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--+<ref name="n14-1">P. 14 en marge : "de Brest à Losulien i.l. et demie"</ref> Je vas donc à Losulien
 +<br>Voir le baron de Pestivien
 +<br>Que la mort par la maladie
 +<br>De ce bas monde congédie,
 +<br>Je le trouve sur son grabat
 +<br>Où le poux foiblement luy bat,
 +<br>L'appercevant de cette sorte
 +<br>Je le prie, conjure, et exhorte
 +<br>De penser puissammant aux cieux
 +<br>Que c'estoit le temps prétieux
 +<br>D'une éternité bienheureuse
 +<br>Où d'une âme bien malheureuse
 +<br>Que Dieu l'attendoit à pardon ;
 +<br>Je vy madame du Cludon
 +<br>Proche du lit de son bau frère
 +<br>Elle comme nous désespère
 +<br>De la santé de ce gizant
 +<br>Qui paroist un agonizant ;
 +<br>Je passe avecque cette Dame
 +<br>Pour nourir l'estuit de mon âme
 +<br>Dans un cabinet tout prochain
 +<br>De la chambre de ce malsain ;
 +<br>Disner fait ma robbe je trousse
 +<br><ref name="n14-2">P. 14 en marge : "de Losuluen à Keréon un card de lieüe"</ref> Robbe troussée, tout droit je pousse
 +<br>À Keréon voir Coetmara
 +<br>Qui receut fort bien le mara,
 +<br>J'y saluay Dame sa mère
 +<br>Et les deux sœurs de ce grand frère,
 +<br>L'on soupe, souper fait, l'on dort,
 +<br>Du dormir éveiller, l'on sort,
 +<br>Aprez toutefois qu'à nostre aise
 +<br>Nous eusmes ne nous en déplaise
 +<br>Desjeuné de belle façon ;
 +<br>Coetmara suivy d'un garçon
 +<br>Vat à Morlaix pour quelque affaire
 +<br>De laquelle je veux me taire,
 +<br>Moy j'avance le long de l'eau
 +<br>Vers la ville de Landerneau,
 +<br>Quand à un port prez du passage
 +<br><ref name="n14-3">P. 14 en marge : "de Keréon au port un card de l."</ref> J'y fais rencontre d'un visage
 +<br>Du noble marchand Crecbiguet
 +<br>Qui dist sans rabattre d'un et
 +<br>Il faud que nous vuidions bouteille
 +<br>De couleur blanche, et de vermeille ;
 +<br>Cet aymable de Kersoson
 +<br>Avoit pour lors dans sa maison
 +<br>Du poisson en grande abondance ;
 +<br>Dieu ! que l'on trouve quand j'y pense
 +<br>Par les chemins de bonnes gens
 +<br>Qui nourissent à leurs despens
 +<br>Ceux qui d'une manière affable
 +<br>Ils convient de prendre leur table ;
 +<br>Je croyois n'estre qu'un momant
 +<br>Et le soleil estoit couchant
 +<br>Quand de ce lieu je desampare ;
 +<br>Monsieur ordonne qu'on prépare
 +<br>Le plus promptemant un bateau
 +<br><ref name="n14-4">P. 14 en marge : "du port à Landerneau 2.l."</ref> Pour me conduire à Landerneau ;
 +<br>Il est un peu tard quand j'arrive,
 +<br>Je descends tout droit sur la rive
 +<br>Quy est vis à vis sainct Francois
 +<br>Où je vas montrer mon minois

Version du 20 mars ~ meurzh 2018 à 21:03

[1] Je vas donc à Losulien
Voir le baron de Pestivien
Que la mort par la maladie
De ce bas monde congédie,
Je le trouve sur son grabat
Où le poux foiblement luy bat,
L'appercevant de cette sorte
Je le prie, conjure, et exhorte
De penser puissammant aux cieux
Que c'estoit le temps prétieux
D'une éternité bienheureuse
Où d'une âme bien malheureuse
Que Dieu l'attendoit à pardon ;
Je vy madame du Cludon
Proche du lit de son bau frère
Elle comme nous désespère
De la santé de ce gizant
Qui paroist un agonizant ;
Je passe avecque cette Dame
Pour nourir l'estuit de mon âme
Dans un cabinet tout prochain
De la chambre de ce malsain ;
Disner fait ma robbe je trousse
[2] Robbe troussée, tout droit je pousse
À Keréon voir Coetmara
Qui receut fort bien le mara,
J'y saluay Dame sa mère
Et les deux sœurs de ce grand frère,
L'on soupe, souper fait, l'on dort,
Du dormir éveiller, l'on sort,
Aprez toutefois qu'à nostre aise
Nous eusmes ne nous en déplaise
Desjeuné de belle façon ;
Coetmara suivy d'un garçon
Vat à Morlaix pour quelque affaire
De laquelle je veux me taire,
Moy j'avance le long de l'eau
Vers la ville de Landerneau,
Quand à un port prez du passage
[3] J'y fais rencontre d'un visage
Du noble marchand Crecbiguet
Qui dist sans rabattre d'un et
Il faud que nous vuidions bouteille
De couleur blanche, et de vermeille ;
Cet aymable de Kersoson
Avoit pour lors dans sa maison
Du poisson en grande abondance ;
Dieu ! que l'on trouve quand j'y pense
Par les chemins de bonnes gens
Qui nourissent à leurs despens
Ceux qui d'une manière affable
Ils convient de prendre leur table ;
Je croyois n'estre qu'un momant
Et le soleil estoit couchant
Quand de ce lieu je desampare ;
Monsieur ordonne qu'on prépare
Le plus promptemant un bateau
[4] Pour me conduire à Landerneau ;
Il est un peu tard quand j'arrive,
Je descends tout droit sur la rive
Quy est vis à vis sainct Francois
Où je vas montrer mon minois