Les sablières de la chapelle de Saint-Guénolé - GrandTerrier

Les sablières de la chapelle de Saint-Guénolé

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Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

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§ E.D.F.

Quatre magnifiques sablières [1] de plus de 3 mètres chacune, avec au total 49 figures sculptées et peintes de profils animaliers et humains.

Les chanoines Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall les décrivent ainsi : « Dans la partie est de la nef et des bas-cotés, sont des sablières sculptées avec beaucoup d'art, dans le genre de la Renaissance, présentant des animaux fantastiques agrémentées de feuillages et d'arabesques, puis des profils de soudards, lansquenets [2], mousquetaires et autres. ».

Autres lectures : « PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l´évêché de Quimper et de Léon » ¤ « Historique de la chapelle de Saint-Guénolé » ¤ « Laouic Saliou (1909,1990), sculpteur autodidacte » ¤ 

1 Présentation

Pour apprécier la beauté des sablières [1] de St-Guénolé il faut lever la tête, avoir de bons yeux ou un bon appareil photographique. Lorsqu'on en voit les détails, on en remarque la dégradation sur certaines figures, le bois piqué ou morcelé par endroits : une restauration s'imposerait. À noter que dans les années 1960-70 un sculpteur local, Laouic Saliou, était déjà intervenu pour rénover certaines pièces.

Néanmoins, la beauté de l'ensemble est aujourd'hui encore remarquable. Les animaux sont diaboliques, aux corps de chiens allongés ou de dragons, ou alors des oiseaux aux ailes déployés. Comme dans une scène de l'enfer, certains engloutissent dans leur gueule les bras de figures humaines.

Quant aux humains, leur allure générale fait penser à des soldats. Les chapeaux à plume de certains font penser à des mousquetaires ou des lansquenets [2]. D'autres personnages, aux bras nus, semblent porter des toges amples.

A l'intersection de chaque entrait ou poutre transversale de la nef, il y a un engoulant [3], une gueule dentée rouge qui avale la poutre. Aux extrémités où il n'y a pas de poutre, et sur les sablières [1] des bas-côtés, une gueule ouverte proéminente est également présente.

 

De quand datent les sablières ? Du 16e siècle lors de la fondation de la chapelle ? En 1679 lors de la rénovation du lambris ainsi que l'indiquait une inscription sur le bas-côté sud ? Ou plus tard, voire même au 19e siècle avec une inspiration de style Renaissance, lors d'une restauration ultérieure ?

On remarquera aussi un blason central sur une poutre joignant les sablières de la nef. Ce blason, en très mauvais état, est écartelé en 2 partis : « 1° d’azur à la croix patriarcale de sable, plantée sur un mont de trois coupeaux d’or, au mot PAX brochant de gueules – 2) d’argent au pin terrassé d’azur soutenu par deux cerfs affrontés de gueules, ramés de sable.  », et était porté par Charles Nouvel de la Flèche (1814-1887), évêque de Quimper de 1872 à 1887 et moine bénédictin (Dom Anselme) [4].

Cet évêque était surnommé « An Eskop du » (l'évêque noir), car il ne quittait jamais son habit noir de Bénédictin. A-t-il contribué à financer la réalisation ou la rénovation des sablières de St-Guénolé ?

2 Iconographies



3 Annotations

  1. Sablière, s.f. : en charpente, une panne sablière est une poutre placée horizontalement à la base du versant de toiture, sur le mur de façade. On la nomme ainsi car on la posait sur un lit de sable, qui en fuyant, permettait à la poutre de prendre sa place lentement. Dans les églises les sablières portent fréquemment des sculptures. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
  2. Lansquenet, s.m : Les lansquenets étaient des piquiers mercenaires, souvent « allemands », opérant du XVe siècle au XVIIe siècle. Une longue pique de 6 mètres ou plus était leur arme principale mais la hallebarde, plus courte (2 mètres environ) et divers types d’épées à une ou deux mains équipaient également leurs troupes. Ils portaient des larges chapeaux bas couronnés de grandes plumes, doublets aux manches bouffantes et des collants aux couleurs différentes. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1]
  3. Engoulant s.m : extrémité sculptée d’une poutre ou entrait, figurant une gueule animale avalant la poutre. L'engoulant est généralement présent aux deux extrémités. Source : wiktionary. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  4. Charles-Marie-Denis Nouvel de la Flèche, moine bénédictin (frère Anselme en religion), né le 26.12.1814 à Quimper, nommé évêque en 1872, décédé le 01.06.1887 à Quimper. Source : « Catalogue des Évêques de Cornouaille » établi par Bernard Le Ny, disponible sur le site de l'Evêché ( http://catholique-quimper.cef.fr ). [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal

Date de création : Août 2013    Dernière modification : 10.08.2013    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]