La petite statue de l'évêque Alain, alias sant Alar, à Kerdévot - GrandTerrier

La petite statue de l'évêque Alain, alias sant Alar, à Kerdévot

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-La seule mention de la statue apparaît dans la notice paroissiale d'Ergué-Gabéric rédigée en 1909 par les chanoines Peyron et Abgrall de manière ellyptique : « <i>Les vieilles statues vénérées de la chapelle de Kerdévot sont : ... 3) Saint Alain, évêque de Quimper </i> ». +La seule mention de la statue apparaît dans la notice paroissiale d'Ergué-Gabéric rédigée en 1909 par les chanoines Peyron et Abgrall de manière elliptique : « <i>Les vieilles statues vénérées de la chapelle de Kerdévot sont : ... 3) Saint Alain, évêque de Quimper </i> ».
-Elle n'a pas été exposée pendant de longues années, et est ressortie assez récemment de l'oubli en occupant une place de choix, en surplomb sur une console du mur intérieur sud du chevet, entre le retable flamand et l'autel de la Piéta.+Vraisemblablement pendant de longues années elle n'a pas été exposée, oubliée dans une grenier de presbytère ou une sacristie, ce qui explique que tous les ouvrages en font abstraction. Mais elle est ressortie assez récemment de l'oubli en occupant dorénavant une place de choix, en surplomb sur une console du mur intérieur sud du chevet de Kerdévot, entre le retable flamand et l'autel de la Piéta.
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 +De bois polychrome et 90 cm de hauteur environ, l'évêque à la barbe blanche fournie fait le geste symbolique de bénédiction de sa main droite, retient un livre sacré et sa crosse épiscopale de l'autre main. Sa mitre est rouge avec des bandes dorés et sa chasuble est rouge également avec une étole dorée ornée de croix pattée brunes <ref>Les croix pattées ornant l'habit ecclésial n'est pas ici le symbole de l'ordre des templiers (de couleur rouge), mais tout simplement un type de croix chrétienne assez fréquent dans la statuaire d'église, en basse-Bretagne tout particulièrement.</ref>. La dalmatique portée sous la chasuble est de couleur gris-violet.
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 +À côté de son pied gauche est posée une petite enclume de forgeron, cet attribut donnant une autre symbolique. En effet on retrouve là le culte d'un saint populaire dans le diocèse de Quimper, protecteur des chevaux, une figure composite des saints Eloi, Alar, Alor, Alour et Allan.
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Version du 1 octobre ~ here 2021 à 15:53

Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.

Un mystérieux évêque Alanus amalgamant les cultes des saints Eloi, Alain, Alar, et Alor, vénéré à la chapelle de Kerdévot et autres lieux gabéricois Ergué-Gabéric (St-Guénolé, Creac'h Ergué, Pont-Sant-Alar, Stangala).

Sant Alan est fêté le 8 septembre, Saint Alar le 26 octobre et la fête des chevaux de Kerdévot avait lieu le 24 juin à la Saint-Eloi.

Autres lectures : « PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon » ¤ « Sant Alar (5e siècle) » ¤ « La fontaine de saint Alar à Creac'h-Ergué » ¤ « Sant Alar (5e siècle) » ¤ « Le pardon de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ 

Présentation

La seule mention de la statue apparaît dans la notice paroissiale d'Ergué-Gabéric rédigée en 1909 par les chanoines Peyron et Abgrall de manière elliptique : « Les vieilles statues vénérées de la chapelle de Kerdévot sont : ... 3) Saint Alain, évêque de Quimper  ».

Vraisemblablement pendant de longues années elle n'a pas été exposée, oubliée dans une grenier de presbytère ou une sacristie, ce qui explique que tous les ouvrages en font abstraction. Mais elle est ressortie assez récemment de l'oubli en occupant dorénavant une place de choix, en surplomb sur une console du mur intérieur sud du chevet de Kerdévot, entre le retable flamand et l'autel de la Piéta.

De bois polychrome et 90 cm de hauteur environ, l'évêque à la barbe blanche fournie fait le geste symbolique de bénédiction de sa main droite, retient un livre sacré et sa crosse épiscopale de l'autre main. Sa mitre est rouge avec des bandes dorés et sa chasuble est rouge également avec une étole dorée ornée de croix pattée brunes [1]. La dalmatique portée sous la chasuble est de couleur gris-violet.

À côté de son pied gauche est posée une petite enclume de forgeron, cet attribut donnant une autre symbolique. En effet on retrouve là le culte d'un saint populaire dans le diocèse de Quimper, protecteur des chevaux, une figure composite des saints Eloi, Alar, Alor, Alour et Allan.

 


Iconographie et sources



 

Etude "Saint Alain En quête d’identité" de Pierre Yves Quémener (2012):

La diffusion du culte en Basse Cornouaille

Le culte de saint Alain prend véritablement son essor en Cornouaille sous l’épiscopat de Claude de Rohan. Nous avons déjà mentionné la représentation du saint à deux reprises dans les vitraux de la cathédrale de Saint-Corentin, réalisés dans les années 1510-1520. Le bréviaire gothique de Quimper, rapportant la vie de saint Alain à la date du 27 novembre, aurait été imprimé vers la fin du 15e siècle d’après Dom Plaine, vers 1510 d’après Bernard Merdrignac.

À la même époque, vers 1520-1510, le vice-amiral de Bretagne Alain de Guengat se fait représenter avec son épouse Marie de Tromelin sur les vitraux de l’église Saint-Thurien de Plogonnec. L’un et l’autre sont agenouillés devant une effigie de saint Sébastien, et tous deux sont présentés par un intercesseur : le mari l’est par saint Alain costumé en évêque (un bandeau porte en arrière plan l’inscription S. Allan) et l’épouse l’est par sainte Marie Madeleine.

Peu à peu, saint Alain trouve sa place dans quelques églises et chapelles du diocèse. C’est d’abord à Saint-Thois où nous avons dès le 16e siècle une statue du saint, vêtu en évêque. D’autres sont installées à la Forêt-Fouesnant, en l’église Notre-Dame d’Izel Vor (évêque, 17e siècle), à la chapelle de la Véronique à Bannalec (évêque, 17e siècle), à la chapelle Saint-Cadou de Gouesnach (évêque en chape, mitre et crosse), à l’église Sainte-Candide de Scaër (18e siècle), et dans la chapelle Notre-Dame de Kerdevot en Ergué-Gabéric [relevés dans le répertoire de René Couffon et Alfred Le Bars et dans les notice de Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall.]. Au total, nous avons quand même très peu de représentations et, comme nous l’avons dit, aucune titulature d’église ou de chapelle. En outre, il ne semble pas que saint Alain ait été associé à une spécialité thérapeutique particulière.


Annotations

  1. Les croix pattées ornant l'habit ecclésial n'est pas ici le symbole de l'ordre des templiers (de couleur rouge), mais tout simplement un type de croix chrétienne assez fréquent dans la statuaire d'église, en basse-Bretagne tout particulièrement. [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal

Date de création : Octobre 2021    Dernière modification : 1.10.2021    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]