Modèle:Pennec10-09-1809-2 - GrandTerrier

Modèle:Pennec10-09-1809-2

Un article de GrandTerrier.

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outre les 3 personnes qui sans moi n'ont aucune ressource, j'ai encore sur les bras un orphelin de la paroisse. Je suis chargé de son éducation par acte publique et j'ai pour cela la jouissance pendant 5 ans de sa petite tenue proche du bourg. Je m'y réservai 2 champs et un petit pré pour mes chevaux et vaches et affermai le reste à moitié profit. Le fermier quitta au bout de 18 mois, et depuis je n'ai pas trouvé un autre ; ce qui m'a obligé, malgré moi, à avoir plus de monde et plus de dépenses.

J'ai encore une autre mineure fille d'un frère défunt, mais celle-ci gagne son pain. Il m'a fallu m'industrier pour entretenir tant de monde. Mais cela n'a pezé sur personne et n'a été que le fruit de mes peines soutenues par l'idée de faire quelques bonnes œuvres dont la providence me chargeoit.

Comment me défaire tout d'un coup de tant de choses. Vendre ici mes meubles ou les faire transporter à Quimper pour la même fin, c'est casi tout perdre. Les transporter à Audierne cela couterait les yeux de la tête. Sans compter les pertes qui arrivent toujours dans les transports. Le transport seul couterait ce me semble 6 à 900 l. et encore, arrivés là où les mettre il me semble que Mr Guezengard étoit en pension, et qu'il n'y a point de presbitère à Audierne.

Comment irai-je là avec 3 autres personnes au moins qui sans moi n'ont aucune ressource ? Il me seroit impossible de les mettre en pension. Commencer par implorer pour eux la charité, ce seroit faire une forte vilaine antrée, avilir mon ministère, perdre les enfans avec leur mère et me perdre moi-même, je voudrois de tout mon coeur me mettre en pension, mais ceux-ci m'ont forcé et me forcent encore à tenir ménage . Ils sont en grande partie occasion de mon embarras et de mes peines, j'espère que les devant bien et pour le service des autels le bon Dieu m'en dédomagera.

Ce presbitère lorsque j'y entrai après beaucoup de peines et d'embarras étoit casi en ruine. Il est aujourd'hui en réparation. J'ai fait les avances et je ne suis pas payé. Comment le serai-je si je m'éloigne ? Ces avances montent à la somme de 479 l. 18 s. environ. Comment, chargé comme je suis, supporter de si grandes pertes ? Et aller dans un endroit qui ne m'offre aucun dédommagement. Ce n'est ni la capacité ni l'amour des grandes places qui me fait parler ainsi. Si jétois seul, je ne serais pas fort embarrassé.

Autre raison, en général on a mauvaise idée et fort peu de respect