Liste des potiers d'Ergué-Gabéric
Un article de GrandTerrier.
Version du 2 septembre ~ gwengolo 2011 à 21:13
| La profession est mentionnée sur la commune dans les actes et aveux du 15e-17e siècles, dans les registres d'état civil de la fin du 18e et au 19éme siècle, et dans la relation de voyage dans le Finistère par Jacques Cambry en 1795. Les découvertes de fragments dans les fouilles archéologiques sont également la preuve de cette activité très ancienne répertoriée en région quimpéroise.
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Rien ne nous laisse penser non plus que des pots de la qualité de celui représenté ci-dessus étaient fabriqués dans notre commune. À l’origine les poteries et objets courants qui s’y rattachent sont fabriqués par l’agriculteur lui-même qui devient "potier amateur" sans que ses ascendants lui aient enseigné le savoir-faire. On peut envisager que certains ayant acquis une habileté et obtenu une qualité suffisante du produit en fasse leur métier. D’où la mention d’ «Agriculteur Potier». Parfois ce sont les femmes qui accomplissent cette tâche. |
Il n’est pas nécessaire de posséder un four pour faire de la poterie car celle-ci peut être cuite en foyer ouvert, posée sur de la braise préalablement préparée et recouverte de bois qui brule. Les anciens fours de potiers ressemblent beaucoup à des fours à pain ce qui nous amène à avancer l’hypothèse que certains fours locaux avaient une double utilisation en particulier celui de Bec-ar-menez qui frappe par son importance à cet endroit pour la seule fabrication de Pain. A coté un four à poterie plus archaïque. |
C’est au travers de la lecture des aveux de successions, des actes de naissances et de mariages que nous trouvons la mention des habitants de la commune qui pratiquent ce métier. Certains ont exercé en famille sur au moins deux générations, notamment les Istin, Coatmen et les Huitric ; par contre l’activité locale des autres potiers ne présente pas le caractère d’une activité familiale, du moins de ce que nous en savons à ce jour. À noter au 19e siècle deux femmes exerçant le métier, l'une Corentine Caugant exerçant avec son mari, l'autre Marie Louise Huitric vivant a priori seule.
1 Jehan LE DOURGAR, Jehan GUÉZENNEC, Geoffroy LE POUPON, Guion LE BAELEGOUPotiers installés près de Lezergué-Kerfors. Mentionnés par Daniel Bernard dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère en 1923. À noter que Geoffroy Le Poupon habite en 1498 le lieu-dit Parc-al-Lan. Aveu fourni en 1493 par Isabelle de Lesmaès, veuve de Canevet de Kerfors, pour Charles de Kerfors, son fils aîné : « item une migne (mine) de terre de laquelle on fait des potz, affermée anciennement aux potiers qui la tiennent, scavoir : Jehan Le Dourgar, Jehan Guézennec, Geoffroy Poupon, Guion Le Baelegou, la somme de dix livres monnoie par chacun an, a estre poyés aud. terme de la Sainct-Michel » |
2 Vincent LEGALL, Yvon LE GALLANDPotiers installés près de Lezergué-Kerfors. Mentionnés par Daniel Bernard dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère en 1923. Aveu de 1634 : « La poterie dudict Ergué affermée à Vincent Legall et Yvon Le Galland pour poyer par an quarante huit livres thournois et une charge de potz ». |
3 Louis, Yves et Louis ISTIN-GESTIN
Louis Istin-Gestin, époux de Marie Anne Coustans, est né à Elliant en 1749. Il habite Parcalan en 1790. Il est potier et cultivateur actif
Des traces de l'activité de potier ont été trouvées dans un hangar par Monsieur Chiquet de la ferme de Guilly-Vian. |
4 Yves COATMEN père et fils
Yves Coatmen, né en 1747, époux de Barbe le Page. Il habite Bec-ar-Ménez en 1790 où il est mentionné comme potier actif |
11 Guillaume LE FLOC'HGuillaume Le Floc'h, né en 1785, époux de Marie Le Nezet, est déclaré potier à Quilly-huec à la naissance de sa fille en 1821, puis cultivateur au même endroit à la naissance de son fils l'année suivante. |
12 Mathias GOURMELENMathias Gourmelen est mentionné comme potier actif |
13 Hervé Germain MOYSANHervé Germain Moysan, né en 1772, époux de Marie Jeanne Lozeach, est déclaré potier à Parcalan en 1795 et en 1811. |
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Nous remarquons que le lieu de « Kervernic ou de Kervinic » (lieux souvent sujets à confusion) est plusieurs fois répété ainsi que celui de Garsalec et de Parc-al-Lan. Y a-t-il eu à cet endroit de la terre à poterie, là où le nuage de points est plus dense ? Sans oublier la description en 1840 du site proche de Pen-Carn Lestonan : « Le terrain sur lequel il est question de transporter le bourg est en entier composé d'une épaisse couche d'argile si compact qu'il sert à la fabrication de la poterie ». Et que penser du lieu-dit Ti Poisson relevé en 1919, proche de Garsalec, et signifiant littéralement "maison de la cuisson de l'argile de potier" ; du verbe Poazhan en breton : "cuire" ? Laurent Huitric raconte ses souvenirs à Lestonan au début du 20e siècle : « On ne parlait pas alors de "Lestonan", mais de "Menez Groas". Quand on recevait le papier pour payer "laba hent", c'était mis "Rue de Cost ar Fornou- Menez-Groas". En effet ici, on avait un four pour faire de la poterie : on allait prendre de la glaise à "Ty-Poisson". Il y avait aussi un four à pain chez "Marguerite". » Et pour finir un mystère du côté de la Salle-Verte. Si Laurent Quevilly écrit en 1984 (La commission histoire tourne autour du pot, OF-LQ 1984) qu'il y existerait un lieu-dit appellé "Stang ar Poder" ("la vallée du potier"), il semble qu'un autre lieu toponyme "Sant ar Poder" y soit plus attesté. | Dans le cadastre de 1834 on les trois parcelles suivantes : "598 - Coat sant ar poder", "599 - Foennec sant ar poder", "600 - Liors sant ar poder", respectivement le bois, la prairie et le coutil d'un repère qui serait "le saint du potier". Est-ce qu'à cet endroit un potier a déposé la statue d'un saint qu'il aurait lui-même produit à base d'argile blanche ? |
Notes :
- Un des fondateurs des faïenceries de Locmaria, Antoine De la Hubaudière, a peut-être connu l'activité des poteries d'Ergué-Gabéric. Avant de prendre la direction et de développer la signature HB, il était ingénieur des Ponts-et-Chaussées à Quimper. À ce titre il a dressé des cartes des villages autour de Quimper, dont Ergué-Gabéric : Carte quimpéroise d'Antoine De la Hubaudière, 1770 [Ref.↑]
- Les citoyens "actifs" avaient le droit civil de se réunir en assemblée primaire de la municipalité, et choisissaient parmi eux des électeurs qui pouvaient participer à la désignation du député du canton. Ce suffrage censitaire à deux degrés fut inauguré l'année suivante, en 1791. En 1790, les Ergué-Gabéricois dits "actifs" étaient au nombre de 131, soit un habitant sur douze. Ces notables formaient la couche sociale la plus aisée composée avant tout des prêtres, des nobles, des agriculteurs et de certains métayers ou artisans. En principe un feu (ou foyer fiscal) ne comptait qu'un seul actif, et le titre était réservé à la population masculine, à savoir le chef de famille. [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
Thème de l'article : Biographie de personnalités d'Ergué-Gabéric Date de création : mai 2009 Dernière modification : 2.09.2011 Avancement : [Développé] |