talweg comme la "ligne joignant les plus bas points des sections transversales successives d'une vallée". Source : http://www.mathcurve.com. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3]
Thème de l'article : Reportage sur Ergué-Gabéric Date de création : Août 2016 Dernière modification : 13.11.2017 Avancement : [Fignolé] |