Modèle:Pennec24-04-1809-2 - GrandTerrier

Modèle:Pennec24-04-1809-2

Un article de GrandTerrier.

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voulant reconnaître pour chef un autre, je devais le moins possible m'absenter et me trouver présent à tout, d'autre part mes écoliers ne m'ont jamais permis de m'absenter.

On a aussi voulu de passer dans l'esprit de mon évêque pour un indolent. La même personne me le dit à demi mot ceci dans le même tems. Comme je ne savois rien que par voie indirecte, je dévorai cela sans me ... teindre. Je demandai cependant un jour à Mr Dumoulin, si j'avais démérité en quelque chose, il me dit formellement que non. Je ne reposai jusques à un certain point sur la parole d'un supérieur qui m'était ami, et me connaissoit de longue main. J'ai dit jusqu'à un certain point car je ne pouvois m'enpêcher de penser qu'on me ruinoit sourdement non plus. Je pense qu'on me huissoit, mais on avait pris parti pour un autre, on y tenoit, et fort probablement l'on y tient encore. C'est, je le crois, la source de toutes ces colomnies qui me talonnent depuis si liogtems. Mes supérieurs ont paru y ajouter foi et me condamner sans m'entendre. C'est ce qui m'accable.

Je ne suis pas un paresseux, ni un indolent. Ut minus sapiens dico [1], mais j'y suis forcé. J'ai travaillé depuis que je suis ici, sans me flatter, plus qu'aucun autre. On n'a jamais manqué d'instruction dans le quarême ni dans les autres tems de l'année. L'année passée je prêchai le quarême à Pluguffant et à Plomelin et Mr Conan ici, tous les quarêmes antérieurs nous prêchions alternativement. Cette année mon vicaire vouloit prêcher le quarême, j'ai donné cependant deux sermons et la passion. Depuis trois ans j'ai été casi le seul à faire le catéchisme. Mr Coleanap après avoir été longtemps malade était très souvent occupé ailleurs. Mr Clastrou ne le fait jamais. Qui connoit cette paroisse sait bien qu'il y a de quoy s'occuper. J'ai eu dans les tems 10 à 12 écoliers qui sans préjudicier, je crois, à mes autres devoirs, le laissoient pas que de m'occuper. A présent mes neveux m'aident ; autrement je ne pourrois tenir. En m'examinant depuis mon bel âge, je ne crois pas avoir à me reprocher d'avoir été paresseux et indolent. Je suis mauvais marcheur.

2°. Le second chef d'accusation refutté. Ce me semble le premier. Il ne me convient pas de prouver que je fais bien les instructions. Mais je dois dire pour ma justification, mes supérieurs m'en crurent capable. J'ai toujours eu leur estime et leur approbation. Et je dis par sentiment intime je connois ma religion. Je n'ai jamais donné de preuve de l'avoir méconnue ni avant ni pendant, ni depuis la révolution.

N'est-il pas inouï qu'un paroissien, un paysant (il n'y a pas d'autres) ait accusé son pasteur de ne pas expliquer l'évangile, plus inouï encore qu'il ait été casi cru sur sa parole ! J'ai entendu dire à Quimper même qu'un tel prêchait misérablement que d'autres débitoient des phrases. Je ne fis pas semblé d'entendre cela. Souvent celui qui prêche le mieux plait le moins. Il faut expliquer bien mal l'évangile pour mériter d'être accusé d'une manière formelle, surtout devant des supérieurs