Le gage d'amour du film "Les Naufrageurs", Détective 1958
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- | Gwenn-Aël Bolloré () <ref name="GwenaëlBolloré">{{PR-GwenaëlBolloré}}</ref> ... Renée Cosima <ref name="RenéeCosima">{{PR-RenéeCosima}}</ref> ... naufrageurs <ref name="Naufrageur">{{K-Naufrageur}}</ref> ... | + | Pour rendre compte de la sortie du film des Naufrageurs <ref name="Naufrageur">{{K-Naufrageur}}</ref>, le journal national Détective détaille la rencontre amoureuse du producteur Gwenn-Aël Bolloré <ref name="GwenaëlBolloré">{{PR-GwenaëlBolloré}}</ref> et l'actrice Renée Cosima <ref name="RenéeCosima">{{PR-RenéeCosima}}</ref> qui devient son épouse. |
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+ | Le mariage est évoqué avec l'idée d'un abandon difficile de carrière de comédienne : « <i>Ils se marièrent. Ils eurent une petite fille qui s'appelle Anne et qu'on appelle Pomme. Ils furent, ils sont très heureux. Mais au cœur de Renée sommeillait toujours l'amour du théâtre. </i> » | ||
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+ | Mais, bien heureusement le film des Naufrageurs fut l'occasion pour Gwenn-Aël Bolloré de se rattraper : « <i>Alors il lui écrivit une belle histoire de la côte bretonne et lui offrit, comme un bijou, un rôle fascinant et sans amour.</i> » | ||
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+ | Un rôle sans amour, car « <i>pénible, brutal ... Moïra n'est pas aimée dans son île de rudes pêcheurs. Elle vit à l'écart.</i> ». | ||
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Mais l'âpreté de leur vie, le courage tranquille, la difficulté de vivre en arrachant à la mer le pain quotidien, l'habitude des cataclysmes, la cruauté du deuil permanent gardent à leur visage la digne rudesse qui convenant à l'interprétation d'une œuvre passionnée, dure comme la misère et ardente comme les justes combats. | Mais l'âpreté de leur vie, le courage tranquille, la difficulté de vivre en arrachant à la mer le pain quotidien, l'habitude des cataclysmes, la cruauté du deuil permanent gardent à leur visage la digne rudesse qui convenant à l'interprétation d'une œuvre passionnée, dure comme la misère et ardente comme les justes combats. | ||
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+ | La réalisation du film n'avait pas été facile. Un vieux rafiot acheté avec l'intention d'en faire une vedette, avait été drossé à la côte par une tempête, et démantelé avant d'avoir commencé sa carrière. Des cars de touristes déversaient chaque jour une foule de curieux plus gênants qu'utiles aux prises de vues. Le ciel de Bretagne dispensait souvent des grisailles trop grises pour être photogéniques. Mais l'essentiel, proclame la sagesse populaire, est d'avoir la santé. Et le film se portait bien, vigoureusement soutenu par des interprètes robustes et de grande classe. | ||
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Derrière les verres teintés qui refusaient à la vie son regard malade, elle demeurait fière, intacte et pure, préservée des jeux de l'adolescence et des roueries des fausses amours. Patiente, obstinée, elle préparait son avenir, l'avenir de Renée Cosima. Il fallait guérir d'abord, et faire opérer ses yeux. | Derrière les verres teintés qui refusaient à la vie son regard malade, elle demeurait fière, intacte et pure, préservée des jeux de l'adolescence et des roueries des fausses amours. Patiente, obstinée, elle préparait son avenir, l'avenir de Renée Cosima. Il fallait guérir d'abord, et faire opérer ses yeux. | ||
- | <spoiler id="992" text="Ce fut un miracle de sa volonté ...">Ce fut un miracle de sa volonté. La difficile et douloureuse intervention chirurgicale réussit. | + | <spoiler id="992" text="Ce fut un miracle de sa volonté ...">Ce fut un miracle de sa volonté. La difficile et douloureuse intervention chirurgicale réussit. Devant les miroirs réhabilités, Renée découvrit son visage. Elle se regarda avec des yeux qui ne se connaissaient pas, des yeux approfondis par quinze ans de méditation solitaire et de souffrance, des yeux insondables et verts comme des lacs où bougent des reflets d'arbres. Et elle partit, avec son regard bien droit, à la conquête du théâtre. |
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+ | Ce ne fut presque pas difficile. Elle possédait quelque chose qui manque souvent aux apprenties comédiennes : une âme. | ||
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+ | <b>Écrasée et perdue ...</b> | ||
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+ | C'était un déluge d'esprit. Von Stroheim et Louis Jouvet rivalisaient de verve. Isa Miranda, d'une beauté éblouissante, leur donnait la réplique avec une grâce légère. | ||
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+ | <b>Comme un corsaire enlève une captive</b> | ||
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+ | Il avait rasé ses favoris. Elle lui dit qu'elle le préférait ainsi. | ||
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+ | Lui, il ne la préférait jamais. Il l'adorait toujours. Il ne lui dit point encore, mais il osa lui envoyer des fleurs. Elle lui téléphona pour l'en remercier. Ils se revirent. Et, peu à peu, il entra dans son cœur, jusqu'à l'étouffer d'amour. | ||
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+ | Ils se marièrent. Ils eurent une petite fille qui s'appelle Anne et qu'on appelle Pomme. Ils furent, ils sont très heureux. Mais au cœur de Renée sommeillait toujours l'amour du théâtre. Et comme il voulait son bonheur il l'autorisa à jouer <i>La Maison de Bernada</i> de Federico Garcia Lorca. | ||
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+ | Mais ce n'était pas si simple, pour elle, de concilier son métier et son amour. Chaque soir, Gwenaël attendait son retour du théâtre. Elle aurait voulu souper avec lui, bavarder longuement, transposer dans la chaleur de sa passion les feux artificiels dont elle brûlait encore. | ||
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+ | Elle sacrifia le théâtre. | ||
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+ | Il l'emmena, comme on enlève une captive, faire une longue croisière à bord de <i>La Linotte</i>. Il lui acheta des caméras. Ensemble, ils tournèrent de courts métrages en Laponie. | ||
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+ | Mais elle aimait mieux être devant les caméras que derrière. | ||
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+ | Alors il lui écrivit une belle histoire de la côte bretonne et lui offrit, comme un bijou, un rôle fascinant et sans amour. | ||
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Version du 6 janvier ~ genver 2021 à 09:52
| Pour rendre compte de la sortie du film des Naufrageurs, le journal national Détective détaille les relations amoureuses entre le producteur Gwenn-Aël Bollré et son épouse actrice. Un article rédigé par la journaliste et romancière Hélène Mornay et un reportage photo de Jean-Gabriel Seruzier. |
Autres lectures : « Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG » ¤ « BRABANT Charles - Le film Les Naufrageurs » ¤ « 1958 - Première mondiale du film Les Naufrageurs à Quimper » ¤ « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Moïra la naufrageuse » ¤ « Etienne Le Grand, clichés du tournage du film "Les Naufrageurs" de Gwenn-Aël Bolloré » ¤
1 Présentation
Pour rendre compte de la sortie du film des Naufrageurs Le mariage est évoqué avec l'idée d'un abandon difficile de carrière de comédienne : « Ils se marièrent. Ils eurent une petite fille qui s'appelle Anne et qu'on appelle Pomme. Ils furent, ils sont très heureux. Mais au cœur de Renée sommeillait toujours l'amour du théâtre. » Mais, bien heureusement le film des Naufrageurs fut l'occasion pour Gwenn-Aël Bolloré de se rattraper : « Alors il lui écrivit une belle histoire de la côte bretonne et lui offrit, comme un bijou, un rôle fascinant et sans amour. » Un rôle sans amour, car « pénible, brutal ... Moïra n'est pas aimée dans son île de rudes pêcheurs. Elle vit à l'écart. ». |
2 Transcription de l'article
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3 Coupures de presses
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- Naufrageur, s.m. : celui qui provoque volontairement le naufrage d’un navire, à la différence du pilleur d'épave qui se contente de piller un navire déjà échoué (une épave). Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001) : jeune résistant, écrivain et poète, Gwenn-Aël Bolloré a été vice-président des Papeteries Bolloré de 1952 à 1974, et P.-D. G. des Éditions de la Table Ronde. Ami des artistes, il a entretenu des relations étroites avec le monde littéraire et cinématographique. Amoureux de la mer et correspondant du Musée d'Histoire naturelle de Paris, il a également créé le Musée Océanographique de l'Odet dont il fut le conservateur. [Ref.↑]
- Yvonne Henriette Renée Boudin, née en 1922 à Neuilly-sur-Seine, et décédée en 1981 à Ergué-Gabéric, est connue sous son nom d'actrice Renée Cosima. Elle épouse, en 1957, l'homme d'affaires Gwenn-Aël Bolloré. Elle joue notamment la sorcière Moïra dans le film « Les Naufrageurs » de Charles Brabant. [Ref.↑]