Erge-Vras - GrandTerrier

Erge-Vras

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Bordée au Nord par la rivière de l'Odet et au Sud par celle du Jet, Ergué-Gabéric, qui en breton est également nommé An Erge-Vras (Le Grand-Ergue), s'étend à l'Est de Quimper sur une superficie de 3987 hectares.

Ergué-Gabéric a la particularité d'être formée de trois quartiers : le Rouillen (proche de Quimper), le Bourg (centre administratif), Lestonan (foyer de la Papeterie Bolloré). Un logo - à la fois moderne et symbolique - concrétise cette identité.

Grâce à sa position stratégique sur la voie express rejoignant Brest à Lorient, Ergué-Gabéric a connu un essor économique et ne ménage pas ses efforts quant à l'accueil et au suivi des entreprises. Mais elle a aussi le souci de protéger et conserver ses richesses naturelles et son patrimoine historique.

Le nom Ergué provient vraisemblablement du vieux breton "ar cae", le pays devant les fortifications (celles de la ville Quimper en l'occurrence). La deuxième partie du nom Ergué-Gabéric est issue d'une famille de nobles terriens du XIIIe siècle : les Cabellic demeurant au château de Lézergué, dont il ne subsiste aujourd'hui que les murs et la façade.

Bienvenue à Ergé-Vraz
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Sommaire

1 Lieux historiques

1.1 Le château de Lezergué

Le château de Lezergué se trouve sur la route qui relie le lieu-dit l'Hôtel au Bourg d'Ergué-Gabéric, près du croisement de Saint-Joachim.

Le château, actuellement en ruines, a remplacé à la fin du 19e siècle un autre manoir qui lui a fourni une partie de ses pierres. Le reste des pierres a été enlevé du manoir voisin de Kerfors, inoccupé à cette époque.

Au début du 20e siècle, comme l'atteste le dessin ci-contre de Louis Le Guennec (réalisé vers 1930), le manoir était encore une massive construction avec une sévère façade en pierres de taille sombres, relevée aux extrémités de deux pavillons.


Il y a encore sous les ruines du manoir des caves voûtées. On dit qu'il s'y trouvait un souterrain allant à Kerfors, à moins d'un kilomètre de là. Devant le château, on observe encore les traces des anciens jardins.

Les premiers seigneurs connus de Lézergué au 13e siècle étaient les Cabellic qui ont donné leur patronyme (déformé en Gabéric) à la deuxième partie du nom de la commun, lors d'une scission avec le Petit-Ergué ou Ergué-Armel.

Leur blason "de gueules à la croix potencée" atteste une appartenance vraissemblable à l'ordre du St-Sépulcre fondé par Godefroid de Bouillon lors des croisades. Ce blason d'Ergué-Gabéric a été inscrit cantoné de 3 hermines dans le blason communal officialisé par la Commission Départementale d'Héraldique et la Préfecture.

Le vieux château de Lezergué a hébergé ensuite des familles importantes de nobles bretons qui ont l'occasion de se faire connaître au delà des frontières de la commune d'Ergué : les Coatanezre (15e siècle), les Autret (16e et 17e siècles) et la famille La Marche (18e siècle).

Depuis 1996, l'exploitation de Lezergué s'est spécialisée en cidrerie. Les bouteilles "château de Lézergué" et "an tri breudeur" sont désormais des cidres cornouaillais reconnus (médaille d'or au salon de Paris dès 1997). Outre l'organisation des visites des vergers, de la cidrerie, du musée d'outils agricoles anciens, les propriétaires ont également entrepris un projet de restauration de la façade du château.

1.2 Le manoir de Pennarun

Quand on vient de Quimper au Bourg d’Ergué-Gabéric par la vallée du Jet, la masse imposante du manoir de Pennarun s’élève à droite de la route, pratiquement au sommet de la côte, un peu avant le cimetière. Deux entrées, l’une à l’Ouest, l’autre à l’Est, permettent d’accéder à la cour.

Plusieurs familles ont marqué l'histoire du manoir au travers des siècles : Provost, Rozerc'h, Coatanezre, Tréanna. Au début du 18e siècle, le chateau appartenait à un membre de la famille Geslin, messire Jean-Baptiste Geslin. En 1790, Marie-Hyacinthe Gélin, âgé de 19 ans, est mentionné sous le sigle Mr. Ce jeune homme rejoindra la Chouannerie où il sera nommé chef de la 9e légion de l'armée de Cadoudal.

2 Patrimoine religieux

2.1 Eglise Saint-Guinal : orgue Dallam, vitraux

Belle église des toutes premières années du XVIe siècle, abritant deux retables du XVIIe siècle et un magnifique buffet d'orgue de 1680, oeuvre de Thomas Dallam. Dédiée à Saint-Guinial ou Guinal, édifiée sur les ruines d’un ancien sanctuaire du XIIIème siècle. Saint Guénal ou Guenaël est le successeur de saint Guénolé comme abbé de Landévennec.

L'édifice comprend une nef avec bas-côtés de cinq travées d'inégales longueurs et un choeur. Au droit des deux dernières travées, on trouve des chapelles en ailes formant faux transept. La maîtresse vitre de la Passion, restaurée en 1728, date de 1516 : de nombreuses armoiries, dont celles de Jean Autret et Marie de Coatanezre, de Jean de Coatanezre et Catherine des Lescus, couronnent le vitrail. Le vitrail est divisé en douze panneaux retraçant les scènes de la vie et de la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ. La petite fenêtre à droite du maître-autel contient un vitrail figurant saint François d'Assise présentant le donateur François Liziart, seigneur de Kergonan ou Kercouan, agenouillé et couvert d'une armure, ainsi que sa femme présentée par sainte Marguerite.

Au maître-autel, deux belles niches contiennent à gauche une Trinité, à droite un saint Guenaël. On y voit deux retables du XVIIème siècle. De nombreuses statues décorent les autels et la nef : sainte Marguerite, sainte Appoline, saint Michel, un Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, etc..

Les orgues dues à Thomas Dallam sont placées dans un buffet daté de 1680 et orné de peintures figurant des anges musiciens : le buffet fut restauré en 1845 par François Bardouil d'Arzano, puis en 1980 sous l'égide du recteur Jean-Louis Morvan.

L'église est ouverte tous les jours. Des concerts sont organisés par l'Association Arkae, héritière des Amis de l'Orgue.

2.2 Chapelle Notre-Dame de Kerdévot : retable 16e , fontaine

De style gothique flamboyant, le choeur de la chapelle N.-D. de Kerdévot fut commencé vers 1470 et inauguré en 1556. Cette partie est donc contemporaine de la dernière étape de la dernière étape de la construction de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper.

Blottie au milieu de la verdure, la chapelle fut la vitrine de toutes les influences qui ont marqué la Bretagne depuis le XVe siècle avec son retable flamand, sa Vierge à l'Enfant d'inspiration italienne, et ses autres retables d'origine ibérique.

Kerdévot est mentionnée en 1439 dans une donation. La chapelle, qui est réédifiée au XVème siècle, aurait été bâtie (grâce au mécénat de la famille Tréanna) pour remercier la Sainte Vierge d'avoir arrêté aux limites de Ergué-Gabéric une épidémie de peste. L'édifice actuel, qui a été édifié au XVème siècle et consacré le 26 octobre 1556, est de plan rectangulaire et comprend quatre travées avec bas-côtés et est séparé en deux par un arc diaphragme.

Le clocher (avec ses deux tourelles d'escalier), frappé par la foudre en 1701, a été reconstruit en 1702, ainsi que l'indique l'inscription "Mre Jean Baudour rec. 1702". La cloche, oeuvre du fondeur François Le Moine, date de 1706. L'édification du choeur est commencée vers 1470 et le choeur est inauguré en 1556.

Le retable du XVIème siècle, restauré au XVIIème siècle, comporte six panneaux dont quatre consacrés à la Vie de la Vierge (la Nativité de Notre-Seigneur, Le Trépassement de Notre-Dame, ses Funérailles, son Couronnement au ciel) et deux autres panneaux (ajoutés au XVIIème siècle), représentant l'Adoration des Mages et la Présentation de l'Enfant au Temple. Deux anciens autels portent sur leur retable le Baptême de Notre-Seigneur et une Notre-Dame de Pitié : ils sont attribués à Pierre Le Déan (sculpteur à Quimper) et datent du XVIIème siècle (vers 1680).

Les orgues datent de 1680-1845. La sacristie date du XVIIème siècle : elle porte un écusson aux armes de la famille Lopriac. On trouve plusieurs statues : saint Fiacre, saint Théleau, la Vierge Mère, saint Alain (évêque de Quimper), le Christ en croix, une Pietà (XVIIème siècle). Parmi les statues anciennes se distingue une statue de la Vierge assise (XVIème siècle).

La maîtresse-vitre consacrée à la Passion, oeuvre de Laurent Le Sodec, contient des fragments d'une vie du Christ (1489) : cette verrière a été restaurée en 1958.

Très beau calvaire à base rectangulaire, avec contreforts aux angles et douze niches creusées dans les quatre faces. Les statues des deux apôtres ont disparu, sans doute à la Révolution. Fontaine sacrée datée du 16e siécle, doté d'un blason aux trois alliances, placée en bordure du champ à l'Est de la chapelle : on s'y rendait pour guéri du catarrhe ou de fièvres. Grand pardon de Kerdévot le 2e dimanche du mois de septembre.

2.3 Chapelle Saint-Guénolé : sablières, clocher

A 3 kilomètres au Nord-Ouest de la commune, près du village de Quélennec et non loin de la pointe de Griffonès, site du Stangala, s'élève, sur des anciennes terres de l'Abbaye de Landévennec, cette jolie chapelle de la fin du XVIe siècle. Le pardon est célébré le premier dimanche du mois de juillet.

Edifiée par les seigneurs de Kerfors au village de Quélennec, qui dépendait de l'abbaye de Landévennec, elle a été entièrement restaurée en 1975 (à l'exception de sa flèche). Toute en pierres de taille, elle possède des contreforts et fenêtres flamboyantes. Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire comprenant une nef avec bas-côté nord de cinq travées séparées par un arc diaphragme d'un choeur de deux travées avec bas côtés et chevet droit. Son clocher abattu par la foudre en 1910/1911 a fait l'objet d'une restauration en l'an 2000.

Vestige de calvaire
Vestige de calvaire
Le lambris de la toiture a été refait en 1679 (par Laurens Balbous et Yvon Jaouhen) ainsi que l'indique une inscription. A l'intérieur, une nef et deux bas-côtés séparés par des colonnes hexagonales soutiennent des arcades ogivales. Au maître-autel, on trouve plusieurs statues : sur le côté gauche saint Guénolé (XVIème siècle, en calcaire, H. 1,20 m, l'abbé est en vêtements sacerdotaux, avec crosse et livre fermé dans la main gauche), à droite de l'autel saint Corentin (bois polychrome), saint Herbot, saint Maudez, et sur le bas-côté gauche saint Michel. On peut aussi y admirer en particulier d'étonnantes sablières sculptées dans le style Renaissance.

On notera aussi les vestiges d'un haut de calvaire retrouvé il y a quelques années dans un talus près de la chapelle. Il s'agit plus précisément d'un crucifié geminé à un Christ aux liens qui daterait du XVe siécle (donc antérieur à la chapelle). Peut-être un jour pourra-t-on restaurer ce calvaire ?

2.4 Chapelle Saint-André : oculus, fontaine

Située dans une cour de ferme au lieu-dit Saint-André, cette chapelle moitié gothique, moitié renaissance, aura bientôt 400 ans.


Commencée en 1603, comme l'indique l'inscription de la porte sud-est, elle fut terminée en 1630. A l'intérieur, on trouvera un rétable en pierre blanche, et dans la maîtresse-vitre, un évêque en mitre et chape avec inscription de 1614. Parmi les statues, on trouve un crucifix entre la Vierge et saint Jean, saint André (en pierre), saint Paul (en pierre), saint Mathieu, saint Luc, sainte Barbe et saint Marc. On remarque aussi un oculus de pierre formée d'une spirale à quatre feuilles.


La très belle fontaine de St-Jacques, proche de la chapelle, avec ses quatre murs de pierre de taille, est en harmonie avec le site. Il s'agissait sans doute d'une halte pour les pélerins des chemins sous l'égide de St-Jacques de Compostelle. La statue en bois de St-Jacques réalisée par Laouïc Saliou pris la place en 1950 de l'ancienne statue de pierre ayant disparu.

3 Sites naturels

Sont présentés ici les trois principaux joyaux naturels de la commune : la vallé du Stangala, les chemins de Stang-Luzigou et l'arboretum de Kerho.


3.1 Sentiers du Stang-Ala (ou "Stang-Alar")

La vallée de Saint-Alar - St-Eloi en breton - s'étend sur la portion de la rivière encaissée de l'Odet située en amont de Quimper. Le nom de Stangala est plus précisément réservé à la partie qui va de la pointe de Griffonès au moulin de Penhoat. Il existe une légende qui est attribuée à la pointe de Griffonès et qui met en scène un Saint-Eloi poursuivi par des brigands et franchissant la vallée à cet endroi mêeme.

Pour rejoindre le Stangala, une petite route vous y mène depuis le village de Quélennec. Venez vous promener dans la forêt départementale du Stangala (superficie totale de 57 hectares), entretenue par l'Office National des Forêts. Vous apprécierez les promenades le long des sentiers piétonniers (4/5 kilomètres), et vous découvrirez les essences variées de l'arboretum en plantation depuis les années 1980.

Au delà de ces plantations, regardez bien les panneaux pédagogiques et laissez-vous entraîner au gré de frais sentiers qui vous mèneront aux fins fonds de ses gorges profondes (80 m) où plane encore l’âme tourmentée de Jean-Marie DEGUIGNET.

3.2 Bois de Stang-Luzigou

Dans ce bois départemental d'une superficie de 28 hectares, vous pourrez flâner le long du canal qui alimentait la "Manufacture de papier à cylindre" devenue "Bolloré Technologies".

Vous serez surpris par la beauté du calvaire sur lequel on peut lire l'inscription suivante : "Fait par Yves Le Corre de Penahars 1816 Le Cuil Marie Izacelle".

Les chemins, les aires de pique-nique invitent à apprécier le charme de ce site.

3.3 Arboretum de Kerho

Cet espace de verdure communal, niché entre les bois de Stang Luzigou et les landes de Kerho, vous invite à découvrir 7000 arbustes et arbres plantés en l'an 2000, répartis en 48 espèces forestières sur un circuit botanique long de 1,6 km.

Un arbre par habitant d'Ergué-Gabéric, tout un symbole !