Modèle:RevisionPoux-B - GrandTerrier

Modèle:RevisionPoux-B

Un article de GrandTerrier.

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En voici la preuve : - Cette prétendue carabine américaine dont il est question dans la déposition, je vais la ramener à des proportions beaucoup plus modestes : il s'agit, en vrai, d'une carabine de tir forain, du calibre 6 m/m. Là encore, on ne pensait pas être démasqué, mais ... on avait oublié qu'il existe au dossier un P.V. relatant l'extraction de la porte de la cuisine de la veuve PIEDNOIR, d'une balle en plomb, de ce calibre. Donc, certitude absolue du mensonge que l'on a fait dire à la veuve PIEDNOIR.

J'en arrive au 3e argument : "mon mari a connu le meurtre le lendemain, par les journaux achetés chez POUX". - Je ferai remarquer qu'aucun journal n'a parlé du meurtre le 24 (lendemain du meurtre), aucun journal n'a paru le surlendemain 25 (Noël) ; ce n'est que par les éditions du 26 que le meurtre a été porté à la connaissance du public;

Pourquoi donc la veuve Piednor ment-elle ? et là, je vais me permettre une hypothèse fort plausible, que j'exprimerai sous la forme d'une simple question et de son corollaire : "Comment peut-il se faire que Jean PIEDNOIR ait été au courant du meurtre, le lendemain matin ?". Je puis supposer qu'il n'avait pas besoin de journaux pour "être au courant" du meurtre et que la fable de la lecture des journaux n'a été imaginé que pour égarer les soupçons. Ce qui est d'une très grande habilité.

De plus, pourquoi cette précision "voulue" : "achetés chez POUX", sinon dans un but nettement déterminé : renforcer l'accusation en "situant" le fait.

J'en arrive à présent à poser la question : - "Pourquoi ces trois arrangements ?" (il y en a bien d'autres). Sinon dans un but inavouable, tant il est ignoble, but qui n'échappera à personne.

Ce même but n'échappera pas, non plus, lorsque j'aurai mis en lumière plus loin, d'autres faits dignes d'intérêt, en particulier dans les dépositions de FILLIS et de QUINET.

Pour l'instant, je me bornerai à mettre en évidence, deux petits faits similaires, mais, en apparence, négligeables : le premier est le communiqué fait à la presse et paru dans les éditions du 5 février 1947, aux termes duquel ce serait à la suite des "révélations" faites par Jean PIEDNOIR à l’aumônier de l'hôpital, sous le sceau du secret confessionnel, que "les coupables" auraient été arrêtés. Soit dit en passant, Jean PIEDNOIR était un athée. Ce communiqué, dont l'auteur était le Commissaire LE LEYOUR ayant provoqué un émoi considérable, il fallut le démentir le lendemain, c'était donc un échec.

Mais ayant échoué sur ce terrain, il fallait se rattraper ailleurs, car et "j'insiste là-dessus", le procédé des "révélations" des confidences est très commode, et pas du tout compromettant : il permet de prêter à un mort des propos qu'il n"a jamais tenus. Cela présente de plus l'avantage d'être incontrôlable. D'où sécurité ...

Mais une ignominie supplémentaire cela ne compte pas, c'est pourquoi M. le Commissaire LE LEYOUR n'a pas hésité à la commettre et le second "petit fait" dénoncé plus haut, le voici : Ce sont tout simplement les prétendues "confidences" faites à sa femme par Jean PIEDNOIR.

Je suis mieux placé que quiconque pour affirmer hautement que les "confidences" de Jean PIEDNOIR ne sont qu'un mythe. Elles n'ont jamais existé.

De plus, lorsqu'il s'agit de faire d'aussi graves déclarations


la chose est d'une importance telle qu'il est impossible d'admettre que : si les prétendues confidences de Jean PIEDNOIR avaient été une réalité, sa femme n'en aurait pas répété les termes exacts sans y apporter aucune variante et cela en toutes circonstances. Nous en sommes donc fort loin.

Je laisse aux personnes qualifiées le soin de tirer les conclusions logiques de ce que je viens d'exposer.

En outre, je signalerai un incident qui s'est produit aux Assises de Juillet 1948 : Le Commissaire LE LEYOUR a été formellement accusé par FILLIS de manœuvres malpropres au sujet d'un "trafic d'or". - Tout le monde a nettement remarqué la franchise, l'accent de sincérité de FILLIS à cet instant-là, ainsi que l'attitude piteuse du Commissaire LE LEYOUR qui, débout à la barre, n'a élevé aucune protestation.

Voici, à présent, d'autres choses : - Le 5 février 1947, FILLIS interrogé par la Sûreté Quimpéroise et malgré l'insistance des Inspecteurs, ne passe aucun aveu. Le Commissaire LE LEYOUR arrive sur ces entrefaites, de mande à tous les Inspecteurs présents de sortir et de le laisser seul avec FILLIS. Ils restent donc tous deux dans la pièce et 10 minutes après (déposition de KERDERRIEN du 20 octobre, au dossier). LE LEYOUR annonce triomphalement que "FILLIS a avoué". Cela semble extrêmement bizarre et KERDERRIEN en fait état dans sa déposition, il va même beaucoup plus loin en ajoutant que "d'après lui la déclaration de FILLIS est sans valeur" (Or, M. KERDERRIEN fait fonctions de Secrétaire de LE LEYOUR). Quelque chose de secret s'est donc passé entre FILLIS et le Commissaire LE LEYOUR qu'eux seuls peuvent dire.

- Il y a indiscutablement quelque chose de sérieux que FILLIS redoute. - Il est indiscutablement menacé de "quelque chose", mais s'il accepte ce que lui propose le Commissaire LE LEYOUR, il sera tranquille. Ce qui explique ces paroles de LE LEYOUR à FILLIS : "C'est le seul moyen pour toi de t'en tirer!" et les "aveux" de FILLIS ou plutôt, pour être juste, l'acceptation par FILLIS, de jouer le rôle de faux témoin.

J'ai eu l'occasion au début de 1949 à Mesgloaguen, au cours d'une promenade de m'entretenir avec FILLIS. Il m'a dit qu'il était innocent. C'est alors que je lui ai rappelé une phrase de sa déposition à la Police Quimpéroise ; la voici : "Je suis obligé de reconnaître que j'ai participé à l'affaire de la "Salle-Verte" et je lui ai fait remarquer qu'un innocent n'aurait pas fait semblable déclaration. Mon observation l'a mis en colère et il m'a répondu : "Qu'il n'avait jamais dit cela ; que le Commissaire LE LEYOUR lui avait fait signer cette déclaration sans lui en faire connaître la teneur". Cela me semble impossible pour la raison que cette déclaration est assez longue, que la "bonne foi" de FILLIS n'a pu être surprise et qu'il me parait inadmissible qu'un homme intelligent et avisé comme l'est FILLIS ait accepté de signer "de confiance" un document dont il aurait ignoré la teneur, d'autant plus qu'il se trouvait lui-même dans des conditions particulières à ce moment.

Deux logiques s'imposent alors à l'esprit : ou bien FILLIS était coupable et dans ce cas, il est loyal et logique qu'il le reconnaisse, ou bien FILLIS est innocent, mais a d'autres méfaits à se reprocher que seul connait le Commissaire LE LEYOUR. Pour éviter d'être inquiété pour cela (ça doit vraiment en valoir la peine) FILLIS accepte donc d'être de connivence avec LE LEYOUR pour


s'accuser lui-même, ce qui rendra vraisemblable les accusations calomnieuses qu'il portera contre moi et les autres. Ceci explique bien le : "C'est le seul moyen pour toi de t'en tirer", relaté ci-dessus.

FILLIS cache donc (et LE LEYOUR aussi) quelque chose de très, très grave parce qu'il est de son intérêt d'agir ainsi.

Où les choses ont failli se gâter c'est lorsque FILLIS a été mis en présence du Juge d'Instruction. À ce moment il ne m'a plus accusé pour l'affaire LASSEAU : plus Jamais, - mais il a continué à le faire sur le terrain "Politique" (nous y voilà revenus) pour en définitive, reconnaître le 17.10.1947 lors de la confrontation générale "que, là-dessus, il avait beaucoup exagéré". -

Je signale un sursaut de conscience supplémentaire de FILLIS qui s'est produit le 10.10.1947, donc peu avant la confrontation générale. FILLIS parlait, par la fenêtre, à un autre détenu nommé LE BOUIL et lui disait : "POUX est innocent. Il faut le faire sortir et exiger la confrontation générale". Ces propos ont été entendus d'un autre détenu nommé Lois LABBLE et portés à la connaissance du Parquet, par déclaration écrite et signée du dit LABBLE.

FILLIS m'a révélé une partie de ce qui s'est passée entre le Commissaire LE LEYOUR et lui. Il m'a dir que "sa déposition avait été copiée sur celle de QUINET (elle-même oeuvre de LE LEYOUR) ; qu'elle avait été arrangée d'un commun accord et que le Commissaire LE LEYOUR prenait son avis à certains passages, en lui demandant : "Est-ce que ça va comme ça ?".

Que s'était-il passé d'autre part entre QUINET et LE LEYOUR ? Mêmes bizarreries que pour FILLIS, mêmes choses étranges : QUINET interrogé par la Sûreté de Quimper ne passe aucun aveu. Le Commissaire LE LEYOUR arrive, fait sortir tout le monde et reste seul avec QUINET. Quelques minutes après, le Commissaire LE LEYOUR déclare triomphalement que "QUINET a avoué". Cette scène a eu lieu rue Laënnec.

QUINET auquel j'ai fait remettre un questionnaire, en janvier 1948, aux fins de tenter de connaître les raisons pour lesquelles il m'avait accusé calomnieusement, alors qu'il avait parfaitement bien que j'étais innocent, m'a répondu de sa main, que "c'était pour ne plus être battu par ceux de Quimper". Je pourrais fournir ce questionnaire en cas de besoin : mes questions et leurs réponses, ainsi que mon appel pour QUINET dise la vérité.

Plus tard, QUINET m'a confié que "Comme fou, ne sachant plus ce qu'il faisait, il n'avait répondu que par oui ou par non aux questions que lui posait LE LEYOUR, en rédigeant sa déposition.

Comment peut-il se faire que QUINET, se disant innocent par la suite, ait pu porter de telles accusations contre moi ? (qu'il a reconnues fausses le 13 mars 1947 (Voir ci-dessus). Là encore un profond mystère dont lui et LE LEYOUR connaissent seuls le secret (revoir ce que j'ai dit au sujet de l'attide de QUINET aux Assises).

Il me parait nécessaire de rappeler que QUINET est resté 5 semaines avant qu'il se rétracte, ce qui dénote, (au cas où il est innocent), une puissance de volonté peu commune, mais que, depuis ce moment, il a toujours maintenu ses rétractations et la déclaration "qu'il avait menti dès le début", malgré deux interventions


du Juge d'Instruction, ayant pour but de l'amener à revenir sur ses rétractations. Il m'a cependant, jamais voulu dire pourquoi, il m'avait accusé calomnieusement.

Pour faire comprendre le délai de 5 semaines observé par QUINET avant de se rétracter, je rappellerai les paroles de son avocat, Me BELLANGER, aux Assises. Les voici : "Dès que j'ai approché QUINET, je lui ai trouvé une attitude bizarre. Il se méfiait de moi."

Or, dès que moi, POUX, j'ai pu causer avec QUINET à ce sujet, il m'a confié : "Oui, je n'avais pas confiance en mon avocat, parce que c'était le Juge et LE LEYOUR qui l'avaient désigné, et comme j'avais été brutalisé par ceux de la Sûreté de Quimper, je m'avais pas confiance en lui." -

Il est toutefois, extrêmement curieux que, lors de la seconde reconstitution à la "Salle Verte", QUINET ait déclaré à M. LASSEAU : "Si j'avais su que c'était chez vous qu'on m'envoyait, je ne serais sûrement pas venu." Ces paroles ont été confirmées par M. LASSEAU à la barre. Il n'y a donc aucune erreur possible là-dessus, et QUINET ne fera jamais admettre à qui que ce soit, qu'un innocent comme il se prétend être, aurait dit cela s'il l'était vraiment.

S'il est coupable, il est indispensable de l'amener, par tous les moyens à dire la vérité, ainsi qu'à faire connaître qui l'aurait envoyé chez M. LASSEAU et avec qui il y serait allé ?

Quand, à force de le questionner, il sent qu'il pourrait lâcher quelque chose de compromettant, il se cabre et ne répond que "Je ne sais pas pourquoi. Je ne me souviens de rien". Il est un peu surprenant qu'il ne se souvienne de rien lorsqu'il peut y avoir un "danger" pour lui, à se remémorer, mais qu'il se souvient parfaitement de faits "anodins" bien antérieurs à ceux-là.

QUINET a toujours prétendu que, s'il m'avait accusé faussement au début, c'était pour ne plus être brutalisé. Il s'embrouille dans ses explications, puisqu'il reconnaît avoir tenu les propos cités plus haut à M. LASSEAU, de son plein gré, librement et sans contrainte.

QUINET ment sciemment ou est un simulateur amnésique. Une visite d'un "spécialiste" serait nécessaire, je crois.

Il est profondément curieux que QUINET se plaigne de ce que LE LEYOUR lui ait promis quelque chose : "LE LEYOUR m'avait fait de belles promesses", dit-il. Or, de cela, il se rappelle parfaitement bien. Mais lorsqu'il lui est demandé d'énoncer "ce qu'étaient ces promesses", il ne s'en souvient plus. Étrange ... Conduite digne d'un fou, ou plutôt d'un vicieux, simulant l'amnésie. Seul un spécialiste pourrait être formel à ce sujet. Et je crois qu'un sérieux examen de QUINET s'impose.

Au point de vue "mentalité" de cet individu, je rapporte ici, les propos qu'il a tenus à Mesgloaguen, lorsque le pourvoi en cassation était en instance : "Je n'ai pas intérêt à ce que le pourvoi en cassation soit accepté". - Il n'y a lieu à aucun commentaire, je crois.

Et, pour en terminer, voici le "bouquet" : à Rennes, en cellule avec BOURMAUD et moi-même, nous questionnons QUINET pour tenter d'obtenir de lui quelques renseignements utiles. Alors que nous nous y attendions le moins, il nous dit, en parlant des policiers : "Ils avaient tous beau être très malins, quand ils me questionnaient, je leur répondais que ce que je voulais." - (J'ai respecté scrupuleusement


les paroles, la façon dont s'est exprimé QUINET).

QUINET a, de plus, nié être jamais allé à la Salle-Verte. C'est un mensonge supplémentaire : il est allé à la Salle-Verte à l'occasion de son travail (collecte des petits pois et des pommes de terre) avec son compagnon Jean LOCH, conducteur de camion de la Maison Bourhis, Grains, route de Rosporden à Quimper. S'il nie être jamais allé à la "Salle-Verte", avant le meurtre, c'est donc qu'il a un intérêt majeur à mentir.

Il s'embrouille, encore et toujours, lorsqu'il reconnaît les paroles répétés à la barre par M. LASSEAU "si j'avais su que ... etc.", cela tient à un manque de mémoire, phénomène bien naturel observé chez tous les menteurs, car il ne peut plus se souvenir de tout ce qu'il a dit, il ne se souvient plus entre autres de ses accusations calomnieuses du début à mon égard : "Le soir du meurtre, POUX m'a remis un 6.35, pour aller chez M. LASSEAU". Dans ses accusations calomnieuses (déposition Commissaire LE LEYOUR) il savait qu'il allait chez M. LASSEAU et lors de la 2e reconstitution il ne le savait pas ... quelques 3 jours après ... Qu'y comprendre ? Peut-être et tout simplement que "la leçon a été mal comprise, mal comprise et mal retenue".

Pour mieux me faire comprendre, je vais relater deux scènes de confrontation qui eurent lieu, rue Laënnec. Voici :

- QUINET est seul dans une salle au 1er étage. Il est assis sur une chaise, le visage regardant le mur. Un Inspecteur introduit BOURMAUD et lui demande en lui désignant QUINET :

- Tu connais cet homme-là ?

- Oui, c'est QUINET - répond BOURMAUD.

- Dis-lui bonjour.

- Bonjour QUINET.

- Bonjour BOURMAUD.

Sur ce, l'Inspecteur ordonne à QUINET : "Alors QUINET, raconte ce que tu as à dire."

Et QUINET de dire, tout de go, telle une leçon apprise :

- C'est POUX le chef de bande. C'est BOURMAUD qui a tué. Moi et Freddy (FILLIS) nous étions dans la voiture sous la menace de POUX et BOURMAUD."

BOURMAUD répond immédiatement :

- Pourquoi mens-tu QUINET ? Tu sais bien que ce n'est pas moi qui ai fait cela? Aies au moins le courage de dire la vérité".

- Je dis la vérité, répond QUINET, c'est POUX le chef de bande, c'est nous qui avons fait cela.

À cet instant précis, un autre Inspecteur prend QUINET par le bras et le fait sortir : "Viens, pauvre vieux. - Il est fatigué."

Environ 10 minutes ou 1/4 d'heure après cette "confrontation". Dans la même salle se trouvent des Inspecteurs de la Sûreté de Quimper et BOURMAUD. FILLIS entre et dit :

- Bonjour BOURMAUD.

- Bonjour Freddy.

Sur ces amabilités, un Inspecteur ordonne à FILLIS : "Dis ce que tu as à dire." -

FILLIS déclare alors tout de go, telle une leçon apprise :