Acquittement suite aux coups mortels à Kerfréis, journaux locaux 1888
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Le premier d'entre eux le fait via un entrefilet en langue bretonne en première page : « <i>Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun.</i> » (La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille écus pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.) | Le premier d'entre eux le fait via un entrefilet en langue bretonne en première page : « <i>Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun.</i> » (La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille écus pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.) | ||
- | [[Image:Skoed.jpg|100px|left]]Cet article, qui ne dit pas que l'inculpée a été acquittée, signale une condamnation au civil pour une somme de « <i>mil skoed</i> » <ref name="Skoed">{{BR-Skoed}}</ref>. Cela équivaut à 5.000 francs, car l'unité monétaire populaire de l'écu valait 100 sous (« <i>gwenneg</i> » <ref name="Gwenneg">{{BR-Gwenneg}}</ref> en breton), soit 5 francs. | + | [[Image:Skoed.jpg|100px|left]]Cet article, qui ne dit pas que l'inculpée a été acquittée en correctionnelle, signale une condamnation au civil pour une somme de « <i>mil skoed</i> » <ref name="Skoed">{{BR-Skoed}}</ref>. Cela équivaut à 5.000 francs, car l'unité monétaire populaire de l'écu valait 100 sous (« <i>gwenneg</i> » <ref name="Gwenneg">{{BR-Gwenneg}}</ref> en breton), soit 5 francs. |
- | Les autres articles précise un peu ce qui s'est passé : la femme Feunteun a tabassé à coups de râteau son beau-frère qui serait décédé des suites de ses blessures dans la nuit subséquente. | + | Les autres articles précisent un peu ce qui s'est passé : la femme Feunteun a tabassé à coups de râteau son beau-frère qui serait décédé des suites de ses blessures dans la nuit subséquente. |
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Pour « <i>L'Union Agricole</i> », le jury s'est prononcé hâtivement : « <i>le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement.</i> ». Et ceci après « <i>une brillante plaidoirie de Maître de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun</i> ». Ce dernier, Henri Marie Charles Ponthier de Chamaillard, est un sénateur monarchiste du Finistère et installé comme avocat à Quimper. | Pour « <i>L'Union Agricole</i> », le jury s'est prononcé hâtivement : « <i>le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement.</i> ». Et ceci après « <i>une brillante plaidoirie de Maître de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun</i> ». Ce dernier, Henri Marie Charles Ponthier de Chamaillard, est un sénateur monarchiste du Finistère et installé comme avocat à Quimper. | ||
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Version actuelle
| Une affaire de coups mortels portés sur un homme par une femme devant la cour d'assises du Finistère : acquittement de l'inculpée Marie-Jeanne Lozac'h, femme Feunteun, mais paiement de dommages et intérêts à la veuve Moysan.
Voir les détails de l'enquête dans le dossier complet d'assises découvert et communiqué par Pierrick Chuto Autres lectures : « 1887-1888 - Enquête, instruction et procès en assises pour un drame familial à Kerfréis » ¤ « Un sorcier - Moeurs bretonnes - Ce que vaut une fille, Gazette des Tribunaux 1838 » ¤ « Vols d'habits chez René Riou à Tréodet, journaux locaux 1890-93 » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Le procès en cour d'assises au palais de justice de Quimper ouvert le 31 janvier 1888 a donné lieu à des comptes rendus dans trois journaux locaux : « Le Courrier du Finistère » Le premier d'entre eux le fait via un entrefilet en langue bretonne en première page : « Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun. » (La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille écus pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.) Cet article, qui ne dit pas que l'inculpée a été acquittée en correctionnelle, signale une condamnation au civil pour une somme de « mil skoed »[5] . Cela équivaut à 5.000 francs, car l'unité monétaire populaire de l'écu valait 100 sous (« gwenneg » [6] en breton), soit 5 francs.
Les autres articles précisent un peu ce qui s'est passé : la femme Feunteun a tabassé à coups de râteau son beau-frère qui serait décédé des suites de ses blessures dans la nuit subséquente. |
On pourrait donc s'attendre à une sévère condamnation, les journalistes ne se privant pas d’encenser la victime : « Moysan était un honnête cultivateur, père de six enfants en bas âge. ». Pour « L'Union Agricole », le jury s'est prononcé hâtivement : « le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement. ». Et ceci après « une brillante plaidoirie de Maître de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun ». Ce dernier, Henri Marie Charles Ponthier de Chamaillard, est un sénateur monarchiste du Finistère et installé comme avocat à Quimper. Les articles de presse reflètent une certaine surprise quant au verdict, et ne rendent pas la complexité du huis-clos malheureux qui s'est déroulé le 14 novembre 1887 dans le petit village de Kerfrez (orthographié « Kerfréis » à l'époque, et tenant son nom d'un emprunt au vieux français « fres » qui signifierait vif, ardent !). Par contre le dossier de justice, conservé aux Archives départementales du Finistère, avec ses 29 pièces d'interrogatoires, auditions, dépositions, acte d'accusation, réquisitoires, délibérés, avis du jury, plaidoiries, décrivent bien mieux la complexité et la spécificité des disputes villageoises et de leurs néfastes conséquences, et sans doute aussi les raisons d'acquittement. |
[modifier] 2 Transcriptions
Courrier du Finistère du 28.04.1888 :
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Union Agricole du 03.04.1888 :
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[modifier] 3 Coupures
Courrier du Finistère, Union Agricole, Le Finistère | |||||
[modifier] 4 Annotations
- Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
- Le « Courrier du Finistère » est créé en janvier 1880 à Brest par un imprimeur Brestois, Jean-François Halégouët qui était celui de la Société anonyme de « l'Océan » qui éditait à Brest depuis 1848 le journal du même nom, et par Hippolyte Chavanon, rédacteur en chef commun des deux publications. Le but des deux organes est de concourir au rétablissement de la monarchie. Le Courrier du Finistère est, de 1880 à 1944, un journal hebdomadaire d'informations générales de la droite légitimiste alliée à l'Église catholique romaine jusqu'au ralliement de celle-ci à la République. Il est resté ensuite le principal organe de presse catholique du département, en ayant atteint un tirage remarquable de 30 000 exemplaires en 1926. Rédigé principalement en français, il fait une place remarquable à la langue bretonne, qui est, alors, pour certains ruraux, la seule langue lisible, grâce à l'enseignement du catéchisme. Ayant continué de paraître pendant l'Occupation allemande (1940-1944), Le Courrier du Finistère fait l'objet d'une interdiction de parution. Pour lui faire suite, le diocèse de Quimper a suscité la création d'un hebdomadaire au contenu unique, mais sous deux titres, le Courrier du Léon et le Progrès de Cornouaille. [Ref.↑]
- L'Union agricole et maritime, qui a d'abord été appelée L'Union agricole du Finistère est un journal local d'informations générales qui a paru à Quimperlé (Finistère) de 1884 à 1942. Il a connu des orientations éditoriales différentes, selon ses propriétaires successifs. La périodicité a aussi été variable : bi-hebdoadaire, tri-hebdomadaire et hebdomadaire. Avec pour sous-titre Organe Républicain Démocratique de la région du Nord-Ouest, le journal paraît le 1er août 1884 à l'initiative du conseiller général de Quimperlé, James Monjaret de Kerjégu, un riche propriétaire terrien et ancien diplomate résidant à Scaër. [Ref.↑]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
- Skoed, s.m. : écusson, bouclier et monnaie ancienne valant 5 francs, c'est-à-dire 100 sous ("gwenneg"). Gwenneg » 1 sou : 5 centimes (0,76 cents). Real » 5 sous : 25 centimes (3,81 cents). Lur » 1 franc (15,26 cents). Skoed » 1 écu : 5 francs (76,33 cents). Skoed et Gwenneg sont des appellations attestées au XVIème siècle (attestation écrite), quant à Lur et Real, elles datent de la fin du XIXème. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]
- Gwenneg, s.m. : sol, sou, valant 5 centimes, un quart de real ou un centième de skoed. Par extension pièce de monnaie, argent. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : Novembre 2013 Dernière modification : 26.01.2021 Avancement : [Fignolé] |