LEMOINE Marie-Annick - La translation du cimetière - GrandTerrier

LEMOINE Marie-Annick - La translation du cimetière

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Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios + Patrimoine

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LEMOINE (- Marie-Annick), La translation du cimetière d'Ergué-Gabéric, 1839-1922, Arkae, Quimper, 2010, ISBN 2-917877-08-1
Titre : La translation du cimetière d'Ergué-Gabéric, 1839-1922
Auteur : LEMOINE - Marie-Annick Type : Livre/Brochure
Edition : Arkae Note : Dossier d'Arkae n° 2
Impression : Quimper Année : 2010
Pages : 99 Référence : ISBN 2-917877-08-1

[modifier] Notice bibliographique

Un dossier super complet sur les transactions qui ont sous-tendu le transfert du cimetière depuis l'enclos autour de l'église jusqu'à son emplacement actuel non loin de la ferme de Pennarun.

Autres lectures : « M.-A. Lemoine exhume l'histoire du cimetière, Le Télégramme 2010 » ¤ « 1845 - Rapport sur l'état de l'église paroissiale et du presbytère » ¤ 

Après une introduction sur les affaires d'inhumations au 18e siècle à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, puis l'évocation au milieu du 19e siècle du projet de transfert de l'ensemble église + cimetière + presbytère à Lestonan, le dossier reprend l'exhaustivité des échanges entre les maires, les préfets, l'industriel René Bolloré, les propriétaires de la ferme de Pennarun, autour du projet du nouveau cimetière qui fut achevé en 1922.

Extraits :

  • Le 22 juillet 1921, lettre de M. René Bolloré.

« Monsieur le Maire, Nous avons l'honneur de vous aviser que nous avons effectué depuis déjà plusieurs jours, le paiement de la souscription relative à l'achat du cimetière. Nous croyons donc que cette affaire est maintenant tout à fait en règle et que vous pouvez, dès maintenant, prendre toutes vos dispositions pour les travaux. Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de notre considération la plus distinguée. »

  • Le 25 janvier 1921, procès-verbal d'enquête dressé par le Commissaire-enquêteur pour constater la réception des déclarations auxquelles a donné lieu le projet de la translation du cimetière dans la parcelle n° 336, section F, dépendant de la ferme de Pennarun.

« Après l'enquête en exécution de l'arrêté de M. le Préfet du Finistère, en date du 29 décembre 1920, enquête en mairie d'Ergué-Gabéric pendant 3 jours (du 27/01/1921 de 8h du matin à 4h du soir) ; l'affiche est datée du 03/01/1921. »

  • Deuxième journée, 26 janvier 1921, déclarations en faveur du projet.

« En mon nom personnel et au nom du Conseil municipal, je déclare que le terrain dépendant des terres de Pennarun nous a paru le seul convenant au transfert du cimetière. Après enquête, nous avons constaté que la parcelle n° 161 de M. Le Roux appartenant actuellement à M. Bolloré est loin de nous offrir les mêmes avantages. Nous avons pris la résolution de faire tout ce qui dépendra de nous pour acquérir le terrain de Pennarun et y transférer notre cimetière. »

Signé : Le maire Le Roux.

  • 26 janvier 1921, déclarations contre le projet.

« Mme Frogé, rue Descartes à Tours et les consorts Frogé, représentés par Me Le Ninivin, avoué à Quimper, lesdits consorts Frogé, propriétaires de la ferme de Pennarun et M. Sébastien Coïc, fermier de ladite propriété ont l'honneur de s'oppser au projet pour les motifs suivants :

1- Le décret de prairial indique que les cimetières à établir doivent être exposés au Nord du bourg. Or, le bourg est à l'Est du cimetière projeté et les vents dominant dans la région étant les vents de l'Ouest, des émanations provenant du cimetière pourraient, à un moment donné, être la cause d'épidémies dans l'agglomération d'autant plus que le cimetière se trouverait ainsi, en fait, dans le bourg puisqu'il n'est séparé de l'église au centre du bourg que par une parcelle de terre sans verger.

D'autres emplacements présentent au point de vue de l'hygiène plus de sécurité et d'avantages, telle la parcelle n° 161 que M. Le Roux avait proposé à la commune. Cette parcelle isolée, située à l'Est du bourg, a bien été achetée par M. Bolloré mais en parfaite connaissance de cause, l'offre de M. Le Roux bien antérieure étant parfaitement connue de lui.

Au nord du bourg, sur une route large reliant le bourg à la route de Coray, d'autres emplacements, indépendants de tout corps de ferme et aspectés au nord d'un petit vallon, pourraient être choisis sans motiver les regrets que le Conseil d'Hygiène, dans sa séance du 17/11/1920, a cru nécessaire d'exprimer à propos de la parcelle n° 336, tels que les parcelles n° 20-21 de la section F. Ces divers emplacements sont à peine à quelques centaines du bourg et cette distance loin d'être un inconvénient, présente, au point de vue de l'hygiène, un sérieux avantage. »

 

« 2 - Le choix de l'emplacement projeté, sur les parcelles n° 336 et 339 entre l'église et les bâtiments de Pennarun déprécie complètement la propriété et la ferme de ce nom appartenant aux consorts Frogé. Il intercepté d'abord du reste de la ferme, les parcelles n° 337 et 338 sur une longueur de 98 m. De plus, les murs du cimetière se dresseront entre le bourg et les bâtiments à 10 m seulement des bâtiments et des puits de la ferme. Celle-ci peut ainsi se trouver complètement gâchée.

3 - Grave danger de contamination pour les puits. Le niveau de la parcelle n° 339 est à 1,70 m au-dessus de l'orifice des puits et les eaux provenant du cimetière peuvent s'écouler au moins pour partie vers ces derniers. Et, de plus, comme les puits ont une profondeur de 15m environ, les parties du cimetière, mêmes inférieures au niveau de l'orifice des puits peuvent occasionner des infiltrations dans les eaux des puits.

4- Ce transfert supprime, par application des articles 1 et 3 du décret du 7 mars 1808, un excellent terrain à bâtir en plein bourg et avoisinant l'église et pour lequel M. Frogé avait reçu, avant la guerre, des offres par lettres.

Impossible de bâtir également pour les mêmes motifs entre le cimetière et la ferme, la distance ne dépassant pas 100 m, de faire aucun bâtiment, aucun ouvrage même, à l'est de la ferme, les puits même de la ferme peuvent être fermées ultérieurement par mesure administrative. Ces servitudes très lourdes pour la ferme augmenteraient dans une proportion très onéreuse pour la commune, le prix du terrain qu'elle a ainsi à acquérir pour le cimetière. En raison de ces dangers et de ces dommages Mme Frogé, les consorts Frogé et M. Coïc, dans l'intérêt même de la commune déclarent s'opposer à l'établissement du cimetière dans les parcelles n° 336 et 339. »

Signé : Le Ninivin et Sébastien Coïc.

  • Troisième journée, 27 janvier 1921, déclarations en faveur du projet.

« Le terrain dépendant de la ferme de Pennarun, d'un accès facile et bien situé, est entre tous les terrains du bourg celui qui offre le plus d'avantages et le moins d'inconvénients pour le transfert du cimetière. »

Signé : Pennec, Recteur.

  • Le 4 février 1921, avis du Commissaire-enquêteur.

« La seule protestation contre le projet du Conseil municipal pour le transfert du cimetière est celle des propriétaires et du fermier de Pennarun, protestation intéressée. Après avoir examiné la situation, sondé l'opinion des habitants, vu les rapports pour et contre le projet de translation du cimetière au terrain de Pennarun, j'émets mon avis : le seul terrain convenable à ce transfert sont les parcelles n° 336 et 339 de la ferme de Pennarun et il y a lieu de donner suite au projet du Conseil municipal, au plus tôt. »

Signé : Le Commissaire-enquêteur A. Le Roux.



Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : Août 201    Dernière modification : 2.04.2011    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]