Modèle:RevisionPoux-A - GrandTerrier

Modèle:RevisionPoux-A

Un article de GrandTerrier.

Jump to: navigation, search

- « Après avoir été l'objet d'une perquisition infructueuse, - (j'aurais été, parait-il, détenteur d'un prétendu dépôt d'armes), - au cours de l'après-midi du 4 février 1947, j'ai été arrêté à mon domicile, le même soir à 22 h 25, de façon illégale. Je dis bien : "arrêté illégalement", c'est-à-dire, sans aucun mandat d'arrêt et passé l'heure légale. Je me suis plaint, au Parquet de Quimper, de cet arbitraire à deux reprises.

La première réponse que j'ai reçue de cet organisme judiciaire a été la suivante : "Je n'avais jamais été arrêté, mais simplement convoqué". - La seconde réponse ne m'est pas encore parvenue. Pourtant ma seconde plainte date du 15 mars 1949, et établit de façon évidente qu'il s'est bien agi d'une arrestation véritable, puisque ce fait a été reconnu, à son insu il est vrai, par le policier qui a donné l'ordre d'y procéder : Monsieur le Commissaire Georges LE LEYOUR, dans sa déposition à Monsieur le Juge d'Instruction HERVE - (Pièce 806 du dossier) - Il n'y a donc pas à ergoter à ce sujet.

Cette arrestation, ainsi que celle de 3 autres, avait été décidée, déclare Monsieur le Commissaire LE LEYOUR (Pièce 806) à la suite de l'audition "verbale", par l'Inspecteur-Chef BLEUVEN, de la Veuve PIEDNOIR. - Je reviendrai, plus loin, sur les dépositions de la Veuve PIEDNOIR et sur les modifications qu'elles ont subies. -

Il sera bien plus intéressant, pour le moment, de prendre connaissance et de rapprocher les uns des autres, les dépositions de FILLIS, de QUINET et de la Veuve PIEDNOIR, dans les passages où je suis mis en cause. On y remarque que l'expression "Politique" figure dans chacune d'elles et s'y retrouve, telle une obsession.

Il y a à cela une raison, et c'est bien d'une obsession qu'il s'agit ; mais le manque de mesure de l'auteur réel de ces dispositions, le trop de confiance qu'il a en lui, la quasi-certitude qu'il a de ne pas être démasqué, font que Monsieur le Commissaire LE LEYOUR, malgré toute son ingéniosité à commettre des "faux en écritures politiques" se trahit lui-même à son insu.

Il suffit d'ailleurs de rapprocher attentivement mes dépositions de FILLIS de celles de QUINET, pour y trouver une similitude certaine, sinon dans la forme, du moins dans l'argumentation . FILLIS m'a d'ailleurs avoué et affirmé à plusieurs reprises, que sa déposition avait été copiée sur celle de QUINET, et "arrangée" pour que cela ne se voit pas, par monsieur le Commissaire LE LEYOUR, lui-même. (FILLIS pourra, je l'espère, donner tous éclaircissements à ce sujet). Cette affirmation, il me l'a faite en octobre 1947, alors que l'instruction était close et non avant, contrairement au témoignage du surveillant LE BERRE, de Mesgloaguen, qui a déclaré à la barre : -"que les inculpés pouvaient communiquer entre eux", - ce qui était une impossibilité matérielle absolue à cette époque là, soumis que nous étions à un secret extrêmement rigoureux (le surveillant LE BERRE est un beau-frère de Monsieur MASSREU).

Pour que M. le Commissaire LE LEYOUR se serve de l'expression et de l'argument "politique", il faut qu'il ait une raison pour cela. Mais il ne peut l'exposer, sous peine de se démasquer, en tant


"qu'instrument". Je n'en veux pour preuve que le faux-témoignage dont il s'est rendu coupable, en janvier 1948, à la barre des Assises, dans l'affaire POUX - CABILLIC, affaire dans laquelle il était le seul témoin. Ce faux-témoignage le voici : questionné par M. le Président DELON, sur le point de savoir si le Commissaire LE LEYOUR avait déjà eu à s'occuper de soi, ce dernier a répondu que : - "Jusqu'à l'affaire LASSEAU (décembre 1046) il n'avait jamais eu, et en aucune circonstance, à s'occuper de moi". Or, M. le Commissaire LE LEYOUR avait déclaré à M. le Juge d'Instruction HERVE (Pièce 206) : - "qu'il s'était intéressé à mes activités politiques, peu après son arrivée à Quimper, et qu'il m'avait signalé à l'attention de Préfet." -

Le faux-témoignage, sciemment voulu, est donc indéniable.

Je dois signaler, également, la grotesque parodie de confrontation faire par M. le Commissaire LE LEYOUR, dans con cabinet, le 5 février 1947 entre : FILLIS - POUX d'une part, et QUINET - POUX d'autre part. FILLIS et QUINET m'ont informé, depuis, des recommandations (biens spéciales) que leur avait fait M. le Commissaire LE LEYOUR, avant que l'un et l'autre soient mis en ma présence.

Il peut être intéressant d'autre part, d'apprendre "qu'amené au Commissariat à 22 h 45 environ, je suis resté jusqu'au lendemain dans l'après-midi, sans être fouillé". Cela me paraît surprenant. Ce n'est d'ailleurs pas M. le Commissaire LE LEYOUR qui s'est aperçu de cet "oubli" mais un Inspecteur mieux qualifié et étranger à Quimper.

J'en arrive maintenant à un autre aspect du "Travail" de M. le Commissaire LE LEYOUR. - Il lui fallait "avoir POUX", mais pour se faire inculper dans les affaires MAZE et LASSEAU, la seule affirmation calomnieuse que j'aurais pu dire "d'aller là" était insuffisante, il fallait la renforcer, l'étayer par autre chose. Le Commissaire LE LEYOUR a été très intelligent. Comme il ne pouvait pas me faire participer directement à ces deux affaires, ce qui aurait été une autre maladresse de sa part, car l'alibi que j'aurais fourni et les témoignages de nos clients, s'y seraient opposés, il a préféré m'y faire participer indirectement en tant qu'instigateur et complice. D'où les prétendues "réunions" dans la petite salle de mon café (cela n'a jamais existé, ma femme peut l'affirmer, puisqu'elle était constamment à la maison) et l'inclusion, dans les dépositions de QUINET (dont M. le Commissaire LE LEYOUR est le créateur-rédacteur) :

a) - de la remise, par moi, à QUINET, d'une pince universelle (affaire MAZE).

b) - de la remise par moi, à QUINET, d'un pistolet 6.35 (affaire LASSEAU).

À ce moment, et de ce fait, j'étais considéré légalement comme complice. - Ceci est une habilité professionnelle, que seul un homme sans scrupules, un "policier marron" pouvait employer. - Si je vous dis sans ambages ce que je pense, ce que "je sais être La vérité", je le fais aussi dans ce domaine, afin que la grande famille de braves gens, famille qui a nom "Police" ne se laisse pas discréditer, ne me laisse pas souiller, par de cyniques malfaiteurs de l'acabit de celui que je viens de démasquer.

Puis, M. le Commissaire LE LEYOUR disposant d'une femme qu'il


"tenait" (Veuve PIEDNOIR) - d'un romanichel, indicateur-provocateur (FILLIS) et d'un minus-habens (QUINET) a créé, pour les besoins de la cause : la bande X... devenue ensuite la bande à POUX - (Banden Laouen) bande qui n'a jamais assisté telle que l'a composée le Commissaire LE LEYOUR.

Malheureusement pour le Commissaire LE LEYOUR, QUINET en se rétractant le 13 mars 1947, a vendu la mèche. Il a tout dévoilé en reconnaissant que jamais je ne lui ai remis : ni un instrument ni une arme quelconque ; il a mis, de ce fait, en pleine lumière, la forfaiture de Monsieur le Commissaire LE LEYOUR. J'insiste sur le fait que QUINET a toujours mantenu ses rétractations, malgré les moyens de pression employés contre lui, à plusieurs reprises, tendant à le faire "revenir" "dessus". Il pourra le dire, en cas de besoin, j'espère.

Aux assises, d'ailleurs, l'attitude de QUINET fut édifiante. Pour bien comprendre ce que je vais dire, il ne faut pas perdre de vue que QUINET est un minus-habens, reconnu légalement, (responsabilité légèrement atténuée) et très influençable. - QUINET accuse formellement LE LEYOUR, mais trop impressionné, commotionné, puis-je dire pour mieux rendre ma pensée, il veut dire à ce moment la vérité, mais il ne le peut pas : il bafouille lamentablement et ne répond aux questions du Président, M. le Conseiller GIFFARD, que par ces syllabes : "C'est le Commissaire LE LEYOUR, c'est le Commissaire LE LEYOUR". Chaque question du Président amène, invariablement la même réponse : "C'est le Commissaire LE LEYOUR". -

Lorsque j'aurai ajouté que l'intelligence est l'instruction de QUINET ne sont pas très développées, ce que je viens de relater permettra d'y voir clair ety de se faire une opinion.

Avant d'aller plus loin, j'estime nécessaire de rapporter, une partie de la conversation échangée le 5 février 1947 vers 9 h entre le Commissaire LE LEYOUR et moi, dans son bureau. Lui ayant demandé s'il était exact qu'il ait employé FILLIS comme indicateur, il m'a répondu affirmativement, ajoutant : "qu'il ne lui avait rien apporté de bien intéressant". Puis il m'a confié que "Commissaire de Police avant la guerre, il avait mené de nombreuses et difficiles enquêtes et que dans l'affaire LASSEAU (Salle Verte) et là je cite : "S'il n'y avait eu que "ceux" (je veux être poli) de la Brigade mobile de Rennes, l'affaire traînerait encore, mais, a-t-il ajouté, heureusement je m'en suis occupé seul, et elle a abouti."

Ceci posé, j'attire l'attention sur le fait que, par cette simple déclaration, M. le Commissaire LE LEYOUR revendiquait la paternité et, par conséquent, assumait seul la responsabilité de tout ce qui avait été fait, en ces affaires, dans le domaine policier. L'expression "Je m'en suis occupé seul" le met en évidence absolue.

S'il y avait le moindre doute sur la sincérité de mes déclarations, il suffirait de se reporter au dossier (pièce 206) dans laquelle M. le Commissaire LE LEYOUR reconnaît que : "Bien que l'affaire LASSEAU se soit trouvée en dehors du territoire de ma circonscription, et devant le peu de résultat de l'enquête, il en avait pris lui-même la direction. Or, Ergué-Gabéric, commune située à plus de 6 kms de Quimper ne peut, à mon sens, être considérée comme faisant partie de Quimper. Il me semble donc anormal


que M. le Commissaire de Police LE LEYOUR ait pu prendre en main la direction d'enquêtes qui ne devaient être normalement menées que par la Gendarmerie et la Police Judiciaire.

Je vais à présent, examiner grosso-modo la "déposition" de la veuve PIEDNOIR à la Police Quimpéroise. Une phrase d'une extrême importance attire mon attention, la voici : "Mon mari m'a dit que l'auteur du meurtre était BOURMAUD". Ceci est catégorique. Puis, plus loin : "Il s'agissait d'une carabine américaine du modèle que vous me présentez", je ferai remarquer que, dans une seconde déclaration, la femme PIEDNOIR modifie cette déposition. Elle dit à ce moment : "Il s'agissait d'une carabine américaine pareille à celle que vous me décrivez". - Je poursuis ma lecture et trouve encore, toujours déclaré par la veuve PIEDNOIR : "Mon mari a connu le meurtre le lendemain par les journaux achetés chez PUIX."

- Je vais m'arrêter à ces trois citations. Elles seront suffisantes pour établir ce que je veux démontrer, c'est-à-dire, "les arrangements" apportés, indépendamment d'autres à la déposition de la veuve PIEDNOIR/ -

Prenant la première, je remarque que, dès que la veuve PIEDNOIR est mise en présence de M. le Juge d'Instruction (donc soustraite à ce moment à l'influence de la police) sa déposition est totalement différente. Elle ne dit plus : "que le meurtrier était BOURMAUD", - mais que - "Mon marie m'a dit qu'il avait eu l'idée que ..." ce qui, chacun en conviendra, n'est plus qu'une opinion dubitative purement personnelle et présente une différence formidable avec la première version.

On pourrait être tenté de croire que la veuve PIEDNOIR, qui jouit d'une instruction rudimentaire et d'une intelligence peu développée (ex-domestique de ferme chez M. LASSEAU, je crois) ne se rend pas compte très exactement de la valeur des mots, ce qui est possible. Mais il y a quelqu'un à qui cela n'échappa pas, c'est le rédacteur de la déposition, et il en profite.

Quelqu'un toutefois trouve cela bizarre : c'est le Magistrat-Instructeur. Pour qu'il fasse déclarer et maintenir, par ma veuve PIEDNOIR, les termes que : "son mari avait eu l'idée que ...", il faut que ces termes, et ceux-là seuls, soient l'expression de la vérité.

Je dois ajouter qu'il n'a été tenu aucun compte de cela, tant au cours de l'Instruction, qu'aux Assises. S'il en avait été autrement, toute la procédure, toute l'accusation s'effondreraient.

Je passe maintenant à la "farce" de la "Carabine américaine". - Deux dépositions de la veuve PIEDNOIR, à la Police Quimpéroise s'possosent ; - dans l'une, il s'agit d'une carabine américaine identique à celle qui lui est présentée ; dans l'autre, il s'agit d'une carabine américaine (toujours) identique à celle qui lui est décrite. Il s'agirait de s'entendre ; ou bien on lui a présenté, ou bien on lui a décrit cette arme. Qui donc ment ? Car il y a forcément un menteur ; veuve PIEDNOIR ou Police.

La vérité est la suivante : l'auteur de la déposition se fiche éperdument de tout. Ce qu'il importe pour lui, et cela seul, c'est bien mettre en évidence qu'il s'agit d'une "carabine américaine". Pourquoi ? Parce que, d'après les enquêtes, le jeune René LASSEAU aurait été assassiné au moyen d'une carabine américaine. Le menteur est donc du côté Police.