Meil-Poul ou le Moulin du Poul
Un article de GrandTerrier.
|
Sommaire |
[modifier] 1 Présentation
[modifier] 1.1 Situation géographique
[modifier] 1.2 Origine du nom
De "Meil" : Moulin et de "Poul" : Trou d'eau. Il est parfois nommé "Moulin de Griffones" dont il a pendant longtemps fait partie.
[modifier] 1.3 Description
Le texte qui suit est un extrait du livre « Les cahiers d’Arkae n°1 » de J.-F. DOUGUET et du livre de HENRY (René) et GLORENNEC (Hervé), Les moulins de Kerfeunteun, Association Les Amis de Kerfeunteun,1990."
Trois moulins ont jalonné le Stangala. Le plus en amont était celui de Tréouzon qui n'était pas alimenté par l'Odet, mais par un petit affluent qui prend sa source à Pénity.
Le faible tirant d'eau laisse supposer qu'il ne s'agissait que d'un moulin privatif desservant les besoins de la ferme. Il a cessé toute activité au début de ce siècle et seules quelques pierres éparpillées dans la broussaille attestent aujourd'hui de son existence.
Le second moulin est celui du Poul. Situé sur la rive d'Ergué-Gabéric, il se trouve à l'angle de la vallée qui délimite le Petit du Grand Stangala. Autrefois, il dépendait du manoir de Griffones, lequel est attesté depuis le début du XVe siècle. Un linteau, aujourd'hui disparu, portait la date de 1640. Les ruines de ce moulin, qui a arrêté sa roue en 1925, sont encore parfaitement visibles. Le moulin et son dernier propriétaire, Laurent Bescond, ont été immortalisés au début du siècle par plusieurs cartes postales. C'est le plus connu car il se situe au cœur du Stangala, là où aboutissent les nombreux sentiers qui jalonnent le site, face à la passerelle de bois qui enjambe l'Odet.
Le bief passant sous le moulin, on peut imaginer que la meule était actionnée par une roue à augets, ou cuillers, en bois à l'origine, puis métalliques. Jean Istin, dans Le moulin de Meil Poul au Stangala, décrit le fonctionnement de ce type de moulin :
« L'eau accélérée par une goulotte de bois en forme de tuyère est projetée en jet, tangentiellement, sur des cuillers de bois encastrées dans un moyeu de chêne cerclé. La roue horizontale entraîne directement la meule courante (supérieure) grâce à un arbre vertical qui passe dans la meule dormante (inférieure). L'eau passe donc sous le moulin. Il n'y avait probablement qu'une seule paire de meules, vu l'exiguïté du moulin. Pourtant, on croit distinguer deux sorties d'eau dans les ruines. »
La difficulté d'accès du moulin, par un chemin rocailleux très pentu, obligeait le meunier à une organisation particulière, que nous raconte encore Jean Istin (Extraits du cahier de ISTIN (Jean), "Le moulin de Meil Poul au Stangala" , l'auteur, s.l.n.d., p. 15. et ISTIN (Jean), Ibid., p. 17.) :
« Le meunier ne pouvait charger que six sacs de farine dans la charrette ; le cheval grimpait seul, le meunier suivant derrière, un septième sac sur le dos. Dans les lacets, le cheval savait où s'arrêter et reculer pour reprendre son souffle. Arrivé sur le plateau, le meunier déchargeait les sacs et redescendait prendre un autre chargement au moulin, remontait et, arrivé en haut, rechargeait les sept premiers sacs dans la charrette et livrait ainsi quatorze sacs chez ses clients 35. »
Sur certaines roches l'on voit encore les traces creusées par les roues de la charrette. Mais, malgré les difficultés, le meunier et la meunière savaient recevoir, si l'on en croit notre touriste, précédemment évoqué :
« ... c'est au fond de cette vallée sauvage que se trouve le moulin où j'ai mangé une omelette de si bon cœur, et où la bolée de cidre voisinait avec un vase de nature différente... »
[modifier] 2 Particularités
[modifier] 2.1 Histoire de loup
L'histoire s'est passée à la fin du siècle dernier. Elle fut racontée par Jean-Pierre Bescond, le meunier, qui l'a transmise à son fils Laurent et elle s'est perpétuée depuis dans la famille.
En ce temps là, le cheval du moulin passait généralement ses nuits dehors, dans la prairie voisine. Il arriva qu'une nuit, le cheval qui se trouvait à cent mètres environ du moulin, en amont de l'Odet, fut attaqué par un loup particulièrement agressif parce que sans doute affamé. Très intelligemment le cheval appuya son arrière-train contre un têtard de chêne et se mit à se cabrer en tournant sur lui-même pour pouvoir faire face à tout moment au loup, afin de calmer ses velléités agressives. Cette confrontation dura sans doute un bon moment... Soudain le loup eut soif et il s'en alla s'abreuver sur les bords de l'Odet tout proche. Profitant de ce répit le cheval se dirigea alors vers le loup en projetant sur lui ses lourds sabots et en lui écrasant la tête.Il est juste de dire que cette scène n'eut pas de témoin. Mais elle put être facilement reconstituée grâce aux traces laissées sur les bords de l'Odet et près du têtard de chêne. On y retrouva le cadavre du loup et aussi du sang séché mélangé au poil de cheval. Les traces du demi cercle tracé par le piétinement du cheval étaient d'autre part encore très visibles à l'aube du lendemain.
JF DOUGUET : « le stangala » Les cahiers d’Arkae n°1
Il se dit que la famille du dernier meunier a été décimée par la tuberculose en raison de l'humidité des lieux ?
[modifier] 3 Documents d'archives
[modifier] 3.1 Cadastre de 1834
[modifier] 4 Les habitants du village
[modifier] 4.1 Tableau récapitulatif
LES HABITANTS DE MEIL-POUL | ||||||||
Couples | Métiers | Observations | ||||||
Dates | Nb enfants | Nom | Prénom | Nom | Prénom | Union | ||
1426 | Moulin noble de Griffones ,propriété de Damoiselle Aliz de GRIFFONES | |||||||
1475 | Propriété de Riou de LESMAES | |||||||
1516 | du PARC | Pierre et Charles | Tenanciers,pére et fils | |||||
1602 | OMNES | C. | Aveu | |||||
1635 | de GRASSY | Charles | Aveu | |||||
1685 | de GRASSY | Françoise | Aveu | |||||
1718 | 1 | RICHARD | Corentin | le GUYADER | Françoise | Françoise + à Meil-Poul | ||
1734-1739 | 3 | le GUILLOU | Louis | MAHE-MAO | Catherine | 1732 | Meunier | |
1752 | de LESPARLER sieur de Coatcaric | jean marie Charles + | de MARIGO | Charlotte | 19/11/1752 - Aveu de la veuve | |||
1752 | le CHALONY | Vincent | Tenanciers | de Griffones | ||||
1761-1787 | 11 | le GUILLOU | Corentin | BERNARD | Marie Françoise | 1759 | Journalier à Griffones | 11/04/1778 Corentin achéte la moitié du moulin à Catherine Guillou sa sœur pour 240 livres |
1778 | le moulin est un domaine congeable du sieur de Coatcaric | |||||||
1782-1785 | 3 | le GUILLOU | Louis | le MASSON | Cécile | 1778 | Journalier à Meil Poul | 10/08/1778 louis fils de Corentin vend sa part à Guillaume Kergoat |
1788-1790 | 3 | le ROY | René | le GUILLOU | Marie | 1786 | Meunier | 10/01/1790 le moulin est affermé à René le ROY par Corentin le GUILLOU son beau-père |
Le moulin devient indépendant de Griffonnes après la révolution :il est appelé "Moulin du Poul" | ||||||||
1791 | 1 | le MASSON | Joseph | PERENNEC | Marie | Meunier | ||
1798-1800 | 2 ? | le GUILLOU | Corentin Yves | le GALL | Jeanne | Vérifier présence à Edern ? | ||
1821-1837 | 6 | le GUILLOU | Corentin | le BERRE | Jeanne Marie | 1818 | Meunier(s) | Corentin o Edern ? |
1843-1850 | 5 | le BESCOND | René | le GUILLOU | Jeanne Marie | 1842 | Meunier(s) | |
1845 | 1 | HERVEAT | Marguerite | 1 enfant naturel | ||||
1852-1855 | 3 | LAGADEC | Grégoire | SIZORN | Marie Jeanne | Meunier | SIZORN Moulin de Kergonan | |
1857 | 1 | LAGADEC | Grégoire | le DREAU | Marie Renée | Meunier | ||
1856 | 1 | le GUILLOU | Marie Yvonne | Mariée à PHILIPPE Michel en 1856 | ||||
le BESCOND | Jean Pierre | Meunier | ||||||
le REUN | Meunier | |||||||
1867-1878 | 6 | TROALEN | Laurent Joseph | BESCOND | Jeanne Perrine | Meunier | ||
Avant 1889 | le QUILLIEC | Noël | Propriétaire conjoint avec Patérour | |||||
Avant 1889 | PATEROUR | René | ||||||
1889 | le BESCOND | Laurent | Meunier | Laurent devient propriétaire du moulin | ||||
1924 | Arrêt de l'exploitation après une crue de l'odet :le pont a été emporté empêchant l'accès à Kerfenteun |
[modifier] 4.2 Généalogies familiales
Thème de l'article : Monographie d'un lieu-dit de la commune d'Ergué-Gabéric Date de création : septembre 2006 Dernière modification : 6.08.2007 Avancement : [Développé] |