Petit patrimoine aux serres maraîchères bio de Pont-Odet - GrandTerrier

Petit patrimoine aux serres maraîchères bio de Pont-Odet

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Catégorie : Patrimoine
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§ E.D.F.
Le petit patrimoine englobe tout témoignage visuel et vivant d'une mémoire collective et non classé comme patrimoine institutionnel.

Ci-dessous, Pont-Odet, un lieu de mémoires caché derrière les cités résidentielles du Vallon et du Rouillen, à la confluence du ruisseau Patra et de l'Odet, avec ses vieilles serres, son petit calvaire du début du 20e, et ses ancestrales pierres d'église transportées et posées à la fin du 19e siècle.

De plus, les serres sont toujours en activité pour du maraîchage bio : David Pacaud vous propose ses beaux légumes au magasin de Pont-Odet le vendredi de 16 à 19H, et tous les samedis matins au parking de la Providence (premier stand au devant de la librairie Ravy).

Autres lectures : « Patrimoine rural et utilitaire » ¤ « La beauté et majesté de certains arbres plantés à Ergué-Gabéric » ¤ « Le Guic, ruisseau de Pen-Carn à Pont-Patra » ¤ « DUBUISSON-AUBENAY François-Nicolas Baudot - Itinéraire de Bretagne en 1636 » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

René et Anne Le Coeur se sont établis dans la ferme de Pont-Odet après leur mariage en 1947. Le père de René, agriculteur de Penhars, avait fait l'acquisition de leur exploitation agricole en 1936 : « La ferme de Pont-Odet, contenant 7 hectares 17 ares 80 centiares, affermée à M. Michel Quintin, jusqu'au 29 septembre 1937, moyennant un fermage annuel de 2.800 francs ». En 1970, c'est la fille de René et Anne, Marie-Noelle, qui créera les serres sur les terres de Pont-Odet, le long du ruisseau Patra.

Les Quintin louaient la ferme depuis quelques générations, et occupaient la maison d'habitation qui a été construite par leurs propriétaires dans les années 1895-1898. Témoins de cette construction, la vingtaine de pierres incrustées en façade, des pierres taillées de frontons d'églises et de gargouilles qui sont les restes de la déconstruction de l'église Saint-Mathieu de Quimper en 1993-1895.

En effet, l'église Saint-Mathieu actuelle a succédé à un précédent édifice, bâti au XVI e siècle, à l'emplacement d'une église romane. De style néo-gothique, la reconstruction a été décidée fin 1893, sous couvert d'une souscription lancée un an plus tôt. Confiée à l'architecte Gustave Bigot, qui ne conservera que l'ancien porche et le clocher érigé par son père Joseph [1] en 1847, la reconstruction de la nouvelle église emploiera de nombreuses entreprises bretonnes : René Hardy, de Nantes, pour la maçonnerie ; Keralum, de Quimper, pour la charpenterie ; Gourmelon, de Morlaix, pour la couverture et la zinguerie ; Sicot, de Quimper, pour la plâtrerie ; Lorit, de Quimper, pour la serrurerie ; Perret, de Quimper. pour la vitrerie et la peinture ; Jean-Louis Le Naour, de Quimper, pour les travaux réservés : clocher, portail, œuvres d'art, meneaux des fenêtres.
 

Ce dernier, célèbre tailleur de pierre installé dans son atelier du Cap-Horn, a débuté en participant à l'édification des flèches de la cathédrale Saint-Corentin (1854), et aura restauré pas moins de 64 clochers dans toute la Bretagne. Mais d'après René Le Coeur, interrogé en 2009, c'est un autre entrepreneur de maçonnerie travaillait sur le chantier : « La maison a été construite par M. Jaouen, entrepreneur de maçonnerie, qui a participé à la construction de l'église Saint-Mathieu à Quimper de 1895 à 1897 » [2].

Travaillait-il sous les ordres de Jean-Louis Le Naour ou de René Hardy ? En tous cas c'est lui qui a transporté les plus belles pierres de la démolition de l'ancienne église Saint-Mathieu pour les mettre sur sa nouvelle maison de Pont-Odet. Par la suite la maison aurait été rehaussée par les Le Coeur.

Anne Le Coeur en 2016 : « Comme ces pierres étaient idéales pour poser des statues de saint, mon mari voulait mettre une sainte Anne. Mais je lui ai dit que non, il fallait plutôt un saint Yves, ce qu'il a fait sur la pierre au milieu de la façade ».

Et elle enchaîne : « On a dû changer la tombe familiale des Le Coeur [3] au cimetière de Kerfeunteun. Et ils m'ont demandé de déménager la croix et son socle, et elle a trouvé sa place ici, au bord de la route, entourée d'une haie. »

Près de la croix et des serres maraîchères, coule le ruisseau Patra, lequel est alimenté par les eaux du Guic, et se jette dans l'Odet derrière la maison de l'ancienne ferme. Dans son « Itinéraire de Bretagne en 1636 », Dubuisson-Aubenay décrit ainsi le pont aujourd'hui disparu : « Odet, peu en dessus dudit confluen, a un pont de pierre, à présent rompu et dit Pont Audet, au dessous d'un guay ou passage, dit Tréaudet, par lequel pont rendoit le chemin de Kimper à Keraes. ».


[modifier] 2 Photos de pierres et de serres




[modifier] 3 Annotations

  1. Joseph Bigot, né en 1807 à Quimper et mort en 1894 à Quimper, est un architecte diocésain et départemental, conseiller municipal de Quimper de 1870 à 1878. On lui doit à Quimper, son œuvre la plus spectaculaire : les flèches de la cathédrale Saint-Corentin (1854-1856), inspirées de celle de l'église de Pont-Croix. La préfecture finistérienne lui doit aussi la restauration de l'église Notre-Dame à Locmaria, le musée des Beaux-Arts (inauguré en 1872), l'hôtel de ville et des pavillons de l'hôpital Étienne Gourmelen (1837-1850). À partir de 1873, son fils, Gustave, lui succède au poste d'architecte départemental. [Ref.↑]
  2. Cité par Pierre Faucher dans son livre « Balades et patrimoine à Ergué-Gabéric ». [Ref.↑]
  3. René et Anne ont tous deux "Le Coeur" comme patronyme familial, mais leur parenté n'est pas attestée. [Ref.↑]


Thème de l'article : Petit patrimoine communal

Date de création : Juillet 2016    Dernière modification : 20.10.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]