Modèle:RevisionPoux-C - GrandTerrier

Modèle:RevisionPoux-C

Un article de GrandTerrier.

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- C'est BOURMAUD qui a tué. C'est POUX le chef de bande, et c'est moi qui ai conduit avec ma voiture.

BOURMAUD répond immédiatement :

- Je n'ai jamais tué personne et POUX n'a jamais été mon chef en quoi que ce soit. Tu sais bien FILLIS que tu mens. Je n'ai monté qu'une fois dans ta voiture : c'était le jour de l'enterrement de PIEDNOIR." -

À cet instant, un Inspecteur s'adressant à BOURMAUD lui dit : "Tu sais que POUX se drogue. Est-ce qu'il ne t'aurait pas fait une piqûre pour le faire faire cela à ton insu ?" -

Ce qui attire la réponse suivante de BOURMAUD :

- Je ne me suis jamais fait faire de piqûre et il est impossible qu'on m'ait piqué à mon insu."

FILLIS, intervenant et enchaînant dit alors :

- Oui, BOURMAUD, mais si tu as bien remarqué, POUX a un drôle de regard, qui te fixe et il aurait pu t'hypnotiser et de faire cela sans que tu le saches !" -

Il s'attire la réponse suivante :

- Tu sais bien que des choses comme ça n'existent pas.

Sur cette réponse, FILLIS est retiré de la salle. Il y revient quelques instants après. Des inspecteurs sont placés derrière lui, parmi lesquels BOURMAUD reconnaît : le Commissaire LE LEYOUR et l'Inspecteur chef BLEUZEN. Aussitôt entré, FILLIS s'adressant à BOURMAUD, lui dit :

- Tu vois, mon vieux BOURMAUD, tu es en train de te faire massacrer, tu ferais mieux de dire la vérité. Dis ce qui est ! -

BOURMAUD lui répond :

- Tu sais bien que je suis innocent. Tu m'accuses d'une chose que je n'ai pas faite. Qui te pousse à faire cela ? Rappelle-toi : je ne suis monté dans ta voiture qu'une seule fois et c'est le jour de l'enterrement de PIEDNOIR. Aies au moins le courage de me regarder en face, si tu n'es pas un lâche." -

Sur cette énergique apostrophe FILLIS se retourne vers les Inspecteurs et leur dit : "Eh bien oui ! BOURMAUD dit la vérité, ce n'est que le jour de l'enterrement de PIEDNOIR qu'il est monté dans ma voiture. Vous avez monté une sale combine et vous nous poussez les uns contre les autres pour qu'on s'accuse mutuellement. BOURMAUD dit la vérité : Ce n'est pas nous qui avons fait cela." -

FIILIS est immédiatement "retiré" de la salle. Point besoin n'est, je crois, d'insister, l'évidence est là, elle gît dans la similitude absolue des termes employés par FILLIS et QUINET : "C'est BOURMAUD qui a tué. C'est POUX le chef de bande".

J'en arrive, à présent, aux propos de FILLIS, renouvelés dans sa déposition à la police Quimpéroise : "POUX a un drôle de regard, qui te fixe et il aurait pu t’hypnotiser !" -

FILLIS et BOURMAUD hypnotisés par moi, parce que j'ai les yeux brillants (un regard sévère, peut-être) parce que je regarde toujours en face la personne à laquelle je m'adresse ?

De même que, lorsque l'hypothèse est émise que j'aurais pu "piquer" ou FILLIS ou BOURMAUD, à leur insu, ne croit-on pas rêver ?

Pour que de telles absurdités, des inepties de cette taille,


puissent être seulement émises, cela dépasse l'entendement. On a l'impression fort nette qu'il s'agit bien là, d'une "histoire de fous".

Les deux scènes de confrontation, ou plutôt de ce qu'on nomme pompeusement confrontation, ont dût profondément écœurer les Inspecteurs de la P.J. - Ils se sont certainement rendus compte eux qui sont spécialisés en matière criminelle, de l'ignoble travail dont le Commissaire LE LEYOUR voulait les faire complices et, refusant de s'y prêter plus longtemps se sont retirés.

En résumé : Le Commissaire LE LEYOUR est un "instrument" - Je n'ai pas à dire dequi. -

a) - Il "tient" la veuve PIEDNOIR.

Il sait qu'elle est complice de feu son mari dans l'affaire MAZE.

Il lui promet l'impunité à condition de "faire ce qu'il lui dira". La veuve PIEDNOIR accepte. D'où la monstrueuse et machiavélique invention par LE LEYOUR, des prétendues confidences. Ce qui présente, en outre, pour la veuve PIEDNOIR l'avantage inestimable que voici : paraissant se faire l'auxiliaire bénévole de la Justice, nul ne saurait désormais faire peser le plus léger soupçon sur une femme honnête comme cette personne.

b) - Il "tient" FILLIS

Il "sait" que FILLIS a commis des actes graves que lui seul connaît. Les mêmes offres sont faites à FILLIS, qui comme pour la veuve PIEDNOIR, sont le seul moyen pour lui de s'en tirer. - FILLIS accepte. -

c) - Il emploie la même recette envers QUINET (celui-ci a été mêlé durant l'occupation à une affaire de tabac soustrait (vol à main armée) à l'Entrepôt de Quimper, pour les prétendus besoins de la Résistance, (mais en réalité, pour alimenter le marché noir). Peut-être QUINET est-il répréhensible pour d'autres faits ? C'est possible, je n'en sais rien. En tout cas QUINET, minus-habens, est reconnu par Dr. LAGRIFFE, médecin psychiatre : "un être très influençable, incapable de se conduire seul, dans la vie'.

Voici donc trois témoins ; trois faux-témoins, puis-je affirmer hautement, sans courir le risque d'un démenti. C'est plus qu'il n'en faut pour n'essuyer aucun échec, se dit le Commissaire LE LEYOUR. Mais, comme il ne pourrait m'attaquer aussi brutalement, il lui faut autre chose : de mauvais renseignements (il sera aidé en cela, plus tard, par la partialité évidente du magistrat instructeur Mr. HERVE). Ce n'est pas bien compliqué. Voici pourquoi :

"Je ne suis pas originaire du pays, je suis un étranger, dont "suspect". Ne me liant pas facilement, je suis jugé fier. Mon commerce de café-tabac, marchant bien, je suis jalousé. Si j'ajouterai à cela que, durant l'occupation, je me suis farouchement refusé à tout trafic clandestin, on conviendra avec moi que cette attitude n'était pas faite pour me "faire bien voir", comme on dit. D'autre part, à la Libération, j'ai signalé aux Autorités Légales du moment, ainsi que je l'ai toujours fait en toutes circonstances, le comportement de certains mauvais français : traîtres à leur patrie, collaborateurs, trafiquants. Ces autorités étaient : la Police, les bureaux militaires, le Contrôle économique, le Fisc.


J'ai eu également et de ce fait, à déposer, à témoigner dans certains procès. Cela ne m'a attiré que des ennuis et n'a suscité contre moi que de mauvais sentiments. Donc, gens disposés à se venger de moi, par n'importe quel moyen.

Voici donc l'ambiance favorable à la certitude d'obtenir de mauvais renseignements. À qui s'adresse-t-on ?

a) - À ma propriétaire Mme CARIOU, bouchère, avec laquelle je vis en fort mauvaise intelligence (voir plus loin la concernant, et en particulier le "guet-apens" qu'elle m'avait tendu, ainsi que toutes les indications concernant un prétendu dépôt d'armes dont j'aurais été possesseur.)

b) - À Robert BOURLAOUEN (locataire dans ma maison) ambulant aux P.T.T.. À la Libération, j'ai fait punir cet homme pour vol et détournement de matériel appartenant à la Marine Nationale. Cet homme a déclaré que j'étais un trafiquant de femmes ; accusation reconnue fausse. -

c) - À Alain CRAFF, un voisin. Celui-ce se borne à m'accuser d'être un homosexuel ; évidemment fausse accusation reconnue.

d) - À Lucien LE GOFF, route de Carhaix à Poullaouen, avec lequel j'ai été quelques mois en relations et que j'ai flanqué à la porte de chez moi. Cet homme m'a accusé d'attitudes outrageantes envers une jeune fille ; accusation reconnue fausse.

e) - À des confrères cabaretiers que j'avais signalés aux Organisations officielles de répression pour "marché noir".

À ce moment le complot étant fin prêt, l'offensive peut être prise contre moi.

Mais pourquoi tout ce luxe de précaution ? très simple : On me croit membre d'une organisation politique en opposition avec les communistes. - Cela n'a jamais existé. -

- On me croit membre d'un service d'espionnage politique. Cela n'a jamais existé, je m'y serais énergiquement refusé.

- On me croit des protections politiques que je n'ai jamais eues, car j'ai toujours voulu rester libre de moi-même, étant un indépendant ardemment attaché au régime républicain. Je me suis inscrit à aucun parti. Je n'ai jamais fait de politique et j'ai 56 ans. J'ai cependant collaboré, et cela de façon bénévole, à un hebdomadaire de vrais résistants, mais je n'ai jamais collaboré à un journal de Presse, quel qu'il soit.

Me voyant donc, bien à tort, un puissant personnage, on n'ose pas m'attaquer franchement, à visage découvert. Du fait de cette croyance erronée on m'estime "dangereux". Il faut donc à tout prix m'éliminer, me "liquider" (pour rester dans la note).

D'où mon inculpation calomnieuse. D'où le véritable complot fomenté contre moi, grâce à la forfaiture du Commissaire LE LEYOUR et aux complicités intéressées des trois faux-témoins, cités plus haut, sans omettre toutefois certains puissants personnages, soigneusement restés dans les coulisses.

Il s'est donc agi là d'un véritable assassinat moral dont je suis l'innocente victime.

Ce qui me confirme bien dans cette croyance du complot ce sont les paroles de M. l'Officier de Paix MICHOT, rue Laënnec, dans la nuit du 5 au 6 février 1947. Cet homme avait causé avec moi sur Socrate, puis de l'affaire LASSEAU, pour en définitive et avant de se


retirer, me confier ! - "En résumé, vous avez agi en redresseur de torts. Vous saurez à présent, M. POUX, qu'il en coûte parfois à chercher de s'occuper de ce qui ne vous regarde pas et de vous mêler des affaires de ceux qui ne vous demandent rien". -

Ces paroles sont restées gravées dans mon cerveau et ont été le trait de lumière qui m'a permis d'y voir clair, très rapidement car cet homme qui, de par ses fonctions, avait un contact étroit et de tous les instants, avec la Police Quimpéroise, tant avec la Sûreté (Inspecteur chef BLEUZEN) qu'avec le Commissaire lui-même (Georges LE LEYOUR), était obligatoirement "au courant", sans cela quelle "explication" pourrait-il donner des paroles que j'ai fidèlement relatées ci-dessus ? - Dans la tension d'esprit où je me trouvais, j'enregistrais avec soin, tout ce qui pouvait m'apporter une lueur, et je pense que nul me mettra en doute mon absolue bonne foi, car dans les circonstances où je me trouvais placé, j'enregistrais avec acuité, et des propos de ce genre ne se peuvent inventer. - Qui les a entendus une fois, s'en rappellera toute sa vie. -

Pour en terminer avec ce chapitre, je soulignerai qu'il est indispensable de connaître, pour se faire une opinion saine, qu'à l'origine de l'affaire, les communiqués à la Presse lui étaient fournis uniquement par le Commissaire LE LEYOUR. Cet homme a donc assumé une responsabilité supplémentaire terrible en ameutant la presse, en l'incitant même à se livrer à une campagne perfide, violente, qui à elle seule, a créé une psychose, une folie quasi-générale soigneusement entretenue, l'ambiance contre laquelle la Justice elle-même ne pouvait plus rien. Il ne s'agissait plus à ce moment-là que d'affaire "d'opinion publique" et la tension était telle, qu'il fallait que je sois condamné, alors même que j'étais et que je suis innocent.

Je n'ai personnellement de haine contre personne, mais seulement un profond mépris à l'égard de ceux qui m'ont calomnié et nul ne s'étonnera que je réclame, hautement, une punition exemplaire pour les auteurs et les complices de l’ignominie commise, ainsi que ma libération dont le couronnement sera la reconnaissance officielle de mon innocence et ma réhabilitation. -

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