1946-196x - La tarification des cérémonies religieuses de secondes classes
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- | __NOTOC__<i>Les classes d'enterrement et de mariage, avec des prestations et des tarifs différents, ont existé jusqu'aux années 1970 : les familles gabéricoises pouvaient choisir, en fonction de leurs moyens financiers et notoriété, entre la classe supérieure, les première à quatrième classes. ou celle gratuite des indigents.</i> | + | __NOTOC__<i>Les classes d'enterrement et de mariage, avec des prestations et des tarifs différents, ont existé jusqu'aux années 1970 : les familles gabéricoises pouvaient choisir, en fonction de leur notoriété et moyens financiers, entre la classe supérieure, les première à cinquième classes, sans oublier celle des indigents.</i> |
- | Trois documents conservés aux Archives diocésaines de Quimper, cote P 51/3. | + | Sources : Trois documents conservés aux Archives diocésaines de Quimper, cote P 51/3. |
Autres lectures : {{Tpg|Gustave Guéguen, recteur (1941-1956)}}{{Tpg|Gustave "Person bragou ruz" raconté par Jean Guéguen et l'abbé Pennarun}}{{Tpg|Pierre Pennarun, recteur (1956-1969)}}{{Tpg|Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47}} | Autres lectures : {{Tpg|Gustave Guéguen, recteur (1941-1956)}}{{Tpg|Gustave "Person bragou ruz" raconté par Jean Guéguen et l'abbé Pennarun}}{{Tpg|Pierre Pennarun, recteur (1956-1969)}}{{Tpg|Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47}} | ||
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- | On se croirait il y a quelques siècles, à une époque où la religion catholique était dominante dans les campagnes bretonnes. Et pourtant les pratiques discriminatoires pour la dispense de ses rites perdurent jusqu'à la mandature du recteur gabéricois Gustave Guéguen de 1941 à 1956 et les premières années de son successeur Pierre Pennarun. | + | On se croirait transporté il y a quelques siècles, à une époque où la religion catholique est dominante dans les campagnes bretonnes. Et pourtant les pratiques discriminatoires pour la délivrance de ses rites perdurent jusqu'à la mandature du recteur gabéricois Gustave Guéguen de 1941 à 1956 et les premières années de son successeur Pierre Pennarun. |
- | Plus précisément, la qualité des prestations pour les enterrements et mariages est différenciée en fonction de l'argent que les familles peuvent dépenser. Pour preuves ces trois affichettes gabéricoises de 40 cm environ, conservées aux Archives diocésaines, présentant les tarifs en usage : | + | Plus précisément, la qualité des prestations pour les enterrements et mariages y est différenciée en fonction de l'argent que les familles peuvent dépenser. Pour preuves ces trois affichettes gabéricoises de 40 cm environ, conservées aux Archives diocésaines, présentant les tarifs en usage : |
- | * En 1946, juste après guerre, les prix peuvent aller jusqu'à 8.000 francs pour un enterrement de classe supérieure. | + | * En 1946, juste après guerre, les prix peuvent aller jusqu'à 8000 francs pour un enterrement de classe supérieure. |
- | * En 1951, les prix ont été multipliés par 3 ou 4 en cinq ans : 15.500 francs pour un enterrement de première classe. | + | * En 1951, les prix ont été multipliés par 2 ou 3 en cinq ans : 18500 en supérieure et 15500 francs en première classe. |
* Environ 10 ans après, le prix des funérailles de première classe est de 120 francs, le rapport de 1 à 100 étant dû à l'introduction du nouveau franc en janvier 1960. Cet exemplaire sur support cartonné, est sans doute le dernier tarif à avoir été affiché dans l'église paroissiale ou au presbytère. | * Environ 10 ans après, le prix des funérailles de première classe est de 120 francs, le rapport de 1 à 100 étant dû à l'introduction du nouveau franc en janvier 1960. Cet exemplaire sur support cartonné, est sans doute le dernier tarif à avoir été affiché dans l'église paroissiale ou au presbytère. | ||
- | Le nombre de classes s'est réduit sur les dernières années : première, deuxième et troisième classe, avec le maintien d'une quatrième pour les services funèbres (« <i>Service simple, dit de dévotion</i> » : 5 francs seulement au lieu de 35 pour la première). Alors qu'en 1946 et 1951 on en compte au moins 6, la première étant précédées d'une « <i>classe supérieure</i> » ou « <i>hors classe</i> ». | + | Le nombre de classes s'est réduit sur les dernières années : première, deuxième et troisième classe, avec le maintien d'une quatrième pour les services funèbres (« <i>Service simple, dit de dévotion</i> » : 5 francs seulement au lieu de 35 francs pour la première). Alors qu'en 1946 et 1951 on en compte au moins six, la première étant précédée d'une « <i>classe supérieure</i> » ou « <i>hors classe</i> ». |
- | La dernière classe de 1946 est gratuite, alors qu'elle devient payante en 1951 pour toutes les cérémonies, et même pour un mariage pour « <i>Indigents et indignes</i> » il faut débourser 1000 francs (au lieu de 15000 d'une hors-classe). | + | La dernière classe de 1946 est gratuite, alors qu'elle devient payante en 1951 pour toutes les cérémonies, et même pour un mariage pour « <i>Indigents et indignes</i> » il faut débourser 1000 francs, au lieu des 15000 francs d'une hors-classe. |
Les services fournis pour chaque classe sont détaillés : | Les services fournis pour chaque classe sont détaillés : | ||
- | * Les heures de messe : | + | * Les heures de messe : la classe supérieure a droit à la « <i>Messe chantée</i> » de 11 heures, alors que les plus pauvres doivent se contenter de la « <i>Messe basse</i> » de 9 heures. Le nombre d'obits <ref name="Obit">{{K-Obit}}</ref> de services funèbres est aussi variable. |
- | * Le nombre des prêtres : | + | * Le nombre des prêtres : les premières classes bénéficient de l'assistance de deux ou trois prêtres pour la messe et le cimetière, un seul en classe inférieure. |
- | * La prise de corps : | + | * La prise de corps : un corbillard religieux est assuré ou non avant l'arrivée à l'église et au cimetière |
- | * Les éléments mobiliers : | + | * Les éléments mobiliers : nombre dégressif de croix et de cierges, et de l'électricité et un harmonium sur les dernières années ; les mariés peuvent disposer de prie-Dieu <ref name="Prie-Dieu">{{K-Prie-Dieu}}</ref> de paille et/ou de fauteuils. |
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[[image:EG-TarifsMesses-196x.jpg|400px|center|thumb|Tarif en nouveaux francs des années 1960]] | [[image:EG-TarifsMesses-196x.jpg|400px|center|thumb|Tarif en nouveaux francs des années 1960]] | ||
- | * Les ornementations : | + | * Les ornementations : un drap mortuaire blanc est proposé pour l'enterrement d'enfant en hors classe, et les tentures dans l'église sont de deux catégories : hors du chœur pour les classes supérieures, dans le chœur pour la première classe, et les « <i>Petites tentures</i> » pour la seconde, et rien du tout au-delà. Et même le grand carillon des cloches n'est possible que pour les mariages de première et deuxième classe. |
L'importance du faste des funérailles est confirmée par cet extrait du journal paroissial du recteur Gustave Guéguen de l'été 1941 : « <i>Début juillet, achat de tentures funèbres chez M. Paul de Quimper pour rehausser l'éclat des funérailles dont le tarif a été augmenté.</i> ». | L'importance du faste des funérailles est confirmée par cet extrait du journal paroissial du recteur Gustave Guéguen de l'été 1941 : « <i>Début juillet, achat de tentures funèbres chez M. Paul de Quimper pour rehausser l'éclat des funérailles dont le tarif a été augmenté.</i> ». | ||
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<b>I. Enterrements d'Adultes</b> | <b>I. Enterrements d'Adultes</b> | ||
- | Ière classe : 10 heures. Assistance de 3 prêtres. Tentures. Harmonium. 4 croix. 10 cierges. Obit de 6 services et 2 messes. 120 f. | + | Ière classe : 10 heures. Assistance de 3 prêtres. Tentures. Harmonium. 4 croix. 10 cierges. Obit <ref name="Obit">{{K-Obit}}</ref> de 6 services et 2 messes. 120 f. |
IIème classe : 10 heures. 2 prêtres. 3 croix. 4 cierges. 50 f. | IIème classe : 10 heures. 2 prêtres. 3 croix. 4 cierges. 50 f. |
Version actuelle
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Les classes d'enterrement et de mariage, avec des prestations et des tarifs différents, ont existé jusqu'aux années 1970 : les familles gabéricoises pouvaient choisir, en fonction de leur notoriété et moyens financiers, entre la classe supérieure, les première à cinquième classes, sans oublier celle des indigents. Sources : Trois documents conservés aux Archives diocésaines de Quimper, cote P 51/3. Autres lectures : « Gustave Guéguen, recteur (1941-1956) » ¤ « Gustave "Person bragou ruz" raconté par Jean Guéguen et l'abbé Pennarun » ¤ « Pierre Pennarun, recteur (1956-1969) » ¤ « Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47 » ¤ |
[modifier] Présentation
On se croirait transporté il y a quelques siècles, à une époque où la religion catholique est dominante dans les campagnes bretonnes. Et pourtant les pratiques discriminatoires pour la délivrance de ses rites perdurent jusqu'à la mandature du recteur gabéricois Gustave Guéguen de 1941 à 1956 et les premières années de son successeur Pierre Pennarun. Plus précisément, la qualité des prestations pour les enterrements et mariages y est différenciée en fonction de l'argent que les familles peuvent dépenser. Pour preuves ces trois affichettes gabéricoises de 40 cm environ, conservées aux Archives diocésaines, présentant les tarifs en usage :
Le nombre de classes s'est réduit sur les dernières années : première, deuxième et troisième classe, avec le maintien d'une quatrième pour les services funèbres (« Service simple, dit de dévotion » : 5 francs seulement au lieu de 35 francs pour la première). Alors qu'en 1946 et 1951 on en compte au moins six, la première étant précédée d'une « classe supérieure » ou « hors classe ». La dernière classe de 1946 est gratuite, alors qu'elle devient payante en 1951 pour toutes les cérémonies, et même pour un mariage pour « Indigents et indignes » il faut débourser 1000 francs, au lieu des 15000 francs d'une hors-classe. Les services fournis pour chaque classe sont détaillés :
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L'importance du faste des funérailles est confirmée par cet extrait du journal paroissial du recteur Gustave Guéguen de l'été 1941 : « Début juillet, achat de tentures funèbres chez M. Paul de Quimper pour rehausser l'éclat des funérailles dont le tarif a été augmenté. ». |
[modifier] Documents
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Tarif de 1951
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[modifier] Annotations
- Obit, s.m. : fondation perpétuelle d'une messe anniversaire, messe célébrée pour un défunt à la date anniversaire de son décès, honoraires versés aux prêtres pour la célébration d'un service funèbre. Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Prie-Dieu, g.n.m. (pluriel prie-Dieu) : meuble liturgique sur lequel on s’agenouille pour prier Dieu. Il s'agit le plus souvent d'une sorte de chaise basse, plus rarement d'un banc, avec un degré qui fait office d'agenouilloir. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Avril 2023 Dernière modification : 5.04.2023 Avancement : [Développé] |