Une cité d'ingénieurs et ouvriers du 20e siècle à Keranna-Odet - GrandTerrier

Une cité d'ingénieurs et ouvriers du 20e siècle à Keranna-Odet

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Catégorie : Patrimoine
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§ E.D.F.

Une cité de 18 logements pour les ingénieurs et ouvriers de la papeterie Bolloré d'Odet et dont la conception est un bel exemple de l'architecture régionaliste bretonne du 20e siècle.

La cité est notamment mentionnée, avec photo à l'appui, dans l'ouvrage de référence « Architectures en Bretagne au 20e siècle » de Philippe Bonnet et Daniel Le Couédic.

L'article ci-dessous aborde l'aspect architectural de sa construction, l'identification de ses premiers occupants et inclut une petite galerie de photos.

Autres articles : « L'histoire de la cité de Keranna par Henri Le Gars‎ » ¤ « La généalogie de la cité de Keranna par Henri Le Gars » ¤ « La chapelle de Ker-Anna » ¤ « La chapelle St-René de la papeterie d'Odet » ¤ « Le calvaire-monument aux morts du cimetière » ¤ « Marie Blanchard (1896-1976), sage-femme » ¤ « BONNET Philippe & LE COUÉDIC Daniel - Architectures en Bretagne au 20e siècle » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

Quand en 1917 René Bolloré a le projet de construire une cité pour ses employés à Keranna, au lieu-dit voisin de sa papeterie, il pense naturellement à son ami architecte nantais René Ménard [1] qui fut, en 1911, le maitre d’œuvre de l'extension et restauration de son manoir d'Odet. En 1921 et 1923, René Ménard dessinera également les plans de la chapelle d'Odet et du calvaire-monument aux morts élevé dans le cimetière communal.

Philippe Bonnet et Daniel Le Couédic décrivent cet habitat groupé ainsi : « Réalisée de 1917 à 1919 par l'architecte nantais René Menard, elle se compose de 3 corps de logis en granite comportant chacun 6 logements qui s'ordonnent en U autour d'une cour ouverte et arborée. Chaque maison est précédée d'un jardinet, et la linéarité du bâti n'est contrariée que par une série de lucarnes passantes [2]. En 1931, l'ensemble hébergeait une centaine de résidents ».

René Ménard, dont le père était également architecte, décrocha le diplôme de l’école des Beaux-arts de Paris [3]. Son projet, inspiré par l’art breton des XVIe et XVIIe siècles, fut retenu pour la construction du Mémorial de Sainte-Anne-d’Auray à la mémoire des 240 000 Bretons morts pour la France, à l’issue du concours organisé par les évêques entre tous les architectes bretons. À ce « monument de foi bretonne » il consacra quinze années de sa vie, entraînant dans son enthousiasme sa femme et ses deux filles.

Comme une enclave dans le tissu urbain environnant, la composition bâtie en pierre naturelle, est refermée autour d'un parvis naturel ouvert à l'ouest et formé de deux allées de tilleuls. Les maisons sont à rez-de-chausée+combles lucarnés sur des parcelles et jardinets de 10,5 m de large.

 

Le type d'habitation de Keranna est généralement désigné par les architectes comme habitations individuelles en bandes, chaque bande désignant la rangée de maison, ici au nombre de 3 autour d'un U central.

Quels sont les premiers occupants de la cité de Keranna ? Sur le plan de cadastre ci-dessous, les trois rangées de maisons sont repérées par les n° 73 à 68 pour la "bande" nord, 62 à 67 pour la "bande" Est, 76 à 81 pour la "bande" Sud (voir l'article écrit par Henri Le Gars sur la généalogie de la cité pour plus de détails).

  • Bande Nord

73- Cartel, futur directeur de Troyes, Castric, directeur d'Odet ; 72- Provost, Le Gars ; 71- Bonjour, Le Grall; 70- Niger, Rannou ; 69- Gourmelen, Le Dé ; 68- Le Pape, Léonus.

  • Bande Est

62- Lennon, Palaud ; 63- Tandé ; 64- Blanchard, sage femme ; 65- ? et Rannou; 66- Tallec ; 67- Le Gall

  • Bande Sud

76. Louboutin, comptable ; 77. Mme Le Gallès ; 78. Pénard ; 79. Rivoal, Tandé ; 80. Hascoët, Quéneudec ; 81. Gourmelen, Hascoët

Plan de cadastre
Plan de cadastre

[modifier] 2 Galerie photos

[modifier] 3 Annotations

  1. René Charles Ménard est un architecte né en 1876 à Nantes et décédé dans la même ville en 1958. Il succède à son père, également architecte, et décroche le diplôme de l’école des Beaux-arts de Paris. Il est retenu pour l'édification du Mémorial de Sainte-Anne-d'Auray à la mémoire des 240 000 Bretons morts pour la France, projet auquel il consacra 15 années de sa vie. L’autre grand chantier de la fin de sa vie fut la construction de l’église Sainte-Thérèse de Nantes, qu’il conçut en briques en collaboration avec Maurice Ferré. Ami du papetier René Bolloré il rénova pour ce dernier chapelle et manoir d'Odet, monument aux mort d'Ergué-Gabéric et créa une cité ouvrière. [Ref.↑]
  2. Une lucarne est dite passante lorsqu'elle est située dans le plan de la façade et interrompt la corniche ou l’entablement terminal du bâtiment. [Ref.↑]
  3. L’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), communément dénommée « Beaux-Arts de Paris » est une école d'art prestigieuse dans le monde entier. Ces beaux-arts étaient au nombre de quatre : peinture, sculpture, gravure, avec l'architecture jusqu'en 1968, date à laquelle le ministre de la culture André Malraux crée des unités pédagogiques d'architecture (UPA) qui deviendront les écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA). [Ref.↑]


Thème de l'article : Patrimoine communal d'Ergué-Gabéric

Date de création : Juin 2013    Dernière modification : 3.10.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]