Mac'honiet gant ar mecanik da zorna - machines à battre, Feiz ha breiz 1876
Un article de GrandTerrier.
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Des accidents de batteuses dans des fermes gabéricoises racontés dans Feiz ha Breiz Autres lectures : « Pardonerien e Kerdevot, Pardon à Kerdévot, Feiz ha breiz 1871 » ¤ « Loiz Hemon hag chapeledou ar pardoun braz e Kervevot, Feiz ha Breiz 1877 » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Un article du journal « Feiz ha breiz » [1] du 28 août 1876 relate trois accidents de personnes, survenus l'un à Ergué-Armel et les deux autres à Ergué-Gabéric, alors qu'elles alimentaient ou surveillaient une machine à battre dans leurs fermes. Ce type de machine est appelé « ar mecanik da zorna » en breton, ou « ar mecanik » tout simplement car elle préfigure le début de la mécanisation agricole. En 1876 l'énergie de cette batteuse est fournie par un carrousel de chevaux, lequel sera remplacé plus tard par une « locomobile motrice » et l'ensemble sera alors appelé « dornerezh » (batteuse).
Les accidents d'Ergué concernent deux hommes et une jeune fille de 16 ans. Les deux premiers ont eu respectivement une jambe estropiée - « paket he vragou hag he c'har gant rodou he vecanik da zorna » (son pantalon et sa jambe entrainés par les engrenages de sa machine à battre) - et une main broyée (pour l'accident d'Ergué-Armel). Quant à la jeune fille, elle aurait perdu sa jambe « paneved ma'z euz gellet derc'hel ar c'hezek a za crenn » (si on n'avait pas pu stopper net de suite les chevaux). Autant elle a eu de la chance : « Dre c'hrass Doue e bet kuitez evit he aon hag eur glaz dister. » (grâce à Dieu, on a été quitte pour une frayeur et une égratignure bénigne). Autant c'est plus dramatique pour les deux autres : « Azalec he uvern betec he gof gar eo mac'haniet, truez he velet » (depuis sa cheville jusqu'à son entrejambe, il a été estropié, triste à voir) ; « Ar midisin galvet var an heur en deuz troc'het ar membr brevet. » (le médecin appelé immédiatement a amputé le membre brisé). Si l'on regarde de plus près les autres faits divers du mois d’août 1876, notamment dans le journal « Le Finistère » |
Les journaux accusent certes les agriculteurs d'être imprudents - « deffot teuler evez » (à défaut d'être attentif) - mais ils demandent aux autorités d'imposer des mesures de sécurité plus drastiques, à savoir allonger la table des machines à battre et recouvrir les manèges de protections. En effet, pour cette dernière mesure, un ouvrier agricole « assis sur le petit banc placé sur l'axe du manège, et les chevaux tournant en cercle autour de lui » peut tomber tout simplement de fatigue, et se retrouver broyé par les engrenages. Ce danger est évité, dans les décennies suivantes, lorsque le manège est remplacé par une motrice à vapeur. Ainsi la description de celle de la ferme de Creach-Ergué mise en vente en 1911 : « batteuse à grand travail et sa locomobile motrice, fabrication Merlin et Cie de Vierzon ». |
[modifier] 2 Transcriptions et traductions
Feiz ha Breiz du 28.08.1876
Le Finistère du 23.08.1876
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Le Finistère du 26.08.1876
Le Finistère du 30.08.1876
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[modifier] 3 Coupures de presse
Feiz ha breiz et Le Finistère | |||||
[modifier] 4 Annotations
- « Feiz ha Breiz » est le premier journal hebdomadaire en langue bretonne, fondé en 1865 par le vicaire général Léopold-René de Léséleuc, sous la mandature de Mgr Sergent, et diffusé jusqu'en 1884, puis de 1899 à 1944, et enfin depuis 1945. De 1865 à 1883 la direction et rédaction furent assurées par Gabriel Morvan, puis par l'abbé Nédélec. En 1911, l'abbé Jean-Marie Perrot, rédacteur pour Feiz ha Breiz depuis 1902 en prend la direction jusqu'à sa mort en 1943. La revue Kroaz Breiz succéda de 1948 à 1950 à la revue Feiz ha Breiz, puis changea de nom pour s’appeler Bleun-Brug (1951-1984) quand elle commença à publier des articles en français. [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : janvier 2021 Dernière modification : 24.02.2021 Avancement : [Développé] |